(avla) tonight i'm feeling free

@Layla Rothschild Dernière livraison de ta soirée. T'es fatigué mais la joie dans le coeur d'enfin pouvoir rentrer chez toi après. Peut être que Beck ne sera pas encore endormie, peut être que ta journée saura trouver le premier sourire. Deux plateaux de sushis pour ta dernière commande, tu pédales comme un dingue en direction de l'adresse, écouteurs dans les oreilles, le paysage urbain et nocturne comme terrain de jeu. La cliente s'appelle Layla Rotshchild. Layla… Comme cette fille là. Concentration. Tu files entre les voitures, grilles un feu rouge pour arriver plus vite. Au bas de l'immeuble, tu sonnes au numéro d'appartement indiqué sur la commande. "bonsoir, c'est le livreur." tu annonces avec un sourire lorsque tu entends que ça décroche de l'autre côté de l'interphone.

@Avery Langford Patience mise à rude épreuve. Espérant fortement que ton plan allait fonctionner. Ça ne pouvait être que lui. Pas un autre. Longtemps que t'avais pas autant remué ciel et terre pour revoir un jeune homme. Depuis Aden. Une âme qui t'intrigue, un corps que tu désires, un coeur que t'aimerais découvrir. Le regard peu rassuré qui vient souvent croiser ton miroir. Ne sachant pas comment il allait réagir. Serait-il heureux de te retrouver ? De te revoir ? Après tout, rien ne pouvait te faire penser qu'il te désirait autant que tu le voulais, en cet instant. Sonnette stridente qui retentit, le corps qui sursaute. Plongée dans tes pensées, prise légèrement au dépourvu. Sa voix mielleuse que t'avais fini par enregistrer dans un coin de ton cerveau qui te parvient. Sourire ravi qui vient spontanément s'échouer sur tes lippes. "Dernier étage, la porte tout au fond à droite, vous ne pourrez pas la manquer..." tu lui réponds, essayant de camoufler le timbre égayé de ta voix. Les secondes qui s'écoulent, toi qui te tient derrière la porte, les mains légèrement moites. Bruit sec contre la porte d'entrée, son âme venait d'entrer dans ton monde, une nouvelle fois. Prenant une inspiration, tu vins lui ouvrir. Innocence feintée qui orne ton visage, éclat subtil de tes opales qui trahissait cette envie démordante de le retrouver dans tes bras. Le corps immobile qui se tenait face à lui. Le coeur qui s'accroche au sien. Et le temps qui venait de s'arrêter, pour ne plus jamais le laisser repartir. Tout du moins, pas cette nuit.

@Layla Rothschild Le souffle court lorsque tu sonnes à l'interphone. Fin de journée, fin de soirée, il est déjà presque minuit passé. Tu veux rentrer, te reposer, tu vas vite monter, prendre le règlement puis t'envoler dans la nuit noire, c'est clairement ça le plan. Tu montes les étages au pas de course, arrive encore plus essoufflé mais souriant devant la porte. Tu toques, entends des pas qui approchent derrière, la porte s'ouvre et… elle. T'as jamais pu oublier son visage, pas cette fois. C'était il y a quelques jours au spring break et t'as presque l'impression que c'était hier. T'es surpris, sous le choc de cette coïncidence et ne manque pas de le verbaliser "oh whaoh c'est… dingue, quelle coïncidence !" c'est ce que tu penses du moins. Tu souris toujours autant, ravie de ce retournement de situation, pourtant ton regard lui ne peut s'empêcher de filer discrètement derrière elle, découvrir le visage de la personne avec qui elle va partager le second menu. "tiens c'est pour toi." tu lui tends le sachet.

@Avery Langford Intensité de son regard qui te coupe le souffle. Instantanément. À l’instant où vos iris se croisent. Pulsations qui se veulent irrégulières. Cet homme, clairement il avait ce quelque chose que t’arrivais pas à définir. Émotions déstabilisantes qui s’enchainent. Te perdant volontairement dans ses yeux clairs. Sourire amusé qui s’invite lorsqu’il fait référence à une coïncidence. Souvenir marquant qu’il t’avait laissé au Spring Break. Désirant en avoir le coeur net. Comprendre pourquoi sa présence avait fini par te manquer. « Qui sait ? … Je vais finir par croire que tu ne peux déjà plus te passer de moi… Avery… » tu réponds, insistant sur son prénom. Pouvant enfin le prononcer à voix haute. Tes iris qui captent son mouvement derrière toi. Curiosité qui semblait s’être éveillée en lui. Sachet tendu dans ta direction. Mais c’est ta main que tu tends,  sourire énigmatique collé à tes lippes. « Tu viens ? » Étant toujours habitée par cette peur irrépressible qu’il fasse demi-tour. Et te délaisse.  

@Layla Rothschild C'est tellement facile de jouer à l'étonné. En vrai, c'est la seule chose à faire pour éviter de laisser tes pensées se balader. Cette fille, elle va finir par te rendre chèvre. Partir au milieu de la nuit, puis faire semblant (?) de ne pas te reconnaitre, couper court la fois suivante et finalement se montrer plus que jamais respective par messages… T'as du mal à suivre, mais bordel ce que tu peux aimer ça. "est ce que je serais vraiment crédible si je te répondais le contraire, Layla ?" Saveur nouvelle entre tes lèvres, son prénom qui s'échappe comme un mot lourd de sens. Parce c'est ce qu'il est, lourd de sens. Toutes ces péripéties, ces recherches et ces heures à attendre devant la salle pour attraper une fille de sa classe et obtenir son contact. Elle tend la main mais ne prend pas le sachet, l'un de tes sourcils se relève doucement, interrogateur, tu ne comprends pas vraiment. "t'es seule ?"

@Avery Langford Te défaire de ton sourire, t’y arrives pas. Scotché à ses lèvres. Depuis qu’il était apparu dans ton champ de vision.  Comportement qui ne te ressemblait guère. Première fois que tu t’intéressais autant à un homme. Au point de faire en sorte de le rencontrer à la fin de son service. Tout ton être tordu de désir, et si tourmenté, n’imaginant aucune issue. Il éveillait en toi cette passion tumultueuse qui envahissait tout à la fois ton corps et ton esprit. Désir incontrôlable et impérieux de le posséder. Absolument.  Dès qu’il prononça ton prénom. Alors que vous n’aviez fait qu’échanger quelques mots. « Le serais-je si je te disais que c’est… réciproque ? » Tension insoutenable qui envahit votre environnement, vos deux êtres, à quelques centimètres l’un de l’autre, qui la provoquaient. « T’aimerais au fond de toi que ce soit le cas Avery ? » Tu réponds doucement, ta main tendue dans sa direction qui finit par saisir la sienne. Entrelaçant tendrement ses doigts. Instinctivement. « C’est la fin de ton service non ? Je parie que tu dois mourir de faim » t’ajoutes, l’invitant à te suivre jusqu’au salon. « Alors ? Vois-tu quelqu’un ici Avery ? » Tu te tournes vers lui, tes lippes qui viennent se poser sur sa joue la plus proche. Et ce regard déjà conquis qui se noie dans le sien.   

@Layla Rothschild Ses mots qui électrisent ton corps, ton âme. Un frisson te remonte l'échine et pendant une seconde, le schéma se dessine très clairement dans ta tête. Toi qui lui répond, qui laisse tomber la commande par terre dans un grand fracas, les vêtements qui volent et tes mains qui l'attrape pour qu'elle puisse sentir et toucher à quel point elle arrive à te faire tourner la tête. Mais calme Avery, tu dois te contenir, et te contenter de répondre alors avec un sourire "oui. t'es crédible." Trois fois que la vie vous fait un coup pareil. Vous mettre sur le chemin l'un de l'autre. Deux fois dans des villes différentes. Le monde est petit, mais l'est-il autant ? T'y crois pas. Ce que tu crois, c'est que vous êtes deux aimants irrémédiablement attirés l'un par l'autre. Elle le voit, à quel point elle te laisse béat. Tu comprends pas vraiment, regardes le sachet que tu sais contient deux menus. Pour deux personnes. Sa main vient vers la tienne et toi t'es attiré. Comme un maudit marin comblé par le chant des sirènes. Ce soir, c'est toi qui te laisse emporter par les flots, et c'est elle la sirène. "tu savais que je travailler ce soir, t'as commencé tard pour… ?" ça prend le ton d'une question mais ce n'en est pas une. Oui la vérité est là, tu viens de la comprendre ; et tu fais le raccourci avec votre conversation par message où elle t'avait cuisiné sur tes jours et horaires de travail, sur le nom du restaurant auprès duquel tu livrais le plus souvent les commandes. Ses lèvres vont s'égarer au coin des tiennes, t'as chaud dans ton blouson, t'as chaud parce que t'as passé la soirée à pédaler dans la nuit, t'as chaud car elle est là face à toi, tel un démon venu provoquer ta volonté. "non personne à part toi." Ta main remonte sur son bras nu, pour lui provoquer les frissons, encore plus lorsque tes lèvres elles vont dans le creux de son cou. Proximité tentatrice.

@Avery Langford Jouer était dans ta nature. T’avais toujours été douée dans ce domaine. Faire semblant. Manipuler. Et pourtant, avec lui, y’avait rien de tout ça. T’avais juste envie de passer du temps en sa compagnie. Apprendre à le connaître. En dehors de ces moments partagés entre les draps. Comprenant que ton âme cherchait simplement à plonger dans la sienne. Proximité qui faisait naître des sensations encore inconnues en toi. Tentant vainement de les déchiffrer. L’envie qui s’éveille en toi, la lèvre inférieure mordillée, te faisant violence pour faire voler en éclats toute volonté.  Tes iris qui le fixent, sans vergogne. Il venait de comprendre la situation. Sourire en coin, presque soulagée de le voir aussi surpris. Agréablement étonné. Sans réfléchir, t’avais enlacé tes doigts aux siens. Son regard bleu azur te percute. Sourire qu’il te tend est rempli de surprise, mais aussi d’euphorie. Et ça te rassure. Instantanément. « T’as compris ? » Tu préfères t’assurer tandis que tes lippes viennent prendre possession de sa joue. Marquant à nouveau sa peau de ton empreinte. Espérant qu’il ne pense qu’à toi, en cet instant. Il vient caresser ton bras, remontant jusqu’à ton épaule avant de redescendre avec une lenteur presque insoutenable. Décharge électrique qui te parcourt. Ondes délicieuses qui se déploient dans les moindres cellules de ton corps. Avait-il conscience de ce que tu pouvais ressentir ? Chair qui palpitait, qui brûlait. Réclamait. Essayant de faire abstraction de ces réactions malvenues de ton corps. « Je ne connais pas encore tes goûts alors j’ai pris un peu de tout, ça t’ira ? Enfin si ça se trouve t’aimes pas les sushis… T’aimes le poisson ? Sinon je peux nous faire autre chose… » t’enchaines, complètement chamboulée par ce rapprochement. Perdant tes moyens. Inacceptable. Toi qui prônais le contrôle. « Désolée… Je… J’essaye vraiment de me retenir de t’embrasser… » tu poursuis d’une voix basse et émue. Tentation dévastatrice. Incapable de résister plus longtemps.  

@Layla Rothschild Aussitôt grimper de nouveau sur la corde raide. Tu perds ton équilibre, avec elle le sol fait comme se dérober sous tes pieds. A savoir ce qu'elle veut, ou pas, flirter avec les limites, chercher les siennes, chercher les tiennes, te chercher toi. T'es perdu, chamboulé, attiré, intrigué. Assurément que si elle s'était donné aussi facilement la dernière fois, son souvenir n'aurait pas été aussi marquant. C'est quand même dingue, d'aimer autant le danger, l'incertitude. Pourtant à cet instant, plus rien n'est incertain, encore. Lorsque ses doigts cherchent les tiens, ses lèvres les tiennes, et juste toi, qui la cherche elle. Un sourire s'étire sur tes lèvres lorsque tu réponds alors "oui." Oui t'as compris, et oui c'est le pari le plus dingue qu'elle ai fait pour ton plus grand bonheur. C'est vrai elle aurait pu se faire livrer par l'un de tes collègues. Est-ce qu'à cet instant c'est lui qui serait à ta place ? Tu veux pas y penser, là tout de suite les seuls mains qui la touche, c'est les tiennes. Rapidement les mots laissent place aux gestes et tu ris alors devant ce débit de paroles que tu lui découvre pour la première fois "oui oui c'est parfait, j'adore les sushis." Même si au fond, la seule chose que t'as envie de dévorer ce soir, c'est certainement pas le contenu du sachet. Et soudainement "pourquoi ?" pourquoi se retenir, pourquoi construire les murs du politiquement correct ? Elle l'a dit, ici il n'y a que vous. Votre bulle, votre monde, vos règles. C'est toi qui viens, qui approche et lui offre un baiser passionné en faisant courir tes mains partout sur elle. Tu finis par reculer et souffler contre ses lèvres en accrochant son regard du tien "j'ai passé ma soirée à pédaler, ça ne te dérange pas si je t'emprunte ta douche pour me rafraichir ? je ne voudrais pas te repousser."

@Avery Langford Le contrôle, t’en avais fait ta priorité. Être maître de tes actions, de tes pensées. Ne supportant pas qu’on puisse te juger. Ne supportant pas qu’on puisse dicter ton destin. Avoir le plein pouvoir sur tes faits et gestes. T’avais toujours réussi à le faire jusqu’à présent. Jusqu’à maintenant. Jusqu’à lui. Avery, il te déstabilisait. Chamboulait toutes tes envies. Et là tu compris. T’avais pas envie qu’il prenne peur. Qu’il ne supporte pas ce que tu es. Cette noirceur en toi, t’avais envie de l’en préserver. De la dissimuler. Flot de paroles incontrôlé qui sort de tes lèvres. Légèrement paniquée à l’idée qu’il n’apprécie pas le repas que tu t’étais tant évertué à obtenir. Prête à lui concocter un repas fait maison, s’il le fallait. La poitrine qui fait un bon, le coeur soulagé. Opales rassurées qui se posent sur lui. « Tu m’aurais dit non, je t’aurais préparé quelque chose… Hors de question que je te laisse le ventre vide… » tu précises, sourire franc qui se dessine sur tes lèvres charnues. Ton corps toujours pressé contre le sien. Son regard te transperce, son intensité t’embrase. Tous ses gestes, tous ses pas transpiraient le désir. N’osant pas aller plus loin. N’osant pas franchir ce pas . Et pourtant, contre toute attente, c’est lui vient le faire. Franchissant cette barrière en quelques secondes, venant t’offrir un baiser fougueux. D’un geste, t’agrippes son manteau, décontenancée. Lui rendant son étreinte. Ses mains qui se veulent entreprenantes, imprégnant de son odeur chaque parcelle de ta peau. Émotions qui te submergent tandis qu’il finit par reculer. Son regard toujours ancré dans le tien. « Me repousser ? C’est bizarre si je te dis que ça me fait l’effet inverse ? » Tu lâches par inadvertance, les lèvres qui s’entrouvrent. Débilité que t’as sorti, ne contrôlant plus rien. N’ayant pas réfléchi sur le moment. Persuadée qu’il allait désormais te trouver extrêmement bizarre. Voire dérangeante. « Euh… Oui bien sûr… Vas-y, je t’attends… » t’ajoutes précipitamment, reculant encore de quelques pas. Ta main qui se fraie un chemin dans ta chevelure dorée, désemparée. Il allait fuir. C’était sûr et certain. T’avais fait de la merde. Encore une fois.