[ ainswock ] don't leave me

@Gaïa Murdock | Si je me mettais à nu, faisant part de tous les doutes qui sont mode replay dans ma tête depuis quelques temps maintenant, j’étais pas sûr que c’était totalement réciproque. Enfin, ça dépend du sujet. Quand il s’agit de nous, tu parles oui, tu t’exprimes. « C’était la troisième fois que j’te demandais… Mais ouais, peut-être que c’était pas réfléchi, je flippe pas mal mais… en même temps, j’ai jamais été aussi sûr de moi. J’me vois finir qu’avec toi, personne d’autre » soufflais-je doucement. Seulement, quand je cherchais à te faire parler d’autre chose, tu me repoussais, lâchant mes mains pour aller faire les cent pas. Et je me sens mal, vraiment mal. Foutant mon visage dans mes mains, je finissais par me redresser en levant les yeux au ciel. « Comment ça tu peux pas me dire ? » Je grimace, étonné de voir qu’on avait des secrets l’un pour l’autre. « J’croyais qu’on pouvait tout se dire ? »

@Gaïa Murdock | Bien sûr que ça fait mal. T’as des secrets pour moi quand je te dis tout. J’ai appris l’erreur de la greffe, t’en fais pas. Donc ouais, je vivais assez mal d’être mis de côté quand quelque chose te mettait de toute évidence mal. Incapable, inutile. C’est les adjectifs que je pourrais utiliser pour me qualifier auprès de toi. Je fais juste figure de statue en fait, ne servant à rien d’autre qu’à faire beau. « C’est pas que j’suis déçu, c’est juste… J’sers à quoi si j’peux même pas être ton confident ? Si je peux même pas t’aider quand quelque chose te met à mal » J’avale difficilement ma salive, gorge de nouveau nouée. Peut-être un peu déçu ouais. « Tu penses que tu sauras me dire tout ce qui te tourmente un jour ? »

@Gaïa Murdock | Lèvres pincées, je ne savais même pas quoi faire en fait, pour que tu sois suffisamment en confiance pour te confier à moi. Seulement, tout ce que je voulais, c’est que t’y arrives un jour. Peut-être pas maintenant mais un jour. Et finalement, tu réussissais à parler d’autre chose, d’un truc qui te pesait sur le coeur de toute évidence. Je me redressais pour te rejoindre, parce que j’ai besoin de te rassurer, de te faire comprendre que tout irait bien. « Bébé… je te laisserai pas faire dans tous les cas, j’te laisserai pas stagner » Parce que je suis pas comme ça, à me complaire dans un mode de vie qui me convient pas, et c’est bien pour ça que je galère à trouver un boulot. « Si j’veux que tu m’apprennes à danser, c’est pour notre mariage mais pour que tu retrouves le goût, l’envie, et la motivation… quand t’auras tout ça, je donne pas cher de la ville pour que ton école prenne forme » soufflais-je, glissant ma main sur sa joue. « C’est pas parce que moi j’ai pas d’avenir que t’as pas le droit d’en avoir, et j’suis prêt à tous les sacrifices pour que tu réalises ton rêve, quitte à te pousser de la force de mes bras » Mais ce n’est que partie remise. D’abord le mariage, puis ensuite l’école de danse. C’était un plan déjà tout tracé dans ma tête.

@Gaïa Murdock | Je me sentais tellement… impuissant. C’était la pire chose qui soit, vraiment. J’avais réellement l’impression de faire un bond d’un an dans le passé. Tu allais mal aussi à l’époque et j’avais été incapable de t’aider à surmonter tes démons. Si en novembre j’avais réussi, aujourd’hui c’était encore compliqué, surtout quand tu étais incapable de me dire quelles étaient les raisons de ton mal-être. Puis tes mots, ils agissaient comme un baume au cœur, littéralement. Rassuré comme jamais, je sentais l’amour dans tes mots, dans ta voix, dans ton regard, mais aussi dans tes geste, quand tu viens te blottir contre moi. « Et si jamais j’ai peur… je te parlerai » J’agirai pas comme un con. « Mais je peux pas m’empêcher de m’inquiéter, un truc va pas, un truc suffisamment “grave” pour que tu sois incapable de m’en parler… j’ai pas le choix que de m’inquiéter » Parce que ça peut être tout comme rien, mais surtout tout. Et regarde jusqu’où mon esprit peut m’emmener, au point de croire que tu pourrais me quitter. « Je t’aime » soufflais-je à ton oreille avant de chercher tes lèvres pour un baiser chaste mais rassurant. Puis je quittais doucement tes bras pour aller vers l’armoire et vider le sac de mes affaires, que je remettais en place — et en boule — dans ma partie. Je rangeais le sac à nouveau vide dans un autre meuble et je me tournais de nouveau vers toi. « Rassurée ? » que je disais d’un petit sourire avant de revenir vers toi pour te prendre encore dans mes bras, comme un drogué ayant besoin de sa dose.

@Gaïa Murdock | Je me sentais quand même con. De m’être monté la tête comme ça à partir de supposition. De ne pas avoir su trouver le courage de te parler, me cachant derrière des excuses bidons. Et puis, comment ai-je fait pour douter des sentiments que tu éprouvais pour moi ? Après tout, on le savait qu’on s’aimait, même quand c’était dur, quand c’était compliqué, notre amour avait su faire en sorte de tout surmonter. C’est pas maintenant que ça allait changer. « Je serai patient » Parce que je n’avais pas le choix et que je voulais aussi te prouver que ce moment d’égarement, était bel et bien que de l’égarement. En aucun cas je ne me voyais vivre sans toi et je ferai tout pour te rendre heureuse, quitte à déplacer des montagnes avec ma force de mouches. Un baiser, un mot d’amour et surtout un sac défait pour ton plus grand plaisir. J’esquissais un sourire à tes mots avant de recevoir avec plaisir tes lèvres contre les miennes. Être proche de toi comme ça, c’était ma bouffée d’air frais, je sais pas si tu t’en rends compte. La distance que tu instaures me fait douter, évidemment, parce qu’on a toujours été si tactile. Regarde comme c’est facile entre nous quand les cartes sont posées sur la table. Puis c’était le moment qu’avait choisit Maddie pour revenir montrer qu’elle existait. Je ne l’avais pas oubliée, loin de là, mais j’avoue avoir eu des pensées impures ne correspondant pas à une enfant de quatre ans. Tu décidais d’aller vers elle, chuchotant des mots dans son oreille. Ah oui, des messes basses ? Je le sentais que c’était pour ma gueule et ça ne manquait pas. Attaque ultime des deux femmes de ma vie, me voilà plaqué sur le lit, ma femme et ma fille m’avaient trahies. « Aaaargh, je ne suis que trahisoooooooon » que je disais avant de rigoler aux chatouilles approximatives de Maddie. « Je vais me vengeeeer ! »