rest night (clyde)

Il a résolument connu pire, Oren, mais il a aussi assurément connu mieux. Perché sur un des tabourets qui encerclent l'ilot central de sa cuisine, il fait d'un glissement de doigts défiler la liste de contact de son portable. Arrivé à la lettre B, son doigt s'immobilise et se suspend au dessus du prénom de Bailee. Il déteste cette hésitation, cette trouille même quelque part. Il se mord la lèvre, retiens un soupire. Les évènements du bal, ou plutôt de son after, tournent à nouveau dans sa tête. Il a fait n'importe quoi. Il finit par éteindre l'écran de son téléphone. Il ne peut pas l'appeler. Il ne doit pas le faire. Il repousse le portable vers le centre de l'îlot, l'envoyant heurter les trucs à grignoter qu'il a rassemblé pour ce soir. Vingt heures approche, Clyde ne devrait plus tarder et Oren s'en réjouit. Il n'a pas envie de cogiter tout seul ce soir. Il n'a pas envie de cogiter tout court. @Clyde Stenberg

Oren est en train d'ouvrir une des grandes baie vitrées pour aérer un peu le grand appart lorsqu'on frappe à la porte. Ne faisant pas patienter Clyde, il va directement rejoindre la porte et la déverrouille avant de l'ouvrir, dévoilant son ami sur le palier. « Salut ! » Il l'accueille, souriant, avant de libérer l'entrée, le laissant passer. « Viens, fais comme chez toi. Désolé, c’est un peu le bordel » l'appartement est grand, il vit seul et il est clairement pas du genre ordonné. L'ordre qui règne dans son appart reflète grosso modo l'ordre (pour ainsi dire inexistant) qui règne dans sa propre tête. Il aurait pu faire un effort, ranger un peu plus, au moins débarrasser un peu les tables. Mais peu importe dans le fond, ce n'est pas comme si Clyde allait lui en tenir rigueur. En découvrant les bières apportés par son ami, il tend la main pour l'en décharger. « Passe, je vais les mettre au frais. » @Clyde Stenberg

@Oren Koch ton tote bag avec les bières fraîchement achetées à l'épicerie bio du quartier, tu toquas à la porte de ton camarade, esquissant un large sourire lorsqu'il t'ouvrit la porte. — hey, tu vas bien ? le saluas-tu avec entrain. tu pénétras dans son appartement, observant la pièce qui t'entourait. — j'crois que c'est la première fois que j'viens chez toi. on s'est toujours vu en ville ou à l'université, ça change, fis-tu remarquer. tu retiras tes chaussures afin de ne pas salir le sol et tu accrochas ta veste en jean sur un porte manteau. tu lui tendis le tote bag afin qu'oren aille les mettre au frais. — c'est du bio et j'suis chiant mais vu que je ne bois pas d'alcool j'en ai pris sans, lui dis-tu en esquissant une grimace, espérant qu'il ne serait pas trop déçu. qui sait, peut-être qu'il avait prévu de se mettre une murge ce soir. — en tout cas elles sont délicieuses, tu verras, assuras-tu en le suivant jusqu'à la cuisine.

« Ça va » qu'il répond sans fioriture, d'un ton amical, léger. Il sent le regard de Clyde qui embrasse rapidement les lieux. C'est vrai qu'Oren n'a pas le souvenir de l'avoir fait venir ici avant. Il acquiesce aux propos de son ami avant d'essayer de le délester de son tote-bag. Clyde lui tend les bières, non sans préciser qu'elles sont bio et sans alcool. Il avait presque oublié, Oren, que son ami ne boit pas. Faut dire qu'il boit tellement, lui-même, il en zappe parfois que tout le monde n'est pas aussi prompt à l'excès que lui. « Non, t'inquiètes, c'est très bien » pas franchement son truc, mais ça peut pas lui faire de mal d'essayer de nouvelles choses. A vrai dire, ça ne peut que lui faire du bien. Il aimerait juste que ce soit si simple. Pour l'heure, il file en direction de la cuisine, ouvrant les portes du frigo pour y ranger les bières, après en avoir laissé deux sur le comptoirs. « Quoi de neuf ? J'ai l'impression que ça fait un bail que je t'ai pas vu. »  Il dégote un décapsuleur et ouvre une bière après l'autre. Il en tend une à Clyde avant de refermer ses doigt sur l'autre. @Clyde Stenberg

@oren koch c'était assez délicat d'imposer tes goûts et tes décisions vis-à-vis de l'alcool à ton entourage. rares étaient les personnes qui raffolaient de tes fameuses bières bios et sans alcool mais oren était dans les grosses lignes au courant de ton passif avec les addictions et il ne pouvait que comprendre tes choix de boisson douteux. tu suivis ton camarade jusqu'à la cuisine, où il déposa deux bières sur la table et les autres au frais. tu t'installas à table tandis qu'oren décapsulait les petites bouteilles en verre. — merci, le remercias-tu tandis que tes doigts entourèrent la bière. — j'avoue que ça fait une éternité que l'on ne s'est pas croisé, avouas-tu d'une légère grimace. ça te faisait chier parce que tu t'entendais hyper bien avec oren mais cet été, t'étais bien déterminé à profiter pleinement des vacances en sa compagnie. — eh bien j'me suis pas mal débrouillé aux examens. que ça soit en arts plastiques et en danse. maintenant plus qu'à espérer que je ne me trompe pas, déclaras-tu. — vu comment est-ce que les examens ont pompé mon énergie et mon temps, je n'ai pas fais grand chose depuis, avouas-tu d'un haussement d'épaules. —et toi, comment ça s'est passé ? lui demandas-tu tout en portant ta bouteille aux lèvres.

Leur amitié a été bouffée, façon de parler, par l'espèce de folie qui entoure les dernières semaines, voir les derniers mois, précédant la fin de l'année universitaire. Ils ne se sont pas vus des masses durant cette période, leurs échanges ayant été essentiellement succincts. Ils vont pouvoir remédier à cela à présent, maintenant que les études et le stress inhérent aux examens ne sont plus là pour parasiter leur quotidien. Oren écoute son ami en parler tout en descendant quelques gorgées de bière. Ouais, il a clairement bu beaucoup mieux mais il a la décence de le dissimuler. Clyde a la force de surmonter ses addictions et à défaut de se sentir le courage d'en faire de même les siennes, Oren ne va sûrement pas mettre des battons dans les roues de son ami en s'autorisant des remarques qu'il peut tout aussi bien garder pour lui. Clyde lui dresse un portrait rapide de ses exams avant de lui retourner la question. Ouais.. C'est pas son sujet de discussion préféré. « J'en sais trop rien. Ça devrait le faire pour ma majeure je pense. » Il pense s'être débrouillé en économie, assez tout du moins pour valider son année. Enfin il espère, sinon l'été risque de tourner au drame en cours de route. « La danse, je saurais pas dire. » Il grimace. En vrai, il pense que ça a été même s'il n'est pas satisfait de sa prestation. « J'ai toujours l'impression d'avoir quelques secondes de retard, d'être décalé. » Et pas qu'en danse, vraiment. @Clyde Stenberg

Sans doute qu'il est trop sévère envers lui-même, pour ce qui est de la danse tout du moins. Pour ce qui est de tout le reste, sévère, il ne l'est certainement pas assez. La vérité c'est qu'il ne puise pas dans la danse le plaisir qu'il avait l'habitude d'en retirer. Son corps lui apparaît trop raide, ses mouvements trop contrôlés et ce n'est pas tant une question de technique. Sa tête fait barrage plus que son corps et le bordel qui git dedans l'empêche de lâcher prise. D'une main, Oren ouvre un sachet de cacahuètes et en attrape une poignée. « Ouais, je sais pas, je suis pas satisfait c'est tout. » Qu'il répond, un peu évasif. Il fourre une cacahuète dans sa bouche avant de reprendre une gorgée de bière. Clyde le taquine, lui propose une séance de danse et Oren se fend d'un sourire en secouant la tête. « On verra ça plus tard. Je veux décrocher un peu de tout ça. » De la danse, des cours et de Boston. « Tu t'es inscrit au SC ? » Il rebondit sur un sujet plus agréable, moins enclin à la tension ou à la contrariété. @Clyde Stenberg