mayday (neal & jo hee)

et peut-être était-ce trop, les émotions jugées alors qu'elles écorchent l'être. tentatrices à s'y blesser, n'ont rien des douceurs autrefois connues. il n'y qu'un mois de cela. démon dévore la distance, démon dévore la proximité, cou qui se contracte sous les doigts. et le corps obéit, au pas, à reculons, il s'écrase contre le mur. il déraille, s'enflamme, et je ne suis pas terrifiée. colère naissante dans le regard, l'esprit qui divague, le corps qui n'obéit plus. à vouloir crier, et les gestes sont automatiques. mécanisme incertain. tenter de repousser, le corps qui s'appuie, le corps qui surplombe, à vouloir rejeter les frissons qui immobilisent le corps. tentation de vouloir m'enfuir, quand je suis soumise face à lui. démon qui accentue le muscle myocardique, achève une course sans fin. rythme respiratoire rapide, poitrine qui se soulève si facilement. incisives qui se plantent dans la lèvre inférieure - il sent la clope, un mélange de colère et de tabac qui attise quelque chose en moi. " bouge de là. j'suis que ta jolie petite poupée, pas vrai ? juste bonne à avoir été baisée deux fois, rien d'autre. tu m'as menti. ton je t'aime, ton je tiens à toi, tu m'as menti. " iris qui se perdent dans les siennes, s'y plongent. qu'il observe l'obscurité qui s'étend.

s'offre les interdits. les corps se surplombent, se rapprochent. c'est presque dangereux, cette bête qui possède, enserre les poignets. épiderme si facilement marquante, soie si facilement malléable d'une teinte pourpre. si impur, les souffles hachés, ceux qui se mêlent, et les iris qui détestent, jurent presque à en crever la voûte céleste qu'il ne me possédera plus. et pourtant les monstres dévorent, dans le désir effroyable de se mêler à la bête qui appuie son corps contre le mien, m'arrache un semblant de raison. les lippes s'effleurent, se caressent, et les iris se défient, sombres, elles avouent une vérité trop bien cachée. se mêlent dans une bataille sans fin, dans le remord d'avoir été possédée par un autre n'est guère plus présente. c'est plaisant, de s'abandonner, de vouloir de laisser glisser dans les limbes. c'est agréable, l'estomac qui se tord sous lui, le coup qui s'abat sur le mur, n'effraie pas, excite, enflamme. " quoi, t'en as envie ? t'as envie de me baiser ? " craché contre ses lèvres, sec. arrogance sur les lippes, dans le regard joueur. oh ma jolie, pourquoi joues-tu ainsi face au diable...

c'est addictif, brûle l'épiderme. tambourine dans la cage thoracique. rythme respiratoire qui s'accentue, souffles qui s'adorent. monstre qui me dévore tout entière, me happe. à feindre l'arrogance quand c'est le corps qui l'appelle, tout entier, désire ressentir le poids de son corps contre le mien. oui, le désir pulse entre nous, il nous consume, les doigts glissent, arrachent un soupir, un gémissement étouffé contre ses lèvres. à taire les envies lorsqu'il délaisse le corps divin. les lèvres entrouvertes - frustration grandissante, et colère noyée dans les iris - ou se sont elles, qui s'y noient, les émotions se bousculent, cognent un peu partout sur le corps. mais surtout là, juste ici. les doigts qui glissent dans la langue cascade d'ébène, incisives qui mordent la lèvre inférieure alors que nos regards ne se quittent plus, continuent ce jeu incessant. " si seulement il avait pu aller jusqu'au bout, on aurait pu appeler ça être baisée. " parce que ça n'avait été qu'un jeu de charme, nymphe qui intimide, beauté qu'il n'avait pas su conquérir. et le cou se dévoile, lorsque la tête se penche arrière, reprenant le souffle corrompu de ces flammes qui me dévorent. " putain... " neal, je te veux.

et les amants, il n'y avait que rarement ceux qui savaient combler, la faim dévorante qui sait me ronger. il tire nerveusement sur sa clope, et les prunelles absorbent la manière dont elle se consume, se termine - le souffle est coupé, elle déchire les envies, amène aux fantasmes. e veux être elle. possédée entre ses lèvres, entre ses doigts. bout de chair torturé, titillé aux aises qui me possèdent, lèvre inférieure noyée de ces dents qui désirent mordre pour échapper à ces tentations nerveuses. putain neal, même tes mots allument quelque chose en moi. juste encore l'arrogance, les épaules haussés, les amants ne sont pas lui. lui et les fantasmes qu'il fait naître. l'amour, la jalousie, toutes ces choses si inconnues. " ma douche est tienne, elle, au moins. " nymphe trop tentée par ses propres pensées, rancœur toujours si fréquentée par la tristesse et le désir. un coup de tête qui montre le chemin, distraite par les pensées que je jure vouloir apaiser.