mayday (neal & jo hee)

à l'union des chairs, des soupirs que l'on écrase contre l'air. une fois, encore, le corps abandonné aux fantasmes. sans réel obsession. vouloir se sentir en vie, une fois, encore.  à avoir abandonné un inconnu au bout des lèvres, aux songes que j'ai délaissé contre l'épiderme. vêtements abandonnés, pour d'autres, pour ceux qui n'ont aucun souvenir. un goût presque fade, le corps qui ressent l'étrange - je ne suis pas bien. comme un malheur qui pourrait s'abattre. les oreilles couvertes du casque, la musique qui tambourine dans les tympans, les pas menant une danse solitaire dans la pièce vide. et comme l'impression que les enfers peuvent s'abattre.

l'eau s'abattait comme une mauvaise symphonie, à se remémorer le bien, uniquement sur le moment. à ce que ça enflamme les entrailles, me possède, juste quelques courtes minutes... jusqu'à l'abandon. endorphine épuisée, adrénaline évaporée. elle est belle, la nymphe, amoureuse des chairs en émoi. lippes étirées en un sourire, homme dont l'eau s'écule sur les muscles, et l'image n'est pas belle. les pas dansent, encore, encore - le violon déraille, la vois s'élève et le sursaut. le corps se paralyse. muscle myocardique qui entame sa folle course, souffle rapide. " putain ! neal ! " juron qui s'étend sur les lèvres, casque brusquement retiré. et silhouette masculine qui se dévoile, là, au bout du couloir. les iris jonglent entre les deux hommes, inconsciente du danger.

et la scène n'est rien. juste une fraction de seconde, un corps qui brusquement se bouscule contre un autre. loin des chairs consumées, loin du goût d'un autre. et les iris, elles n'observent que la scène qui tourne trop rapidement, ménage incessant, tourne sans demi-mesure. a en donne presque des vertiges, des nausées, maladie incurable très certainement. et rien, le corps n'est rien, comme brisé, alors que tout n'était qu'un désir pour pouvoir s'égarer. parce que t'as été cruel, parce que je suis sans importance. et l'homme se débat, la voix résonne. il n'en fera rien. " neal... " à peine audible. la scène m'immobilise, pauvre nymphe coincée dans ses cauchemars. " neal, arrête ! " et la voix finit par éclater, sans le corps ne puisse amorcer un seul mouvement.

si seulement l'effroi pouvait s'étendre, déchirer l'échine jusqu'à m'arracher un frisson, ne serait-ce qu'un cri. à supplier de l'aide. casque qui s'effondre contre le sol, comme les corps en bataille. guerre infernale entre une image projetée de lui. un pas. diable, différent. démon, autrement. deux pas. le regard ordonne que le timbre de voix se taise, le regard ordonne que la nymphe reste immobile, à se tenir loin des terreurs qui se déroulent sous les iris vides. trois pas. il se débat, l'homme, le liquide pourpre qui s'écoule sur l'épiderme de l'amant, de... non, ce n'est pas un amant. et l'inconnu, pleure, les salines creusent les sillons, n'ose même pas affronter le silence qui règne. " laisse-le partir, il a compris... " que je n'étais que ton petit jeu, ta jolie petite distraction. " lâche-le, il a compris ! " elle résonne encore fort, la voix, comme un écho. brutale, froide, claque dans l'air. les ongles s'enfoncent dans la chair - paume de main torturée. champ de bataille entre nous.

les pas pressants contre le sol grinçant. inconnu dont le corps s'abandonne à la fuite, et les iris qui ne quitte la silhouette tout aussi inconnue. à balayer le divin, démon comme succube, délicieuse partie de mon être. à effacer peut-être, le goût de ses clopes sur les lippes, son souffle qui s'écrase sur l'épiderme. le frisson parcoure l'échine, respiration profonde, les yeux fermés - aux songes de cette possession, comme-ci hier, il m'avait fait sienne jusqu'à m'y laisser une marque profonde. " toi aussi, va-t-en. " soufflé là, lorsque les yeux s'ouvrent, font face à la réalité, au démon qui se dévoile. n'être que le fantasme, comme prévu rien d'autre. sans amour. sans réelle intention d'aimer. " va-t-en, toi et ta foutue comédie. " comme c'est faux, ces mots qui reviennent. je t'aime, jo hee. je tiens à toi. je t'aime. comme ça sonne faux. tu te souviens ? me l'avoir dit ? muscle myocardique qui s'étouffe, rire nerveux qui souffle dans l'atmosphère.