first day of our life.

— nyc city, upper west side
— 26.06.2021
— @Holden Bishop

madison n'avait jamais été aussi stressé de sa vie.
son bac ? rien du tout.
l'audition pour hamilton ? que dalle.
c'était insignifiant à côté de ce moment où il était réellement à coeur ouvert.
parce que même si physiquement, il l'était, là, c'était son âme qui transpirait la nudité.
madison gardait les doigts sur les touches, parce que son piano était son garde-fou.
il profitait de chaque seconde de silence, sans jamais oser regarder holden,
il était terrifié, mad. terrifié à l'idée même qu'il puisse avoir gâché les vacances de son petit-ami,
qu'il puisse ne pas le comprendre, que ça aille trop vite, que ça sonne faux.
toutes les peurs s'imbriquaient mal les unes dans les autres.
like... la voix se brise un peu, il se râcle la gorge pour tenter de garder une contenance notable. like ten days, approximatively. maybe twelve.
qu'est ce qu'il pouvait répondre de plus ?
holden aurait tout l'temps de lui répondre, s'il en avait envie.
il l'avait bien dit "i'll let you the time to process the mountain to climb."
mais quelle angoisse ! quelle angoisse.
ses maux de ventre étaient revenus, vu que disparu pendant la prestation.
that's what i finished during the night when you were... out without me.
holden comprendrait.

— UPPER WEST SIDE, NEW YORK CITY
— 26.06.2021
— @Madison Vance

C’était intime. Peut-être beaucoup trop pour moi. C’était la première fois que je vivais quelque chose d’aussi fou, d’aussi intense. D’aussi fort aussi. Mon amitié avec Casey et Honey pouvait y ressembler mais c’était pas pareil, j’couchais pas avec eux, j’voulais pas être tout le temps avec eux comme je pouvais l’être avec toi. Et finalement, tous les reproches que j’avais pu faire à Honey, ils n’avaient plus aucun sens. J’comprenais qu’elle veuille rester avec son Kieran, qu’elle veuille passer du temps avec, vu que c’est ce que je fais avec toi maintenant. Et tout ce que je réussis à dire, c’est de te demander depuis quand tu bosses sur ça. Quel con sérieux. J’voyais que t’étais pas bien, j’voyais que t’étais dans le mal. « ’kay, be right back » J’posais mes lèvres sur ta joue avant de retourner à l’extérieur pour choper mon téléphone dans la poche de mon short. Seulement, t’avais pas ramené ton téléphone avec toi alors j’montais à l’étage, cherchant l’endroit d’où t’avais sauté pour aller dans la piscine. J’allais dans la pièce la plus logique et bingo, j’attrape ton téléphone et j’redescends pour te rejoindre. « Shut up and… look » J’te tendais ton téléphone, avant de déverrouiller le mien et de taper un message dans notre conversation. Le regard qui se lève sur toi, qui attend ta réaction. Tu comprendras possiblement pas pourquoi je fais ça comme ça, mais s’il le faut, je t’expliquerai.

— nyc city, upper west side
— 26.06.2021
— @Holden Bishop

il y avait passé des heures, sur ce texte. il s'en était arraché les cheveux, avait choisi les bons, il l'espérait même.
il s'attendait pas à une réponse, n'était même pas sur d'en vouloir.
en soi, il l'avait fait pour lui, parce qu'il avait eu envie de dire à holden ce qu'il se passait réellement.
mais ce dernier l'informa qu'il reviendrait dans quelques secondes et voilà qu'il était tout seul comme un idiot, sur le banc du piano.
où est-ce qu'holden était allé ?
chercher de quoi peut-être fuir ? trouver la solution parfaite pour s'glisser dans la voiture ?
non ?
non.
parce que quand il revenait, c'était avec le téléphone de chacun,
et madison récupérait le sien.
il allait ouvrir la bouche parler et poser des questions mais holden lui somma de fermer sa bouche.
mad souriait de ces ordres là qui pourraient paraitre violent vu de l'extérieur,
mais pour lui, c'était juste de la normalité, de l'attaque dans de l'amour.
alors il regarde son téléphone et un message apparait.
il le déverrouille et... il l'aime aussi.
il lève son regard vers holden, qui le fixe, comme s'il attendait sa réaction,
mad regardait à nouveau son cellulaire pour être bien sûr qu'il avait bien lu,
et il se redresse. sans s'faire prier, il embrassait alors son petit-ami, main sur la taille.
ses doigts venaient parcourir son torse, puis son cou et déviait sur sa mâchoire, son menton, sa joue. tout ce qu'il pouvait toucher.
i'll never be in a relationship, blablabla... qu'il se moquait gentiment d'holden,
sans cesser de sourire.
now, holidays can really start. i was anxious as hell.

et il sentait déjà une lourdeur sur ses épaules disparaitre.

— UPPER WEST SIDE, NEW YORK CITY
— 26.06.2021
— @Madison Vance

Forcément que ça me faisait quelque chose. T’avais retracé notre histoire, qui a débuté début mai, quand je t’avais envoyé ce putain de messages. Curiosité qui m’a poussé dans tes bras, dans tes draps. Et regarde nous maintenant, à des années lumières de tout ce que j’avais pu imaginer. Et comme un con, j’cherchais nos téléphones. Parce que j’étais tellement fucked up, que j’étais incapable de te dire les mots de vive voix. En fait, ça faisait depuis 16 ans que je ne les avais pas prononcé, et je ne pense pas pouvoir en être capable un jour. Puis je te le tendais, ton téléphone, écrivant alors un message sur le mien pour que tu puisses le recevoir. Et finalement tu le regardais, ce fameux message, ce fameux “i love you too”. Puis tu me regardais, tu comprenais pas forcément, ou alors tu comprenais parfaitement bien. De nouveau le regard vissé sur le message avant que tu ne viennes t’approcher de moi pour m’embrasser. « Shut up I said » et je t’embrassais de nouveau pour te faire taire. De toute évidence, tu semblais déjà plus relax. Je comprenais cependant pas pourquoi tu voulais faire ça sur une scène ouverte, face à des gens, quand tu savais que j’étais pas très ouvert aux démonstrations publiques. « I’m glad you did it now… not tomorrow night » que j’dis d’un sourire avant de plaquer mon front au tien. « I’m sorry I can’t say it out loud… I’ll try, but… those words, I can’t… since my parents and sister died, I can’t… to anyone » Même mon oncle. Même ma tante. Personne n’avait su les entendre outre ma famille qui repose depuis bien longtemps en paix maintenant.

— nyc city, upper west side
— 26.06.2021
— @Holden Bishop

ces angoisses ne dépendaient pas de lui.
en fait, holden retenait des mots par un passé douloureux. mais madison, il n'avait pas envie de forcer holden à quoique ce soit.
il lui prouvait tous les jours, de différentes manières, tout son amour.
alors pourquoi mad aurait besoin de plus ?
justement, il était du genre à faire de belles déclarations, à inventer des dîners aux chandelles,
à écrire des poèmes et des jolies dessins, même.
il était capable de dédier une chanson sur scène à holden sans aucune pudeur,
il aurait même pu louer tout un immeuble pour y créer un I L Y avec toutes les lumières des fenêtres.
il avait cette vision biaisée des films d'amour, et ces images en tête d'une passion amoureuse qui se dépassait.
et holden, même s'il trouvait ça parfois too much, laissait faire madison,
prenait tout ce qu'il y avait à prendre.
alors il lui avouait les raisons de son message et madison sourit en coin, très légèrement,
ses mains venaient caresser son cou, puis ses joues, pendant qu'holden parlait.
et il regardait holden droit dans les yeux.
i love you, holden bishop. i love every part, even the bad parts.
you don't have to say it, i know it. you prove it to me everyday.
un baiser en plus sur les lèvres.
ses mains glissaient le long des bras d'holden, pour venir caresser ses mains,
l'intérieur de celles-ci, et il les posait sur sa taille.
i don't care if you can't say it back at loud.
you love me. that's enough for me.

et il se rasseyait sur le piano, en regardant holden qui était debout de toute sa hauteur.
i wanted to do a great big gesture, on the open scene, with full of applause and all...
like in movies ! but when you asked me to play it first in front of you...
it was a better idea. it's for you. not everyone to hear it.

— UPPER WEST SIDE, NEW YORK CITY
— 26.06.2021
— @Madison Vance

Deux êtres différents, et pourtant quelques fois bien similaires. Toi et moi, on était les opposés, seulement, ce même doute sur nos sexualités avaient fait croiser nos chemins. Putain, comme quoi le pur hasard savait bien faire les choses. T’imagines si on s’était jamais rencontré ? Tu crois que tu serais encore à tenter avec des filles ? Enfin, en vrai je pense pas, t’avais déjà fait des trucs avec ton “papi”. Le connard qui avait pu te toucher avant moi. J’me sentais bien là, avec toi. Tes mains qui me parcouraient, tes lèvres qui se scellaient aux miennes. « Thank you » de me laisser le temps, de ne pas me mettre la pression. De faire en sorte de m’accepter tel que j’étais, avec mes blessures et mes défauts. De faire en sorte que je change à ton contact, tout en restant le même. « I like it better here… I don’t know how I would react there » Devant tous ces gens. Sûrement que la pression aurait été trop élevée et que je me serais barré. Tu me connais maintenant, tu sais très bien que ça n’aurait pas été la meilleure solution pour m’avouer tes sentiments. Là, ici, avec ce piano dans l’intimité de la solar house, c’était tellement mieux, et je me sentais mieux. Avec toi, contre toi. « Thank you again… for that song. You should record it and put it on Spotify so I can put it on my playlist » J’me calais contre ton dos, mains qui glissaient sur tes pectoraux, avant de coller mes lèvres à tes cheveux encore humides. « Keep playin’ »

— nyc city, upper west side
— 26.06.2021
— @Holden Bishop

le notion de peur s'envolait au contact d'holden.
madison n'avait pas d'angoisse, pas de stress, et là, contre lui, il sentait réellement qu'ils s'étaient trouvé, au travers de toute cette masse de monde bostonienne.
c'était désormais naturel, sans aucune contrainte, fluide et fort.
dans d'autres circonstances, peut-être qu'ils n'auraient jamais croisé le chemin l'un de l'autre.
il ne savait pas vers qui porter sa reconnaissance pour avoir pu un jour partager la vie d'holden bishop.
et ce premier message, un jour, ces premières questions, ces premiers instants, cette découverte...
madison était tombé amoureux d'un garçon intriguant, au passif compliqué mais à l'âme profondément colorée.
you're the inspiration. so thank you, to you. il ne répondait pas à sa demande de l'enregistrer, c'était de toute façon le but à moyen terme.
il posait ses doigts sur le piano, et commençait à laisser courir ses doigts, pour jouer un peu de tout, posant sa tête sur le ventre d'holden.
c'était l'paradis, là non ?

madison jouait un autre morceau qu'il appréciait particulièrement et qui venait de sortir.
biblical, de calum scott.

didn't know that i'd fall so hard
then my feet left the ground
gravity don't make no sense when you're around
i come up against myself when
demons in my head get loud
i don't know how you do it, but you turn them down...

et il continuait la chanson jusqu'au bout.
et bordel, madison aimait holden.

END.