(ravelsie) after hours

lundi 12 juillet 2021
soirée sur la plage, Kingstown

@Raven R. Van Horn T'as peine à y croire. A vrai dire tu ne le croiras que lorsque tu le verras. Une part de toi craint qu'il ne s'agisse que de l'exercice de ton imagination, un leurre, la farce du manque de ton amie, d'elle. Pourquoi est-elle revenue, pourquoi te prévenir seulement après coup ? T'aimerais que la réponse soit simple mais elle ne l'est pas. Pas après l'an dernier, pas après son départ, pas après la rose à la couleur vive. Mais les questions les interrogations, elles disparaissent toutes à l'idée que t'as, l'idée de pouvoir la retrouver. Le bonheur de l'avoir de nouveau dans ta vie, dans ton quotidien, après des mois à penser à elle souvent, à donner des nouvelles rarement. T'es sur la plage, grosse soirée les pieds dans l'eau et le dj dans les hauteurs. T'es un peu éloignée de la foule pourtant, bien plus à l'aise loin du monde, loin de l'agitation, loin des cris, des corps. T'attends juste, scrutant l'écran de ton téléphone à plusieurs reprises, comme pour t'assurer que les messages sont bien là, espérant juste qu'elle aussi, le soit.

@Elsie Barlow | il aura fallu une bonne dose de courage pour envoyer cette notification meets après des mois d'absence, des mois où la distance a créé le manque et où le coeur s'est manifesté trop brusquement. la peur qui prenait tes tripes en otage, qui t'a empêchée de te manifester avant ce soir. tu auras sans doute des explications à donner, des excuses, aussi. pour ton absence, pour ta lâcheté au sujet de cette rose rouge et de ce bout de papier griffonné, envoyés depuis l'Australie. mais t'es trop heureuse qu'elle te dise où elle se trouve, oubliant le reste qui obstrue tes pensées. aller sur la plage, écouter le dj qui anime la foule dansante, chercher du regard la brune dans l'assemblée sans la trouver, t'en extirper, voir la silhouette fine de la new-yorkaise qui éveille le palpitant à la lueur d'un téléphone. sourire qui s'étire sur tes lippes, tu vas dans sa direction, lèvres qui se pincent un peu plus à chaque pas. prendre une grande inspiration avant de te lancer. « il semblerait que tu attends quelqu'un. » sourire qui grandit, myocarde qui bondit plus vite.

@Raven R. Van Horn La boule au ventre et le stress dans le moindre petit recoin de ta tête, obscurcissant tous le reste même la lumière de tes pensées. Ton regard flâne entre le petit écran lumineux et l'océan, ne se tourne pourtant pas pour autant. Oui car t'as peur. Peur de voir cette foule et à la fois ce grand vide. De ne pas la voir elle, de réaliser qu'elle ne viendra jamais, qu'elle appartient désormais et pour toujours au pays de l'autre bout du monde. Alors seulement lorsque sa voix s'élève dans le silence de l'instant tu redresses le visage. Le sourire se dessine sur tes lèvres, il est spontané, il est vrai, il est sincère. Tu glisses le téléphone dans la poche arrière de ton jean, déposes une paume sur le coin de son épaule, l'autre suit et finalement tu la tires ou toi-même t'approches, tu sais plus, pour l'étreindre comme vous l'aviez toujours fait toujours. "c'est toi que j'attends !" tu lances spontanément, le ton qui grimpe dans les aigus grâce aux sourire qui étire tes lippes. T'es fébrile, tu pourrais presque tombée à la renverse à cause ou plutôt grâce aux émotions. T'arrives pas à reculer, t'arrives pas à te détacher d'elle. "j'arrive pas à croire que t'es vraiment là." tu souffles plus posément dans le creux de son épaule sans reculer pour autant.

@Elsie Barlow | qu'est-ce que tu pourras bien lui dire, après ces longs silences qui se sont lentement installés ? qu'est-ce que tu vas bien pouvoir dire au sujet de cette rose écarlate que t'as envoyée ? t'en sais foutrement rien, et tu aviseras sans doute au fur et à mesure, si le sujet venait à se déclarer. la foule qui danse est dense, pourrait même être effrayante. mais tu n'en tiens pas tant rigueur quand tu la vois, que tu t'approches. elle est là, toujours aussi belle, toujours aussi solaire à tes yeux. et quand tu vois son sourire qui grandit, tu fonds. elle t'a tant manqué, à l'autre bout du monde. les corps qui entre en contact dans cette étreinte te réchauffe tant le coeur que les battements se bousculent encore un peu. tes bras l'encerclent dans le dos, tu la serres fort contre toi, trop heureuse de la retrouver, de retrouver son odeur. sa tête nichée au creux de ton épaule et la tienne qui vient se perdre dans son cou, sans outrepasser des limites que tu t'es fixée seule. tes jambes pourraient flancher si tu ne gardais pas un minimum de stabilité dans le sable. « tu vois, je t'ai pas menti, j'suis de retour. » que tu dis en riant légèrement. c'est si bon d'être là, à nouveau près d'elle. tu retires ton visage de son cou un instant, tu la contemples comme un trésor longtemps perdu, longtemps attendu. tu mords ta lèvre avant d'embrasser sa joue. « c'est si bon de te revoir. » que tu souffles en souriant.

@Raven R. Van Horn Cette amitié de base unique, ce raz de marée de questionnements par la suite, mais surtout est avant tout ce lien indéniable que vous partagez depuis des années et que vous partagerez surement encore pour très longtemps. Elle t'a manqué, affreusement et malgré tout ce qu'il a pu se passer, elle est toujours restée ce qu'elle était à tes yeux : quelqu'un d'unique dont tu détestes l'idée de devoir te passer. C'était dur ces derniers mois, t'aurais aimé qu'elle soit là, t'aurais aimé au moins lui parler, même par messages ou par téléphone… mais rien. Rien sinon le silence, ajouté à la peine qui rythmait déjà ton quotidien. Là tout de suite tu ne lui en veux pas, car la surprise et le bonheur de la retrouver surpassent tout le reste. Elle recule légèrement le buste, forces ton visage à se planter juste devant le sien. Ton sourire est large, devient légèrement fébrile lorsque ses lèvres se déposent sur ta joue au passage. Tu viens déposer tes paumes des coins de sa mâchoire à ses joues de part et d'autre de son visage "c'est vraiment toi, je ne rêve pas…" il fait nuit il fait noir, mais tes pupilles brillent certainement aussi fort que les étoiles. "tu m'as trop manqué… tu veux qu'on aille prendre un verre… ? qu'on aille se perdre dans la foule… ? tu veux qu'on qu'on reste ici sur la plage… ? qu'on retourne sur le bateau trouver un endroit tranquille pour discuter… ?" allez c'est parti, y'a plus seulement tes jambes qui chancèlent, y'a ton cœur aussi.

@Elsie Barlow | tout était si simple quand elle était là, puis tout s'est accéléré sans que tu comprennes comment. tu savais pourquoi, plus ou moins. l'attraction était là, palpable, tu pouvais presque la toucher du bout des doigts cette nuit-là. tout s'est bousculé, le volcan des sentiments s'était éveillé en une soirée. en un baiser. le grondement qui fait frémir la terre avant d'annoncer le débordement du magma. une nuit et tout a basculé. une nuit partagée qui survit entièrement dans ta mémoire. chaque étreinte, chaque caresse, chaque feulement dans la voix, chaque centimètre de sa peau. mais ce ne sont pas ces moments-là qui vous définissent vraiment. c'est cette amitié hors du commun, cette complicité, cette affection, cette joie de se retrouver à chaque fois, à Denver ou à Boston. tu aurais aimé être ici plutôt que de l'autre côté du globe durant ces mois d'absence, tu aurais préféré être à ses côtés plutôt que de croiser uniquement des inconnus chaque jour, avec lesquels tu n'avais aucune envie de te lier. quand tu es partie, tu ne savais pas si tu allais revenir. mais tu as rapidement compris que désormais, ta vie était aux Etats-Unis, à Boston, là où elle se trouvait. ses paumes sur ton visage te font rougir, mais dieu merci, la nuit camoufle cette teinte qui colore ta peau. tes mains viennent se poser sur les siennes, comme pour sceller ta parole. « tu rêves pas, j'suis là, devant toi. » tu ne peux pas t'empêcher de la regarder. ton coeur palpite. « on va où tu veux, tant que t'es là j'me fous de la destination. » après coup, tu te rends compte du double sens de cette phrase que tu viens de prononcer.

@Raven R. Van Horn La bulle tout autour de vous ne cesse de croire, omettant tout le monde tout le reste. En un instant ça devient comme avant, et le sentiment de sécurité de sérénité lorsqu'elle est à tes côtés revient te frapper de plein fouet. T'en tiendrai plus sur tes jambes mais heureusement tes paumes se déposent sur son visage, l'empêchent de reculer, t'empêchent de tomber. Ce soir c'est comme vous retrouver à chaque fois, deux fois par an, une fois l'été une fois Noël, depuis des années et pourtant… non ce soir en fait c'est différent. C'est encore plus fort, encore plus puissant, et une part de toi s'accroche à ce souvenir, celui de la saveur de ses lèvres, celui de la sensation de ses doigts sur ta peau. Avant son départ les choses avaient prises une nouvelle tournures, et puis après tout avait été terminé… Forcée par la vie de passer à autre chose, et ton cœur s'était raccroché sur celui pour qui il bat plus que jamais aujourd'hui. Ses mots te font sourire, un peu plus et toujours plus, et tu passes une nouvelle fois tes bras derrière sa nuque pour l'étreindre encore. Oui c'est bien elle, oui elle est bien là. Ses mains trouvent également ton visage "d'accord, on peut rester ici ?" la question, l'approbation toujours alors que pourtant elle vient de te dire de décider. "j'ai besoin de boire quelque chose de frais." tu recules, te détaches d'elle et cherches du regard du bar de place où vous allez prendre des cocktails avant de vous éloigner de nouveau de la foule, vous installer sur la plage alors que les vagues narguent vos pieds à quelques mètres devant. "alors… depuis quand est-ce que t'es rentrée ?" t'as encore plus envie de demander depuis quand elle avait projet de le faire, mais tu te mords la langue.

@Elsie Barlow | ces retrouvailles, tu les as rêvées tant de fois quand tu étais là-bas. et vous voilà, ensemble, l'amitié ne s'est jamais étiolée malgré le temps et l'absence. le coeur qui s'anime, la joie qui déborde, le sourire qui ne quitte pas ton visage. tu retrouves pleinement ta joie, d'être ici, avec elle. même si la lueur de la lune n'est pas assez luisante pour pleinement profiter des traits de son visage, tu le connais par coeur. tu peux imaginer sans mal si ses yeux brillent ou non. tu te fous du reste, tu ne vois qu'elle, tu n'entends qu'elle, tu ne respires que son odeur mêlée aux embruns de l'océan. c'est juste elle et toi au milieu du monde qui s'apparente au néant. une bulle hermétique parfaite. tes yeux se posent sur ses lèvres que tu désires embrasser, mais tu ne le fais pas. trop tôt, ou peut-être même est-ce trop tard, t'en sais foutrement rien, mais cette fois, tu ne prends pas de risque, tu gardes en toi le brasier que sa présence insuffle. tu aurais tant préféré rester, tant pouvoir peut-être vivre quelque chose de plus fort que ce qui avait été partagé la dernière fois, mais la vie a voulu que ça se passe autrement, t'éloigner d'elle trop longtemps pour être sûre de pouvoir le vivre maintenant, laissant le doute planer dans ta tête. est-elle encore seule ? a-t-elle continué sa vie, offert son coeur à ce gars que tu jalousais tant quand tu les voyais si proches ? mais ces questions, tu les gardes profondément en toi, tu ne veux pas gâcher l'instant avec des pensées sombres. « bien sûr qu'on peut. » sourire qui s'étire. une boisson serait bienvenue. « viens, on va chercher un truc. » tu la suis jusqu'au bar de la plage, tu prends un tom collins, toujours cette vieille habitude des soirées mondaines, gin, sucre et citron vert. posées face à l'océan, le cliquetis de l'eau a cette petite touche apaisante qui fait du bien. « j'suis arrivée fin juin, à la fin de mon année. j'ai eu ma licence de criminologie, j'ai fais mes bagages et j'ai pris le premier vol pour Boston. j'ai retrouvé mon appart', j'ai adopté un chien et c'est ma soeur qui le garde cet été. et si tu veux tout savoir, j'avais envie de rentrer juste après l'enterrement de ma grand-mère, mais comme c'était un gros héritage, ça a pris du temps. et j'pouvais pas quitter le cursus avant la fin. c'est pour ça que j'ai pris autant de temps avant de revenir. » tes yeux se perdent sur la lagune, ton verre contre tes lèvres pour savourer cet alcool apprécié.

@Raven R. Van Horn Les verres récupérés, un soda frais sans alcool pour toi. Tes joues sont déjà animées d'un brasier incandescent pour prendre le risque d'en rajouter encore d'un coup de chaud à cause de l'alcool. Tes jambes repliées en tailleur sur le sable fin, une main au bout de ton bras tendu dans le dos, l'autre qui vient le verre remplis déposé sur ton genoux. Coup dur lorsqu'elle t'avoue qu'elle est à Boston depuis fin juin déjà, quelques petites semaines, de longs jours. "oh félicitations ! pour l'obtention de ta licence je veux dire…" tu mords ta lèvre inférieure, la tristesse prend ton corps comme une vague un peu brutale. Les circonstances de son départs, les circonstances qui ont fait qu'elle a du rester là bas, la perte et le deuil. "t'étais pas toute seule là-bas au moins ? t'étais entourée, soutenue ?" à défaut que ce soit toi, t'espères qu'elle a laissé d'autres être là. T'aimerais juste qu'elle ai fait les choses différemment que toi… Toi qui t'es complètement renfermé après Monroe et Primrose, toi qu'à refusé de parler. A tes amis, à Julian, même à ta propre famille encore présente. Est-ce que si elle était restée ici les choses auraient différentes ? Est-ce que a elle t'aurais parlé ? T'en sais rien et t'imagines que tu ne le sauras jamais. Elle regarde ailleurs, toi tu fixes le fond de ton verre avant d'en boire quelques gorgées en silence.

@Elsie Barlow | un seul verre d'alcool ne te fera aucun mal, tu comptes le savourer, passer le plus de temps possible avec elle sur cette plage. ton regard qui fuit parfois sur elle, d'autre fois vers l'océan, combat interne pour ne pas parler de la saint valentin et de ce qu'elle a pensé de ton mot, de ta rose. trop tôt pour envoyer les sujets délicats. pourtant, les questions te brûlent les lèvres. sourire qui se dessine sur les lippes quand elle te félicite. « merci, même si ça va plus me servir à grand chose maintenant. j'ai changé de cursus parce que je suis la prochaine héritière de woolworths et faut que je rentre dans le dangereux monde du commerce international. » tu ris, un peu blasée parce que t'as pas vraiment envie d'être à la tête de ce monde de requins, tu préférais établir les profils des criminels. « ouais, j'avais une partie de la famille qui était présente, mais c'était bizarre. ils étaient tous dans l'attente d'un truc alors que moi, j'en avais rien à foutre de l'héritage. » au final, t'étais entourée mais étrangement seule. t'as géré ta vie en pilotage automatique. « mais bon, dans tout ça, je t'ai ramené quelques cadeaux. » dis-tu en souriant, en attrapant ton sac qui se trouvait à tes côtés. tu lui tends les différents paquets, plutôt fière de toi.

contenu des paquets: