the distance between just isn't ideal (Fallon x Tova)

« The worst part of it all
Is that I keep building this wall
To push me away from you
But I want you to break it
To show me that we can make it
'Cause that's all I want to do. »
Ally Hills, next to you

La Taverne, 19 juillet 2021, 22h30

Fallait que tu la vois. Fallait que tu lui parles, que tu t'excuses de ton comportement lors de vos derniers échanges, que tu lui dises toutes ces choses qui te rongent, mine de rien. Parce qu'elle te manque, parce que tu l'aimes, parce que tu veux que ça s'arrange, parce que tu veux que tout ça, ça reste derrière vous. Alors t'as rangé le peu de fierté qu'il te reste pour envoyer ce premier message, qui demandait à la voir. Échange froid et distant. Échange qui fait mal dans la poitrine. Mais t'es là, un peu avant l'heure prévue. Tu l'attends. Tu hésites à commander un premier verre avant qu'elle débarque, mais tu restes patiente. Tu veux t'assurer qu'elle viendra et être pleinement conscience des mots que tu utiliseras.

@Fallon Davenport

Tu ne sais pas pourquoi tu as accepter de venir, tu as pas envie d'entendre encore un enième bobard de sa part. Tu avais choisit de la retrouver dans un bar assez tot pour avoir l'occasion de partir en soirée si tu en ressentais le besoin après cette conversation. Tu voulais pouvoir prendre un verre de quelque chose de bien fort pour que tout ça passe plus facilement. Tu arrives à 22h34 oui tu es légèrement en retard mais tu es arrivé à un point où tu t'en fiche totalement. Tu la vois au bar et t'assois à côté d'elle avant de commandé directement un verre de quelque chose de fort. Tu en a besoin tu le sais, et ce comme tout les soirs depuis quelques jours.

L'heure prévue arrive. Personne. Tu regardes l'écran de ton téléphone. Rien. Tu attends encore. Une minute, puis deux, trois, quatre. Elle daigne enfin se montrer. Poids qui desserre la poitrine. Pas de faux bond, c'est déjà ça de gagné, après tout. Elle te calcule même pas. Douloureux retour en arrière, au soir où tu t'es montrée particulièrement pathétique à lui courir après et à la supplier de t'embrasser. Tu commandes une tequila et tu plantes t'es opales sur elle. « Je m'excuse pour la dernière fois. J'aurai pas dû lancer ce sujet. Mais ça m'a appris que je me faisais des idées sur toi et moi, sur notre relation. » Parce que tu y croyais toi, à ce début d'histoire. Mais t'étais la seule. Ton regard se baisse. « Je t'aime, Fall. Plus que ce que tu peux croire. Et ça me fait mal de t'aimer autant parce que j'crois à notre histoire. Et j'ai l'impression que j'suis la seule à croire qu'on peut reconstruire un truc encore plus beau et plus sain qu'avant. Et si j'voulais te voir ce soir, c'était pour tout démolir du passé et recommencer les fondations à la base. Sans mensonges, sans non-dits, sans tromperies. Mais pour ça, j'veux savoir si t'es prête à tout recommencer avec moi. » Les boissons arrivent enfin, t'as eu l'impression que ta tirade avait duré une éternité.

"Tu vas encore me sortir ton baratin ? me dire que tu m'aime et que tu veux changer alors que tu changeras jamais ?" Oui t'es en colère contre elle parce que tu lui avais dit que tu avais beau vouloir passé du temps avec elle tu n'étais pas à elle pour autant. Tu avais été clair et qu'elle reproche ton escapade avec Nate c'était la goutte d'eau. Celle qui avait passé des années à te tromper te reprocher d'avoir besoin de vivre. Tu ne voulais pas de ce genre de relation, celle ou on te culpabilise de faire tes propres choix, celle où tu te sens enfermé sans le droit de faire ce que tu veux. C'est l'été, c'est les vacances et tu avais pas envie de te poser maintenant, tu étais pas prête.

Ça pique, fort. Tu restes silencieuse quelques instants, les yeux rivés sur ton verre. « J'suis pas là pour te sortir des conneries, Fallon. Et si tu crois vraiment que j'peux pas changer, on se bat pour quoi, au final ? » Tu relèves ton regard sur elle, tu la fixes, au bord des larmes. « On s'aime autant qu'on se détruit, c'est pas la meilleure façon de vivre et tu le sais. J'te veux toi, j'en ai rien à foutre du reste. J'ai fait trop de conneries dans ma vie, j'le sais, et j'veux pas faire la connerie de te perdre encore une fois, parce que j'sais que si j'te perds cette fois, ça sera définitif. Pourtant j'suis persuadée que t'es la femme de ma vie. » Tu commences à ouvrir ton coeur comme jamais. Et si t'as déjà perdu, au moins, tu auras assumé la totalité de tes sentiments pour elle.

Tu sais que tu y va un peu fort avec elle mais tu es au bout de tes capacités d'acceptation. "Si à chaque fois que je dis un truc de travers tu te barre avec quelqu'un d'autre comment je dois te faire confiance ?" Aujourd'hui tu n'as plus du tout confiance en elle, tu la crois quand elle te dis qu'elle t'aime mais tu ne la crois plus quand elle te dis qu'elle a changé parce que tu ne l'as toujours pas constaté par toi même. Tu as peur de t'engager de nouveau surtout si elle te trompe encore autant qu'avant. Tu n'a plus cette confiance que tu avais, celle qu'elle a briser. "Tu te rends quand même compte des conneries que tu fais ? tu vois bien que tu fais n'importe quoi avec moi ?" Tu te demande si elle se rend compte de ce qu'elle fait ou si pour elle c'est normal de t'attaqué, de prendre la mouche et d'aller se venger. "Tu m'a mentis toute notre vie, comment je peux encore te croire"

Tu comprends sa colère, parce que t'as pas été très fine sur ce coup. T'as voulu te venger parce que t'étais blessée et contrariée. « J'suis pas partie avec ce gars, on a fait que parler. Il est encore à Boston, et jusqu'à preuve du contraire, je suis ici. » Et dans tout ça, c'est même pas dit que tu feras quelque chose de plus avec lui. Juste boire un verre, discuter et en faire un ami. Tu baisses à nouveau les yeux. « Je sais que j'ai fait des conneries avec toi, je sais que je t'ai fait mal, que je t'ai brisé le cœur.. » Ça fait des mois que ce sujet revient sur le tapis. Ça fait deux ans que tu t'en mords les doigts. « Parce que cette fois je sais que j'veux plus te perdre, parce que t'es la seule pour qui j'ai eu envie de changer. Trop tard, je te le concède. Parce que j'suis prête à tout pour que toi et moi ça fonctionne cette fois. »

Tu as du mal a la croire, du mal a vouloir lui refaire confiance après tout ça. C'était la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase. C'est elle qui te demandait des comptes sur tes relations alors que si tu étais devenue comme ça c'était de sa faute. Tu as le besoin de te sentir vivante, désirée, attirante, tout ça fait partie de toi, c'est ce qui te défini. Tu as appris à te nourrir du regard des autres quand tu danse et ce regard tu en a besoin au quotidien. "Tu pense vraiment que je te crois ?" Tu n'arrives plus à la croire, tu sais qu'elle peut partir avec n'importe qui en une fraction de seconde. Oui tu le fait aussi, mais ce ne sont pas des inconnus, simplement des personnes avec qui tu te sens bien, avec qui tu passe du temps et qui parfois finissent dans ton lit, rien de bien méchant pour une fille officiellement célibataire. "C'est pire que me faire du mal Tova, je croyais en toi et tu m'a piétiné comme si j'avais aucune importance dans ce monde" C'est ce que tu ressentais, tu te sentais moins que rien, qui avait besoin de se prouver à elle même qu'elle avait une quelconque valeur. "Tu es pas prête à tout ça." Tu le vois bien qu'elle n'est pas assez posée pour toi, peut être pas assez mature. Comment croire une fille qui te tromperais sans hésiter.

Tu commences à te braquer, t'as envie de tout envoyer péter, parce qu'elle est en boucle, tout le temps. Toujours le même discours, au cas où t'avais pas imprimé les fois précédentes. Verre qui se vide d'une traite, finalement. Apaiser l'esprit qui commence à s'échauffer. « J'suis sensée faire quoi pour que tu recommences à me faire confiance ? Que j'te balance ma vie de A à Z, que je clôture mon compte meets pour en faire un autre où seuls mes potes, ma famille et toi puissiez me trouver ? J'le fais devant toi si tu veux, je m'en tape. » Tu sors ton téléphone et tu le poses sur la table. Elle n'a qu'un mot à dire et tu le fais. « Si t'avais aucune importance, j'aurai pas passé deux ans de ma vie avec toi et on aurait pas cette discussion. J'serai pas partie à Toronto pour te retrouver en avril. J'aurai rien fait des choses que j'ai pu faire ces derniers mois. Si tu n'étais pas importante pour moi, j'aurai couché avec toi et je t'aurai jamais rappelée. » Ton visage se ferme. La colère se lit dans tes yeux. Comment peut-elle croire qu'elle n'est rien pour toi ? « Alors quoi.. Ça se termine comme ça ? Tu me dis que j'suis pas prête à être avec toi, que j'suis pas celle dont tu rêves pour construire quelque chose de nouveau en faisant table rase du passé, devant un verre dans un bar bondé dans une croisière qui est en train de tourner à l'enfer ? » La colère a cédé sa place à l'incompréhension. La tristesse refait sans doute surface sur ton visage.

Tu n'étais pas dans les meilleurs des moods en ce moment mais tu savais que si tu ne venais pas ce soir elle allait encore péter un câble. Pourtant tu es là et tu la vois s'énerver toute seule. Tu commande encore un verre parce que là tu en a plus que besoin. "Pardon d'avoir du mal a te croire quand je vois que tu peux retourner ta veste, c'est ma faute ?" C'est peut être ta faute en fait, elle elle est parfaite et le problème vient de toi ? parce que tu es pas prête à lui donné toute ta confiance en une seconde ? Peut-être que tu es pas normale après tout. "Tova, si j'avais autant d'importance que tu le dis, pourquoi m'avoir autant trompé, pourquoi m'avoir fait autant de mal ? alors oui j'arrive toujours pas à passé outre mais est-ce qu'on peut me blâmer ?" Tu as été brisée par tout ça au plus profond de toi et tu as eu le temps de réaliser ce que tu avais pu vivre et tu as peur de le revivre aujourd'hui, peur de répéter ce schéma alors tu ne veux pas te lancer à corp perdu dans cette relation qu'elle te demande. "Tu pense que là, maintenant tu es prête à te poser, a être enfin fidèle ? Tu y crois ?" Toi tu n'y crois pas, parce qu'elle n'a fait que te prouver le contraire.