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Il y a ces phrases que tu dis et qui me font ouvrir grands les yeux. Là où mon âme apparaît au loin, endiablée dans le noir de ma pupille. ❝ Oui, j'comprends. Et je me sens pas utilisé, ou alors si c'est l'cas, ça m'plaît surement ❞ ricane-je sur ces derniers mots avant de te regarder dans le plus grand intérêt. La discussion est enfin ouverte, et il m'aura fallu faire un premier pas. Contrairement à d'autres, tu ne recules pas, animé par une franchise que tu veux comme base solide. Sur cela, impossible de te blâmer, c'est ce que je désire aussi. Il n'est pas concevable que l'on se laisse diffamer nos émotions, je veux assumer ce qu'il m'arrive et exposer en plein soleil ces pâles pensées timides. Je fronce soudainement les sourcils, interpelés par cette mine. ❝ Hé, hé, tu m'as jamais blessé, East, jamais. J'ai été vexé à un moment, certes, c'était pas plaisant de voir qu'au bout d'un moment, tu me fuyais vraiment et que j'avais pas le temps de juste prétendre vouloir être un pote... Regarde-moi. ❞ Là, je veux m'assurer que tu comprennes, car tu ne m'as pas blessé, pas encore. Peut-être que c'est ce que tu devrais faire au fond, me faire fuir. Je ne suis pas certain d'être l'homme de la situation même si c'est ce que je désire. Ô combien l'alerte myocarde ravale l'électricité du tien, divin et sculpté, ainsi provoquée. ❝ Tu n'es coupable de rien, okay ? ❞ Douceur qui s'en vient, et la parole te revient. Cette fois, je te jure, je ne te coupe pas. Mes oreilles attentives prennent place sur cette grande bouche que, parfois, je ne sais taire. Un vent de panique me prend tant cette discussion est sérieuses, tant tes phrases s'enchaînent et me serrent le coeur. Tu vas me dire que je ne suis rien, c'est ça ? Que je ne vaux qu'à être ce pitre qui réconforte l'âme, sublime mouchoir ? Je veux pas crever pour ta belle gueule, Easton, mais quand je pense à toi, des poésies s'envolent. C'est entre clash des mots et tendresse des rimes, le feu en rafale contre le titan de glace. Ces propos que tu me présentes sur ce plateau d'argent, ils sont appétissants et réconfortants. Alors pourquoi quand tu t'éloignes, ça me bousille l'estomac ? Pourquoi me sens-je bête d'être aussi sensible à tes moindres éloignements ? Le silence se fait réponse à tes questions au moment où le vent vient caresser mes joues, m'apporter son soutien et me donner de la force. Je ne suis pas un vaurien, loin de là. Alors j'inspire profondément et me rapproche de toi, quitte à jouer au chien et son maître. Tu ne m'échapperas pas de sitôt, crois moi sur parole. ❝ C'est... Beaucoup, je m'attendais pas à tout ça ❞ déclare-je enfin calmement. ❝ Je me sens bien avec toi aussi, ça fait longtemps aussi, c'est différent. Et c'est perturbant car je sais pas quoi en faire de ça... Là, maintenant, tu ne t'imagines pas t'engager dans quelque chose de sérieux ni maintenant, ni jamais mais tu laisses supposer qu'un jour, ton avis sur la chose pourrait changer... C'est ça ? ❞ C'est contradictoire tout en ayant du sens. Et putain, ce que ça fait mal à dire mais je le crache comme si je n'étais pas atteint. Mais ma mine me trahit. Comment veux-tu que je fasse bonne figure alors que tu as tout devancé. Je ne voulais pas parler de sérieux, et tu t'es décidé à lancer le sujet. Comme sortir un cadeau d'anniversaire en avance et le briser sous mes yeux. C'est moche, c'est putain de moche, et ça fait mal. Ma raison peint sur cette triste colère, et me ramène vers elle en quelques murmures. C'est un combat interne qui se joue là, un dont tu n'as aucune connaissance mais il a bel et bien lieu. ❝ Tu sais, je t'ai pas dit que je voulais quelque chose là... Tu me plais, pour sur. Genre vraiment, vraiment beaucoup mais je sais pas non plus ce que je veux ou encore si je suis prêt. En tout cas, non, pas comme ça, à la volée. ❞ Et je l'ai trouvé. L'argument que mon coeur voulait me cacher pour que l'indignité persiste. Elle est là, la vérité. Celle qui fait que j'ai mal, celle sur laquelle tes coups résonnent. ❝ J'suis comme toi. Je veux plus "tenter" quelque chose avec quelqu'un. Si je me lance, c'est que je m'engage avec quelqu'un. J'veux que ça ait du sens, que ce soit pas juste un mélange d'attirance et de désir, j'ai vu ce que ça a donné de pas prendre mon temps, de vouloir dans l'immédiat car je croyais que c'était ça que je voulais alors que non... ❞ Rien que de le dire, ça me pique car je n'ai jamais dit ces mots. Pas ainsi, pas de la sorte. Il fut toujours question de refus d'engagement, d'une trahison passée qui a fait dégringoler la valeur de ma confiance. En réalité, j'ai avancé par rapport à ça, au delà même de ce que j'aurais voulu. Car là, je te désire Easton, plus que quiconque mais tu me demanderais de te faire mien, je prendrais peur. Elle est là la foutue vérité. Comme dans un film bien ficelé, c'est dans un plot twist qu'elle m'apparaît. ❝ Un jour, je serai prêt. Et toi aussi. Peut-être pas l'un pour l'autre mais on y arrivera. Peut-être, surement. ❞ Pour sur. Je veux revivre l'amour et le partager, ne plus avoir peur d'avoir peur, en vérité. Et avec toi, il y a quelque chose proche de ça. Pour l'instant, cependant, ce n'est pas notre moment. Nous construisons notre chateau, d'honnêteté et d'affections, et peut-être qu'avec ferveur, nous voudrons nous y réfugier, main dans la main. ❝ Donc oui, East... ❞ Le sourire renaît de ces cendres, phoenix improbable dans ce présent. Mes bras viennent à nouveau te retrouver, t'enlaçant dans le dos, mon torse se tournant pour t'aborder de côté. ❝ On a pas besoin de réfléchir. ❞ Mon regard rejoint le tien, et s'embarque dans une douceur. Tu me fais ressentir tant de choses, c'en est criminel. Suis-je perdu dans mes propos, pensées et sentiments ? Il y a de fortes chances. Quelle vérité se cache dans mes mensonges et inversement ? Car je te regarde, et je doute de ce que je viens de penser. Tu me désarmes, Easton, je le dis et le clame haut et fort dans mon fort intérieur. Qui sait si ce qui est écrit dans les lignes de mon esprit est vrai ? Rollercoaster incertain, d'idées divergentes et de sentiments contraires. Je suis perdu. Sauf quand tu es proche de moi, comme toujours. ❝ Je veux juste passer du temps avec toi, encore et encore, et voir où ça nous mène. Peut-être qu'on sera tenté un jour de vouloir plus, peut-être jamais... On peut tenter quelque chose en tout cas, et c'est ce qu'on fait là, se faire confiance... On peut aussi rire ensemble, s'enlacer, se toucher - ❞ Le visage est furtif, et tu ne le vois pas, quand le tien tourné vers le mien, se retrouve figé, recouvert de mon faciès, lèvres qui t'agressent, baiser qui te perce. ❝ - s'embrasser... ❞ C'est si sensuellement dit que je me surprends presque. De ma force, je nous fais basculer dans une sorte de rire enfantin, et tu te retrouves à basculer au dessus de moi, enfin à nouveau amortis par cette serviette. Les mains viennent sur tes hanches se rejoindre dans ton dos, glisser sur ton postérieur que je saisis comme toi un peu plus tôt. ❝ ... Et tout plein d'autres choses. ❞ Tu le vois bien dans mon regard lubrique que rien ni personne ne m'empêchera de te posséder encore et encore, n'importe où, n'importe quand. Je n'aurais pas ton coeur de suite, mais j'aurais au moins ton corps. Peut-être que d'ici là, tu auras les miens aussi. ❝ En tout cas, je retiens que je te plais. ❞ Enfin des plaisanteries qui réchauffent nos si fragiles êtres internes qui ne demandent qu'à être entendus. ❝ Et il y a bien quelque chose où je veux replonger, où je veux aller plus loin encore... ❞ Ma bouche retrouve la tienne pour de plus amples passions. J'en panse moi-même mon esprit de cette discussion nécessaire. Je fais acte de ne pas être touché, emporté par ce désir duquel tu m'animes sans cesse, mais je ne peux nier qu'un part d'espoir est morte sous le poids de tes mots. Et j'ai peur de te perdre aussi. Peur d'avoir envie de te perdre comme j'ai envie de toi.
w/ @Easton Argall
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