This is Africa

Alejandro a l'habitude de se balader à moto, que ce soit dans la nuit urbaine de Boston ou dans la journée rocailleuse africaine. Savoir qu'Alizée l'admirait, même si c'était dit un brin à la blague, le fit sourire quand même. Quel homme ne voudrait pas être admiré de cette femme? Une autre chose qu'elle semble admirer d'ailleurs, ce sont ses fesses et elle semblait cacher quelques intentions coquines pour plus tard dans la journée. Alejandro qui adore les surprises sera sans doute servi. Le beau brun arrête de marcher et se tourne vers la belle blonde, sourire tout aussi malicieux sur les lèvres.

-J'ai hâte à ce soir alors... mais pour ton info, je ne suis pas un petit coquin, mais plutôt un grand!

Sa tirade le fait marrer. Quelques instants plus tard, il n'y avait plus tellement matière à rigoler et Alizée se montrait intéressée, vu toutes les questions qu'elle posait. Elle était engagée, il le sentait bien. Après tout, ils ne sont pas venus en Afrique que pour profiter de la plage et de la bouffe quoi.

-Peut-être, mais j'ai toujours cette impression que ce n'est jamais assez.

Alejandro vit avec ce fardeau d'être privilégié et de devoir tellement au reste du monde. Il a les moyens d'améliorer le sort de ses prochains, de la planète, il n'est pas de ceux pour qui survivre est un défi quotidien et avec cela vient beaucoup de responsabilités. Des responsabilités qu'il a tantôt nié, tantôt fui, mais plus maintenant.

Voir ces gamins à l'école, relancer leur vie faisait chaud au cœur, c'est certain et de se dire qu'il avait sa petite part dans cette réussite était gratifiant, c'est vrai. Il n'avait pas manqué non plus de guetter les réactions d'Alizée, au moins aussi touchée que lui. Au final, il ne voyait pas meilleure façon de s'exprimer qu'en venant embrasser la belle blonde. La belle intensifie, rend encore plus passionné cet échange qui devient vite addictif. Il pourrait passer une journée à embrasser, caresser cette fille, ce ne serait pas une journée de perdue. Sauf qu'Alejandro ne perd pas le nord, cela, Alizée le découvrira bien assez tôt. Fallait le voir jouer les innocents, avec sa petite d'ange et son regard noisette.

-Tu me connais, j'aime bien joindre l'utile à l'agréable.

Pour autant, l'héritière de Channel s'imaginait bien s'impliquer davantage. Bien sûr, le beau brun conçoit qu'il y a sans doute des détails à gérer de son côté.

-Parfait, tu me tiendras au courant. Tu serais... tout un atout.

Pas seulement par son nom et tout ce qui vient avec, mais ils bossent bien ensemble aussi. Les voici donc prêt à quitter le camp, juste le temps qu'Alizée passe un coup de fil. Alejandro en profite pour mettre ses lunettes de fumées et son casque et observait à quelques distances des enfants qui jouaient un soccer sur un terrain improvisé. Des poubelles délimitaient les buts. Le retour d'Alizée le sort de ce petit spectacle. Il lui tend le cas et grimpe sur la moto et sitôt la blonde juchée derrière lui, démarre la moto et file de nouveau à travers les plaines et les routes rocailleuses de l'Angola, tandis que le soleil frôlait la cime des arbres. Et encore une fois, ils sont obligés de s'arrêter pour laisser passer des antilopes.

-Tu crois que ce sont celles de ce matin?

Le plan pour la suite, une fois rentré, était simple: prendre les nouvelles du jour, donner un coup de main en cuisine à la nounou et manger un repas bien mérité! Oh, sans oublier plus tard, ce soir, ce qu'Alizée lui a promis. Ouais, ça promet.

Petit coquin?Alejandro apporta une petite correction: grand coquin. La belle Alizée comprit sans doute le jeu de mots en plus de la note et ne contredisait pas l'Espagnol là-dessus. Après, Alejandro ne s'en cache pas, il est jeune, fringant, il aime les femmes et faire l'amour. Et plus il connait la fille, plus il peut se permettre d'être coquin? Non?

Ce petit moment fut un aparté dans ce qui fut leur séjour au camp de réfugiés, qui devient bien sûr un peu plus sérieux, sans être lourd non plus. Personne n'avait envie de se rouler dans la tragédie. Le duo eut quand même un petit débat sur l'importance de l'engagement d'Alejandro. L'Espagnol se voyait comme un élément parmi d'autre, Alizée soulignait son importance et elle n'avait pas complétement tord. Les riches de ce monde ont quand même tendance à faire autre chose de leurs moyens que de venir en aide aux enfants soldats d'Afrique après tout.

-D'accord, d'accord, j'arrête. J'aime bien quand tu te fais autoritaire.

Rajoute-t-il sourire en coin, pour la taquiner. N'empêche, il a toujours aimé les femmes de tête. La visite terminée, il se préparait déjà à rentrer, ils avaient de la route à faire. Le surnom grand coquin fit alors un retour en force, ce qui fit rire le coquin en question, qui ne put qu'esquisser un petit air coupable sans rien nier. Pour ce qui est d'être plus qu'un atout.

-Un atout généreux, une amie sincère, une amante divine, j'oublie quelque chose?

Bientôt, le duo remontait sur la moto, Alejandro toujours aux commandes et ils refirent le chemin inverse de celui de ce matin, qui allait leur prendre autant de temps et comme plus tôt ce matin, ils croisent un troupeau d'antilopes sur leur chemin. Légère différence, cette fois, elles avaient des noms, ce qui fit bien rire Alejandro.

-Attention, tu pourrais tomber en panne de prénoms assez rapidement.

Et comme ce matin, ils purent reprendre la route une fois les antilopes traversées. Au loin, le soleil descendait, déjà à hauteur de la ligne d'horizon. Le paysage change, bientôt, la plaine laisse place à une campagne plus urbaine, la circulation allait en augmentant et la poussière qui vient avec. Heureusement, ils sont de nouveaux sous l'ombre des arbres, sur le chemin pavé qui conduisait à la villa. Le petit Malo ne tarde pas à se pointer le bout du nez avec la nounou à leur retour. En voilà un qui semblait bien curieux de savoir où était passée Alizée.

De son côté, Alejandro ramasse leur casque et annonce qu'il va donner un coup de main en cuisine, car il avait faim! et puis cela l'occuperait. Le jeune homme n'est pas un roi de la cuisine, mais il se débrouille et il avait le coup de main de la domestique de la villa, alors ça allait. Une belle jambalaya ne tarde pas à se faire, à laquelle Ale' ajoutait quelques tapas pour le plaisir. Bientôt, ils purent s'installer à table, mais le jeune homme se lève, aussitôt installé et revenait avec une bouteille de vin rouge, espagnole bien sûr.

-Je pense qu'on l'a bien mérité. Bon appétit!