De ce que l'on a en commun ♪ Alek

Ce jour-là, Read ne travaillait pas puisqu'il avait fait plusieurs nuits d'affilée au boulot et il avait donc le droit à quelques jours de repos. Il était donc, comme d'habitude, passé chez Neva, afin de la voir, de lui remonter le moral. Elle n'allait décidément pas bien du tout en ce moment, et cela avait un effet dévastateur sur le jeune homme. Pourtant, elle devait bientôt se marier, alors pourquoi vivre continuellement avec le passé ? D'ailleurs, en parlant de mariage, Read s'était rendu compte qu'il n'avait que très peu de fois eut à faire avec Alek, le fiancé de sa sœur de cœur. Et c'était étonnant, car depuis le temps, ils auraient pu passer plus de temps ensemble et faire plus ample connaissance que de seulement se croiser de temps en temps, presque trop furtivement pour échanger plus de paroles que la banale politesse de mise. Et ce jour-là, Viki étant en cours et le secouriste ayant fait toutes les corvées ménagères, Read avait largement le temps d'aller vérifier si cet homme mériter quelqu'un comme Nevada, ce qui ne se présentait pas comme une évidence.
Il décida donc de se rendre à la Quincy House, lieu où il n'avait plus mis les pieds si ce n'était pour rendre visite à sa meilleure amie, et cela lui fit vraiment bizarre de frapper à la porte d'une autre chambre. C'était aussi l'occasion de remettre légèrement en question le choix qu'il avait fait quelques jours plus tôt : arrêter ses études. Mais il n'eut pas le temps de trop se perdre dans ses pensées puisqu'on vint lui ouvrir. Un sourire apparut sur son visage lorsqu'il remarqua qu'il avait à faire à Alek. C'était la première fois qu'il le voyait seul à seul. Et il se demandait déjà ce qu'il pourrait bien dire... Après tout, il ne pouvait pas se pointer et dire « Salut, je veux qu'on fasse connaissance question de savoir si tu seras pas un boulet pour MA Neva d'amour ». Après avoir repris ses esprits et dégluti plus ou moins bruyamment, Read finit par parler : « Salut Alek ! Neva n'était pas dans sa chambre, alors, je pensais la trouver ici... » dit-il en faisant mine de cherche la demoiselle depuis le début de la matinée. En vérité, il n'était absolument pas aller voir dans la chambre de celle-ci, mais ce petit mensonge lui serait pardonné, non ?

• Je dors, je dors profondément, je ne sais pas depuis combien de temps précisément, mais je suis bien, je suis tellement bien dans mon sommeil que je n’ai aucune envie de me réveiller. Je suis dans mes rêves, là où tout est beau, tout est clair. Ce n’est pas que je n’aime pas ma vie, mais, en ce moment, ce n’est pas le bonheur. Du moins, je suis fiancé à la plus belle femme du monde, je l’aime plus que tout au monde, Jude, celui que je considère comme mon frère, venait d’avoir son deuxième enfant, tout était beau au premier abord, mais, un évènement était venu chambouler tout ce bonheur, le décès de Solweig, qui était une très bonne amie à Neva. J’avais fait sa connaissance il y a plusieurs mois, lorsque j’étais sorti avec Colombe. Bref, toute cette histoire mettait Neva plutôt mal, et ça, ça me bouffait de l’intérieur car malgré le fait que je sois présent pour elle et que je fais tout pour lui changer les idées, je ne pouvais la faire revenir, je ne pouvais lui faire un lavage de mémoire et lui faire oublier cette dur épreuve. Toc toc toc… Sortant de mon sommeil suite à ces coups donné contre ma porte, j’alla enfiler un short ainsi qu’un t-shirt avant de passer une main dans mes cheveux pour les mettre rapidement en place et aller ouvrir. Regardant qui était venu me réveiller, je vis Read. « Salut Alek ! Neva n'était pas dans sa chambre, alors, je pensais la trouver ici... » Laissant un sourire paraitre sur mes lèvres, j’ouvris la porte entièrement avant de répondre à ces paroles. « Yo… Elle est pas là pour le moment, elle revient dans la matinée j’pense, mais vas’y entre… » Laissant la porte ouverte pour qu’il puisse entrer, je me dirigea en direction de la cuisine ou je commença à me préparer un café. « Tu veux un café ? » J’étais pas le genre de gars à envoyer chier lorsque l’on me réveillait, et puis, c’était une bonne occasion pour faire un peu plus connaissance avec Read, c’était quand même une personne importante pour Neva. •

Alek lui sourit, l'invitant à entrer. C'était en quelques sortes déjà une preuve de l'amour qu'il vouait à Neva, car cela voulait dire qu'il avait confiance en elle. Après tout, Read et Nevada entretenaient une relation si fusionnelle que beaucoup de personnes avaient cru bon en médire, y apposer des rumeurs parfois cinglantes... Le secouriste sourit à son tour, amicalement, avant d'accepter l'invitation à pénétrer dans la chambre. Il était là pour cela, pour discuter, même s'il n'avait encore de comment il pourrait bien engendrer la conversation. C'était un jeune homme d'un naturel peu bavard, peu loquace, sauf lorsqu'il s'agissait de trouver un moyen de détendre l'atmosphère, d'expliquer un truc qui le passionnait ou tout simplement rassurer un patient. Dans son boulot, c'était important de parler. Et puis, lorsqu'il était nerveux, il pouvait se transformer en vraie pipelette.
Alek lui proposa du café, et Read hocha négativement la tête. « Oh non merci, j'essaye de pas boire trop de café en ce moment, ça m'énerve, je crois que c'est mauvais pour ma santé... » dit-il. Il faisait des crises de tachycardie fréquentes en ce moment, il ressentait aussi une sorte de sensation d'essoufflement et il mettait cela sur le dos de la reprise du boulot, du stress, et de l'abus de carburant comme le café, même s'il s'était clamé en ce qui concernait les médicaments. Il regarda autour de lui, avant de reprendre cependant la parole :
« Par contre, un petit verre d'eau ça me dirait... » demanda-t-il tout doucement, comme s'il était gêné. Et c'était le cas, toujours lorsqu'il quémandait un petit service, même minime comme celui-ci. Après tout, il s'était un peu invité dans le coin... mais bon, Alek lui avait ouvert grand la porte, alors...

« Alors, t'es content d'avoir rejoint les Quincys ? » demanda-t-il toujours en souriant, question de ne pas laisser un silence s'installer. Il fallait démarrer, et ensuite, Alek ayant l'air particulièrement sympathique, les choses se feraient d'elles-mêmes. Read s'était vraiment plu dans cette maison, les Quincys, même s'il y trouvait d'aussi bons que mauvais souvenirs. Sans doute y serait-il resté jusque la fin de ses études s'il n'avait pas décidé de les abandonner.

• La tête dans le cul, je me moquais pertinemment d’être réveillé, après tout, j’avais déjà assez bien dormi, et même si je ne comptais pas faire grand-chose de la journée, se lever tôt était toujours plus bénéfique et plus gratifiant, on avait l’impression de servir à quelque chose, l’impression de ne pas être un simple clone de plus dans un monde de clone, de lève tard et de branleur sur pattes. J’avais laissé Read rentrer chez moi sans me poser de questions, après tout, la femme que j’aimais le plus au monde, et surtout, celle en qui j’avais placé toute ma confiance, croyait en cette homme, alors pourquoi pas moi ? Si pour elle il était digne de confiance, pour moi, il le serait. Lui proposant un café, ce dernier refusa. « Oh non merci, j'essaye de pas boire trop de café en ce moment, ça m'énerve, je crois que c'est mauvais pour ma santé... » Du café ? Mauvais pour la santé ? Ah ? Je ne savais pas, du moins, si, je savais que ça jaunissais les dents, qu’après t’avais une halène de chacal et que ça excite, mais rien de plus, j’haussais les épaules m’apprêtant à lui proposer autre chose lorsqu’il me devança pour me demander d’une voix légèrement douce. « Par contre, un petit verre d'eau ça me dirait... » Un sourire sur les lèvres, je termina de préparer mon café et pendant que ce dernier chauffa, je prépara son verre d’eau à mon invité, attention à la préparation, faut tout de même savoir bien doser le verre, ou arrêter l’eau et tout, c’est de l’art ! Allant en direction du jeune homme, je lui tandis le verre tout en prenant la parole. « Et voilà ! Mais fait comme chez toi, pose-toi sur la table, j’ai fait le ménage avant-hier, devrait pas y avoir trp de miette sur les chaises ! » J’ai jamais été très bon niveau ménage, et je ne m’en cachais pas, après tout, tant qu’il n’y avait pas de poussière ou trop de miette une fois terminer, pour moi, c’était propre. « Alors, t'es content d'avoir rejoint les Quincys ? » Me demanda-t-il lorsque je sortis de la cuisine avec mon café en main. Allant me poser sur une chaise face à la table, je me souvenu que lui aussi était un Quincy, du moins, un ancien si l’on peut dire, car désormais, il travail, dans quoi ? je ne sais plus, j’ai oublié, même si Neva me l’avait dit… « T’imagines pas à quel point ! J’pensais pas que c’était aussi bien en fait, à mon arrivé à Harvard je croyais que c’était comme un zoo ici, avec des manifestations de partout, mais je me suis bien trompé ! Mais, toi, tu fais quoi maintenant ?! » Ouais, un zoo, Neva m’entendrais, elle me décapiterait sur place… •

Le jeune Quincy lui servit un verre d'eau et Read l'en remercia chaleureusement. Il avait la bouche vraiment sèche et un arrière goût de sang dans la bouche, il avait un peu saigné ce matin en se lavant les dents. Il avala le contenu du verre en un tour de main avant d'accepter l'invitation de son interlocuteur et de s'asseoir sur l'une des chaises présentes dans les lieux. Read ne put s'empêcher de rire en entendant Alek fièrement clamer qu'il avait pris soin de faire le ménage quelques jours plus tôt. Le secouriste était le parfait homme de maison, quant à lui, à tout ranger presque impulsivement, à cocoter de bons petits plats quand il en avait le temps. Ce qui n'était pas très fréquent ces temps-ci, mais il ne loupait pas une occasion de faire une petite surprise gustative à sa femme, Viki. Il savait que cela lui faisait grandement plaisir lorsqu'il préparait quelque chose à dîner.
Read jouait avec son verre, entre ses mains, alors qu'il observait Alek lui répondre en souriant. Il avait vraiment l'air d'un chic type. En même temps, il ne pouvait pas vraiment en douter puisque c mec avait été choisi par Nevada, et son amie n'était pas stupide, bien loin s'en faille. Un nouveau rire s'extirpa de la gorge de Read lorsqu'il entendit la description des Quincys que l'on venait de lui faire. « C'est vraiment l'image qu'ont les Quincys aux yeux des autres ? » demanda-t-il toujours souriant. « Et beh... » En effet, on pouvait croire que les jeunes gens qui composaient cette maison étaient de vrais activistes tout lancés dans des causes plus ou moins perdues, mais ce n'était ps forcément le cas. Alek lui avait retourné la question, en quelques sortes.
« J'ai repris mon travail à temps plein. » répondit-il simplement, avant de se rendre compte du regard explicite de son interlocuteur. Il ne devait peut-être pas savoir. Après tout, pourquoi Nevada lui aurait-elle raconté les détails de la vie de Read... Et surtout, pourquoi Alek devrait-il s'en souvenir ? « Je suis secouriste, je travaille pour les urgences de la ville et plus précisément au Health Aliance Hospital. Je crois que j'ai été longtemps aveuglé... j'ai cherché à devenir médecin, mais c'est là où est ma place, dans la rue, dans les ambulances. C'est ici qu'on a le plus besoin de moi. D'ailleurs, j'aimerais devenir superviseur bientôt. » dit-il, les yeux scintillants. Read avait toujours ce regard lorsqu'il parlait de son boulot. « Et toi ? Tu veux déboucher sur quoi à la fin de ton cursus ? » demanda-t-il. Les questions basiques pour faire connaissance comme il se devait.

• « C'est vraiment l'image qu'ont les Quincys aux yeux des autres ? » Bon, c’est vrai que je n’avais pas été par quatre chemin pour décrire comment je voyais cette maison qui était désormais la mienne, mais, à vrai dire, je disais souvent ce que je pensais, et, je savais que je m’étais trompé, alors, je pense que je pouvais en rire, non ? J’aurais jamais cru que ma vie prendrait ce chemin là, mais, j’en étais fier, j’en étais heureux, j’avais enfin ce rêve entre mes mains, et plus j’avançais dans les jours, plus il s’exhaussait, et en mieux, en meilleur, comme si tout ce que j’avais rêvé n’était qu’un simple début, que ma vie me réservait des surprises encore plus belles. Alors, souriant, je continua dans ma lancé. « Non je pense pas, c’est moi qui fait toujours des montagnes de quelques choses, par exemple, les Mathers c’est des junky, des punk, alors que pas du tout ! » Bon, j’espère qu’il n’a pas été Mathers au moins, histoire de ne pas m’enfoncer encore un peu plus ! Read avait l’air d’être quelqu’un de bien, si il était le meilleur ami de Neva, c’est qu’il y avait une raison après tout, que ce n’était pas un branleur ou je ne sais quoi, et puis, cette pensée s’accentua lorsqu’il me parla de son métier. « Je suis secouriste, je travaille pour les urgences de la ville et plus précisément au Health Aliance Hospital. Je crois que j'ai été longtemps aveuglé... j'ai cherché à devenir médecin, mais c'est là où est ma place, dans la rue, dans les ambulances. C'est ici qu'on a le plus besoin de moi. D'ailleurs, j'aimerais devenir superviseur bientôt. » Normal le gars, c’est un sauveur de vie ! Comment tu veux ne pas l’apprécier ? Acquiesçant de la tête, j’étais plutôt content, content que le gars dont Neva me parle tant ne soit pas un branleur, même si au fond de moi, je le savais. « Eh bien ! Au moins, tu fais quelques choses que t’aimes et qui te motive, pas un taf ou tu vas devoir te lever tous les matins avec une boule au ventre et avec une seule envie, tout envoyer chier ! » C’est d’ailleurs pour ça que j’étais encore à Harvard, c’était pour ça que j’étais encore étudiant et que je n’avais pas un travail à temps plein, c’est parce que je voulais vraiment mes diplômes histoire d’avoir plus de chances de pouvoir faire le travail dont je rêve, d’ailleurs, en parlant de ça… « Journaliste, j’en rêve depuis que j’suis gamin ! J’ai toujours aimé écrire, alors, si je peux travailler dans un domaine que j’aime, j’ferais tout pour réussir ! » Bon, j’allais avoir un enfant avec Neva, mais cela ne m’empêchait pas d’arriver à assembler les cours et ma vie familiale, il fallait juste que je prenne le rythme ! •

Read avait aussi entendu parler des Mathers comme étant des junkys, même s'il ne put que rire face à de tels préjugés. Il avait toujours été homme à vouloir connaître avant de juger, même si, comme tout un chacun, il gardait des appréhensions. Mais il avait copiné avec certains mathers et ce n'était pas plus mal, c'était même des gens biens, ceux qu'il connaissait, du moins, en apparence. Cela prouvait au moins une chance : ils savaient se tenir. Il sourit simplement, avant de répondre aux questions d'Alek. Cela faisait vraiment plaisir d'apprendre à se connaître. Pour l'instant, son interlocuteur avait l'air d'un très bon garçon et c'était tant mieux puisqu'il s'agissait du fiancé de Nevada.
Le discours qu'on lui tînt le fit sourire encore davantage. Il était vrai que Read était réellement passionné par son métier et que pour rien au monde il ne l'abandonnerait, du moins, il ne se voyait plus faire autre chose. C'était sa vie, avec son épouse. Le temps que Viki termine son cursus, il travaillerait à temps plein, cela c'était clair.

« Oui, c'est sûr, même si je t'avoue qu'il m'arrive de vouloir tout arrêter des fois. Les journées aux urgences sont parfois bien démotivantes sur la vie, la mort, et même la nature humaine. On travaille parfois en coopération avec les forces de l'ordre et les pompiers et c'est pas joyeux. J'ai beau faire de mon mieux, je ne peux pas sauver tout le monde... Malheureusement. Alors des fois, j'ai juste envie que tout s'arrête. Mais aussitôt, je pense aux gens que j'ai pu aider et que je peux encore aider et paf, ça repart ! » s'exclama-t-il dans des explications plutôt joviales. Avant de retourner sa question à son interlocuteur.

« Tu m'as l'air de quelqu'un de travailleur, d'après ce que m'a dit Neva. » affirma-t-il. « Je suis sûr que tu vas y arriver, faut juste quelques efforts... mais je ne m'en fais ni pour toi, ni pour Nevada. » continua-t-il. Il les voyait heureux, même très heureux nageant en plein bonheur ensemble. Un nouveau petit sourire et Read se rendit compte qu'il saignait du nez. Passant les doigts, il s'en rendit compte. Merde, encore une fois ! Cela lui arrivait de plus en plus souvent... D'ailleurs, il avait passé des examens médicaux et s'inquiétait assez des résultats.
Cependant, il sortit simplement un mouchoir de sa poche pour arrêter l'écoulement, faisant un signe à Alek pour lui dire que ce n'était rien, pendant légèrement la tête en arrière. C'était déjà presque fini. « Tu es en quelle année d'études déjà ? Je m'en souviens pas... » demanda-t-il.

• « Oui, c'est sûr, même si je t'avoue qu'il m'arrive de vouloir tout arrêter des fois. Les journées aux urgences sont parfois bien démotivantes sur la vie, la mort, et même la nature humaine. On travaille parfois en coopération avec les forces de l'ordre et les pompiers et c'est pas joyeux. J'ai beau faire de mon mieux, je ne peux pas sauver tout le monde... Malheureusement. Alors des fois, j'ai juste envie que tout s'arrête. Mais aussitôt, je pense aux gens que j'ai pu aider et que je peux encore aider et paf, ça repart ! » Putain de merde, je comprends maintenant pourquoi Nevada l’idolâtre tant ce gars-là. Je ne vais pas vous mentir, j’ai pas toujours vu leur relation du bon œil, à vrai dire, j’suis quelqu’un de jaloux et de possessif, mais j’ai vu qu’il n’y avait rien d’autre que de l’amitié, alors, ça ne me dérange pas. Ce gars-là en fait c’est un peu le jeune homme qui va aimer aider son prochain, putain, j’vous assure que lorsqu’il me parle de son métier, il a des étoiles dans les yeux, comme si c’était quelque chose de fort, de brillant, et, ça me faisait plaisir de voir quelqu’un qui savait ce qu’il voulait, qui avait trouver quelque chose le motivant à avancer. « Wha… Sérieusement, t’as du mérite… Ça doit pas être facile comme métier, alors bravo, vraiment… » De quoi j’avais l’air à côté avec mon « je veux être journaliste ! » hein ? Bon okay, y’avait des années d’études, fallait bosser, mais je n’allais pas sauver des vies. J’ai toujours trouvé que ces gars qui sauvaient des vies avaient un mérite de fou, c’était des sortes de héros. « Tu m'as l'air de quelqu'un de travailleur, d'après ce que m'a dit Neva. » […]« Je suis sûr que tu vas y arriver, faut juste quelques efforts... mais je ne m'en fais ni pour toi, ni pour Nevada. » Je m’apprêtais à répondre à ces phrases pour le remercier, mais je fus couper lorsque je vis du sang couler de son nez. Bordel c’est quoi ça ? Il a pas foutu ces doigts dans son nez, il n’y a pas un soleil de fou, j’vois pas ce qui a pu provoquer ce saignement. Détournant la conversation, il me demanda en quelle année d’étude j’étais… « Quatrième, mais on s’en branle ! Il se passe quoi avec ton nez ? » Ouais, j’étais du genre à flipper pour un rien dès que je voyais du sang, alors ne vous moquez pas hein… •

Read avait toujours eu les yeux brillants lorsqu'il parlait de son métier ou de ses projets de devenir médecin. A présent, il avait compris où était sa place dans la vie, ou plutôt, il semblait l'avoir compris, alors il était plus que satisfait. Il rougit presque face aux félicitations de son interlocuteur. « C'est ce qu'on dit et c'est vrai que ce n'est pas un boulot comme les autres, mais bon, après ce n'est qu'une question de caractère et tout ça... je ne suis pas un super héros non plus, faut pas croire. Je suis juste moi et j'essaye de faire en sorte que tout soit au mieux pour chacun... » affirma-t-il. Ce n'était pas de la fausse modestie, c'était vraiment sincère, Read n'aimait pas trop qu'on lui fasse des compliments, des éloges, cela le gênait au plus haut point. Doucement il sourit, avant de se rendre compte qu'il ne saignait du nez, arrêtant cette petite hémorragie à l'aide d'un mouchoir, il sourit fébrilement. Ce genre de saignements étaient de plus en plus fréquents et commençaient réellement à l'inquiéter. De même, il saignait très souvent des gencives. Doucement, il fit un signe à son interlocuteur, mais celui-ci, au lieu de répondre simplement à la question, s'approcha la mine inquiète. « C'est rien, j'en sais rien... » fit Read, comme légèrement irrité par le fait qu'on le harcèle un peu à ce sujet. Lui qui pensait s'en sortir en détournant la conversation. « Regarde, tu vois, c'est presque fini... » dit-il. En effet l'écoulement était presque arrêté. « Rien de grave, ça arrive. » continua-t-il. Etait-ce Alek qu'il voulait rassurer ou lui-même ? « Dis-moi, comment tu te sens à l'idée de te marier bientôt ? » demanda-t-il soudainement.

• Journaliste, c’était ça, c’était ce métier que je voulais faire et pas un autre. Enquêter, présenter, montrer ce que j’ai pu trouver, aller sur le terrain, me rendre compte que ce que je fais peu m’entrainer dans des endroits assez étranges, mais ne pas risquer ma vie, car même si j’aurais pu avoir cette petit dose d’adrénaline qui était si jouissif, je ne pouvais pas, je ne devais pas risquer ma vie. Désormais j’avais une personne qui comptait bien plus que tout ça, une personne avec qui j’allais me marier, alors on arrête les conneries et on reste sérieux. Son métier avait l’air de la passionner, et je trouvais ça cool qu’il s’y intéresse autant. Comme quoi, les études ne sont pas toujours obligatoires pour faire ce que tu aimes ! Je ne pus m’empêcher de sourire lorsqu’il me répondit qu’il n’était pas un héros. « T’as pas besoin d’avoir une cape et un masque pour être un héros ! Tu sauves des vies, t’es un héros, c’est tout ! » Ouais, j’en démordrais pas. Bon, okay, je n’allais pas lui lécher les couilles non plus, ne croyez pas hein, mais je disais juste ce que je pensais sur son métier. Et puis, par la suite, je vis du sang coulé de son nez, il m’affirmait que c’était rien, que ce n’était pas grave, et que c’était déjà finit, alors que je n’avais pas à m’inquiéter… Mouais, je trouve ça bizarre son histoire quand même. « Va voir un médecin à l’occasion quand même… » Bon, c’était pas à moi de lui dire ce qu’il avait à faire, mais je faisais une sorte de prévention à ma manière si on peut dire ça comme ça. Par la suite, le mariage était le sujet de conversation… Comment je me sentais ? Oula, c’était un mélange de sensations assez bonnes, j’serais pas comment l’expliquer à vrai dire. « Excité… Mais anxieux aussi ! C’est étrange, j’ai hâte qu’on y soit, mais j’ai peur d’avoir l’air d’une bite devant le curé tu vois… Mais autrement, j’suis super heureux ! » Bref, je pense qu’il avait compris comment je ressentais tout ça, et puis, ma vie allait changer et j’allais être l’homme le plus heureux du monde. •