(daeston) wild thoughts

@Daemin Beauregard Bateau magnifique. Chaque coin est spectaculaire. Et celui que j'affectionne plus particulièrement, c'est le bar à cocktails. Je suis comme les filles, j'adore les boissons sucrées qui montent vite à la tête. Et le bonus, c'est le petit parasol sur le verre. Je m'étonne à être tous les soirs au bord d'un verre alcoolisé. J'me dis que c'est le début des vacances, j'ai envie de profiter à fond. D'autres dirons qu'ils trouvent ça bizarre que je ne suis pas en compagnie d'Alyssia. On nous voit la journée, en train de bronzer, mais le soir, c'est pratiquement chacun de son côté. Elle avec ses copines, moi avec mes copains et on se retrouve la nuit. Accoudé au bar, je réfléchis en faisant la grimace sur le prochain cocktail qui pourrait me faire de l'oeil. Je choisis au pif faisant rire le serveur. Distrait, le regard tourné vers une demoiselle qui me parle, je ne remarque pas que le barmaid me dépose mon cocktail devant mon nez. C'est seulement lorsque je reprends mon attention sur le comptoir que je me rends compte qu'il m'a peut-être oublié. Tête qui tourne de l'autre côté. Mon cocktail dans les mains d'un autre. " heeey, c'est à moi ça. " je m'exclame en essayant de récupérer le verre d'un geste maladroit. Yeux qui se posent sur le voleur. Daemin. Ouais, fucking Daemin aka le diable en personne. Le type qui m'a fait ressentir des trucs fut un temps et depuis, toute mon attirance pour les femmes est remise en question. Quel beau gosse, putain de beau gosse que j'ai juste envie de pousser par-dessus bord.

Ces vacances sont miennes. Assez de sport, assez d'effort, cet été j'ai décidé de le placarder comme bannière du réconfort. Sur ce bateau, l'excitation monte, le désir de changer de décor se veut satisfait et nul doute que cette coupure après les examens et le bal nous pousse à profiter pleinement de l'énergie festive qui plane dans l'air. Ma petite bande et moi trouvons toujours le moyen de nous disperser, la curiosité bien trop grande pour ne pas, au reste, nous mêler. C'est au bar que je décide de retourner, seul, avec comme seule arme ma confiance en moi naturel. On peut me trouver trop à l'aise avec qui je suis, mon corps comme mon esprit, et parfois trop fermé et muet. Quelques boutons en moins en haut de ma chemise, les cheveux dressés en l'air sur le devant, le reste plaqué en arrière, c'est un Daemin de vacances que j'anime, un qui désire pleinement s'amuser quitte à se brûler l'épiderme en se frottant trop près du soleil. C'est à ce même bar qu'un cocktail est servi juste à côté, et mes yeux n'en analysent pas moins pour reconnaître ta silhouette. Cet aura sucré, ces cheveux qui frisent, cette carrure détaillée et ce sentiment odorant d'incompréhension et d'instabilité. Pas de doute, c'est bien toi. Quelques secondes s'écoulent avant que je ne le saisisse. Quelques autres encore pour que je trempe mes lèvres et goûte. Sucré lui aussi ; décidément, on est ce que l'on boit et non ce que l'on mange. Quelques autres secondes se perdent avant que tu ne sembles réagir et te tournes vers moi. Sourire en coin satisfait, j'écarte davantage le verre, bombant le torse à en contracter les autres boutons contre mon torse. ❝ Et la politesse ? ❞ Oui, je te taquine, et dans tes yeux, je peux y lire plus que de la surprise. Serait-ce de la peur ? Je ramène le verre vers toi et, du côté où mes lèvres se sont posées, je pousse ce dernier contre les tiennes, baiser indirect. ❝ Prends, je ne vais pas te le voler. ❞ Calmons le jeu. Ces vacances sont miennes aussi, tout comme ta soirée l'est, mienne. Je me tourne vers le serveur, en commande un et me tourne vers toi en attendant. ❝ Alors, tu racontes quoi, frère ? ❞ demande-je fraternellement en plaquant une main sur ton épaule. C'est les montagnes russes, n'est-ce pas ? ❝ Tu vas nous faire honneur lors des Hunger Games, pas vrai ? ❞ Mine de rien, j'ai envie que les Adams reposent sur toi, tu as le potentiel de gagner. Ma main se resserrent sur l'os de ton épaule, avant de glisser sur ton bras - lentement et rapidement à la fois - et de le ramener devant moi pour saisir le cocktail que l'on vient de me servir. Ce dernier me permettra peut-être de ne pas vouloir fauter et te sauter dessus. Depuis le premier regard, j'ai su que je te désirais. Et malgré l'amour qui t'a fauché, c'est sur ta bouche que je prie toujours tomber.

w/ @Easton Argall

@Daemin Beauregard Je sais qu'il sait que je sais qu'il ne me laisse pas indifférent. Je suis un livre ouvert. On peut tout deviner sur ma face. Trop expressive. Elle me trahit toujours. J'aimerais pouvoir avoir ce visage de glace qui ne laisse rien paraitre. Car tu vois, si tu viens, je peux juste te faire un regard désintéressé pour t'éloigner. Mais je n'y arrive pas. La seule chose - débile - que je fais, c'est de fuir ton regard. Je repense aux moments qu'on passait ensemble. Les éclats de rire. Puis y'a eu cette fois où t'as joué et au lieu de te brûler les ailes, ce sont les miennes qui en ont subi les conséquences. J'ai ressenti quelque chose, de l'excitation. Perdu, ne reconnaissant pas mon corps, je me suis évadé. J'ai arrêté de te voir, trouvant à chaque fois mile et une excuses. Sauf que ce soir, je n'en ai pas. L'improvisation risque d'être compliquée avec un verre déjà entamé. Je regrette d'avoir utilisé ce ton énervé et plutôt autoritaire pour récupérer mon du. Daemin, il joue déjà. Me plaque le verre sur ma bouche, une chance pour lui qu'il ne m'a pas cassé une dent. Je le réceptionne puis regarde le bord. J'y vois la trace de ses lèvres et des miennes superposées. Il me fait la conversation comme si de rien n'était, comme si tout allait bien. Forcément, il est pas sensé savoir que je suis pétrifié à l'idée d'avoir de l'attirance pour lui. " si je te paye un verre tu m'laisses tranquille ? " que je lance en soupirant. Mais pas le temps d'offrir un cocktail qu'il balade ses doigts sur mon corps avant de reprendre la boisson qu'il m'a volé deux minutes plus tôt. " ne me touche pas. " que je siffle entre mes dents en reculant de lui, sans pour autant faire des gestes brusques pour attirer les regards curieux qui nous entourent. Comment ose-t-il ? Eloigne-toi avant qu'il t'attrape dans tes filets. Le pire, c'est que j'ai aimé, ce geste posé sur moi. J'ai senti de l'électricité jusqu'au bout de mes phalanges.

Impossible de totalement lire la situation et dans le fond, celle-ci ne me semble pas assez profonde pour se risquer à une analyse détaillée. Tu es de ces personnes qui m'ont laissé perplexe, et dont le mystère reste à résoudre. Je l'ai laissé longtemps de côté, bien trop longtemps même, et l'occasion se présente enfin de pouvoir terminer cet épisode de chasse aux fantômes. ❝ Tu es prêt à débourser pour que je parte ? C'est super agréable et sympathique de ta part, Easton, wow. ❞ C'est le rire et la fausse mine choquée et blessée qui prend le pas sur la suite, pour te rassurer autant que pour m'amuser. Tu ne sembles pas être à l'aise, c'est compréhensible. Quelque chose en moi te gêne, et je pense savoir exactement ce que c'est. Tu recules assez pour que ma main ne te touche plus, pas assez pour attirer l'attention. Mes yeux deviennent perçants, et mon ton moins jovial. Tu m'en prouves des choses, et tu n'as pas fini de t'en prouver également. ❝ D'accord ❞ lâche-je tout simplement, d'un ton naturel, et ramenant mon bras vers moi. ❝ Je ne voudrais pas dépasser tes limites. Le consentement avant tout. ❞ Pour le coup, je le pense. Jamais je n'oserai faire quelque chose que tu exprimerais en rebut, par la parole ou la gestuelle, par le ton ou l'émotion. ❝ Par contre, c'est possible que tu arrêtes de faire ton fragile et d'accepter d'échanger là, avec moi ? ❞ Là, c'est un peu plus incisif, plus froid. ❝ Tu as assez fui comme ça, non ? ❞ Le visage est entièrement tourné vers toi, et je le penche légèrement pour que tes yeux soient attirés dessus, que nos regards se croisent. ❝ Je ne te demande rien de plus sauf si tu veux parler de ce pourquoi je suis devenu ta kryptonite. ❞ Vient le sourire, et le corps qui se redresse en un. Tu peux respirer, je ne compte pas encercler ta musculature de la mienne. Les gens autour de nous ne comprennent pas, bien trop festifs, et nos tons ne sont pas assez forts pour qu'ils leur soient perceptibles. Je prends le verre que le barman me sert, et je le tends vers toi, tentant d'être le plus fraternel possible. ❝ Aux retrouvailles ? ❞ J'arque un cil et te dévisage, dévorant ce visage, cette forme qui font toi. Une beauté unique, un homme dont la douceur ne cherche qu'à sortir. Un homme qui ne cherche que réconfort. Et je me tiens là, les bras vides, prêt à te les offrir au bon moment sans autre forme de procès.

w/ @Easton Argall

@Daemin Beauregard Il m'arrive de faire des menaces sans pour autant les mettre à profit. Utiliser un ton autoritaire et désagréable, ça fait tâche avec ma voix douce. Mon esprit se met en mode protection, tout comme mon corps, et mon coeur. Il est déjà assez torturé comme ça. Ne sachant pas sur quel pied danser avec Alyssia. Je l'aime beaucoup, peut-être pas de la même façon qu'elle m'aime. Mais je me rends compte que la tentation des hommes est beaucoup trop présente. Trop présente, tout simplement. Je veux préserver ce qu'on a, ce lien, car elle est importante et que je refuse de faire du mal aux gens. Quitte à me rendre malheureux. J'passe toujours le bonheur des autres avant le mien. Alors oui, quand j'te vois déambuler avec ton grand sourire colgate, je recule, car si j'avance, y'aura pas d'échappatoire. Elle est là, cette petite voix qui veut me contredire et foncer sur toi, maintenant que je suis un peu plus sûr sur mon orientation. C'est pas le bon timing. J'aurais dû le comprendre beaucoup plus tôt. Peut-être qu'à ce moment là, on ne serait pas des étrangers mais des amants. Torturés sans doute, mais des amants quand même. " je... j'ai rien à te dire daemin. " du moins, plus maintenant, c'est trop tard. Mais le mâle, il insiste. Je me mords la lèvre et lève les yeux vers le ciel. Son franc parler, ça m'agace autant que ça m'hérisse l'épiderme. Verre tendu vers moi pour trinquer. Je prends finalement une gorgée de mon fameux cocktail qu'il s'est à nouveau approprié puis je pose mes opales dans les siennes. " on échange, ok. mais pas ici. " y'a trop de monde, et il ne me rassure pas trop. Un geste maladroit peut vite arriver et tout foutre en l'air. D'un autre côté, me retrouver seul avec lui n'est pas tellement une bonne idée. Personne pour me sauver. Juste moi et ma propre volonté. Avec quelques verres d'avance, ça risque d'être amusant à voir. Je me déplace un peu plus loin, vers le pont nord, et trouve un muret plus discret qui peut faire office de confessionnal. Avant qu'il ose parler le premier, je me permets de le devancer. " c'est vrai. tu... enfin, peut-être bien que tu me plaisais mais c'est du passé tout ça. j'ai fuis effectivement. car... je savais pas comment gérer ça. craquer sur un garçon ? pff, pour moi c'était impossible. " la vérité Daemin, c'est que j'avais trop la trouille. Et la peur m'a fait faire n'importe quoi. J'ai coupé court avec toi et ne crois pas que c'était une partie de plaisir car j'ai pris un temps fou à essayer de t'oublier. J'affiche un petit air hésitant, n'arrivant pas à prédire sa réaction. " crois-moi, j'ai pas envie de ressasser tout ça donc... on est ok ? j'ai accepté de te parler, maintenant laisse-moi. " je suis presque en train de le supplier du regard. Son si beau regard amande dont j'aimais tant me perdre auparavant.

Il y a des tensions qui ne nécessitent aucun mot. Il y a celles où la haine est perceptible, lourde dans l'air. L'autre où l'amour est si fort que tout le monde rougit autour. Dans notre cas, elle est un parfum d'une multitude de matières premières. Et en toute honnêteté, ni toi ni moi ne savons sur quel pied danser. Je pourrais être salaud, et simplement faire sortir le véritable Easton qui est derrière, mais malgré cette image de fuckboy que je peux avoir pour la simple raison de coucher régulièrement et d'être confiant en mon corps, la connaissance de ta petite-amie - au delà même de sa présence dans notre confrérie - est blocage. Qu'on me pardonne cette curiosité qui me pousse à potentiellement perdre de ma moralité, mais en te regardant, je veux pouvoir pêcher et plus tard, me repentir. Mes croyances se sont perdus le jour où mon coeur fut arraché et depuis, je ne suis que tentation. ❝ Okay, je te suis ❞ réponds-je calmement. Je fais attention de te laisser de l'avance pour ne pas donner l'impression à des yeux curieux de penser que nous nous suivons. Le pont nord offre une intimité particulière, quelque chose dont nous avons besoin pour pouvoir percer cet abcès. Je n'ai pas le temps d'ouvrir le bal que tu le fais pour moi. ❝ Wow... Je suis... Surpris. ❞ Les pupilles dilatés, les paupières invisibles tant les yeux sont ouverts, mon visage ne cache aucune nuance de surprise, avant que mes traits ne se détendent doucement. ❝ Tu devrais être fier de prendre ton courage à deux mains et non seulement dire à haute voix où tu te situes avec toi mais aussi ce que tu pensais de moi... ❞ J'en viens à sourire en coin, les opales pétillantes. Ce n'est nullement du flirt, mais une tendresse amicale que je t'offre. ❝ Oh... Pourquoi tu veux déjà fuir ? ❞ Et pourtant tes yeux me disent des choses, je ne sais bien interpréter. Non, ne pas interpréter, il me faut écouter et obéir à ce que tu dis. Le consentement passe par là aussi. ❝ Je ne vais pas te retenir plus longtemps, juste... Laisse moi parler en retour. Après, tu fais ce que tu veux Easton, j'aimerais qu'on évite de s'ignorer de trop par la suite mais je pourrais pas te forcer à m'apprécier comme moi je t'ai toujours apprécié donc juste... Cinq minutes, s'il-te-plaît ? ❞ Mon ton si calme et presque suppliant aussi. Ce n'est pas le dragueur que j'affiche, mais mon âme que je dévoile. Tu en feras ce que tu en veux, mais j'aurai été honnête et fidèle à qui je suis. ❝ J'ai jamais voulu te mettre mal, loin de moi cette envie. Et oui, je te taquine là car t'es parti un jour comme un pet, et j'ai beau eu te retrouver grâce à l'odeur, tu t'éloignais sans cesse. T'étais un pote qui devenait un ami... Même si oui, je vais pas mentir, je t'ai toujours trouvé beau, genre vraiment beau. Et t'as ta sensibilité propre, t'es touchant comme mec, c'est putain d'attirant. ❞ Autour de nous, c'est si calme, la voix est si basse, si douce. L'émotion est neutre, peut-être tendre. ❝ Et oui, j'ai eu envie de t'embrasser à de nombreuses reprises, et oui, là encore, en te voyant là, je t'avoue que tes putains de lèvres font leur effet, mais j'en ferai rien. Je ne cherche pas à te foutre dans la merde, que ce soit ton couple, la confrérie, tes proches. Tout ce que je veux, c'est retrouver au moins un semblant d'amitié. Car si c'est du passé tout ça... ❞ Je fais un pas en avant, sans être brusque. C'est ainsi, je crève d'envie de t'enlacer au fond, même si ce n'est que purement amical. Mais j'ai envie de ce contact, mais je ne veux te forcer. Je veux être proche sans outrepasser mes droits. Je suis tiraillé, et je suis prêt à m'en prendre un. ❝ ... Tu n'as plus besoin de fuir, pas vrai ? Je ne t'attire plus, il n'y as plus de problèmes... Ou alors tu ne veux juste plus voir ma gueule car ça te dégoûte et dans ce cas, je peux rien faire, Easton. ❞

w/ @Easton Argall

@Daemin Beauregard S'il y a bien un truc que j'ai appris, c'est d'être honnête avec les gens. Oser leur dire les choses sans pour autant leur manquer de respect. Si Daemin n'avait jamais demandé cette conversation, elle ne serait jamais venue de mon propre chef. Je suis dans une spirale où je suis coincé par la crainte de dire les choses. Ce qui ne me ressemble pas. Je ne suis pas heureux dans mon couple mais je refuse de l'avouer. Je ne pense jamais à moi. Toujours aux autres. Je cesse de me répéter dans ma tête que tout ça n'est qu'une passe. Si avant j'étais heureux d'être avec Alyssia, et que je ne le suis plus maintenant, j'ai quand même espoir que ça recommence comme au début. C'est comme l'amitié, on prend des coups, y'a des beaux jours et des mauvais jours. Ca va aller. Répète-toi ça dans le crâne Argall. Car le coeur n'y arrive pas. Je fais une petite moue gênée quand Daemin me félicite d'être honnête. Ca va, n'en fais pas tout un fromage ou je vais me liquéfier sur place. " parce que... je devrais pas te parler. " que je réponds un peu maladroitement. Des mots qui auraient dû rester dans mes pensées. Mais le filtre a disparu. Je me mords la lèvre. Pince-les, ne dis plus rien. Rassuré que le jeune homme ne remet pas en tord mes paroles. Car croyez-moi, j'ai parlé du plus profond de mes entrailles et s'il venait à dire que je racontais que de la merde, je l'aurais poussé par-dessus le bord. " cinq minutes. " petit soupir. Je lui accorde le droit de répondre mais après ce sera tout. Je hocherais simplement la tête puis tournerais les talons pour retourner à la fête. Y'a les mots qui touchent. T'es fort, beau parleur. Pas Beauregard. J'veux pas me laisser amadouer par je-ne-sais-quel compliment. Je ne l'interromps pas tout de suite, continue de pincer mes lèvres pour m'empêcher de lâcher un rire niais, gêné, car oui, je suis touché. Bouffon. Lorsqu'il parle de mes lippes, automatiquement, j'arrête de les mordiller et regarde ailleurs. Si tu savais comme elles ont envie de goûter les tiennes. Plus il parle et plus j'ai le battant qui cogne dans la cage thoracique. Il s'approche, sépare la distance entre nous et je déglutis. Balade mon regard dans ses yeux, incertain. " non tu m'dégoûtes pas daemin. enfin... je... " me perds totalement. T'es déstabilisant. J'ai la voix qui tremble, qui se brise. L'émotion qui monte jusqu'à mes joues. Je souffre, putain, je souffre de ne pas assumer qui je suis. Je me cache derrière une fille alors que j'ai envie d'être avec des garçons. Mais ça, je l'ai compris beaucoup trop tard. Arrête cette torture. " je suis juste perdu. " que je souffle. La mine triste sur le visage, sourcils toujours froncés. Impossible de me détendre. Le penser est une chose, mais le dire à voir haute en est toute une autre.

Ton hésitation certaine, tes quelques mots qui signalent que je provoque chez toi une réaction étrange, ce tout ne me fait nullement reculer. Au contraire, je veux pouvoir lever le voile sur ce mystère, et amener la lumière là où tes noirceurs te torturent. Je veux pouvoir te retrouver en partie, ne serait-ce qu'échanger des sourires, de voir s'illuminer ce beau visage qu'est le tien. Tu me laisses parler, par chance, alors je me livre tout comme toi. Mon honnêteté est sans pareille, je ne peux nier ce qu'il en est et je veux surtout être libéré de tout ceci et repartir de zéro. Je ne saurais dire si c'est ton charme qui opère ou tout simplement la sympathie que tu m'inspires, mais je n'ai jamais voulu que nos chemins se découpent. Depuis, je cherche à ce qu'ils se recoupent, d'une manière ou d'une autre. Là où les mots frappent, tes mirettes m'envoient des centaines de messages, des milliers d'ondes, et en ça, je ne peux qu'avancer, que briser notre distance. Ton regard finit par fuir, mais pas ton corps. Je déglutis tout en réalisant que mes artères ponctionnent bien plus qu'elles ne le devraient. Que le sang qui coule dans mes veines s'emballe, pompé par un muscle dont le mécanisme s'avère défectueux. Et pour cela, je te blâme, Easton. Dans cette phrase que tu prononces, je perçois l'émotion qui t'affecte sur ce ton qui se brise comme un miroir dans lequel j'aurai cogné. Les bouts de miroir s'éparpillent sur le sol, des larmes que tu ne veux laisser couler. Et tu me touches, profondément. Je ne peux plus faire le fier, j'en suis incapable. ❝ Je comprends... Tu n'es pas encore prêt... Easton, sache que... Je t'apprécie, okay, et si vraiment je suis trop dur à supporter, alors j'accepte. Mais si tu veux bien me laisser un peu de place auprès de toi, même un petit peu le temps que tu sois bien avec toi-même, je serai ravi. ❞ Pourquoi est-ce que je parle de la sorte ? Suis-je tomber sur la tête ? Pourquoi suis-je ému par toi ? Je n'ai pas le droit, ça ne m'est pas permis. Je suis Daemin, je fais chavirer les autres. Sur ce bateau, pourtant, je ne suis qu'un usager, m'agrippant où je peux, emporté par la tempête. Tout comme toi. ❝ Je suis désolé si je t'ai tourmenté involontairement. ❞ Du moins, pas autant que je le voulais. Mes taquineries étaient bien lourdes à la réception sur ton coeur quand bien même elles étaient légères au départ. Un instant d'hésitation s'étire avant que je n'avance machinalement, dans le calme de la nuit, mes bras encadrant tes hanches, ma joue se plaquant contre ta tempe. ❝ Et au revoir ou non, je te pardonne ❞ murmure-je, te serrant avec délicatesse pour ne pas te briser, mais assez pour que tu puisses laisser les flots sortir. Laisse-moi te réconforter, ne serait-ce que quelques minutes. Je ne laisse pas nos visages se faire face, je ne veux pas te torturer de tentation. Sans capter mon regard, tu es libre d'exprimer sur ton faciès les douleurs qui t'accablent. Et je resterai là, à te bercer contre moi, et te permettre de sortir tes ailes d'ange.

w/ @Easton Argall

@Daemin Beauregard Il pourrait se moquer de mon état de faiblesse. Lâcher une petite pique ou deux qui me déstabiliserait encore plus et qui toucherait en plein battant. Mais il a cessé de jouer. Je suis tellement surpris que j'ai l'impression qu'il joue encore. Qu'il n'est pas sincère quand il me présente ce regard désolé. Non, ne m'offre pas un regard de pitié, surtout pas ça. Le truc, c'est que j'ai personne à qui parler de mon problème. De mon mal-être. Madison, on est en froid depuis qu'il s'est entiché du garçon précédent qui m'a fait du mal. Hazel est bien trop proche d'Alyssia pour que je puisse dire quoi que ce soit. Poppy également, étant la colocataire de la concernée. Y'a juste Holden qui connait la vérité, avant même que j'ai pu m'en rendre compte. Mais se confier à ce spécimen, au dernier bourreau de mon coeur, c'est se mettre une aiguille dans le pied. Alors... pourquoi pas toi ? Daemin Beauregard. Un homme qui s'assume tel qu'il est, qui n'a pas peur d'être en présence d'un autre garçon. Qui ne lèvera pas le poing sur moi si j'essaye de lui prendre la main. C'est con, mais à cause du dernier garçon que j'ai fréquenté, j'ai encore plus peur d'être ce que je suis. Alors je m'enfuis dans ma relation avec une demoiselle qui mérite d'avoir toute l'attention. Chose que je suis incapable de lui donner. Je suis ému par ses mots. Mes opales brillent et je chasse le sel du revers de la main. Affiche enfin un sourire sincère. " non, c'est moi qui suis désolé. j'aurais dû te dire tout ça plus tôt. " crois-le ou pas, mais j'ai aussi perdu une personne qui comptait pour moi. Peut-être un ami. Et quand il me prend dans ses bras, j'ai le coeur qui explose et j'ai envie d'hurler ma peine pour qu'elle s'envole dans le vent. Laisser les vagues nettoyer cette âme triste. Je me surprends à humecter son parfum masculin qui accélère encore plus les pulsations. Une larme discrète coule dans sa nuque et je me livre. Les vannes sont ouvertes. " je suis gay. je me voilais la face mais c'est trop fatiguant... je me suis lancé dans une relation avec une fille parfaite pour m'éloigner des hommes. m'éloigner de lui . " de cette honte qu'il m'a transmise d'être tel que je suis. C'est la première fois que j'utilise ce mot sans en avoir crainte. Je romps l'étreinte en soupirant, haussant les épaules, désespéré. " et maintenant je n'arrive pas à la quitter. " car elle est trop importante pour moi et rien que l'idée de la perdre me terrifie. Je suis un monstre, un putain de monstre. Je renifle puis m'éloigne de lui pour m'approcher de la barre et faire face à la mer.

Ton émotion me prend aux tripes et je ne peux dire si c'est parce que je tiens à toi ou parce que je veux pouvoir te serrer contre moi jusqu'à ce que tu perdes tout air. Nous nous sommes perdus avant de pouvoir nous trouver, et c'en est cela que je désire t'approcher. ❝ Tu me le dis là, et ça compte énormément. ❞ Et je le pense de tout mon être. Avoir des excuses me fait me sentir mieux, léger, et cela me pousse à briser notre distance, t'enlacer. Et là où je me serais attendu à une réaction négative, que tu sois possédé d'un vile acte physique, tu n'en fais rien. Contre toute attente, nous partageons un moment vrai, un beau, un doux. Cette humidité dans mon cou me fait te plaquer plus fort contre mon torse, l'envie de te lâcher s'éloignant si vite, si loin que je cache même mon nez dans les boucles qui le chatouillent. ❝ Tu te sens faible maintenant, mais ce que tu viens de faire demande beaucoup de force, crois-moi. ❞ Quand je me suis assumé, la violence du monde m'a lacéré à me faire devenir colérique, aigri, violent à mon tour. Quelques années et du sport m'ont aidé à construire l'homme que je suis mais cela nécessite bien des efforts, bien des peines. Tu trouves le courage de me faire perdre cette étreinte qui me manque déjà, et tu te tournes pour admirer la mer engloutie par la nuit. ❝ C'est parce que tu l'apprécies aussi, tu l'aimes très certainement... Juste, pas de la manière dont tu aimerais, dont elle aimerait aussi. ❞ Cela fait mal, je le conçois, mais tout ceci est nécessaire. Tu seras un homme grand, rayonnant, la meilleure version de toi-même. Je me rapproche à nouveau, mais n'ose pas t'enlacer dans cette position. En aucun cas je ne veux te brusquer, et je ne saurais pas si mes gestes ne seraient déplacés. Pourtant, que je veux te bercer et te rassurer, t'apporter la tendresse qui manque à ton quotidien depuis ce qui semble être une éternité. Alors, ce sont mes fermes mains que j'appuie sur tes épaules sans y aller fort. ❝ Ça te prendra le temps qu'il faut, tu sais que tu dois le faire, que tu devras la laisser avoir la chance de vivre un amour qu'elle mérite... Et que tu vives toi aussi l'amour que tu mérites. ❞ Mon coeur se pince tout seul, et me défigure le visage, une moue de douleur qui me fait perdre la face. ❝ Sache que tu peux me parler de tout, je ne dirais rien. Ni sur Alyssia, ni sur ce fameux lui, ni sur l'ambiguïté qu'il peut y avoir... Je ne te jugerai pas, Easton, jamais. Et je peux sortir mon jeu de drague, faire le cabot, et tout ce que tu veux, mais jamais je ne te ferai défaut. ❞ Je préfèrerai assumer quelque chose de mal que tu fais pour protéger ton secret, le temps que tu trouves toute l'énergie en toi pour révéler qui tu es. Car cela se voit que tu le veux, que vivre en coulisses à articuler sur scène un pantin à ton effigie te pèse. Laisse-moi, permets-moi d'être à tes côtés pour t'aider. Mes deux mains glissent sur tes deltoïdes, chauffant tes bras de petits gestes verticaux. De tendres gestes en toute pudeur, cachant les étreintes que je désire t'offrir. Nous deux, à l'abris des foule. Là où tu confies ce que tu refoules.

w/ @Easton Argall