i just want you to be happy (enola)

Tu joues. Tu lui tournes autour, sans réfléchir aux répercussions. Elle te courtise depuis si longtemps, mais jamais elle ne l’avait fait avec autant de franchise. Perturbée par ses déclarations, tu fuis. Sous l’eau. Immergée. Ton coeur galope comme un fou dans ta poitrine. Tout se mélange. Toutes tes rencontres. Certaines t’ont même déboussolé et tu crains de lui faire de la peine si elle désire l’intégralité de ton âme. Pourtant, tu croques dans sa chair si tendre. Et puis tu remontes à la surface et te plaques contre elle, dans son dos. Tu veux pas la perdre, surtout pas. Vos corps qui glissent l’un contre l’autre, tu plantes ton menton dans le creux de son cou. « Où que tu veux aller demoiselle ? » Quelque part, tu craignais sa réponse. La chambre à coucher. Sa cabine ou la tienne. Sur un lit. Rien que toi et elle. Quittant son dos pour sortir à ton tour de la piscine, tu essoras ton kimono de plage et pressas tes seins pour dégorger ton maillot. Ici, vous passiez quasiment inaperçue. Ouais, tu pouvais te laisser aller avec une nana sans avoir la pétoche qu’on le rapporte à ta famille. Mais malgré ça, tu restais sur la réserve. « Je sais pas si c’est une si bonne idée que ça .. » que tu avouas en restant évasive. Si vous franchissiez ce cap, plus rien ne serait forcément pareil. Tout allait se complexifier.

Je fais un grand pas parce que je sens que je suis entrain de te perdre. Que je finirais par te perdre si je ne m’ouvre pas à toi davantage. Peut-être qu’il est temps. Seulement, toi des l’instant où je fais un pas tu fuis. Tu t’échapper et j’ai du mal à saisir ce que tu attends de moi. Je suis perdue et je ne sais pas vraiment ce que je dois faire. Je te regarde en essayant de comprendre. Tu sais où. Ne me prends pas pour une idiote ça serait m’insulter. Une fois en dehors de la piscine, je me sèche et je tente de faire abstraction de tout ça. Surtout quand tu commences ta phrase. J’ai bien envie de te dire de te taire, mais c’est trop tard. J’ai envie de m’enfuir. Je laisse la serviette tomber et je lâche juste ces mots : Je vais y aller c’est mieux excuse moi. J’attrape mes affaires et j’essaye de m’éclipser au plus vite.

Tu ne te doutais pas que ça allait prendre autant d’ampleur. Tu ne savais pas non plus qu’Enola voulait franchir une étape supplémentaire. Ça te foutait les jetons. Si tu craquais, votre amitié se teinterait d’une autre couleur. Elle s’approcherait de la passion amoureuse et forcément, ça te conduirait à nouveau à une partie de cache-cache, parce que fréquenter une nana publiquement, t’étais pas capable. Avoir une relation de longue durée avec une femme, t’étais pas capable non plus. À chaque fois, un homme se mêlait à l’histoire et remportait la partie de par sa différence ultime. Ce qui était certain, c’est que tu ne souhaitais en aucun cas blesser ton amie, mais il semblait que cela soit trop tard. Le mur que tu avais soudainement érigé entre vous fit faire demi-tour à la blonde. Un grand malaise t’assaillait, mais tu pris sur toi et tu partis rattraper Enola. Te positionnant devant elle, pour lui barrer la route, tu l’attrapas par les épaules et braquas tes prunelles droit dans les siennes. « C’est pas toi le problème, tu sais que c’est moi. Les femmes ne sont pas faites pour moi sur la longueur, j’veux pas coucher avec toi et ne pas t’offrir l’histoire parfaite qui va avec. Parce que c’est ça que tu mérites, quelque chose d’éternel, de solide, d’inébranlable .. » Et visiblement, ce n’était pas avec toi qu’elle obtiendrait ce package si alléchant. Un jour ou l’autre, si tu tentais le couple, tu la décevrais et tu la perdrais alors pour toujours, ce qui était impossible à imaginer. « Pardonne-moi .. »