@Gaïa Murdock | MARDI 4 MAI | Une semaine et demi, presque. C’était le temps qu’il m’avait fallu pour revenir à toi. Enfin, je ne sais même pas si on sera toujours un “nous” une fois que la conversation sera terminée. Mais j’ose espérer que ce soit le cas. Mon amour pour toi est tellement fort qu’il fait mal. J’ai mal d’être loin de toi, d’être contre toi. Je veux qu’on redevienne cette team. Ce duo inébranlable. Cette crise durait depuis bien trop longtemps. J’étais sur la route de retour de Philadelphie, où j’étais resté plusieurs heures sur la tombe de mes parents. Quatorze ans que je ne les ai plus vus. Ils me manquent, tous les jours, et j’étais dans une situation où leurs conseils me seraient bénéfiques. Et tout en conduisant vers Boston, je m’imaginais une discussion avec eux. Ils me conseillaient, ils me donnaient une marche à suivre. Du moins que j’imaginais qu’ils me diraient. Mais pas sûr que ce soit véridique. Après les 6h de route, j’arrivais enfin en bas de chez nous. T’étais rentrée du boulot normalement, et c’était ce qui provoquait cette boule à mon ventre. Boule qui s’en irait qu’une fois que j’aurai tout déballé. En attendant, je montais les escaliers, sac sur l’épaule, avant de mettre ma clé dans la serrure. Ouais, c’était bien ouvert. Alors j’entrais et refermais, posant le sac à l’entrée tout en te cherchant du regard. Je te trouvais dans la cuisine et je m’approchais, prêt à dégainer tout ce que j’avais à dire. « Je t’aime Gaïa Murdock. Je t’aime plus que tout au monde et je suis prêt à tout pour toi, j’suis prêt à mourir pour toi s’il le faut. Et j’suis prêt à attendre que tu sois prête à me dire les choses que tu ne veux pas me dire… J’te jure, j’suis prêt à tout ça. C’est juste… t’as vécu tellement de merde l’année dernière et j’étais incapable de te protéger. J’étais incapable de t’épargner toute cette souffrance » Ventre qui se tord dans tous les sens, mais j’allais outre ça. « T’as vécu l’enfer… je le sais et je minimise pas ça. Mais je l’ai vécu aussi, je t’ai crue morte, j’ai du t’identifier à la morgue et j’te jure que je veux pas revivre tout ça… Ce mec qui t’a suivi, j’ai peur qu’il revienne et qu’il te kidnappe, ou pire, te tue… J’sais pas si tu comprends ça, j’sais pas si tu comprends ce que j’ai vécu et ce que je vis encore aujourd’hui, à assimiler tout ce que tu m’as révélé, comme si ça n’avait aucune importance » Une grimace qui tord mon visage à présent, avant de conclure. « J’t’aime tellement que je peux pas te perdre Gaïa… j’peux pas, j’peux juste pas »
(Rhys Ackerman)
“take a deep breath and remember who the fuck you are ”