Appel de Charlie à Reaghan

Reagh' était partie au Spring Break, Charlie n'avait pas pu y participer, les deux jeunes femmes ne s'étaient donc pas parlé depuis longtemps. La rousse avait donc décidé d'appeler son amie pour qu'elles discutent enfin après tout ce qui s'était passé ces derniers temps.

Appel en cours.

J'étais entrain de ranger mes affaires dans la chambre des Quincy quand j'entendis mon téléphone émettre sa mélodie familière. Je posais la pile de vêtements sur mon lit avant de venir prendre la téléphone. Un sourire s'afficha quand je découvris l'identité de l'appelant. Je répondis: "Charliiiiiiiiiie! Ma belle, comment vas-tu?"

Entendre la voix de Reaghan fit immédiatement sourire Charlie qui se leva de sa chaise et commença à marcher dans sa chambre, habitude qu'elle avait en téléphonant.

« Très bien ! Et toi dis-moi ? Ça fait trop longteeemps ! Tu as plein de choses à me raconter d'après ce que j'ai compris non ? Et comment c'était le Spring Break ? »

Elle aurait eu envie de poser encore plus de questions à Reagh' mais se retint pour ne pas l'assomer.

Je souriais aux paroles de Charlie. Roooh lui parler m'avait vraiment manquer. Elle était la seule avec qui je parlais de tout, mis à part Casey mais il passait là des vacances en amoureux et je n'avais pas voulu trop le "coller" "C'était génial! Les premières vacances que j'ai depuis une éternité. Il a fait un temps superbe! Enfin en même temps c'est normal mais bon... et les balades à dos d'éléphants, les petits marchés. Charlie, j'ai acheté des tas de tissus! Je suis certaine que je vais faire des merveilles avec ces étoffes!"

La mention des balades à dos d'éléphant et des petits marchés ravi Charlie, dont l'esprit était alors empli d'images voletantes des jolis moments que Reagh' avait dû passer. Son amie semblait enchantée et la rousse fut contaminée par cet enthousiasme. Et rien qu'à imaginer les tissus ramenés de la blonde du Vietnam, Charlie souriait pour elle et l'imaginait déjà à faire des merveilles. Reany avait des doigts de fée pour coudre !

« Tu as pris des photos ? Je veux te voir sur un éléphant ! Ça doit être impressionant d'être sur leur dos ! Et puis avec leurs oreilles... C'est doux comme animal ? T'as touché ses papates ? » fit Charlie dans un éclat de stupide enfantine, son cerveau bouillonant de ce que l'on pouvait bien faire aux côtés de ces animaux si majestueux. Dont la caresse aux pattes. Leur grandeur face à la petitesse des mains humaines l'intriguait, à tout dire. « Oh j'imagine bien, tu vas faire de telles beautés avec ces étoffes ! Il faudra que tu me les montres, je veux te voir me dire tes idées ! Et alors, quelles autres nouvelles avais-tu à m'annoncer ? Et Jasper ? » ajouta-t-elle.

Je posais mes affaires sur le lit, sortant ma trousse de toilette tout en écoutant les paroles de Charlie. Je ne pouvais m'empêcher de sourire. Rooh, sa bonne humeur était tellement contagieuse. Je l'adorais! J’acquiesçais ensuite de la tête. "Oui, des tas! J'étais avec Casey. Tu l'aurais vu changer de couleur sur le dos de l'éléphant, c'était marrant. Et oui c'était impressionnant. J'avais peur de me prendre la trompe en plein visage. Mais il était adorable. Il était tout rugueux mais le bout de sa trompe était toute douce, et ça chatouillait!" J'avais vraiment bien fait d'accepter d'y aller. Andy avait raison ça m'avait fait du bien, en plus de tisser des liens avec lui. Puis je reprenais. "Pas de problème, tu peux passer à la Quincy house quand tu veux. Je te montrerai ce que j'ai déjà fait." Je n'avais pu m'empêcher de travailler ces tissus. Puis à la dernière phrase de Charlie, mon sourire s'estompa. "Jasper... reste pareil à lui même. Un mur. Même s'il s'est excusé pour son comportement à l'hôpital. C'est fini tous les deux... enfin ça jamais commencé si on y songe bien... Et c'est mieux comme ça" Je soupirais doucement avant d'ajouter, avec plus d'entrain. "Mais j'ai assisté à la fête d'anniversaire d'Andy. C'était super! Même si ces amis sont un peu bizarres xD."

Reagh lui avait bien manqué les deux semaines qu'avaient duré le Spring Break ! D'autant que pendant ces deux semaines, Charlie avait été en Italie avec son père voir leur famille et le soleil de la botte avait été plutôt antiphatique avec sa peau d'Irlandaise habituée aux intempéries, les États-Unis lui avaient manqué au final, et elle aurait préféré être avec ses amis au Vietnam plutôt qu'entourée de ses cousins Italiens.

L'image de son cousin sur l'éléphant fit éclater de rire Charlie, elle ne tarderait pas à aller taquiner Casey à ce propos ! Les nouvelles concernant Jasper étaient bien moins enthousiastes en revanche.
« Rah mais quel têtu, être un mur pareil c'est pas possible ! Heureusement encore qu'il se soit excusé ! Oui... Mieux vaut te défaire de lui Reany, je suis d'accord, ça me semble mieux comme ça. » Au moins pour un temps du moins. Qui sait, peut-être s'ouvrirait-il après coup ?
« Oh c'est géniiiiiial ! Vous vous êtes rapprochés alors ? Et raconte-moi donc comment ses amis sont bizarres, je veux touuuuuut savoir ! » dit-elle piquée dans sa curisioté, la voix malicieuse, tandis qu'elle cessait de faire les cent pas dans sa chambre et allait s'allonger sur son lit.

Je souriais aux propos de Charlie, remarquant qu'elle tentait de me réconforter. "Bah oui et puis, il est pas le seul gars sur terre. Et comme jsuis pas trop vilaine, jdevrais me trouver quelqu'un." Ouais enfin là, franchement, je préférais être seule. Puis à ces nouveau propos, je haussais un peu les épaules avant de me diriger vers la salle de bain pour déposer ma trousse et ranger un peu son contenu. "Je ne sais pas, disons qu'ils sont très soudés et ils ont leur propre monde, leurs propres rigolades et quand je suis au milieu, bah j'y comprends rien." Je remettais ma brosse à dent dans le gobelet ainsi que le dentifrice et j'ajoutais, en rangeant ensuite ma brosse à cheveux. "On s'est rapproché Andy et moi mais ça reste étrange. Enfin, il ne veut pas qu'on sache qu'il a été adopté alors en public, on s'évite..." Ce que je trouvais dommage mais j'étais moi même incapable d'assumer le fait qu'il était mon frère, pour le moment.

La réponse de son amie contenta Charlie qui fut rassurée de voir que Reaghan le prenait avec cette distance-là. Elle ne s'en minait pas terriblement le moral, ouf !
« Je ne me fais aucun souci pour ça ! Le charme de la blonde Londonienne frappera moi je te dis ! »
La Lowell eut un petit soupir de protestation. Quoi, ce Andy avait honte de Reaghan ? Bon, cela dit... Oui, il n'allait peut-être pas crier sur tous les toits qu'il avait été adopté. Surtout pas vu sa position sociale actuelle. Évidemment, en tenant compte de ces faits, c'était compréhensible. Et puis ils avaient déjà fait de beaux progrès tous les deux. « Petit à petit tu t'insèreras peut-être plus parmi eux... Ils ne t'ont pas ignorée au moins ? Et comment tu vas depuis la greffe ? » Charlie n'avait pas eu l'occasion de lui en reparler et elle était soucieuse de l'après-greffe, elle espérait que tout se passerait bien. Le chemin jusque cette greffe avait été si compliqué que Reaghan la méritait amplement !

J'esquissais un nouveau sourire aux paroles de Charlie. Je refermais le tiroir où j'avais rangé ma brosse à cheveux puis tout en sortant mes lotions démaquillante et tonique de ma trousse, je répondais: "Ouii mais pour l'instant, je préfère être seule. Les mecs sont trop casse-pieds." Je n'avais pas envie d'une autre histoire. Je ne cherchais absolument pas à me caser à tout prix. A vrai dire, ça m'était même plutôt tomber dessus sans le vouloir et j'en subissais encore les conséquences. Une fois ma trousse vide, je revenais dans la chambre. Maxym n'était pas encore là. "Non enfin peut-être un peu. On est tellement différents Charlie..." Je prenais place sur mon lit, en tailleur, mon dos contre le mur. "On a rien en commun, à part le sang... Andy fait des efforts et moi aussi mais..." Je soupirais un peu. "C'est comme si on vivait sur deux versants opposés d'une montagne et qu'on arrivera jamais à franchir le vide qui nous sépare." J'étais consciente que j'étais à l'opposée d'Andy. Je ne recherchais pas la popularité, je n'étais pas riche, je n'aimais pas m'en prendre aux autres, je n'étalais pas ce que j'avais... Bien sûr, sur certains points, on se ressemblait... mais est-ce que cela allait suffire à construire une vraie relation de frère et sœur? Je n'en savais rien. Puis à la question de Charlie, je finis par esquisser un sourire. Elle était la première personne à me demander comment se passer ma greffe. Elle ne changeait pas, toujours entrain de s’inquiéter. "Ça va, pour l'instant. Mais j'ai un peu de mal à me dire que je vais continuer à prendre tous ces cachets anti-rejet, jusqu'à la fin de ma vie... Mais je ne vais pas m'en plaindre. Je suis vivante." Ouais ce serait égoïste de s'arreter à ça, alors qu'il y a deux mois à peine, j'étais dans le coma. "Et toi? Quoi de neuf? C'était comment l'italie?"