you... here ? (neal & jo hee)

salines détentrices de mes enfers, à essuyer les tristesses d'un revers de main - abîmée, à qui oserais-je expliquer les marques ? à qui oserais-je faire un peu plus pourrir le mensonge ? gangrène qui s'installe en moi. il a raison, l'image de perfection bientôt s’essoufflera. à n'être que la poupée chiffonnée, beauté divine, fille solaire... mensonge qui me dévore à l'intérieur de moi. môme effrayée, blessée par le monde qui tourne autour d'elle - manège incessant, prise de vertige, jusqu'à ce qu'il me retire à ma réalité. inconsciemment, à me tirer de mes cauchemars pour revivre les siens. trésor ? je ne sais pas. j'ignore qui il est. j'ignore qui le monde peut bien être pour l'enfant égaré dans sa mémoire bousillée. et la supplique mêlée à l'angoisse me fait revenir à lui, immédiatement, dans un élan d'inquiétude. bouchon laissé à l'abandon contre le sol, et pour une fois les iris n'arrivaient pas à lui faire face, à juste tendre la bouteille. ne pas le regarder, être soumise aux sentiments qui s'y refusaient. " bois doucement.. sinon... tu.. tu vas te faire mal. " gorge acérée. les doigts qui prennent le sachet en possession, à simplement attendre sans jamais oser lui accorder un regard. jo hee, pourquoi, pour une fois, sembles-tu si effrayée ?

elle chute, bouteille emportée par le geste maladroit. main abîmée qui ralenti la chute, les iris qui observent la métaphore de l'enfant égarée. elle chute, s'engouffre dans le néant terrifiant. les lippes s'étirent en une grimace, quand le poids du plastique fragile se pose sur les plaies ouvertes. et les murmures inaudibles répètent sans cesse : je n'en peux plus, je n'en peux plus, je n'en peux plus. en apnée constante, des mois de souffrance, à être pourrie de l'intérieur. jolie poupée solaire qui disparaît dans la brume nocturne. aux corps là-bas, qui disparaissent, inquiets, à vagabonder pour s'en aller ailleurs. et les épaules se haussent simplement, à son remerciement. le corps s'abandonne non loin, contre le mur, jambes rapprochées de la poitrine, tête reposée sur les genoux. existe-t-il encore, peut-être, un havre de paix quelque part ? cachée de lui, un amas humain qui ne ressemble guère plus à rien. loin d'être divine. cachée de lui, les cheveux longs qui osent, dissimuler les salines silencieuses. " c'est ma faute, ne t'excuse pas... je n'aurais pas dû te faire peur comme ça... " voix camouflée, douce, sincère. il n'y a rien de brutal, juste une tendresse qui s'installe sans que je n'ose lui faire face. " rien n'est de ta faute... rien... ne t'excuse pas, quand tu as toi-même mal.. " parce que je refuse, que tu oses te faire du mal de la sortes, neal.

à répéter ce surnom, encore, jusqu'à ce qu'l s'échoue comme un écho contre mon crâne. le corps à bout de force, vide de cette vie, autrefois, si jolie. don't cry... oh, i'm sorry, mom, but i cry... et je ne voulais pas, acquiescer, répondre à cette question. oui, j'étais elle. cette fille égarée quelque part dans sa mémoire qui défaille. sur les roues infernales, je faisais une descente aux enfers. et le corps est prit d'un sursaut lorsqu'il claque sa main au sol, et un cri, s'échappe de mes lèvres. là, tu me fais peur. où suis-je ? maman, je ne sais plus où je suis. et les sanglots s'échappent. fucked up. effrayée par un garçon perdu, quand je vois encore ses poings s'abattre sur un inconnu, au couteau qui écorche l'épiderme. aux souvenirs qui reviennent, brusquement, quand je suis effrayée par moi-même. " stop... " divague, à ne plus savoir respirer. la poitrine se serre, le coeur ralenti, c'est irrespirable. à tenter, d'être là pour lui, à la main qui se pose entre le sol et lui, entre les coups qu'il abat injustement. grimace, avoir mal, sous les coups. " arrête, s'il te plaît, arrête de te faire mal.. " tousser, essayer de respirer entre chaque mot. et être là, à tenter de le sauver de ses démons. à tenter d'être là malgré les miens, à me bousiller pour savoir être là pour lui, quand il ignore qui je suis. " i'm sorry... my king... " mon roi, mon éternel.

et tout n'était qu'un mélange superflu. des pensées, des mots, et le corps se redresse, fort, droit. putain, qu'est-ce que j'avais encore fait ? une deuxième personne, non. pas lui. une deuxième personne, jo hee. que tu iras blesser. une deuxième. l'éternel. non, la bouffée d'air frais. les iris terrifiées. étrangère sur le bout de ses lèvres, et lui, il est un souvenir bien réel. reculer, manquer de chuter - vertige, ça reprend. je vois trouble, sûrement que le monde n'est qu'une nuit qui renaît. boucle infernale. " tu étais... sei il... mio eterno.. " les mots qui divaguent, la main qui se retient au mur. et son prénom tourne en boucle. nathaniel, nathaniel, nathaniel. et soudainement, les salines s'estompent, la fatigue prend sûrement le dessus, et la respiration est profonde, lente... qu'est-ce qui m'arrive ? le monde est soudain calme, n'est plus rien, et j'ignore... est-ce que j'existe encore ? n'est-ce qu'un rêve, un cauchemar parmi les insomnies ? l'écho de sa voix est là, lointain, incapable de reconnaître les mots... où suis-je, maintenant ? suis-je consciente ? oui, les iris l'observent, plissées, j'observe ses lèvres, je ne comprends pas. " tu étais mon éternel... " répéter les mots, soudainement le monde tourne encore, je l'entends. un instant d'absence...

comme une fleur sous le champ d'hiver, derniers flocons comme pluie d'une infime mélancolie. soudainement, le monde qui cesse enfin de tourner, yeux clos, silence qui apaise les cris d'une enfant perdue. nous aurions pu attendre l'éternité. un amas de douleur qui épuisé, et les yeux se lèvent vers le ciel qui se couvre - brume sur les émotions, à noircir les pièces de lumières. môme apeuré, aux doigts tremblants, n'a de cesse d'hésiter, jusqu'à ce que le corps fin - mon corps se relève enfin. " je n'ai pas besoin de secours. tu n'as pas besoin de t'inquiéter. " soufflé dans la douceur, un simple sourire sur les lèvres. à ceux que tu sais si bien faire, ma jolie, à te montrer parfaite dans toutes les circonstances. " je suis désolée, que ta mémoire t'ai amené ici, et je suis désolée pour tout ça. " les crises, les ennuis, aux crises de paniques jusqu'à la douleur vivement éprouvée. une lueur d'un rien, menés sans cesse à se revoir, mais pour quelle raison, au juste ? énième sourire, à entendre l'écho de mon prénom au loin, le corps qui se retourne, fait face au monde qui se remet à valser. " neal, tu resteras toujours quelqu'un pour moi. mais tu devrais rejoindre un endroit plus sûr pour toi... " et ce n'est pas moi. ce ne sera jamais moi. peu importe comme on a pu s'adorer. main tendue, rassurante, douce, tout le contraire des minutes qui se sont écoulées avant. " il faut que tu sois en sécurité. " parce que tu t'es assez égaré. parce que je t'ai bien trop perdu.