comme autrefois. (thelio)

Le marché est en pleine effervescence même en cette fin d'après-midi. Il faut dire que c'est la dernière ligne droite avant la fermeture des magasins alentours et du marché central. Tu ne viens que très rarement au marche, surtout ces temps car tu es très occupé entre tes révisions, le boulot et les festivités qui pleuvent comme des flocons de neige au pôle nord. Néanmoins, tu apprécies cet endroit car les produits sont locaux, de pleine saison mais surtout cela te rappelle ton enfance sur les terres italiennes. Ta figure maternelle t’emmenait toujours au marché en bord de mer pour acheter des fruits et des légumes. Une mélancolie triste mais doucereuse à ton âme. Tu réajustes la lanière de ton tote bag chargé de bons ingrédients  avant de jeté un coup d'oeil à ta montre. Tu es pile poils dans les temps, reste plus qu'à rejoindre le duplex de ton grand-frère et de te mettre au travail. Trois bon quart d'heure et quelques plats au fourneaux plus tard, tu as les mains plongées dans l'eau afin de rincer la vaisselle que tu viens de laver. Tu t’essuie les mains avec un torchon lorsque tu entends la clé tourner dans la serrure. Pour une fois, l'ainé de la fratrie est particulièrement en retard, ça change des habitudes. Tu penches légèrement la tête sur le coté pour vérifier qu'il s'agit de Thelio et tu ne fais pas erreur lorsqu'il arrive de toute sa hauteur dans la grande cuisine. « Pour une fois, je suis on ne peut plus ponctuelle. ». Lui dis-tu tout en souriant avant de le serrer dans tes bras, heureuse de retrouver cette étreinte fraternelle après quelques mois d'absence. « Comment tu vas ? ».
@Thélio Versace

Le travail pour éviter de penser. Il parait que ça fonctionne. Tu es mitigé. Tu ne sais pas quoi en penser. Tu arrives à te déconnecter de la réalité quelques courtes minutes avant que tes pensées ne te ramènent à la raison. Tu ne peux pas échapper à tes problèmes. Tu n'y arrives pas. Tu ne maitrises rien. Ta vie t'échappe en ce moment. Tu as toujours mis ta vie professionnelle sur un piédestal, tu devrais te satisfaire d'être arrivé au sommet. Tu lâches un soupire sans précédent en regardant la création que tu as sous les yeux. Tu n'es pas satisfait du résultat. La belle Wolford te l'a demandé pour jeudi, tu comptes bien respecter ce délai. Tu as un boulot monstre mais tu veux faire plaisir à ton amie. Tu donnes quelques conseils à la couturière qui s'empresse d'obéir et reprendre quelques points. Tu prends ton portable et constates que tu es en retard. Merda, râles-tu, tout en envoyant un message à ta petite soeur pour la prévenir. Tu rassembles tes affaires et presses un peu ta salarié pour qu'elle foute le camp. Tout le monde est déjà parti. Tu fermes les locaux et quittes tes ateliers pour grimper dans ta voiture qui t'attend devant. Ton chauffeur te dépose chez toi. Tu grimpes les escaliers et entres. Ton sourire s'étire immédiatement en voyant ta petite soeur. Je suis fier de toi. Excuse moi pour le léger retard, je n'ai pas vu le temps passer. Tu poses tes affaires et tends tes bras vers elle pour l'accueillir contre toi. Tes yeux se ferment doucement. Cette étreinte te fait du bien, elle est rassurante. Tu libères ton emprise pour la regarder tendrement. Ca va et toi ? Cette réponse, tu la donnes à tout le monde. Tu sais qu'elle ne va pas se contenter de cette réponse. Elle te connait. Tu enlèves ta veste et vas la ranger. Tu me laisses boire un verre avant qu'on en parle ok ? Tu veux quelque chose à boire ? Ou de l'aide peut-être ? proposes-tu en te dirigeant vers ton mini bar. Tu vas l'apprécier ton whisky.

w/ @Oriana Versace

Instinctivement, son expression faciale se pare de cet air mutin presque enfantin qui t'a quitté depuis quelques jours. Il suffit de la présence de tes frères et en l'en occurrence de Thélio pour te ravir un sourire spontané. D'autant plus lorsqu'il mentionne l'attrait de ponctualité qui l’ordinaire lui colle à la peau. Une fois ses affaires posés, il te tend les bras comme lorsque tu étais gamine, un geste familier, protecteur pour une étreinte de tendresse fraternelle. « Ouais, ça va. ». Tout comme lui, tu donnes le change pour ne pas t'attarder sur le sujet de la disparation de votre père qui sans le vouloir te rappelle celui de votre mère. Elle te manque et tu as l'impression que le décès du patriarche Versace rouvre d'anciennes blessures que tu pensais derrière toi. Tu as compris que Thelio ne tenait pas à se lancer tout de suite dans la discussion et tu le suis sur ce terrain. Tu hoches lentement la tête lorsqu'il énonce avant toute chose boire un verre et qu'il te propose quelque chose à boire. « J'ai acheté du jus du kiwi, il est dans le frigo et t'inquiète pas tout est en train de mijoter, il n'y a plus qu'a attendre un peu avant de passer à table. ». Tu adorais cuisiner, cela te permet de faire plaisir à tes proches tout en conservant les petites secrets qui te viennent de ta figure maternelle. Tu observes ton frère se servir un whisky avant de l'imiter en prenant une petite bouteille de jus dans le réfrigérateur. Faisant tourner la bouteille entre tes mains quelques secondes, tu reportes ton regard sur le duplex de ton grand-frère. La dernière fois que tu étais venue ici, il y avait Dimitri et sa petite fille et le petit compagnon canin de Thelio. Ou était-il d'ailleurs ? Tu ne l'avais pas vu depuis que tu étais arrivé …
@Thélio Versace

L'étreinte fraternelle te fait un bien fou. Tu enroules tes bras autour de ta petite soeur et la gardes près de toi. Dans tes bras. Tes yeux se ferment délicatement, tu déposes un baiser sur joue puis te recules. Bien, réponds-tu sans la moindre émotion dans ta voix. Qu'est ce que tu ne ferais pas pour ses jolis yeux. Tu t'écartes d'elle et te diriges vers le mini bar. Tu proposes à ta petite soeur quelque chose à boire. Du whisky ou autre. Bien alors serre-toi un jus de kiwi ma puce, réponds-tu avec une petite moue moqueuse sur le visage. Ne m'en veux pas mais je vais me contenter d'un whisky pour ma part. Tu ne te vois pas boire du jus de kiwi. Impossible. Tu t'en sers un double puis vas la rejoindre dans la cuisine. Tu nous as préparé quoi de bon à manger pour ce soir ? que tu demandes avec beaucoup de curiosité dans la voix. Tout ceci n'est que superficiel, tu attends avant de te lancer dans les discussions un peu plus sensibles. Tu lui souris en essayant de deviner ce qui est en train de cuir dans le four. Tu n'as pas très faim mais tu te gardes bien de lui dire. Elle n'a pas fait tout ça pour rien.

w/ @Oriana Versace

Tu n'es pas bien surprise de voir ton frère opté pour un whisky. Une boisson assez forte pour tempérer des émotions selon certains et quelque part peut être tempère-t-elle le tourbillon des ressentis chez ton aîné. Pour ta part, l'effet de l'alcool fort ne serait plus pour toi cela était certain. La dernière fois que tu avais eue la main lourde sur la boisson alcoolisée tu avais passé la nuit avec Colton et tu en avais eue des souvenirs éparses quelques semaines plus tard. Passant une main dans tes boucles brunes, histoire de rassembler tes pensées qui se perdent à nouveau sur l'ensemble du duplex de ton lien fraternel. Tu t'interrogeais sur la présence du chien de Thelio qui en général ne le quittait jamais ou si rarement. Son interrogation soudaine vient  te tirer de ta songerie passagère et tu te retournes en sa direction pour le considérant d'un sourire emplit de franchise. « Linguine au saumon, j'en ai profité pour faire tout cela frais comme je ne terminais pas trop tard. ». La recette te venait de ta figure maternelle avec qui tu passais beaucoup de temps dans la cuisine à l'observer ou à l'aider de tes petites menottes de fillette. Toujours la bouteille de jus entre les mains, tu la déposes sur l'ilot central de la cuisine avant de poser la question à ton frère. « Tu as ramené ton chien à la maison ou … il est resté à Rome ? ».  interrogation simple mais tu as toujours adoré le chien de ton frangin et tu t'inquiétais un peu à son sujet.
@Thélio Versace

L'odeur est alléchante, elle t'aurait mis l'eau à la bouche si seulement tu n'avais pas perdu l'appétit entre temps. Tu ne peux pas le nier, l'odeur est bonne, tu sais ta soeur bonne cuisinière. Elle l'a toujours été. A l'image de votre mère, tu la reconnais en elle et parfois, la ressemblance est troublante. Tu aimes ta soeur, plus que tout. Elle est la prunelle de tes yeux alors forcément, de revoir ta mère en elle est extrêmement rassurant. Tu es un ange, dis-tu avec l'accent italien, c'est un plaisir pour toi de parler avec elle dans ta langue maternelle. Ca sent très bon, tu vas peut-être réussir à me faire manger quelque chose avec cette délicieuse odeur. Tu bois une gorgée de whisky. Une gorgée qui titille tes papilles et t'aide énormément à appréhender la suite de la soirée. La suite de ta vie. Non, non, il est avec Raffaello. Il l'a emmené faire une promenade cet après-midi, il ne devrait plus tarder, réponds-tu en souriant. Tu n'imagines pas ta vie sans Vidu. Il te suit partout. C'est ton petit bébé d'amour.

w/ @Oriana Versace

L'accent latin est chantant, mélodieusement mélancolique à ton ouïe mais cela te fait plaisir de l'entendre de la bouche de ton grand-frère. Ce dernier avait été absent plusieurs mois et le décès de votre paternel aurait au moins le point positif de le faire revenir à Boston. Depuis la mort de ta mère, tes frères sont un piliers dont tu as bien du mal à te séparer quand bien même chacun d'entre vous fait son petit bonhomme de chemin. Néanmoins, tu as besoin de les savoir heureux. Accroupie a hauteur du four pour jeter une œillade sur la cuisson de ton plat culinaire, tu esquisses un sourire timide et rassuré de savoir qu'il va tout de même manger un peu. Tu sais qu'il n'a pas d'appétit cela s'en ressent à sa gestuelle et ses traits d'expression. Il te répond que Vidu est avec Raffaello et que ce dernier ne devrait plus tarder. Tu te redresses avant de t'accouder à l’îlot central toisant ton lien fraternel en silence une petite minute. « Thelio, si quelque chose ne va pas tu peux m'en parler, je suis là tu sais si jamais tu as besoin ... ». Ton intonation de voix inspire la bienveillance et une franchise tempérée qui ont toujours fait parti intégrante de toi.
@Thélio Versace

Conscient que tu n'es ni un père exemplaire pour Vidu, ni un frère présent, ni un bon ami en ce moment. Tu es rien du tout. Juste une épave qui erre sans réel but dans la vie. Vidu ne va pas tarder à rentrer, il est avec ton nouvel assistant. Tu bois une gorgée de whisky alors qu'elle te fait comprendre que tu peux parler de tout avec elle. Que tu peux tout lui dire. Je sais Oriana mon amour. Tu te lèves du canapé et t'avances jusqu'à la cuisine pour te mettre en face d'elle. Tu t'adosses au plan de travail et déposes ton verre pour croiser les bras contre ta poitrine. Rien ne va, ma vie est une succession de mauvaises nouvelles. Il va me falloir du temps pour me remettre dans une nouvelle routine et pour trouver mes marques. J'ai l'impression d'avoir perdu tous mes repères ces derniers mois et c'est encore plus flagrant depuis sa disparition. J'ai l'impression de me réveiller d'un long coma et de ne plus rien reconnaitre. En fait, c'est exactement la sensation que tu as. Tu reviens à Boston mais tu n'es plus que l'ombre de toi-même. Tu es encore toi mais plus vraiment. C'est compliqué pour toi de faire face.

w/ @Oriana Versace

L'existence est loin d'être tendre et si certains passent entre les mailles du filet, à travers les aléas de la vie, cela est loin d'être votre cas. Tes liens fraternels ont souffert la disparation subite de votre mère, tandis que celle du paternel même inattendu est un véritable fracas pour certains d'entre vous. En face de lui, tu écoutes chacun de ses dires qui s’effritent tels les maux qui le tourmentent et que tu aimerais faire disparaître pour lui permettre d'inspirer pleinement l'oxygène d'une vie qu'il mérite. Tu t'approches de lui, prenant ses deux mains dans les tiennes en captant son regard. « Les choses ne sont pas facile en ce moment mais laisse toi du temps, le temps de faire le deuil, le temps de recouvrer un mode de vie qui te ressemble. ». Ton intonation de voix est douce et emplit de tempérance de telle manière à tenter d'adoucir, d'apaiser ses craintes immédiate. « Quoi qu'il arrive tu pourras compter sur moi et sur Roméo. Et si tu as besoin d'espérance alors je me ferai un plaisir de te le rappeler. ». Lui dis-tu avec conviction alors qu'une sourire fleurit sur tes lippes. Tes frangins ont toujours été présents pour toi, d'autant plus depuis la disparation de votre figure maternelle il y a bientôt six années. Si tu pouvais les aider d'une quelconque manière tu n'hésiterais pas. « Fais toi confiance Thelio, tu es capable de grande chose après tout. ».
@Thélio Versace

Pour une fois, les rôles semblent être inversées. C'est ta petite soeur qui calme tes maux et tes doutes. Elle tente en tout cas. Tu lui fais part de ce que tu ressens à l'intérieur de toi mais ce n'est qu'une infime parti de ton mal-être. Tu es dans le dur et tu ne sais clairement pas comment t'en sortir. C'est tout récent, tu viens tout juste de rentrer c'est vrai mais ton intuition te fait comprendre que ce n'est que le début. Non c'est vrai, les choses ne sont pas faciles en ce moment. Même de l'au-delà il continue à nous pourrir la vie. Ton père a, semble-t-il, bien joué son coup. Quoi qu'il fasse, peu importe qu'il soit en vie ou non, il te casse les couilles et continue de te manipuler. Tu pensais retrouver un sentiment de liberté mais c'est plus compliqué que ça. Merci Ori, heureusement que vous êtes là. Enfin toi. Romeo et moi ça a toujours été un peu plus distant. Pour ton plus grand regret. Tu as toujours vu Romeo comme distant envers toi. Tu n'as jamais vraiment su pourquoi. Faux. Je suis capable de grandes choses pour le mode, pour le reste je suis minable. Le mot est sorti. C'est ainsi que tu te qualifies. Minable d'être parti. Minable d'avoir fait souffrir des gens et de leur avoir fait de fausses espérances. Minable d'avoir donné du crédit à votre père. Minable.

w/ @Oriana Versace