✈ I'm all out of faith, this is how I feel POPPY&AARON.

C'était un sentiment étrange que de repartir à l'appartement ou il avait vécu de merveilleux moments avec Poppy. Bien évidemment, c'était inévitable : il n'allait pas laisser toutes ses affaires là-bas. Aaron se trouvait désormais sur le pallier, hésitant et décidé à la fois. Il n'était pas vraiment décidé, mais tout bonnement résolu. Il songea soudain qu'il aurait dut téléphoné. Elle n'était peut-être pas là, ou présente mais dans les bras d'un autre garçon. Il n'était pas sûr de supporter ça mais maintenant qu'il était là, il aurait été stupide de reculer. Aaron frappa à la porte dans un élan de courage et resta immobile. Il n'avait pratiquement pas vu Poppy depuis le retour à Cambridge. Il ne cherchait même pas trop à la fuir mais il fallait reconnaître que ne pas la voir l'arrangeait assez. Il n'allait pas franchement bien, bouleversé par tous les changements auquel il devait faire face. Il se retrouvait obligé de vivre temporairement avec sa mère, enceinte d'un bébé et son beau père. Aussi, son propre père lui manquait. Poppy lui manquait, elle aussi.

Depuis son retour, Poppy n'était pas énormément sortie de son appartement, un peu par nostalgie du temps où elle et Aaron y étaient heureux, mais surtout car à la suite de son accident le médecin lui avait prescrit beaucoup de repos. Elle se contentait donc d'aller en cours et le soir, elle passait parfois voir des amis ou se couchait le 3/4 du temps. C'était ce qui avait de mieux pour guérir sa jambe et ses cotes cassées. C'est donc là ce qu'elle faisait encore aujourd'hui, elle avait songé à voir des garçons pour consoler sa peine d'amour comme elle l'avait toujours fait auparavant, mais elle ne l'avait pas fait ; il était temps pour la jeune femme de grandir un peu et un jour peut-être trouverait-elle l'homme de sa vie en ce monde.En tout cas Aaron lui manquait terriblement. C'était tellement difficile de ne pas être dans ses bras en ce moment... À cette pensée,quelqu'un cogna à la porte, Poppy se leva donc avec difficulté, prit les merveilleuses béquilles qui l'attendait sur le bord du lit et se rendit jusqu'à l'entrée du mieux qu'elle le pouvait. Lorsqu'elle ouvrit la porte et découvrit le visage d'Aaron, elle figea immédiatement, il était sans doute là pour récupérer ses affaires mais chaque fois son coeur avait envie de tomber quand elle le voyait. Salut.

La porte s'ouvrit et Aaron espéra trouver sa petite amie seule de l'autre côté de cette dernière mais quand il la vit, il réalisa que la voir en soit demeurait déjà une épreuve très difficile pour lui. Il tâcha de se détendre et de détourner son regard de ses béquilles, pris d'un élan de culpabilité qui n'était pas justifié. Il n'était pas au volant de la voiture qui avait renversée Poppy et pourtant, il se sentait mal vis à vis de tout cela, pensant d'une certaine façon que rien ne ce serait produit s'il avait été au mariage d'Apple et Andy lui-aussi et était rentré avec Poppy à l'hôtel. Que s'il n'avait pas rompu, Poppy n'aurait pas besoin de béquilles pour se déplacer. Salut, désolé j'aurais dut appeler, je ne voulais pas te déranger. Il se tut avant de reprendre la parole. Je peux revenir chercher mes affaires plus tard, si tu veux.

Poppy commençait sérieusement à avoir une familiarité avec ce moyen de déplacement, premièrement après l'attentat et encore aujourd'hui. Heureusement ce n'était pas tellement douloureux en soit, c'était davantage encombrant. Le principal était qu'elle soit toujours là, bien en vie, car ça aurait été horrible d'imposer autant de tristesse à ses proches, jamais elle ne pouvait se le permettre. Elle se demandait qui pouvait bien venir la voir en cette journée, et bien sur elle reconnu Aaron. Toujours aussi beau, et surtout toujours aussi déstabilisant. Il lui dit qu'il aurait dut appeler et qu'il pouvait repasser une autre fois mais elle hocha négativement de la tête. Non non vas-y, tu me déranges pas. tu me déranges jamais pensa-t-elle sans le dire. De toute façon il fallait bien qu'ils vivent cette étape un jour, et valait mieux toute suite comme ça elle pourrait finir par s'en remettre et n'aurait plus aucunes raisons de le voir. Elle savait que c'était lâche de le fuir, mais à chaque croisement de regard elle était prise entre une envie de pleurer et une de lui sauter dans les bras qui la dépassait. La jeune femme se dégagea donc de la porte pour le laisser entrer. Tu vas bien ? ajouta-elle bien qu'elle connaissait plus ou moins la réponse. Il n'allait pas bien, sa se voyait à son regard, seulement elle cherchait le moyen de lui parler normalement et c'est la seule chose qui lui vint en tête.

Cela n'allait pas être facile. Pas facile du tout. Il ne s'était jamais imaginé le contraire cependant. Il y a des semaines, il n'aurait pas songer à déménager de cet appartement avant des années et surtout, avec Poppy. Il y a quelques jours seulement il était persuadé qu'elle était la bonne, la femme de sa vie. C'était dur à croire, que cette certitude n'en soit plus une, qu'elle n'ai plus le moindre sens vu la situation actuelle. Il s'assura qu'il ne la dérangeait pas en passant à l'improviste. Il n'était guère à quelques jours près. Elle l'invita tout de même à entrer et il acquiesça légèrement de la tête, lui adressant un merci silencieux. Il entra dans l'appartement et fut vite prit d'un sentiment de malaise. Il se sentait à la fois bien car c'était peut-être l'endroit ou il se sentait le plus chez lui dans cette ville mais ce soulagement était accompagné d'un goût amer car il n'était plus le bienvenu ici et que s'il se trouvait là, c'était pour ne plus avoir à y revenir ensuite. Poppy lui demanda si cela allait bien, dans une vague tentative d'engager la conversation. Appréciant cet effort, Aaron décida d'y mettre du sien lui aussi. Un peu perdu, à vrais dire. Moi qui pensais que je serais rassuré de retrouver mes bases une fois de retour à Cambridge et je me suis bien trompé. C'est à peine si je reconnais ma vie tant il y a eu de changements en quelques jours. Il se retourna pour être face à Poppy. Il faisait bien évidemment allusion à leur séparation, mais aussi à ce qu'elle ne savait pas, les derniers bouleversements dans sa vie. C'était étrange, qu'elle ne soit pas encore au courant de tout. Il avait prit l'habitude de lui raconter ces histoires de famille, mais surtout de lui parler de tout. Il avait réussi à perdre sa petite amie et sa meilleure amie. Il se mordit la lèvre. Et toi, tu vas mieux ? Va t'asseoir si tu veux. Ca doit être douloureux.

Ce qui bouleversait le plus Poppy lorsqu'elle croisait le regard d'Aaron c'est qu'elle ressentait d'une part cet effet de coeur brisé mais d'un autre côté elle avait toujours l'impression qu'il était celui avec qui elle passerait sa vie. Le voir là dans son appartement lui semblait naturel, habituel alors qu'au fond c'était la dernière fois qu'il y venait et sans doute l'une des dernières fois où ils auraient à réellement discuter tous les deux. Ils risquaient de se croiser dans les corridors et tout mais c'était bien différent. Pour le coup, la brune tenta de se montrer un minimum adulte en lui demandant comment il allait, bien que comme elle il ne semblait pas au top de sa forme. Elle fut heureuse d'avoir une réponse honnête même si elle n'était pas particulièrement positive. Tu sais que tu peux me parler s'il y a quelque chose, je suis là. Elle le regarda dans les yeux avec un faible sourire, elle le sentait triste et perdu, c'est une expression qu'elle avait bien connu au début de leur rencontre et également les dernières semaines avant leur départ. Elle se doutait donc qu'il n'y avait pas simplement leur séparation qui le préoccupait et elle souhaitait pouvoir en parler avec lui. Ils avaient déjà été de bons amis, peut-être qu'avec un peu de chance il aurait envie de retrouver cette complicité autant qu'elle. Elle fut d'ailleurs touchée qu'il s'intéresse à son état actuel. Oui ça va mieux, enfin je crois. Mais je peux rester debout, de toute façon sa risque pas d'être la chose la plus douloureuse aujourd'hui. La jeune femme continuait de soutenir son regard, il lui manquait terriblement.

Il avait envie de lui parler. Ils n'étaient plus ensemble aujourd'hui, soit, mais elle n'en était pas moins l'une des personnes qui le connaissait le mieux, sans doute même mieux qu'il ne se connaissait lui-même. Il n'était pas capable de mentir à Poppy car son expression suffisait à le trahir avec elle. C'était à la fois un avantage et un inconvénient. Elle le connaissait sans doute beaucoup trop bien. Poppy l'invita à lui parler. Il avait besoin de se confier à quelqu'un et malgré tout ce qui s'était passé entre Poppy et lui dernièrement, elle demeurait une des seules personnes en qui il avait une réelle confiance. Mais ils n'étaient plus ensemble et il ne pouvait pas juste parler de lui, de sa famille, comme si cela passait avant tout le reste. Je ne veux pas t'ennuyer avec mes histoires répondit-il tout en sachant pertinemment qu'elle allait voir dans ses yeux qu'il avait envie de parler. Il avait envie qu'elle insiste et il voulait qu'elle lui parle d'elle également. Aaron voulait redevenir son ami. Elle le rassura quand à son état de santé et il lui adressa un léger sourire. D'accord, continue à prendre bien soin de toi, en tout cas. Il voulut l'embrasser, non pas sur les lèvres bien évidemment, mais sur le front. Cependant, il se ravisa à contre coeur.

Poppy et Aaron n'avaient jamais eut à se parler pour se comprendre, depuis le tout début de leur rencontre ils étaient absolument fusionnels, se connaissant mieux l'un et l'autre que chacun ne se connaissait lui-même. C'était quelque chose de rare en ce monde, très peu de gens avaient la chance de trouver une personne avec qui il était si simple de discuter, quelqu'un en qui on a autant confiance. Elle ne voulait pas le laisser tomber, surtout pas maintenant, il avait envie de lui parler et elle le sentait alors elle fit de son mieux afin de lui prendre la main malgré ses béquilles, pour qu'il soit à l'aise de tout lui dire. Écoute, tu sais que je t'aime, je t'aimerai toujours, mais je ne suis plus amoureuse de toi, je suis passée par dessus ça et la vie est trop courte pour la gaspillée à s'éviter. Tu ne m'ennuies pas tu le sais, mon ami Aaron me manque et je veux pouvoir te soutenir si ça va pas. Bon d'accord le début de ses propos était bien évidemment un terrible mensonge, elle serait inévitablement toujours amoureuse de lui quand bien même ils ne seraient plus jamais ensemble. Cependant elle espérait avoir été assez forte dans son mensonge pour qu'il la croit, parce qu'elle savait très bien qu'il n'allait pas bien et qu'il avait besoin de quelqu'un. Elle avait toujours été cette personne qui était là pour lui, ils se connaissaient à la perfection, et la jeune femme ne souhaitait qu'une chose ; que leur passé ne les empêche pas de redevenir aussi proche qu'ils l'étaient avant. Niveau santé, Poppy lui confirma que tout allait bien, son malheur était loin de venir de là mais ça ce n'était pas tellement important. Ne t'en fais pas pour ça, je suis forte maintenant, c'est pas un bête accident qui va m'enlever ça. Elle tenta un nouveau sourire, ça lui faisait du bien de simplement lui parler normalement sans qu'il y est toujours ce malaise qui plane autour d'eux.

Cela aurait été mentir que de dire qu'il ne fut pas blessé par les paroles de Poppy. Elle était sans doute meilleure menteuse que lui, le contraire aurait été impossible et il ne put s'empêcher d'avaler difficilement ses paroles, qu'elle puisse formuler à voix haute ne plus être amoureuse de lui. Aaron prit sur lui pour le masquer et poussa un petit soupire. Il avait besoin de parler à quelqu'un et il voulait lui parler, à elle. Il voulait ses conseils car elle lui en avait fourni de si bons au fil des années. Elle savait le rendre heureux, l'apaiser. Il ne répondit pas immédiatement et acquiesça quand elle lui fit remarquer qu'elle était forte. Je le sais. Oui, il n'en doutait pas du tout. Elle tenait toujours sa main et Aaron la laissa faire. Il fallait qu'il parle, s'il y avait une chance qu'ils redeviennent amis, il devait la saisir. Il entrouvrit la bouche, décidé à ne pas se répandre en détails mais il se mit à parler et un torrent de mots lui échappa. Ma grand mère a des soucis de santé, mon grand père et mon père sont partis avec elle, je les verrais bientôt, sans doute. Ma mère est là, en revanche et elle va se marier et comme si elle n'avait pas comprit que cette famille était déjà une calamité, elle a décidé d'en rajouter : elle est enceinte et pense que je suis un fils indigne car je n'ai pas l'air heureux pour elle, mais comment je suis sensé être heureux alors que je suis coincé chez elle et que je passe tous les jours devant la chambre de mon petit frère décédé. Il se tut. Il en avait dit assez.

Poppy trouvait elle même extrêmement difficile de dire ses mots, car ils sonnaient entièrement faux à ses oreilles. Ne plus être amoureuse d'Aaron lui paraissait complètement impossible après tout ce qu'ils avaient vécus, au fond elle l'aimait depuis toujours. Mais elle devait l'en convaincre, quitte à s'en convaincre elle même, parce qu'elle croyait que c'était ce qu'il voulait et surtout car c'était plus facile d'être amis avec quelqu'un quand il n'y a aucuns sentiments dans le décor. Elle continua de lui prendre la main, la pressant un peu en l'écoutant. Décidément il avait raison ; tout semblait s'écrouler autour de lui, comme elle. Aaron je suis désolé... mais t'en fais pas, ta grand-mère se remettra très vite j'en suis certaine, ils reviendront tous. Mais si c'est pas le cas, je sais que ce sera très difficile pour toi, seulement dit toi que tu as au moins le temps de lui dire au revoir, une dernière fois, de te rappeler de tous vos bons moments... à ces paroles les larmes lui montèrent immédiatement aux yeux, repensant à Solweig à qui non seulement elle n'avait jamais pu dire au revoir, mais surtout elle avait gâcher tous leurs beaux moments ensemble à lui en vouloir d'avoir quitter les Eliots. Enfin, elle prit une grande respiration et se concentra, il n'avait pas besoin de ses larmes en ce moment. ... tu sais t'as eu une chance en or d'avoir une famille idéale et c'est loin d'être le cas de tout le monde. Et pour ta mère, c'est normal que tu lui en veuilles, mais tu sais au fond elle ne fait qu'essayer de trouver le bonheur comme nous tous. Je crois qu'elle veut que tu le trouves aussi au fond. Et puis si jamais c'est trop pour toi, tu peux toujours venir dormir ici aussi longtemps que tu veux, j'irai à la résidence. Elle voulait le soutenir, il en avait apparemment terriblement besoin. Leur lien de complicité était toujours aussi fort, ils se soutenaient l'un l'autre depuis toujours et si cette discussion ou son offre d'habitation pouvait servir à retrouver ce qu'ils avaient autrefois, alors elle ferait tout pour lui.