bad foreboding. (poppy)

bad foreboding.

Jeudi. Une journée de plus à passer. T'étais debout depuis un moment déjà et tu savais pas vraiment quoi faire de ta journée. Assise sur ton lit, tu te mises à souffler. T'en avais marre. Plus les jours passaient et plus ta vie t'insupportait. Tu t'insupportais. T'attrapais ton téléphone et pris quelques minutes pour vérifier tes messages, en relire certains, faire un tour sur Twitter. Rien. Et toujours ce pressentiment qui te collait à la peau depuis que t'étais réveillée. Depuis le dernier sms de Poppy, tu n'avais plus eu de nouvelles de sa part. Ce qui n'étais pas normal. Vous deviez normalement vous voir en début de semaine, quand elle rentrait du Spring Break et ça ne s'était pas fais. Et t'avais pas de nouvelles d'elle, pas un message, rien. Tu commençais à t’inquiéter. Sur cette pensée, tu te levais du lit, enfilais un manteau et quittais en vitesse ta chambre. Il fallait que tu la voies, il fallait que tu saches si elle allait bien. Au bout de quelques minutes, tu te retrouvais devant la porte de son appartement. Tu pris quelques secondes pour souffler avant de frapper à la porte. Attendant que quelqu'un t'ouvre, que ta cousine t'ouvre et que tu saches si tout va bien. Poppy, c'est moi. Mai-Lan ! Tu frappais une nouvelle fois à la porte, attendant que cette dernière s'ouvre, toujours ce mauvais sentiment enfoui au plus profond de toi même.

Poppy était enfin rentrée chez elle la veille, non pas à Cambridge mais bel et bien dans son bel appartement situé à Imman Square, le plus beau quartier de la ville selon elle. Ça lui avait manqué d'être là - en même temps c'était pas surprenant car il n'avait rien de pire que lit d'hôpital qu'on lui avait imposer durant les 5 derniers jours. Tout ça à cause d'un chauffard ridicule qui lui était rentrer dedans,l'avait blessé, avait gâcher ses vacances et lui avait fait rester dans cet établissement horrible pendant 3 jours après son retour. Heureusement tout était rentrer dans l'ordre.Enfin presque, il ne manquait qu'Aaron, qui devait sans doute squatter chez ses grands-parents vu leur séparation... La brune passa donc sa journée au lit, à lire des magazines et à regarder la télé puisque son médecin lui avait conseiller de se reposer, et qu’apparemment elle allait devoir l'écouter pour reprendre du poil de bête et régner sur Harvard. Et puis bon, en même temps, elle était terriblement déprimée en ce moment du coup un peu de solitude ne lui ferait pas de tord. Quelqu'un en décida autrement par contre, car elle fut déranger de sa lecture par une personne qui cogna à la porte. Poppy se leva donc difficilement de son lit, prit ses béquilles et se rendit jusqu'à la porte, entendant au passage qu'il s'agissait de Mai-Lan, sa cousine adorée. Arrivée à destination, elle lui ouvrit la porte bien entendu.Salut cousine ! Désolée de pas t'avoir réécris, j'étais un peu occupée. En effet, elles avaient prévu de ce voir dès que miss Dannfelt rentrerait de Thaïlande mais voilà que les méchants médecins lui avait interdit son portable pour qu'elle puisse la prévenir, et aujourd'hui elle était trop heureuse d'être rentrée pour y avoir songer.

bad foreboding.

Tu t'étais rendue chez Poppy sans au préalable savoir si elle était chez elle. T'aurai l'air con si tu devais poireauter devant sa porte alors qu'il n'y avait personne à l'intérieur. Mais tu pris ton mal en patience et attendis que la porte s'ouvre. Pas très longtemps, d'ailleurs. Après ce qui te paraissait un temps infini, la porte s'ouvrit enfin, dévoilant ta cousine. Un grand sourire vint étiré tes lèvres : elle était là, elle allait bien. Salut cousine ! Désolée de pas t'avoir réécris, j'étais un peu occupée. Tu te demandais ce qu'il l'avait à ce point occupé pour ne pas avoir eu de nouvelles pendant autant de jours. Quand tu remarqua quelque chose que tu n'avais pas vu au premier regard. Tu descendais ton regard sur Poppy, quand tu t'aperçus qu'elle portait des béquilles et qu'elle avait aussi une atèle à une de ses jambes. Tu perdis bien vite ton sourire, te demandant ce qu'il pu bien y arriver pour qu'elle soit dans cet état. C'est pas grave ne t'en fais pas. Tu rentrais à l'intérieur de l'appartement de ta cousine, refermant derrière toi et te retournant vers elle. T'étais inquiète de savoir comment elle avait pu faire ça. Un accident, avait-elle elle aussi frôlé ? T'essayais de ne pas penser au pire sans pouvoir y arriver réellement. Qu'est ce qui s'est passé Poppy ? Je veux dire.. Pourquoi ces béquilles et cette atèle ? Tu te mordais la lèvre, inquiète. Le pire aurai pu arriver et t'aurai perdu la seule personne qui était vraiment de ta famille, la seule personne de ta famille biologique. Chose que tu n'aurai peut être pas su supporter.

Poppy se sentait un peu mal présentement, avec tous les derniers évènements elle avait complètement oublié de donner des nouvelles à Mai-Lan alors qu'elles avaient prévues de se voir dès son retour à la maison. Elle avait beau lui dire que ce n'était pas tellement grave, mais aux yeux de la Eliot c'était impardonnable, elle avait conscience de l'avoir inquiété pour rien. Elle était la seule famille proche qu'elle avait du côté de ses parents biologiques, sans elle c'était un peu comme s'ils n'avaient jamais existé et elle tenait beaucoup à cette relation. Les médecins étaient franchement idiots d'interdire les téléphones portables à leur patients... Enfin Poppy laissa Mai-Lan entrer à l'intérieur et cette dernière referma la porte derrière elle, lui demandant ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle est ces béquilles et cette atèle à la jambe.Rien de grave, j'ai été renversée par un connard en revenant du mariage d'Andy et Apple,mais tu me connais j'allais pas le laisser m'avoir comme ça, pauvre idiot. Elle soupira, jamais quelqu'un d'autre qu'elle ne choisirait de sa destinée, il l'avait déjà handicapé de la jambe ce qui la mettait dans une colère incomparable. Heureusement pour lui qu'il vivait en Thaïlande quand même, parce que sinon croyez en vos oreilles que miss Dannfelt lui aurait régler son compte en sortant.Enfin, Mai-Lan n'était pas venue pour l'entendre se plaindre mais plutôt pour rattraper les deux dernières semaines. Et toi, raconte moi tout, comment tu vas ? lui dit-elle en s'éloignant un peu afin de s'installer sur le sofa, trouvant un peu trop difficile de rester debout trop longtemps avec l'artillerie qui l'accompagnait.

bad foreboding.

T'étais rassurée, que ça soit Poppy qui t'ouvres la porte. Rassurée parce qu'elle était devant toi alors que tu t'étais imaginé le pire. Il t'en fallait peu maintenant pour imaginer les pires situations possibles. Depuis qu'il était mort, t'avais tout le temps peur. Peur mais pas pour toi, pour les autres. Pour ceux que t'aimait. Parce que tu ne pourrais pas supporter une deuxième fois ce que t'étais en train de vivre présentement. Mais le truc c'est que tu fus beaucoup moins rassurée quand tu remarqua enfin l'état de ta cousine. État qui signifiait qu'elle allait pas si bien. Il s'était donc passait quelque chose pour qu'elle ne te donne pas de ses nouvelles. Inquiète, tu la questionnais pour savoir ce qui lui était arrivé, recommençant à imaginer le pire. Même si elle était devant toi, saine et sauve. Rien de grave, j'ai été renversée par un connard en revenant du mariage d'Andy et Apple,mais tu me connais j'allais pas le laisser m'avoir comme ça, pauvre idiot. Pardon, rien de grave ? Elle t'annonçait qu'elle s'était fait renversée par une voiture mais c'était pas grave ? Tu perdis toute tes couleurs, ton visage devenant soudainement plus blanc qu'à son habitude. T'avais failli perdre Poppy, comme t'avais perdu Diego. T'avais failli la perdre elle aussi, alors qu'une fois de plus, t'étais pas là. Je.. tu.. Tu savais pas quoi dire parce qu'elle avait l'air de prendre ça si légèrement que ça t'en faisait perdre tout tes moyens. Tu t'es fais renverser le jour où on s'est parlées ? Tu secouais la tête, décidément rien n'allait bien dans cette foutue vie. C'était vraiment n'importe quoi ces derniers temps. Mais tu vas bien hein ? T'avais besoin qu'elle te rassure sur son état, tu voulais savoir si elle avait eu autre chose qu'une jambe cassée. Et toi, raconte moi tout, comment tu vas ? qu'elle te demandait, changeant de sujet en allant s'installer sur son sofa. Tu la suivais, venant s'installer à ses côtés. Tu soupirais légèrement, avant de lui répondre. Je vais.. bien. Mensonge. Un mensonge que tu répétais sans arrêt comme avec l'intention de te persuader toi même. Mais c'était faux, tu n'allais sûrement pas bien.

Poppy était très contente de la visite de sa cousine, ça lui faisait du bien quelques fois d'avoir un peu de compagnie même si elle arrivait très bien à se débrouiller toute seule. Bon pas n'importe quelle compagnie non plus, celle de Mai-Lan, sa cousine adorée, sa petite protégée qu'elle aimait. Cependant lorsqu'elle lui parla de son accident, le visage de son interlocutrice tourna presque immédiatement vers le blanc, ce qui déplu énormément à la Eliot. C'était exactement l'effet qu'elle ne voulait pas créer, ça ne servait à rien de trop s'en faire puisque rien de grave n'était arriver. Elle détestait vraiment faire du mal à ses proches pour si peu, alors elle s'empressa Mai' fait pas cette tête, bien sur que ça va. Je suis là et j'irai nulle part je te le promet. Elle lui adressa un faible sourire, il était hors de question qu'elle la laisse se faire du soucis pour ça, alors Poppy s'engagea en direction du sofa où sa cousine l'y rejoignit en lui demandant comment elle allait. Elles avaient quand même passer 2 semaines sans se parler, ce qui était une éternité, pour le coup elle n'était même pas au courant de la rupture entre Aaron et Poppy. Bon ce n'était pas obligatoire non plus d'aborder le sujet. Mai-Lan ne semblait pas particulièrement en forme non plus. Chérie, je sais pas si c'est notre lien de sang qui fait ça ou le fait que tu sois une menteuse exécrable mais ton numéro du "madame va bien" ne prend pas avec moi. ajouta-t-elle en replaçant légèrement sa robe, l'apparence était très important même lors d'une discussion familiale.

bad foreboding.

En quelques secondes, t'avais connu ce qu'on appelle un ascenseur émotionnel. T'étais passée d'un état rassuré à un état paniqué. Rassuré, par le fait de voir ta cousine saine et sauve en dépit de tout les scénarios que tu t'étais imaginée alors que tu n'avais plus eu de nouvelles de sa part. Paniquée, parce que finalement elle n'était pas si sauve que ça et qu’apparemment, elle avait échappé à une soudaine mort de peu. Décidément, la mort était bien trop présente ces derniers temps. D'abord avec l'attentat qui avait pris la vie de nombreux élèves d'Harvard et de surtout celle de Diego. Et puis ensuite ses dommages collatéraux qui avait coûté la vie à Solweig. Qui elle, s'était suicidée. Non, hors de question que ça soit le tour de Poppy. Mai' fait pas cette tête, bien sur que ça va. Je suis là et j'irai nulle part je te le promet. La voix de ta cousine t'arrachais à tes sombres pensées et t'essayais d'étirer un semblant de sourire sur tes lèvre et de reprendre contenance. Après tout, elle était là. Devant toi, tout allait bien. Tu pouvais souffler un peu. Tu la suivais dans son salon, t'installant à ses côtés dans le sofa alors qu'elle te demandait comme tu allais. Instinctivement, tu répondais par un mensonge. Un mensonge auquel Poppy ne fut pas dupe. Chérie, je sais pas si c'est notre lien de sang qui fait ça ou le fait que tu sois une menteuse exécrable mais ton numéro du "madame va bien" ne prend pas avec moi. Tu soufflais légèrement. Bien sûr, si il y avait bien une personne à qui tu ne pouvais pas mentir c'était bien elle. En dépit du fait que vous ne connaissiez l'existence de l'une et de l'autre que depuis un peu plus de deux ans, elle te connaissait très bien. Tu as raison Poppy, je ne vais pas très bien.. Cela ne servait à rien de nier avec elle, tu savais qu'elle ne lâcherait pas le morceau. Mais je t'assure que ce n'est pas très grave. rajoutais-tu pour que vous n'ayez pas besoin de passer plus de temps sur la question.

Poppy avait un léger aperçu de comment devait se sentir sa cousine en ce moment, la mort tournait bien trop autour de tout le monde ces derniers temps et cela ne devait pas du tout la rassurer de savoir que la brune avait été renversée par une voiture. Elle comprenait sa réaction, personne ne se serait réjoui d'une telle annonce, surtout avec ce qui était arrivé autour d'elles notamment à Solweig. C'était tellement horrible. Elle essayait donc de la rassurer de son mieux, c'était là le minimum que méritait Mai-Lan car elle ne comptait pas l'abandonner et surtout pas si lâchement. Elles étaient des battantes dans leur famille. Poppy s'informa tout de même comment allait sa cousine après qu'elles soient installées sur le sofa, elle pouvait sentir dans son regard que tout n'était pas rose et elle se permit évidemment de le lui rappeler. Elle n'acceptait pas de se faire mentir de cette façon, et pourtant c'est ce que Mai essayait de faire en lui disant que ce n'était pas grave. La jeune femme soupira en roulant des yeux. Je m'en fiche que se sois grave ou pas, t'es ma famille Mai', laisse moi au moins t'aider un minimum. elle lui prit la main dans l'espoir qu'elle lui parle, c'était horrible de vivre toute seule avec ses problèmes, personne ne devrait avoir à le faire.

bad foreboding.

La vérité, c'est que tout partait en vrille depuis quelques temps dans ta vie. Depuis l'attentat, tout avait changé. Même toi. Et tu ne savais plus très bien où t'en étais. T'étais complétement paumée, tu te sentais seule, tu te sentais mal et rien n'arrivait à te faire changer d'humeur. Rien n'arrivait à te faire oublier les horreurs que tu devais endurer depuis quelques semaines maintenant. A commencer par la mort de Diego qui rien qu'à elle seule, t'avais fais te sentir misérable comme jamais. On poursuivait avec le suicide de Solweig qui te laissait sans voix et te faisait penser que la mort prennait un malin plaisir à rôder autour de vous. Et puis il y avait eu l'overdose de Gwen qui t'avais foutu la peur de ta vie. Qui t'avais poussé plus bas, encore un petit peu plus. Et maintenant, Poppy qui à son tour avait frôlé la mort. Ca en était trop. T'arrivais plus à gérer, t'étais en train de couler et tu ne savais pas comment remonter à la surface. Tu ne savais même pas si tu en avais envie, à vrai dire. Pour achever le tout, t'avais appris quelque chose le matin même. Qui avait fini de te pousser au fond du trou. Pourtant, ce n'était pas une mauvaise nouvelle en soit. Mais au vu des circonstances, ça ne pouvait que l'être. Installée sur le sofa de Poppy, cette dernière te demandais comme tu allais et comme d'habitude, tu avais répondu par un mensonge. Sauf qu'il s'agissait de Poppy, de ta cousine et qu'elle avait décelait le mensonge à des kilomètres à la ronde. Même quand tu avais rajouté que ce n'était rien de grave. Parce qu'au fond, ça l'était. Je m'en fiche que se sois grave ou pas, t'es ma famille Mai', laisse moi au moins t'aider un minimum. Tu soufflais doucement alors qu'elle te prennait la main. Tu baissais les yeux, sentant les larmes qui menaçaient de sortir. Mais il en était hors de question. Tu serrais la main de Poppy dans la tienne avant de commencer à parler. Tu as raison, je vais pas très bien Poppy.. Pas bien du tout et selon où tu te places, ça peut être plutôt grave.. commençais-tu. Je.. je suis paumée.. Tout ces morts, c'est trop, j'arrive plus à y faire face.. continuais-tu, dans un murmure. Et puis.. j'ai appris un truc ce matin. Cela devait être une bonne nouvelle, si tout ça n'était pas arrivé. Mais ça ne l'est pas, ça ne l'est plus.. terminais-tu, alors que tes yeux s'humidifiaient.

Poppy n'aimait pas voir Mai-Lan comme ça, vulnérable et triste, elle ne méritait pas ça, pas elle. Heureusement qu'elle était rentrée, car elle n'acceptait pas de laisser sa cousine vivre tout ça toute seule, elles formaient une famille - petite certes - et la brune l'épaulerait peut importe ce qui pourrait lui arriver. Seulement pour ça, il fallait qu'elle cesse de lui mentir et qu'elle lui parle de ce qui la mettait dans cet état, ce qu'elle finit par faire. Évidemment, les morts la dévastait, comme un peu tout le monde, mais certains semblaient plus affectés que d'autres dont Poppy et Mai-Lan. Elle n'aurait certainement pas pu trouver quelqu'un pour mieux comprendre ce qu'elle vivait... La jeune femme lui prit la main en signe de compassion, pour lui présenter son soutien, puis posa sa main libre sur la joue de Mai' en la regardant dans les yeux. Tu va t'en sortir Mai', t'es pas toute seule, je te l'ai dit je t'abandonnerai pas. Écoute ; tu va me dire tout ce que tu as sur le coeur, même le pire ensuite je vais te serrer dans mes bras aussi longtemps que t'en as besoin et quand se sera terminé on va se battre, toi et moi, d'accord ? Elle regarda sa cousine dans les yeux avec compassion, la famille était sans doute l'une des choses les plus importante aux yeux de Poppy et elle ne comptait pas laisser sa cousine dans ce trou sans fin de malheur, sachant très bien combien c'était difficile à vivre. À deux elles y parviendrait, elle en était persuadée.