Read & Calvin # Méfiance et rivalité ?

Entre méfiance et rivalité ?

Read & Calvin # Méfiance et rivalité ? Tumblr_mfbhqbk7571s0x7tdo1_500

Ce matin, je m’étais levé de bonne humeur. J’étais partie au campus en me disant que ça allait être une bonne journée. Avant de commencer mes cours, j’avais pris l’initiative d’aller voir les Eliot à la maison histoire de vérifier si tout se passait bien. De lus, Andy était de retour et je voulais l’accueillir comme il se devait. Jusque là tout se passait bien. Seulement, ça ne faisait même pas cinq minutes que j’étais là, qu’une étudiantes des Eliot c’était entailler le doigt en coupant des fruits pour le petit déjeuner. Il y avait du sang partout et je ne pouvais pas la laisser comme ça. J’avais pris une compresse stérile et j’avais entouré son doigt pour éviter qu’il tombe. Je l’avais emmené aux urgences en catastrophe accompagné de son petit copain. Une fois arrivé sur place, je la laissais entre les mains des médecins.

Je sortais dehors pour passer un coup de fil à l’administration d’Harvard pour les prévenir et annuler mes premiers cours. Je venais de raccrocher, lorsque je tombais nez à nez avec Read. Je ne sais pas pourquoi, mais ce mec je ne pouvais pas le voir. D’un il fréquentait Viktoria et de deux il ne m’inspirait pas confiance. Pourquoi ? Allez savoir. Peut être que ça tête ne me revenait pas tout simplement. Néanmoins, je le saluais poliment. Moi hypocrite ? Je dois avouer que je jouais bien la comédie. « Read, comment vas-tu ? » Je me dirigeais vers lui et lui serrais la main. « Tu n’as pas séquestré Viki cette fois ! Je voulais lui faire pensé que je déconnais, mais je passais cette vanne pour une boutade.

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Cela faisait à présent quelques temps que Read était rentré de Kiev avec Viki. Il avait du mal à se remettre dans la bain, surtout que certaines personnes à qui il tenait n'allaient pas bien. Et il regrettait de ne pas avoir été là au bon moment pour les soutenir. Le jeune homme avait finalement décidé d'arrêter ses études de médecine, car l'année était irrécupérable. Tout d'abord, il avait perdu beaucoup de cours à la rentrée, suite à son agression, ce qui l'avait mis en retard, puis le décès de Mary et à présent cet amour fou qui l'avait poussé à tout déserter pour la rejoindre. Et il avait finalement compris qu'il était à sa place parmi les secouristes. Pourquoi chercher plus loin, à devenir médecin, alors que l'essence même de ce qu'il rêvait de faire se trouvait entre ses mains depuis de nombreuses années ? Read avait décidé de reprendre le temps d'être proche de ses patients, d'aller rendre visite aux enfants malades, tout ce qu'il faisait avant de se lancer dans les études. Il se sentait simplement à sa place. Une impression agréable et divine. Une bonne impression.

Alors qu'il marchait dans les couloirs de l'hôpital, la fiche d'un patient qu'il venait d'emmener aux urgences entre les mains, dans son uniforme d'ambulancier, il croisa une personne qui ne lui était pas inconnue. Calvin. Ce type était professeur à Harvard. Jusque-là, pas de problème. Mais voilà, il entretenait une étrange relation avec Viktoria, une relation qui avait rendu Read jaloux et à présent, bien méfiant. Il espérait que ce n'était que de l'amitié, que Calvin n'avait aucune vue ou attirance envers Viki, mais il ne pouvait se faire à l'idée que son épouse fréquente trop souvent ce gars. Ce dernier n'était vraiment pas net. En bref, Read ne l'aimait pas vraiment. Pour ne pas dire pas du tout. Le professeur de russe le salua.
« Bonjour. » répondit-il simplement, en serrant la main tendue dans sa direction. « Je vais bien et vous ? » demanda-t-il ensuite, poliment. Il ne voulait pas de familiarité avec Calvin. Pas pour l'instant en tous cas. « Séquestrer Vik ? » questionna-t-il ensuite en fronçant les sourcils. Il ne comprenait pas où son interlocuteur voulait en venir avec cette remarque un peu déplacée à son goût.

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Entre méfiance et rivalité ?

Tout en me serrant la main, il se mettait à me vouvoyez. Ah d’accord, il voulait la jouer comme ça. Ma foi ! D’ordinaire, il ne tutoyait pas les personnes qu’ils connaissaient à peine, mais avec lui il n’avait pas éprouvé le besoin de le vouvoyez. Pourtant, il lui répondait tout en le vouvoyant. C’était mieux comme ça. «Ça va. Je viens d’emmener une étudiante à l’hôpital, elle s’est à moitié amputée d’un doigt la pauvre. » Enfin, il n’avait pas l’air d’accueillir mes derniers mots avec joie. Il l’avait sans doute mal prit et moi qui voulait être gentil. « Non rien, je plaisantais. Alors comme ça vous vous êtes offert un petit séjour en tête à tête ? » Je ne savais pas pourquoi, mais j’avais du mal à me faire à l’idée de la voir avec quelqu’un. Je me souvenais encore de cette jeune femme que j’avais aidée alors qu’un client lourd lui cherchait des noises. Oui, je tenais à elle et je ne voulais pas qu’elle souffre. Voilà, pourquoi j’étais assez méfiant envers Read, non ?

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Read n'aimait pas du tout la façon dont Calvin l'avait abordé, pourtant il n'avait pas l'air méchant ce prof. Alors, finalement, notre ambulancier lui adressa un petit sourire, question d'avoir l'air moins sévère et rude, moins glacial surtout. Mais ce n'était pas pour autant qu'il accepterait la relation qu'il entretenait avec Viktoria, son épouse. Il avait l'impression qu'il y avait anguille sous roche dans l'intérêt que portait cet homme à la jeune ukrainienne, voire même quelque chose de malsain. En bref, que des raisons de se méfier.
« C'est un bon hôpital, elle sera bien prise en charge. » répondit-il lorsque Calvin lui affirma avoir amenée une étudiante dans les lieux. Read avait souvent eu à faire à ce genre de bobos. C'est impression, mais heureusement souvent sans gravité réelle. Du moins, si la personne ne s'était pas totalement coupé le doigt et qu'il restait un moyen de ré-assembler comme il le fallait. Bref, c'était gore comme affaire.

Calvin lui dit avoir plaisanté, mais Read fit la moue, pas vraiment sûr de la façon dont il devait prendre ces paroles. Toutefois il garda un léger sourire aux lèvres. Le voyage à Kiev n'était pas vraiment une escapade en amoureux, du moins, au début... Mais pas la peine de raconter sa vie.
« On peut dire ça, oui. Et c'était vraiment bien. On a passé un bon moment ensemble. » continua-t-il. Le jeune secouriste ne regrettait sérieusement pas d'avoir tout fait pour retrouver sa belle. Il l'aimait tant que son cœur battait plus vite rien qu'à l'entente de son prénom. Read commença à avancer, sans trop se soucier si le professeur allait le suivre ou non, gribouillant quelques notes dans le dossier du patient qu'il devait rendre à l'accueil. « Vous n'avez pas de cours aujourd'hui ? » demanda-t-il, comme s'il voulait se débarrasser de son interlocuteur. Mais c'était question de s'intéresser un peu.

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Bien sûr qu’elle allait être bien prise en charge. Bon sang, ce type n’avait pas trop de conversation. Je le sentais tout de même sur la réserve comme s’il se contenait de quelque chose. « Je n’en doute pas. Le pire, c’était que je ne savais pas quoi lui dire à ce moment précis. Read était vraiment trop étrange pour moi. Lorsque je parlais de l’escapade de Viky et lui, ce qu’il me répondait me faisais un peu sourire malgré moi. « Ah oui tu as rencontré ses parents. J’espère pour toi que ça c’est bien passé. Enfin, tu sais Russe ou Ukrainien, nos familles sont assez space. » Il disait qu’il avait passé un bon moment et une fois de plus cela m’agaçait. Bon sang, il fallait que j’arrête de la pouponner, je n’étais pas son grand frère. Je continuais à avancer avec lui pendant qu’il remplissait le dossier du client. Il me demandait si j’avais cours. Voulait-il se débarrasser de moi ? Peu importait. « J’ai annulé mes premiers cours pour attendre la jeune femme et son copain. Je suis responsable de leur maison et vous, beaucoup de patient ce matin ? »

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Read n'attendait pas vraiment de réponse de la part du professeur. Au fond, c'était la première qu'il se montrait si distant et peut-être même si froid avec quelqu'un. Sur le coup, il devait paraître bien étrange par son manque de conversation et cet air un peu trop concentré qu'il prenait sur son dossier. Il avait cru comprendre que la relation de Viktoria avec Calvin était particulière et il avait sérieusement peur que cet homme ne tourne la tête à son épouse, dans le mauvais sens du terme. Mais il tentait de ne pas se montrer jaloux ou possessif parce qu'il avait totalement confiance en Viki et ne doutait pas de sa fidélité.
« Oui... » répondit-il e se concentrant de nouveau sur la feuille du patient qu'il venait de prendre en charge. « Mais bon, la famille, on a beau avoir des différends, on finit quand même par bien s'aimer. Enfin, dans la majorité des cas. » dit-il en riant légèrement, face à la remarque de son interlocuteur. « Vous avez une famille bizarre ? » demanda-t-il ensuite, question de savoir vraiment où l'autre voulait en venir.

Puis, ils commencèrent à marcher, le temps de faire un peu de conversation. « Oh, vous savez, des urgences, y en a tout le temps, et ça va de la vieille dame qui s'est fait un bobo en glissant au bébé tombé du cinquième étage. » dit-il, jetant de nouveau un œil sur Cavin. Puis, ils furent à proximité de l'accueil où Read déposa le dossier, et échangea quelques mots avec la secrétaire. « La nuit a été longue. » ajouta-t-il ensuite. En effet, il avait travaillé de une heure du matin jusqu'à présent. Il avait bientôt fini, il fallait juste qu'il termine le nettoyage du véhicule. Son coéquipier s'y était collé la veille, alors c'était son tour ce jour-là.

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Il disait que même si les membres d’une famille étaient différents, ils finissaient quand même par s’aimer. Il n’avait pas tord dans le fond. Encore une question à méditer. Dans ma famille, on ne privilégiait pas l’amour. Mon grand-père donnait ses ordres et on les exécutait. Moi ? J’étais l’héritier principal de la famille et tout reposait sur mes épaules. Ils attendaient beaucoup de moi et même si je faisais mon possible, c’était dur d’être parfait. Read me demandait si j’avais une famille bizarre. Je laissais échapper un faible rire. « Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est bizarre. Ma famille est l’exemple même d’une bonne grande famille aristocratique et comme toutes les familles, il y a des avantages comme beaucoup d’inconvénient. » Sans doute voulait-il comprendre ou je voulais en venir. « Pour éclairer votre lanterne, on va dire que les familles Russe ou Ukrainienne sont plus traditionnelle qu’une famille américaine. Il y a beaucoup d’attente, mais si vous dite que tout c’est très bien passé, tant mieux. Pourquoi j’agissais comme ça avec lui ? Dans le fond ce type n’était pas mauvais, mais je ne pouvais pas m’empêcher de l’évaluer et de me mettre en compétition avec lui.

Il disait qu’il y avait pas mal d’urgence. Le contraire m’aurait étonné. « J’admire le métier que vous faîte, ce n’est pas facile tout les jours. Vous sauvez des vies. Moi je ne fais qu’enseigner, mais je suis aussi un des dirigeants de l’entreprise familial donc on va dire que c’est autant de problème à résoudre. Ils sont juste différent. » Encore une fois, je me pavanais. Il échangeait quelques mots avec une secrétaire et me disait que la nuit avait été longue. « J’imagine. »

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Calvin laissa échapper un petit rire ce qui eut pour effet de détendre un peu le secouriste. Au fond, un homme qui pouvait rire si facilement ne devait pas être foncièrement mauvais. En effet, le professeur avait raison, la famille était une notion différente selon les continents ou même les régions. Read n'avait pas eu à faire à une éducation trop sévère, mais religieuse et très autoritaire. Il y avait de très nombreuses règles à suivre et le jeune homme était vite devenu un parent de substitution pour sa fratrie. Avec ses douze frères et sœurs, il fallait tout de même une main ferme pour gérer cette tribu.
« Ah oui, je vois. Dans ma famille aussi, on a toujours attendu beaucoup de moi. Mais j'ai beaucoup reçu en retour, je l'avoue... Faut dire que douze frères et sœurs, ça bouillonne de partout. »fit Read toujours en souriant. Il ne s'attendait pas à parler de lui. Surtout qu'il avait senti comme une sorte de pouvoir de compétition, d'envie de prendre le dessus dans la voix de Calvin... Comme s'il tentait de prouver qu'il était mieux que lui, qu'il le menait. Une sorte de compétition en somme... Pourtant, elle n'avait pas lieu d'être. Mais notre jeune secouriste ne jouait pas ce genre de jeux, il était plutôt réservé et surtout modeste en ce qui concernait son travail. « Enseigner, c'est bien. L'éducation, c'est la base. » fit Read simplement, reprenant la route d'un pas décidé pour aller rejoindre le parking des ambulances. C'était là qu'il devait nettoyer son véhicule. La tâche la plus ingrate de son boulot et la partie la moins intéressante certainement.

« Une entreprise familiale ? Oh bah au moins, vous avez pas à vous en faire face au chômage, vous. C'est une boîte de quel domaine ? Dans le commerce ? » répondit-il, avec un léger sourire malin, posant des questions pour connaître davantage son interlocuteur et visiblement compétiteur. Calvin était-il en train de se pavaner ? Surtout qu'il n'y avait pas de quoi. Aucun véritable éloge à reprendre l'entreprise de papa. On est issu d'une famille aisée, on reste aisé. Read fit un petit sourire. « Faut que je désinfecte mon véhicule, mais on peut continuer de discuter, à part si vous ne parvenez pas à supporter l'odeur des désinfectants hospitaliers. » ajouta-t-il en riant.

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Read avait douze frères et sœurs ! C’était une tribu ! Je me demandais comment il avait fait. Moi qui avais une petite sœur et un petit frère, je trouvais que c’était amplement suffisant. Quoi que je n’aie pas à me plaindre, ils n’étaient pas si chiants que ça. Surtout mon petit frère qui était le plus calme d’entre nous. « Douze ? Tu n’en avais pas marre à force ? Je remercie mes parents de m’avoir donné qu’une sœur et un frère. » Ce n’était pas méchant, loin de là, c’était juste surprenant. Puis, il me disait que l’éducation c’était la base et sur ça il n’avait pas tord. Même si j’avais du mal à le reconnaitre, je trouvais qu’il était assez stable comme garçon. On se dirigeait vers un camion d’ambulancier. Read me demandait qu’elle genre d’entreprise familiale c’était. Je ne savais pas comment lui expliquer. Ma famille avait étendu son entreprise dans beaucoup de domaine. « Essentiellement du commerce, mais on est assez varié. Non, ça c’est sur, on ne risque pas le chômage. » Sans compter, que je venais de deux grandes familles aristocratique. Anglaise du coté de ma mère et Russe du côté de mon père, mais mon grand-père aimait penser que j’étais plus russe qu’anglais. Sa seconde phrase avait eu le don de me faire rire. « Ce n’est pas parce que j’occupe un certain rang, que je n’ai jamais toucher aux travaux manuels . » En effet, dès mon plus jeune âge, j’avais montré des dispositions à toucher à tout. Je n’aimais pas rester enfermer dans un système, je voulais découvrir de nouvelle chose. « Je t’aide si tu veux. » Je n’allais pas me rabaisser à le regarder faire.

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Le professeur parut étonné par la taille de la famille de Read, ce qui était normal, l'on ne croisait pas ce genre de tribu tous les jours. Le secouriste ne put que sourire à la remarque qu'on lui fit. Oui, il en avait parfois eu marre d'être l'aîné, d'avoir tout plein de responsabilités et surtout de travailler dans le brouhaha incessant jusqu'au lycée. Mais lorsqu'il avait quitté la maison pour vivre seul et se donner à fond dans son boulot et ses études de médecine, tout ce monde lui avait très vite manqué. C'était sa famille et pour lui, la famille était sacrée.

« Oh et bien, j'aime ma famille. Mon père est pasteur et ma mère a toujours été présente pour nous tous, même si elle a toujours affiché un portrait peut-être un peu trop strict. » Il rit. Il s'était un peu disputé avec ses parents suite à la tragique mort de Mary et à son mariage avec Viki... Il faut dire que l'esprit de sa mère était très conservateur et qu'à ses yeux son fils jouait trop avec le feu. Ce ne serait pas la chair de sa chaire, elle affirmerait qu'il était un gigolo.

Calvin expliqua un peu en quoi concernait l'entreprise dont il était l'un des dirigeants. Read sourit de nouveau. « Je vois le genre, ce doit être vachement intéressant d'un côté non ? Mais trop de responsabilités, c'est pas énervant parfois ? » demanda-t-il. Comme s'il ne savait pas... Pourtant, lui, il était responsable tout le temps dans son métier. Read avait été très responsabilisé dès le plus jeune âge. Calvin releva la remarque cachée derrière la malice de l'ambulancier et celui-ci ne fit qu'acquiescer. Il ne doutait pas que le professeur pouvait être un homme bien, un homme travailleur... Même s'il avait un petit soucis pour le sentir. La jalousie peut-être. Mais bon, il devait accepter les amis de Viki... Après tout, la demoiselle devait certainement être gênée de la relation qu'il possédait avec Nevada. Ils étaient vraiment proche comme de la famille. Lorsqu'ils furent arrivés devant l'ambulance, Calvin lui proposa son aide. Read fut étonné, arquant les sourcils, avant de sourire fébrilement.

« Oh... non, c'est bon, ça ira... Cela fait partie de mon travail.» répondit-il. Pour la sécurité, il ne pouvait pas vraiment laisser des gens étrangers au service toucher au véhicule... et puis, ce ne serait pas très correct de donner une tâche pour laquelle, au fond, il était payé, à son interlocuteur. Le jeune homme avait déjà préparé ce qu'il fallait, les liquides, les sprays, les lavettes, et ouvrit les portières arrières. Il nettoyait et désinfectait d'abord l'intérieur de l'ambulance, l'extérieur était plus rapide et moins important. Il commença sa tâche d’arrache pieds. Le dernier patient amené aux urgences avait une plaie ouverte et il y avait pas mal de sang au sol...

« Quand le sang sèche, c'est toujours plus difficile à nettoyer... »dit-il, plus à lui-même qu'à Calvin, songeant que lui aussi, il avait dû laisser son sang dans une ambulance. Il avait failli mourir, à deux reprises. « Vous savez pourquoi j'aime tant mon métier ? » demanda-t-il ensuite à l'intention de l'homme au dehors. « Parce que chaque jour me rappelle que quotidiennement on est entouré de petits bonheurs dont il faut profiter... Et surtout, qu'il nous est interdit d'abandonner. » Ce n'était pas la seule raison, évidemment, mais il avait envie de partager ce qu'il avait sur le cœur...

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