forgive me for my mistakes (louison x raven)

balade sur le pont du bateau, besoin de prendre l'air frais avant de t'enfermer à nouveau dans ta cabine. tu veux contempler le ciel, la lune, reprendre le contrôle de toi-même. éclairer tes pensées dans une solitude apaisante, allongée sur un transat. cigarette qui s'allume, fumée qui s'évapore dans les airs, tu ne fais pas attention à ce qu'il se passe autour de toi. tu entends des pas qui s'approchent mais tu ne relèves pas, de toute façon, c'est sans doute pas pour toi. tu n'attends personne. tu n'attends rien. plus rien. t'as juste ton téléphone dans la poche et les écouteurs dans tes oreilles, musique à un volume faible au cas où on s'adresserait à toi pour te dire de dégager, ou peut-être que tu n'as pas le droit de fumer ici. les pas s'arrêtent non loin de toi, alors tu lèves les yeux. tu coupes ta musique dans la foulée. « Louison ? »

Elle n’arrivait pas à s’endormir, son esprit obsédé par ses pensées. Elle s’était donc levée et s’était dirigée vers le ponton. Sur son chemin, elle s’était acheté une petite bouteille de jus de fruits, comme si le sucre allait faire cesser ses obsessions. Son kimono flottant sous le courant d’air, elle marchait sans chercher où aller. Elle voulait juste être tranquille, que le son et les images dans sa tête disparaissent. Finissant par arriver sur une rangée de transats, elle se dit que le ciel étoilé aurait peut-être un effet apaisant. C’est ainsi qu’elle en choisit un au hasard, ignorant le nuage de fumée à quelques mètres à peine. Encore une âme perturbée. Puis, tout à coup, son prénom surgit et son coeur se mit à taper contre sa poitrine frêle. Se redressant et se penchant vers l’appel, elle distingua Raven dans la pénombre. Raven, une ex. « Hey, qu’est-ce que tu fais ici ? » Le bateau était gigantesque, mais il avait fallu qu’elle se colle ici pour qu’elle puisse se sentir encore plus mal qu’elle ne l’était. Se mordant la lèvre, en pleine interrogation, elle finit par se relever pour s’affaler sur le banc de soleil à côté de la jeune femme. « Toi aussi tu fuis ton lit ? »

le sort s'abat encore une fois sur toi. tu sais pas ce que t'as foutu pour qu'il se joue ainsi de toi. d'abord la nouvelle qui abasourdit sur meets, la tristesse qui se cache derrière les bons mots et les souhaits de bonheur qui camouflent le coeur qui pleure. et maintenant, ton ex, que tu ne pensais pas voir ici. ton ex, avec qui tu passais peu de temps publiquement, finalement. le vilain secret à dissimuler que tu étais. léger rire à sa première question. « j'suis en train de jouer au tennis, et toi ? » second degré à la con pour apaiser l'atmosphère d'entrée de jeu. « en vrai, j'suis rentrée fin juin à Boston, du coup j'suis ici et j'vais rester sur Boston pendant encore quelques années. » léger sourire quand tu la vois se poser sur le transat juste à côté du tien. c'était étrange de se retrouver là, après ces quelques mois de silence. après ces quelques mois où tu n'as pas tout dit. « ouais, j'ai la tête trop pleine pour trouver le sommeil, et j'imagine que ta fuite n'est pas anodine non plus, j'me trompe ? »

C’est perturbant, de retrouver une ex que l’on croyait ne plus jamais revoir. Les cieux en avaient décidé ainsi et il fallait que la blonde affronte, et ce, malgré ce malaise fulgurant qui la frappait. Les entrailles tourmentées, Louison avait sourit dans la pénombre et s’était installée sur le transat jumeau de Raven. Elle l’écoutait attentivement, fixant un point droit devant elle, trop ébranlée pour soutenir le regard de la brune. Ne souhaitant pas instaurer un climat anxieux, elle s’était finalement tournée vers Raven pour lui répondre « Le passé, encore et toujours. Parfois tu repenses à une situation et tu te dis, pourquoi ? Pourquoi j’ai fait ci ou ça. Enfin, j'sais pas si tu vois .. » La tête se calant sur le siège, elle contempla la nappe bleu pétrole qui surplombait cette planète. « Je suis désolée de t’avoir fait subir notre relation secrète, j’espère que tu m’as pardonné .. »

les mots qu'elle utilise, elle n'a pas idée ô combien ça fait écho dans ta tête en ce moment. elle ne sait pas comme ça te bouffe au fond, d'avoir fait des choses d'une certaine façon alors que tu aurais pu faire autrement. tu hoches simplement la tête avec un léger sourire. les mots ne sont pas toujours utiles. mais finalement, peut-être qu'une réponse apaisera ses tourments. « ouais, j'vois ce que tu veux dire. » tu te redresses légèrement dans ta chaise longue, ramène tes jambes contre ton buste. « je t'en ai jamais voulu. je sais que certaines fois, dans certaines familles, certaines moeurs sont mal perçues. je m'étais fait une raison à ce secret bien gardé. ce qui comptait, c'était les moments passés ensemble. » tu fixes tes pieds. est-ce que c'est le bon moment ? est-ce que t'es prête à dire ça ? il le faut. « tu sais, j'suis pas du genre à imputer certaines choses au karma, mais cette fois, peut-être que ça expliquerait un tas de choses. avant que je parte, avant qu'on se sépare, il s'est passé un truc dont je t'ai jamais parlé. »

hj : désolée du retard

Un fantôme du passé qui ressurgit. Drôle de sensation dans ton coeur, comme si on le remuait avec les dents d’acier d’une fourchette. Raven semble tellement posée et si songeuse. Ses mots te bouleversent et t’arrachent une larme au coeur de la nuit. Écrasant cette dernière de ton index, tu inspires et expires profondément, touchée par sa confession. Laissant le silence peser entre vous, son dernier aveu incomplet te retourne l’estomac. « Quoi ? Qu’est-ce que ça signifie ? Il s’est passé un truc de grave ? » Et voilà que la machine démarre. Des dizaines de scénarios s’imposent à ta conscience. Ton palpitant s’accélère et tes jambes sortent du transat. Assise, tu distingues mieux Raven qui s’est recroquevillée sur elle-même « Sache que cette histoire entre nous restera gravée dans mon coeur. Tu étais une petite-amie secrète parfaite et je m’en veux de ne pas t’avoir affichée, tu le mérites .. » À présent, elle pouvait parler, tu l'écoutais entièrement.

le myocarde danse la macarena, et c'est véritablement étrange. parce que cette version est presque funèbre, trop rapide pour être agréable, trop oppressante même. t'es vraiment mal, et ça se lit sur ton visage, si bien que tu sens dans ce ton paniqué toute l'angoisse qui résulte de tes mots et de ton expression faciale. « tout est relatif, sans doute. pour certains, ça sera qu'un aveu stupide, pour d'autres ça pourrait signifier un truc horrible. » toi, tu penses que c'est pas si grave, mais que ça a des conséquences quand même, qui nécessiteront sans doute un temps de pardon. t'es consciente de tout ça, et que tu vas devoir peser tes mots. mais elle t'aide pas, en te disant que tu étais une petite amie parfaite. tu secoues la tête en guise de désaccord. « j'ai pas été parfaite, lou. » tu prends une grande inspiration avant de fixer son regard. « j'ai pas été parfaite parce qu'avant qu'on se sépare, j'aurai dû te dire un truc et j'ai pas eu le courage de le faire, mais tu mérites mieux que ça. alors je vais réparer cette erreur, même si y a des chances que tu m'en veuilles ou que tu me haïsses, mais c'est un risque que j'accepte. en fait je.. j'ai eu une aventure avec une amie à moi, quelques semaines avant de partir. c'était pas pour te faire souffrir ou quoi, avant que tu demandes. c'est arrivé comme ça.. une seule fois. » tu détournes enfin les yeux d'elle, honteuse. « j'suis désolée, louison. vraiment. » voix éraillée qui trahit tes remords, mais en aucun cas tes regrets.

T’as le coeur qui s’accélère. Tu sens qu’un truc s’apprête à sortir de sa bouche et que cela ne va pas te plaire. Les mots s’égrènent et les pulsations augmentent. Finalement, le couperet tombe. Elle t’a globalement« trompé », même si c’est joliment apporté et bien dit. Les dents serrées, histoire de ne pas cracher trop violemment ton venin, tu digères la nouvelle dans ton coin. « Ok. Je n’étais pas suffisante, je ne t’offrais pas tout de tout, je peux le comprendre. » Et de toute façon, c’était l’histoire de ta vie, être trompée. « Je ne t’en veux pas, j’ai passé d’excellents moments avec toi, je ne vais garder que cela et faire l'impasse sur le reste .. » Maturité ou fatigue, t’ignorais ce qui te prenait pour réagir ainsi. « Et sinon, tu as disparu pourquoi au juste ? J’aurais aimé que l’on reste .. amies »

lèvre qui se fend légèrement sous les dents, tu secoues la tête négativement. c'était pas ce qu'elle pensait. loin d'être une histoire d'insuffisance. « non, c'est pas que tu me suffisais pas ou que tu ne m'offrais pas assez.. j'saurai pas expliquer comment c'est arrivé. » c'est juste arrivé, comme un rayon de soleil qui transperce une averse. et les sentiments se sont mêlés à cette danse, occultant le reste. « t'as le droit de m'en vouloir malgré tout. je m'en veux de te faire du mal, même après coup. » honnêteté qui se lit dans le regard que tu reposes sur elle, malgré l'obscurité. léger ricanement qui s'en suit à cette question. « j'ai pas eu le choix. une perte dans ma famille, une grosse histoire d'héritage, ça a pris des mois avant que ce soit réglé. j'avais pas envie de quitter boston, en vérité. c'est pour ça que j'suis revenue, finalement. et si tu veux qu'on reste amies, j'ai rien contre, tu sais.. mais j'suis pas sûre qu'avec ce que je viens de t'annoncer, la proposition tienne toujours. »

Les vieilles cicatrices éclatent dans ton coeur. Un goût amer se propage dans ta bouche. Pourtant, tu n’arrives pas à percevoir de la trahison dans cet aveu. Cette relation était si distendue que tu t’étais toujours imaginé qu’un tel scénario puisse avoir lieu. « Ça va, j’ai un abonnement aux déceptions » Tu te penches alors vers elle et tapotes son poignet en riant. Ce n’est pas la première et probablement pas la dernière qui blessera tes sentiments. « Oh, je suis profondément désolée pour la disparition de la personne en question. » Bizarrement, tu ne détectes pas de peine en Raven, peut-être que c’était un proche très éloigné. « Le temps fera les choses. Tu es la bienvenue dans ma vie, je sais que tu es quelqu’un de bien. N’hésites jamais à me contacter si besoin. » Ce n’était pas tout tes ex que tu décidais de conserver, mais elle, cette femme, elle te manquait et avait ton respect. La preuve, elle avait fait preuve d’énormément d’honnêteté à ton égard. « Et par curiosité, t’as eu une histoire avec ta maîtresse ? »