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Perdre quelqu’un ce n’est pas quelque chose d’anodin... Ça nous rappelle en permanence que la vie ne tient qu’à un fil.
25 mars. Jour funeste. La moitié de l'université était réunie en ce jour de deuil. Solweig avait mis fin à ses jours, juste après le Spring Break, et c'était aujourd'hui que nous lui rendions hommage. La cérémonie d'enterrement avait duré toute la journée, et la mise en terre venait de se finir. Personne n'affichait de sourire sur son visage, et beaucoup versait des larmes. La journée fut fatigante, et pleine d'émotions. Je n'avais pas l'impression d'être à Cambridge aujourd'hui, je n'avais pas non plus l'impression de reconnaître des personnes ici. On pouvait voir réellement aujourd'hui la vraie face des gens, la vraie sensibilités de toutes ces personnes qui assistait à cette cérémonie. C'était vraiment troublant... Je n'avais presque jamais assisté à un enterrement et aujourd'hui je du prendre pour moi pour ne pas être déstabilisée... Certes, je ne connaissais pas réellement Solweig, mais du peu que je l'avais côtoyée, elle me semblait vraiment être une belle personne. Elle était souvent souriante et très naturelle. Alors que tout la mise en terre venait de se terminer, je m'éloignai légèrement de tout cet attroupement. Je vins m'asseoir alors sur un banc, à quelques mètres des autres, et fumais ma cigarette. A ce moment là je me rendis compte de la chance que j'avais de ne jamais avoir perdu quelqu'un qui m'était proche... J'enchaînai cigarette sur cigarette, sans trop me rendre compte que l'heure tournait puis je vis que tout le monde s'en alla. Au bout de quelques minutes, il ne restait plus qu'une personne, et c'était Alekseï. Je n'osais imaginer la peine qu'il devait avoir... Il était devant le tombeau, seul, assez impassible, debout, les yeux posées sur l'écriteau. Il ne bougeait pas, il semblait troublé, réellement triste, et à vrai dire, c'était la première fois que je le voyais comme ça. Sous ses airs de tombeur, de mec fort, résidait finalement quelqu'un de sensible... Je me levai alors de mon banc, jetai ma cigarette par terre, puis marchai sur ses graviers en direction d'Alekseï. Je n'avais pas vraiment de robe de deuil, alors j'avais enfilé cette robe qui était assez discrète. Alors que je m'approchai de lui, je me demandais de plus en plus si c'était une bonne idée. C'était bizarre que ce soit moi qui vienne le voir... On ne s'était pas vu depuis nos retrouvailles dans son hôtel... Je n'étais pas réellement proche de lui, je ne savais pas vraiment ce que ça faisait de perdre une personne qui nous était chère, mais au moins, je voulais lui montrer que j'étais là pour lui s'il en avait besoin...
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