Smooth Jazz & Vodka Martini | ft. Leandra

Orson s’approche de la table et attrape une queue de billard. « Mh. Le perdant – ou la perdante » ajoute-t-il en riant aux dires de Leandra. « C’était pour te faire croire que tu avais une chance, j’espère que tu ne viendras pas t’en plaindre après ta défaite ! » fait-il en pointant doucement l’objet vers elle. « Mais ça me va. Je ne suis pas contre pimenter notre partie » . Il lui fit alors un clin d’œil, joueur, avant de la laisser casser le jeu. Orson jouait beaucoup au billard, et depuis ses années à Harvard où étudiant, il passait de trop nombreuses soirées accoudées au zinc d’un bar étudiant où se tenait chaque semaine un tournoi. Quelques fois vainqueur, il était persuadé que ce petit palmarès lui permettrait de briller face à Leandra. Elle casse le jeu, il grimace alors que rien n’est joué. « J’espère que tu as déjà une idée de ce que tu allais m’offrir » dit-il pour la provoquer, sans aucune animosité bien-sûr. « Bon. A mon tour » . Le musicien s’approche du billard, se penche puis sans quitter son adversaire des yeux, tire la blanche qui vient rentrer une rayée. « J’ai l’impression que ça va être un match serré … » dit-il en comptant les boules qu’il restait à chacun.

Plus la partie progressait et plus Orson appréciait cette soirée et la compagnie de Leandra. Au niveau des scores, ils étaient aux coudes à coudes et c’était à la brune de jouer. Si elle rentrait cette boule, elle gagnait la partie. Si non, il remportait la victoire à son prochain coup. « Vaut mieux pour toi que tu la rentre » dit-il alors qu’elle s’apprêtait à tirer et dans l’unique but de la déconcentrer. Il sourit ensuite innocemment, feignant de ne pas avoir fait exprès, puis la laissa jouer son coup.

« Mh. Le perdant – ou la perdante » Je me met à rire et secoue la tête. Si seulement il savait. Le perdant, je suis sûre de ça, et je n'hésite pas à même déconcentrer l'adversaire pour être certaine de réussir. Les femmes possèdent un charme particulier, et en fonction de ce que tu préfères, m'impressionner, me charmer, ou gagner, j'ai des chances de te faire dévier le jeu des yeux plus d'une fois. « C’était pour te faire croire que tu avais une chance, j’espère que tu ne viendras pas t’en plaindre après ta défaite ! » Rigole de nouveau et prends une gorgée de mon verre en hochant la tête. Parles toujours, on en reparlera plus tard. « Mais ça me va. Je ne suis pas contre pimenter notre partie » et la partie commence, je casse le jeu et je vois sa légère grimace. J'ai fais beaucoup de partie, je ne saurais pas expliquer comment. Peut-être parce que ça me permettait d'éviter de rester bloquée à boire jusqu'à n'en pas finir, comme les autres étudiants. C'était aussi très facile de se montrer à une soirée avec une partie ou deux, puis de m'enfuir réviser. Viens aussi le fait que j'aime apprendre, j'aime être la meilleure, et j'ai eu envie, avec le billard, de briller. L'ambition comme mot de maître. « J’espère que tu as déjà une idée de ce que tu allais m’offrir » rigole, "Oh je sais déjà ce que je vais t'offrir : la défaite." et j'offre un sourire taquin, lui laissant la place. « Bon. A mon tour » Il joue, me fixant tout du long, et mes dents attrapent ma lèvre sans le quitter des yeux. Joueuse, je t'avais dis. Je ne regarde pas son résultat parce que je le devine, mes yeux plantés dans les siens. « J’ai l’impression que ça va être un match serré… » j'acquiesce, et la partie continue.

S'ensuit des regards, des rires, des anecdotes ici et là, une bonne soirée, en somme. Rires, boissons, regards échangés et surtout partie qui se gagne, non sans difficulté. J'apprécie encore plus quand l'adversaire est à mon niveau. « Vaut mieux pour toi que tu la rentre » presque aussi bon que moi, disons. Je le regarde, offre un sourire et me concentre sur la boule, lui lançant un dernier regard avant de la tirer, et, avant même qu'elle entre, je le regarde dans les yeux, comme insoucieuse du résultat. Je sais qu'elle rentre, Orson. Provocante. "Je crois que j'ai gagné." et l'innocence s'affiche sur mon visage, grand sourire aux lèvres.

Engage le jeu que jeu le gagne. Tout comme cet adage, leur partie avait tout d’un palindrome : cyclique, orientant parfois la victoire du côté puis du côté de l’autre. Orson assistait à la démonstration de Leandra avec le sourire, amusé par les piques qu’ils s’envoyaient. « Oh je sais déjà ce que je vais t’offrir : la défaite » , il manque de rire, « Tu parles comme un méchant de film des années 80 » observa le musicien. Pourtant, les provocations de la jeune femme n’étaient pas veines puisqu’elle se trouva rapidement en position de gagner. Concentré – comme s’il pouvait influencer le cours du match – Orson l’observa tirer et … gagner. Dépité, le musicien leva les yeux au ciel, ne pouvant cacher un faible agacement. « Tu crois ? Ne te moque pas de moi, tu sais que tu as gagné ! » renchérit-il en riant. « Bon, chose promise … » , il lui indiqua la direction du bar, là où il pourrait honorer sa promesse et lui payer la prochaine tournée.

Au bar, ils avaient pu regagner la place qu’ils avaient avant et devant eux trônaient deux verres aux couleurs d’un cocktail singulier. Son goût ? Celui de la victoire pour la brune, celui de la défaite pour le musicien. « A charge de revanche par contre ! » , parce qu’il ne comptait pas rester une défaite. Orson lève ensuite son verre pour la brune, « Alors Leandra, as-tu déjà réfléchi au cadeau que tu voudrais ? » , une autre promesse qu’il aurait à cœur de tenir. D’autant plus que cela lui permettrait de revoir la jeune femme.

Il avait ce côté joueur, mais pas le mauvais. Le bon du joueur, celui qui s'amuse d'un rien, celui qui rigole de tout, et surtout, il avait une répartie qui me faisait rire. Faute de gagner la partie, il gagnait tranquillement la place d'homme avec lequel on passe une bonne soirée. « Tu parles comme un méchant de film des années 80 » fait une moue et hoche la tête ; "J'ai grandis bercée avec ces films, c'est pour ça !" faux. Mais ça avait pas l'air flatteur, comme blague, mais ça a eu le mérite de me faire rire. Quand la dernière boule entre, je remarque son visage, et même si j'ai l'air triomphante, je ne peux pas m'empêcher de voir qu'il est un peu agacé par la situation. Tu sais ce que ça montre ? Une envie de vaincre, un esprit de compétition, et je trouve ça admirable. C'est une qualité, à mes yeux. « Tu crois ? Ne te moque pas de moi, tu sais que tu as gagné ! » le rire qui se fait entendre, la tête qui se hoche en se mordant la lèvre, oui, je le sais. « Bon, chose promise … » , la tête fait oui et je suis l'homme, observant quelques de ses traits, avant d'arriver jusqu'au bar et d'avoir un nouveau verre en main. La victoire est meilleure, encore plus face à un compétiteur. « A charge de revanche par contre ! » , il s'adresse à Leandra, là, la plus grande joueuse de tous les temps. "Avec plaisir." et trinque, avant de porter le verre à mes lèvres. « Alors Leandra, as-tu déjà réfléchi au cadeau que tu voudrais ? » , la tête se secoue, s'approchant de l'homme ; "Non, mais je te laisse me faire la surprise." un sourire aux lèvres ; "Si on passe un aussi bon moment que celui-là, tout me va." pas embêtante, Leandra. On pourrait même lui proposer d'aller à la pêche au bigorneaux qu'elle irait, si la compagnie est bonne.