TG2 » campement pour la nuit

Des airs de guitares au coin d’un feu ? C’est un gout de déjà vu qu’il ne souhaite rater pour rien au monde, se faufilant entre les barrières métalliques pour ne pas verser un seul dollar parce que le nécessiteux, c’est bien lui dans cette histoire. Il arpente les dunes de sable à peine s’est-il redressé pour se mêler à un petit groupe, tirant une clope de sa poche et quémandant l’air de rien un briquet. Diversion discrète pendant que de son autre main il choisit la rapine pour voler le passe-droit d’un autre, le fameux ticket. Et pas mécontent de son méfait il reprend la direction du feu de camp, l’air enjoué, chantonnant sur des airs faussés des paroles qu'il a entendues à la télé. « Avec toi le temps recule, si je t’attrape je ...te gaaaaarde, enfouis au fond de ma couchette et de te prendre en ...voituuuuure.» 

Forcément, l’idée m’a tout de suite emballée, et vu qu’avec Mila, on a parlé plusieurs fois de sortir de notre bulle et de profiter sans penser aux responsabilités. Et dieu merci, le grand enfant a accepté de garder le petit, donc ce soir, ce ne sera que nous deux. Même si je pense avoir aperçu deux ou trois connaissances, par ci par là. Cooper et sa rousse, cela va de soi. Mais eux sont restés, vers la foule et les chanteurs, quand j’ai préféré amener ma dulcinée profiter du « calme » des amateurs.

Et si j’utilise les guillemets même en pensées, c’est parce que assis tous les deux à écouter les airs de guitare un brin démodé, on entend un gars – que j’ai déjà croisé – derrière nous, brailler ; « Avec toi le temps recule, si je t’attrape je ...te gaaaaarde, enfouis au fond de ma couchette et de te prendre en ...voituuuuure.» Et mes yeux, je les tourne vers Mila, pour la supplier, parce qu’elle me connaît, et qu’elle doit bien savoir que je ne peux pas passer à côté de ce gars, juste pour les paroles. Sérieux, je veux l’envoyer à The voice. « Je veux l’inviter ! » à nous rejoindre, à délirer, à pimenter notre soirée, après tout… la dernière fois, j’ai bien dit que je n’étais pas contre les ménages à trois.

@Mila Adams-Baker @A. Piotr Linoge

Une soirée à profiter, à rire et à honorer l'organisation faramineuse que ma meilleure amie a du gérer en plus de tout le reste. Cette femme, c'est mon modèle, il n'y a pas à dire. Main dans la main avec @A. Snow Burns c'est direction le campement. Je pleure mentalement d'avoir dépensé autant d'argent pour ... ça mais ça va me faire du bien. L'air frais, tout ça. Pour le week-end, pas de boulot, pas d'enfants, pas de nourriture à préparer. L'inviter à ? Que je demande en souriant légèrement. Dormir avec nous ? Cent balles et un mars, non ? Si je t'attrape je te garde... C'est bien étrange ça. Mais pourquoi pas après tout ? Dernier coup d'oeil sur mon téléphone et nous filons vers ce feu de camp. J'ai déjà peur de la prochaine phrase. Ca a l'air d'être un grand rigolo ce monsieur, on ne va pas s'ennuyer. Mais je n'ai pas assez d'alcool dans le sang pour trop déconner. Un peu plus tard, qui sait.

@A. Piotr Linoge

Grand fêtard puis passionné de musique, je ne pouvais pas ne pas être intéressé par ce sympathique festival. Je sais que c’est pour la bonne cause mais sincèrement je m’en fou un peu. Je viens avant tout pour écouter de la bonne musique et m’amuser. Je n’ai prévu personne, donc j’ai la chance de croiser Aaron en début de soirée, ce qui nous permet de profiter du concert ensemble. Mais je profite d’une accalmie pour prendre la poudre d’escampette. J’ai entendu des rumeurs d’un feu de camp, un peu plus loin, où certain s’amuse à gratter leurs guitares. Ça m’intéresse, donc je m’y rends aussitôt. Quand j’arrive sur les lieux, je remarque la petite tête de Cleo, une de mes colocs et je souris largement, avec l’idée de la taquiner un peu. Donc je me glisse silencieusement dans son dos, avant de poser mes mains brusquement sur ses épaules. « Bouh ! », je murmure proche de son oreille, avant de reculer pour la laisser sursauter joyeusement. Je rigole doucement en demandant à son voisin de me faire un peu de place. « Comment tu vas ma belle ? », je demande aussitôt en m’asseyant, quand elle c’est un peu calmé.

« L'inviter à ? » A s’assoir avec nous, à délirer. Mais au regard qu’elle me lance je comprends direct que ce n’est pas vraiment ce qu’elle attendait pour cette soirée. T’en fais pas Mila, le romantisme viendra lorsqu’on sera dans la tente, toi et moi. « Si je t'attrape je te garde... C'est bien étrange ça. » Et je le jure, je me retiens pour ne pas lui expliquer la véritable rime qui devait se trouver à la fin de cette phrase qui du coup, oui, semble bizarre à l’écoute. Mais c’est bien pour ça, que j’ai encore plus envie de l’entendre à nouveau chanter. Parce que je me dis qu’on ne risque pas de s’ennuyer. Enfin, non pas que je m’ennuie avec Mila, non, loin de là. « J'ai déjà peur de la prochaine phrase. » Elle, elle a peur, et moi j’ai hâte. Parce que dans notre couple elle est le calme et moi la tempête, et c’est aussi pour ça qu’on ne se prend que très rarement la tête. « Certain que ça vaut le coup. » Alors je le regarde, le chanteur en herbe, pour remarquer que si on lui fout un peu de boue sur le visage, et qu’on lui retire son t-shirt on pourrait bien se retrouver, face au taré de la Spartan race qui lançait des malédictions à qui voulait bien les recevoir. Forcé de constater « Finalement, c’est peut-être un peu risqué. » de l’inviter. Mais il ne faut jamais dire jamais, car je me sens toujours dans le mood de la fraternité. Ce n'est pas le thème de cette soirée ?

@Mila Adams-Baker @A. Piotr Linoge

Ma main dans celle de Snow, j’écoute celui qui chante et essaye vraiment de me mettre sur la même longueur d’onde que lui. Manque de bol, je suis à des années lumières de ce qu’il nous sort. Les phrases, je ne les comprends pas et je ne fais pas trop d’efforts, je dois bien l’avouer. Je crois que c’est la fatigue de la semaine qui m’attaque ou juste qu’il a pris des trucs illicites avant d’arriver. Aucune idée. En tout cas, au loin, j’aperçois ma meilleure amie en compagnie d’un grand brun et je sais déjà que je vais lui demander des comptes dès demain. Pour le moment, je tourne le visage vers Snow et souffle Si tu comprends quelque chose, éclaire moi. J’ai l’impression d’être une vieille à la ramasse. Et c’est sûrement ce que je suis en quelque sorte. Je regarde le jeune homme et son visage me dit quelque chose. Pas trop sûre de quoi pourtant. Pourquoi tu dis ça ? Voilà que Snow me fait m’inquiéter. Et avant même qu’il réponde, je détache sa main de la mienne et dis Je vais nous chercher à boire. Une bière ? La commande notée, je file chercher de quoi boire. Quelques secondes loin de ce drôle de mec dont l’identité me revient. Pintes en mains, je reviens près de mon petit ami et dis C’est pas le type étrange de la Spartan ? Que je demande rapidement. Snow a une mémoire que je n’ai pas à ce sujet alors, il risque de m’éclairer.

@A. Snow Burns @A. Piotr Linoge

IN

Billets pour le festival de l’AIDS, ce n’est pas trop ton truc normalement mais tu as besoin de sortir de ta zone de confort. Même si la musique qui passe n’est pas celle qui te fait vibrer tu choisis quand même d’y aller car la cause défendue est importante a tes yeux. Tu as passé tout un tas de tests pour détecter une quelconque maladie sexuellement transmissible que tu aurais pu attraper, souvenir qui te hante encore aujourd’hui, qui te bloque et t’empêche d’avancer depuis de nombreuses années. Secret dont tu ne parles pas que tu préfères garder bien enfouie en toi, tu en as honte, honte de ce qui t’es arrivée. Ce soir tu essayes de retrouver le goût de la vie une fois de plus, peut être qu’à force de faire semblant ça deviendra réel. Des marshmallow brûler au feu de camp, voilà une activité intéressante. Tu rejoins l’activité tardive avec une couverture sur les épaules pour te réchauffer du froid. De la musique et un air de guitare qui survole dans les airs. Tu arrives prêts du feu pour te réchauffer un peu et voir la température des invités. «Bonsoir » Saluant les invités déjà présents offrant un sourire comme tu as l’habitude de par ton métier. C’était sans compter de croisé un regard, un regard qui ne t'est pas inconnu d’un client qui ta sauvé la mise face à un autre client plus qu'hodieux. Tu t’étais enfui assez rapidement la dernière fois en soufflant un simple merci, gêné par la situation. «Hey …. monsieur Hong-West » Tu te souviens de son nom mais son prénom t’es plutôt inconnu. « Je voulais vous remercier pour la dernière fois. » Peut-être ne se souviendra-t-il même pas de toi.

@Celio Hong-West

« Si tu comprends quelque chose, éclaire moi. J’ai l’impression d’être une vieille à la ramasse. » Mais peu importe si elle l’est, je me mets à rire parce que ça ne change pas le fait que c’est la mienne, de vieille. Et que je ne l’échangerai contre rien au monde, à dire vrai. Bon, même si parfois, j’aimerai qu’elle déride un peu plus ses traits. « La rime avec recule ? » si je t’attrape je… En espérant que maintenant ce soit plus évident.

Mais je le reconnais, alors forcément, il descend d’un cran, mon échaudement. « Pourquoi tu dis ça ? » Balaie rapidement la question. Quand elle enchaine avec une autre proposition. « Je vais nous chercher à boire. Une bière ? » J’approuve auprès de ma belle, pour déposer sur ses lèvres un baiser avant qu’elle ne disparaisse rapidement et revienne aussi vite qu’il faut pour le dire. « C’est pas le type étrange de la Spartan ? » Tout en lui retirant ma chope de la main, je la remercie, et j’approuve ses dires d’un mouvement de tête « Effectivement. » Et c’est bien pour ça, que j’hésite finalement. « Mais tu sais ce qu’on dit, il ne faut pas rester sur un mauvais jugement. » On a tous le doit au bénéfice du doute, et puis, l’ambiance, elle est plutôt bon enfant.

@Mila Adams-Baker @A. Piotr Linoge

« La première fois que je t’ai vuuuuuue, j’ai eu envie de te prendre… l’cœuuuuur, ça a été un grand bonheuuuuuur, et ça rentrait comme dans…une histoiiiiiire. » Peu importe s’il s'attire les regards des plus frustrés, ou devient la risée des plus alcoolisés. Il n’a pas son pareil de toute façon pour devenir le sujet de diffamations qu’il ne faut jamais prendre au premier degré parce que personne véritablement ne le connait. Au fond, le gitan ne demande pas à être apprécié du moment que son monde continue de valser sur des refrains qu’il sait pourtant arriérés ou tatoués à l’encre noircie des textes obscures qu’il aime sur scène hurler. Mais ce soir l’ambiance festive lui donne envie de légèreté.  

Il va ici et là, errant sans savoir où se poser, comme un morpion qui s’accroche à un groupe pour mieux sauter sur un autre qui viendra à le croiser, sans jamais s’y éterniser. Il s’abreuve des histoires racontées, des derniers ragots pour en revenir plus riche, plus altéré. « et t’emmener en satelliiiiite.. où te me… » Il s’arrête brusquement, soucieux de trouver une rime sur laquelle terminer mais cette fois-ci les mots ne lui seront d’aucun réconfort, ne parvenant à mettre le doigt dessus. Il hausse les épaules, « tant pis » pour passer à coté d’un petit couple qui roucoule… écœurant tableau qui lui fait froid dans le dos.