when a nightmare ends, another begins • maze & ivy

WHEN A NIGHTMARE ENDS, ANOTHER BEGINS.
ft. @Clary Killbane

Il faut mettre des mots sur les actes. Il faut clarifier la situation obscure dans laquelle t'as impliqué trop de monde. T'as laissé Hayley à l'hôpital, sous la surveillance du corps médical, le temps de passer à son appartement pour t'occuper de Plume et avoir une discussion avec ta sœur, celle que tu as rejetée, détestée durant des semaines. Elle se doute de la tournure des choses, mais tu dois lui expliquer pourquoi t'as dû en arriver là. Et t'es pas sereine. T'es pas sereine parce que tu vas avouer, et parce que ces aveux peuvent te foutre à l'ombre si elle venait à parler. Bouteilles d'alcools posées sur la table, deux verres viennent parfaire la mise en place. Tu attends que le glas vienne sonner l'heure de son arrivée, à la fois impatiente et réticente.

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C'est la journée de la conclusion. Potentiellement celle du pétage de plombs, aussi. Ca devient compliqué de rester forte avec cette accumulation de situations complètement merdiques. Elle a beau prendre du recul, chercher à souffler et à relativiser.. Ca va trop loin. C'est allé beaucoup trop loin, depuis la disparition d'Hayley. Les disputes incessantes avec Lana l'ont fait vriller. Quelque chose s'est brisé, au plus profond de son âme. La conversation du jour ne fera que le confirmer, elle le sait d'avance. Alors, avant même d'arriver sur place, Clary a déjà bu. Rhum, vodka.. Ce qui lui est tombé sous la main, tout simplement. Sortir îvre ne lui ressemble pas, mais il faudra au moins ça pour encaisser le choc. Clary a une sale gueule, mais la faute sera reportée sur son travail de nuit, comme toujours. Maze avait sûrement raison en parlant de ce petit fil rouge. Trois coups à la porte, lèvres pincées par le stress autant que par la colère. Il est temps d'en finir. - Maze, c'est moi.

(Invité)

Ce n'est pas parce que tout est terminé que tu vas mieux. T'as ce poids sur la conscience qui ne veut pas te quitter, poids que tout est arrivé à cause de toi, que tout est de ta faute, que si t'étais pas comme ça, tout ça ne serait pas arrivé. Le sommeil est tourmenté et court depuis des semaines, tu fais de ton mieux pour tout cacher au monde, pour cacher à Hayley que tu seras plus jamais la même. Elle est là, la vérité. Plus jamais tu seras la même, et les gens impliqués avec toi le savent. T'as du sang sur les mains, invisible, imperceptible, mais en ton âme et conscience, tu le vois, tu le sens, tu le sais. Si tu tiens à avoir cette discussion avec Clary, c'est pas pour apaiser tes tourments, c'est pour qu'elle sache qu'au fond, t'étais acculée, au pied du mur, que c'était la dernière option. Tu tournes en rond dans l'appartement de ta petite-amie, tu te sers un verre de whisky que tu bois d'une traite, puis un second, quand la porte subit de légères secousses, accompagnée de la voix de Clary. L'heure a sonnée. Tu vas ouvrir et tu la regardes, tu sais pas si tu dois la prendre dans tes bras ou non, après toutes les choses que t'as pu lui dire, alors tu te contentes de lui sourire, timidement. « Ca fait plaisir, de t'voir. Entre.. »

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Hayley est vivante, c'est le plus important. C'est ce qu'elle se répète depuis des heures, pour relativiser. Il faut absolument trouver du positif, même dans cette infâme obscurité. Il n'y avait pas trente-six issues possibles à ce conflit. Clary imagine déjà que cela devait être Hayley ou lui. La finalité reste douloureuse, malgré tout. - Mmh.. lèvre qu'elle mordille nerveusement tout en entrant dans l'appartement, sans chercher à capter le regard de sa soeur. Clary la sensible, miss la sentimentale, restera au placard pour l'instant. Sans prendre la peine de s'asseoir, résistant à l'appel du whisky sur la table, la rose se tourne finalement dans sa direction. - Parle. Je t'écoute. que Maze raconte enfin cette foutue vérité, en la regardant dans le fond des yeux. Sans filtre. Juste la vérité, aussi violente puisse-t-elle être.

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Ce que tu tentes d'apaiser ne trouve comme réponse qu'un mur de glace. Il est fini le temps où tout s'arrange, alors. Fini le temps où après une longue période sans se voir, après une dispute, tout s'arrange dans les sourires et les effusions affectives. Rien ne sera de nouveau comme c'était avant. C'est la seule solution qui s'inscrit dans ton esprit. Ce que tu croyais être la délivrance n'est en fait qu'une succession de conséquences absurdes. Ta copine clouée à l'hôpital, une tension palpable entre Ivy et toi, des pensées qui s'animent dans tous les sens, des nuits agitées, la peur qui te prend aux tripes quand un véhicule de police se fait entendre... Est-ce que t'avais pensé à tout ça, avant que tout ça n'arrive ? Clairement pas. Clary est là, droite du haut de son mètre cinquante-sept, et elle en impose dans son rôle de reine des glaces. Si bien que toi, du haut de ta tête de plus, t'es comme une gamine et t'en mène pas large. « Il m'a envoyé un message pour mon anniversaire, j'lui ai demandé où il était, qu'il me devait bien ça... J'lui ai dit que.. que j'acceptais ses conditions, que j'abdiquais, que j'allais être ce qu'il voulait que j'sois s'il me disait où il était et qu'il la laissait partir parce qu'elle avait rien demandé. Il a fini par me donner l'adresse d'une baraque abandonnée dans la forêt, j'ai prévenu Aaron et un ami, ils sont venus un peu après moi. Quand j'suis rentrée dans la maison, j'suis passée dans la cuisine et j'ai pris une feuille de boucher, juste au cas où. Hayley était là, ligotée sur une chaise, une flaque de sang à ses pieds et un couteau planté dans la chair.. J'ai tout fait pour la sortir de là, sans que ça dégénère et ça a marché. Puis c'était un face à face. Lui contre moi. C'est parti en live et j'ai envoyé le coup... Il... Il est mort. Je.. j'l'ai tué. » Le vivre, c'était déjà assez dur. Mais en parler, ça te rend encore plus vulnérable. A la fin de ta tirade, tu baisses les yeux. « S'tu veux me balancer aux flics, vas-y... mais ça changera rien à ce qu'il a fait et à ce que j'ai fait. J'vais vivre avec ça toute ma vie. » Tu viens te servir un nouveau whisky, que tu bois cul sec.

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C'est bien la première fois de sa vie qu'elle est incapable de rester rationnelle. Comment le pourrait-elle, après ce qu'il s'est passé ? L'enlèvement d'Hayley lui avait déjà miné le moral, mais les disputes avec Maze... Les mots ont été forts, trop sans doute. La violence présente dans chaque message ne leur ressemblait pas; pourtant c'était bien réel. C'était blessant. Avoir l'impression d'être la pire ennemie de sa soeur a été la sensation la plus douloureuse qu'elle ait jamais ressentie. Et cette pilule n'est pas passée. Et maintenant, elle apprend que toute cette histoire s'est jouée sans elle. Que dans le moment décisif, Lana ne l'a pas appelée. Encore une fois, la bonne poire qu'on garde à l'écart, c'est la petite Clary. Cette tension nerveuse qui s'installe au fur et à mesure que la blonde parle, elle n'est pas certaine de pouvoir la contrôler. Ongles plantés jusqu'au sang dans ses paumes de mains, une larme s'invite finalement sur sa joue, roulant sur sa peau sans qu'elle n'essaie de la faire disparaître. La rose hoche doucement la tête, mâchoires crispées au point d'en avoir mal au crâne. Ne pas réagir à chaud. Ne pas dire des choses qu'elle pourrait regretter. - Tu dois être contente maintenant, non ? T'as eu ta petite vengeance, exactement comme tu le souhaitais. C'était le scénario rêvé pour toi, en fait. Juste lui et toi, comme si le reste n'avait aucune importance. les mots sifflent entre ses lèvres comme des petits couteaux. Trop de peur, trop de haine et de colère accumulée. La boxe n'est plus suffisante. - Je n'excuse pas ce qu'il a fait. Mais je ne t'excuse pas non plus. C'est pas comme ça qu'on règle les comptes. Pourquoi faut-il toujours que ce soit dans le sang et les larmes ? la mort ne devait pas être la finalité. C'est exactement ce qu'elle voulait empêcher. Ca aussi, cela fera partie des plus grands échecs de sa vie. A rajouter à sa longue liste.

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Dans la colère, tu avais éclaté, tu voulais sa mort, tu voulais qu'il souffre, qu'il agonise. Mais une fois sur les lieux, t'étais plus sûre de ça. T'étais juste la gosse de dix-sept ans qui tentait de lui tenir tête avant qu'il t'envoie en thérapie de conversion, l'ado rebelle mais pas trop, face à cet homme plus grand et plus fort, qui en un regard te fait comprendre que t'es qu'une merde. La haine de ta vie se lisait dans ses yeux. La déception de ce que tu étais se voyait dans son regard. C'était pire quand il a vu à quel point tu aimais l'oiseau blessé, la femme qu'il avait capturée pour te rallier à lui. Et là, toute la haine qu'il avait envers toi s'est déversée, entrainant le geste fatal. Mais ça, Clary n'en a pas la moindre idée. Pour elle, tu l'as juste abattu froidement. « J'aurai préféré que ça se passe autrement, Clary. Sur la rage, j'ai pensé à des choses que j'comptais pas faire et dit des choses que j'pensais pas. Même toi, t'as mangé sévère, alors que t'as rien demandé. Même les gens qui bossent avec moi se sont mangé la foudre pour rien. » Tu reposes ton regard sur elle. Son regard est triste, le tien est une éclipse. T'es éteinte. « T'étais la première à vouloir le planter. Mais là, c'est moi le monstre, c'est ça ? J'aurai dû le laisser m'achever, comme ça tu m'en voudrais pas et j'serai pas celle que tu regardes avec mépris. » Encore une idée noire qui vient obscurcir le tableau sombre de ta vie. Encore une idée noire qui te fera courir à ta perte un jour ou l'autre.

(Invité)

Tout ça, c'est trop dur à accepter. Que les choses se terminent de cette façon, et surtout aussi rapidement.. Clary n'était pas prête. Sa vie était déjà en bordel avant l'enlèvement; mais ce passage à l'acte lui a littéralement brûlé les ailes. Comment faire pour exister dans un monde qui n'a de cesse de se remplir de haine et de violence ? Comment faire quand sa famille toute entière se tourne vers la vengeance ? La vérité, c'est qu'elle n'a aucun contrôle là-dessus. Qu'elle a beau crier, hurler et se déchaîner, on ne l'écoute pas. Petite tornade rose insignifiante. - Ouais, on aurait préféré que ça se passe autrement. On dit toujours ça après, quand c'est terminé. c'est pas faute d'avoir tenté de la dissuader. C'est toujours plus simple de s'excuser après, quand les jeux sont déjà faits. Mais visiblement, la conversation d'aujourd'hui n'aura rien de productif. Juste du vent, de la merde qu'elles vont s'envoyer au visage pour tenter de faire passer cette foutue tristesse. Dans une famille pleine de démons, il fallait forcément que ça explose à un moment donné. - Oui, c'est vrai. Je voulais le planter. Parce que je savais qu'il s'en prendrait à toi. Parce que je voulais te protéger, comme la grande soeur que je suis censée être ! Seulement, j'ai pris du recul. Pour rester claire et raisonnable, pour pas prendre de décision à chaud. Ca aurait pu se passer autrement, si t'étais pas bornée et complètement aveuglée par ta propre colère ! traits bien trop crispés, et plus la force de pleurer. Les larmes, il y en a déjà eu assez, quand elle a compris que tout était terminé. - Je suppose qu'il n'y a plus de corps ? ça devait être le taff d'Aaron ou du fameux ami. Lui permettre d'échapper à la justice, qui aurait simplement appelé au meurtre. Pas de corps, sans doute pas de tombe non plus. Plus que du vent.

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Elle ne voit désormais en toi que la bête féroce, le bourreau, l'assassin. Elle ne voit pas que t'es affectée, au fond, d'avoir été celle qui prend la vie de celui qui te l'a donnée. Que c'est pas une partie de plaisir, que même dans tes moments où la rage devenait fureur, les fois où tu disais que t'allais lui faire la peau, tu t'en sentais incapable. Trop frêle, trop impressionnable, trop effrayée, pas assez forte. Tu soupires, sentant bien que les explications ne rimeront à rien, que tout ce que tu allais faire pour te justifier ne servirait à rien d'autre qu'à alimenter sa haine envers toi et cet acte. « J'voulais juste me défendre.. J'voulais pas vraiment.. » Que vont dire les autres, quand ils sauront ? Que dira votre mère ? Que dira Hayley, du fait que tu sois une meurtrière ? Tu ris nerveusement. « C'est pas la colère qui m'a poussée à agir, tu veux pas l'comprendre, ça ? J'avais la rage de voir ma copine dans cet état, mais si ça avait été la rage qui m'avait poussée à agir, j'aurai pas cherché à comprendre, Clary. J'aurai pas cherché à la faire sortir de sa putain de cave avant de le buter. Là, j'ai cherché à parler, à négocier. J'suis pas une bête sanguinaire. J'suis toujours ta p'tite soeur, j'suis toujours cette gosse qui était effrayée quand la lumière s'éteignait et qui venait chercher sa grande soeur pour qu'elle lui raconte une histoire. » Le masque se fissure en grand, laisse entrevoir les fêlures. « J'en sais rien, Clary... J'sais pas ce qu'ils ont fait, j'me suis barrée, fallait que j'me change et que j'sois près d'Hayley... » Et tu lui diras pas que t'as brûlé tes fringues. Pas maintenant. Peut-être jamais.

(Invité)

Cette surcharge émotionnelle lui fait perdre les pédales. Pour une fois, il n'y a plus de bon sens. Juste de la colère. De la rage. Beaucoup de tristesse. Trop de sentiments entremêlés et une envie de tout foutre en l'air qui prédomine sur le reste. Elle ne se base pas vraiment sur la situation mais plutôt sur leurs messages. Sur la finalité. La mort d'un père, aussi détestable soit-il. Et puis finalement, il y a ces paroles. Ces mots, qu'elle arrive à choisir avec justesse. Ceux qui sont capables de la renvoyer quinze ans en arrière, quand elles n'étaient que des gamines. Les béances sont bien présentes, communes aux deux femmes. C'est bien de se le rappeler. Plutôt que de lui tirer dans les pattes, Clary doit jouer son rôle. Maintenant. Quand Maze en a véritablement besoin. A défaut d'avoir été présente pendant, elle est présente sur l'après. Aussitôt, les larmes se remettent à couler. Et la jeune femme assume, puisqu'elle ne baisse pas les yeux. Marchant doucement vers sa belle blonde, Clary se hisse sur la pointe des pieds et encadre son visage de ses mains. Baiser qu'elle dépose en douceur à la commissure de ces lèvres, comme le ferait une meilleure amie. - C'est l'histoire d'une grande soeur, qui fit un jour une promesse à la plus petite, celle qu'elle avait juré de défendre toute sa vie. J'assure tes arrières mon coeur. Tu restera libre et sauvage, aussi insaisissable que le vent lui-même. Déploie tes ailes et file vers l'horizon, le bonheur t'attend. paroles soufflées à son oreille, comme s'il s'agissait d'une histoire pour enfant. Mais c'est leur histoire. C'est son bonheur. Et c'est la promesse que ce secret restera bien gardé; que jamais il ne franchira les murs de cet appartement. - Je t'aime Maze. Ne l'oublie jamais.

(Invité)

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