a necessary paradox; not a senseless contradiction [Loyla]

Le corps épuisé, l’humeur maussade, le rythme cardiaque qui s’accélère. T’accélères l’allure, bousculant de pauvres innocents sur ton passage. Maugréant quelques injures à leur encontre. Fallait encore que tu sois en retard. Fâcheuse tendance à te coucher extrêmement tard la veille de votre rencontre. Lui accordant si peu d’importance. Te maudissant intérieurement d’avoir accepté ce tutorat. Probablement la quatrième ou cinquième séance et t’arrivais toujours pas à saisir l’importance de ce cours de soutien. Ton temps libre envolé. Gâché. Par un étudiant fraichement sorti de son adolescence qui avait bêtement décidé de se laisser aller. Un gamin qui gâchait littéralement son potentiel. T’en connaissais pas les circonstances et tu t’en contrefichais royalement. Clairement une perte de temps. Mais t’avais accepté, quand t’avais découvert les bienfaits que ce tutorat pouvait apporter à ton dossier scolaire. Préservant ainsi ton image de l’élève modèle, prête à se dévouer pour autrui. Le visage marqué par la fatigue, t’étais clairement pas sous ton meilleur jour. Faut dire que ta proie de la veille était particulièrement énergique, étonnamment endurante. Aspirant en une nuit toute ton énergie. Le pas qui se presse, sachant parfaitement qu’il en profiterait pour te charrier. T’ouvres à la volée la porte de la salle de classe qui vous était réservée, grimace qui déforme tes traits. Pourquoi fallait-il qu’il soit toujours là avant toi ? « On t’a jamais dit que c’était irrespectueux de venir en avance ? Le quart d’heure de politesse ça te dit rien ? » Tu soupires, lui décochant un regard agacé avant de venir t’asseoir en face de lui. « Tiens tu vas étudier ce bouquin aujourd’hui » tu l’informes, lui posant le livre en question sous les yeux. « Une heure ça devrait me suffire pour récupérer, donc tu le lis et dans une heure tu me fais un résumé, je te poserai des questions après » t’enchaines rapidement, ton index qui tapote l’ouvrage, le regard déterminé planté dans le sien, en disant long sur ces chances de rétraction. Bâillement qui s’échappe de tes lippes. Le corps faible, fatigue cruelle qui te rattrape subitement. La tête qui se pose sur tes bras et tes paupières qui se ferment instinctivement. Prête à plonger dans les bras de Morphée.

@Loyd Higgins.  

@Layla Rothschild Encore un cours de tutorat. Si j'le fais, c'est vraiment pour faire plaisir à mes parents. Car croyez-moi, je ne supporte pas qu'ils s'inquiètent pour moi. Alors quand ils me proposent des solutions pour mon avenir, je les attrape toutes, mais ça ne veut pas dire que j'y mets du coeur. Etre enfermé pendant deux heures avec une étudiante qui me prend de haut, c'est tout ce que je déteste. Je suis encore un bébé de dix-neuf ans, un petit récent à Harvard qui n'a pas encore laissé sa marque sur le campus mais qui a fait parlé de lui l'année dernière avec le drame du spring break 2020. Je suis associé à ça, au décès de ma petite-amie et rien de plus. Allez, deux heures à être productif, ce serait bien non ? Sachant que j'ai rien foutu de ma semaine. Avant d'arriver dans la classe de tutorat, je me suis laissé tenté par un petit joint et je l'ai surement trop chargé car je suis en totale défonce. Mes yeux deviennent vite rouges avec la marijuana, ce qui peut facilement me cramer mais j'utilise toujours l'excuse du pollen lors des beaux jours, et des allergies domestiques en hiver. Je manque de m'endormir lorsque Layla arrive finalement, en retard. Elle me reproche d'être à l'heure et je hausse les sourcils, surpris. « ah, du coup je peux venir en retard la prochaine fois ? » si on suit sa logique, c'est ce qu'elle dit. Perso, ça m'arrange. Elle me donne un bouquin sur le bureau et je le feuillette distraitement avant de le reposer. Je me mets à sourire du coin quand elle me fait comprendre qu'elle a besoin de récupérer. « et si... tu rentrais chez toi ? je peux bosser tout seul et je t'envoie le résumé dans la soirée ? » étudiant mal intentionné qui manipule d'un sourire charmant en battant des cils comme une biche. « j'ai vraiment besoin de me concentrer et entendre des bruits de ronflements... » grimace en bougeant négativement la tête. Allez, ça t'arrange. Fais l'erreur de me faire confiance pour aller pieuter et ainsi, je pourrais terminer mon joint tranquillement.

Le corps épuisé, l’esprit vidé. Cette envie démesurée et incontrôlable de rejoindre les bras de Morphée. Mais c’était sans compter sur la présence de Loyd pour te rappeler à l’ordre. Visiblement pas enclin à te laisser tranquille. Relevant la tête, la posant sur ton coude, face à lui. Loyd se jouait de toi. Sourire trompeur, beaucoup trop craquant qu’il t’adressait. Espérant que tu craques. Captant ce qu’il était en train de faire. Fatigue accumulée qui t’empêchait de te battre à 100% contre lui. « Tu crois vraiment que j’ai fait tout ce chemin pour rentrer maintenant ? Un tutorat ça inclut deux personnes, mais je suis pas forcée de bosser avec toi. Je peux juste me contenter de m’assurer que tu travailles  » tu répliques, plongeant un regard effronté dans le sien. Sourire arrogant qui orne ton visage, simple échange qui vient subitement t’animer. Le provoquer, le pousser dans ses retranchements, une idée terriblement alléchante. Tes iris songeurs qui le détaillent de plus près. Le sentant plus « euphorique » que d’ordinaire. Comprenant qu’il n’était pas non plus dans son état normal. « T’es plutôt bavard aujourd’hui. T’as envie de discuter ? » Remarque sur tes soi-disants bruits de ronflements qui élargit ton sourire, le sourcil qui s’arque brièvement. « Qu’est-ce qui te permettrait de te concentrer dans ce cas Loyd ? », la tête relevée, posée sur tes deux coudes. N’ayant nullement l’intention de le laisser filer.

hj:

@Layla Rothschild Tutorat de malheur. Vraiment, c'est la corvée de la semaine. Me coltiner du travail que je ne comprends même pas puisque je vais plus en cours depuis des semaines et aussi, supporter l'air arrogant de la Rothschild qui, faut se le dire, ne m'aide pas vraiment. Alors pour que ça passe plus vite, je me défonce. Je fume juste avant de venir et elle ne capte même pas. Forcément, elle m'a toujours connu un peu rêveur, avec les yeux rougis et un sourire bête qui s'affiche dès qu'elle ouvre la bouche. J'ai pas envie de travailler, et ça se voit. Je feuillette le livre que je suis supposé lire et j'ai même la flemme de lire le titre. Je fais part de ma non-motivation à mon professeur de substitution. « discuter de quoi ? on se connait pas toi et moi. » que je réponds en haussant les épaules. J'ai pas envie d'apprendre à la connaitre et je crois qu'elle n'a pas envie non plus. Y'a l'écart d'âge qui est flagrant et nos caractères sont totalement opposés. Layla joue dans mon jeu, ou fait plutôt semblant et je lève les yeux au ciel pour faire semblant de réfléchir. « j'ai quelque chose mais c'est totalement illégal de le faire ici. » sourcils qui se haussent et qui descendent. Elle va surement s'imaginer des films alors que je veux juste parler de beuh. Je me réjouis déjà de voir sa tête. J'ai envie de m'amuser, pas de travailler. C'est pour les faibles.

Communication qui semblait être difficile. Voire même impossible avec lui. T’avais dû mal à le cerner, à le comprendre. Tes opales quelque peu préoccupées qui le fixaient depuis le début. L’observant feuilleter rapidement les pages du livre sans même y prêter grand intérêt. En soit, tu ne pouvais que le comprendre. Lui-même ne supportait pas d’être ici, et visiblement ta présence ne faisait qu’empirer les choses. Dommage pour lui, mais tu ne comptais pas le laisser partir de cette façon, ni lui donner raison. Qu’il le veuille ou non, t’allais certainement pas le laisser gagner. Hors de question. « De la pluie et du beau temps ? Je sais pas à part aboyer et te montrer grincheux tu sais faire quoi d’autre ? » Tu rétorques, le ton agacé, perdant progressivement patience. Il jouait avec tes nerfs, et toi qui demeurais dans le contrôle, t’avais vraiment du mal à te retenir de lui envoyer ton bouquin à la figure. Lui clouer le bec, l’obliger à t’écouter et à t’obéir, voilà ce que tu désirais, là tout de suite. Loyd semblait être confiant, et l’idée de voir jusqu’où étaient ses limites te paraissait subitement beaucoup plus intéressante. « Ici ? Dans ce cas on bouge ! Allez hop hop bouge tes fesses » tu ordonnes, te levant subitement de ta chaise, prenant ton sac à main à la volée et te dirigeant rapidement vers la porte. « À moins que tu préfères rester en tête à tête avec lui ? » Tu désignes du doigt le livre en question, sourire énigmatique qui vient éclairer ton visage.

@Loyd Higgins

@Layla Rothschild Je ne la supporte pas, elle ne me supporte pas. Pourquoi faire semblant de rester enfermé ici comme si le tutorat nous intéressait tous les deux. C'est pour la forme, pour bien se faire voir car on a tous les deux quelque chose derrière la tête. Mais pour le fond... on s'en fiche pas mal. Je pourrais très bien dormir sur le bouquin pendant deux heures et elle appeler ses copines en visio. Je fais une grimace lorsqu'elle me traite de grincheux. Ce qui n'est pas faux, d'ailleurs. Je tourne la tête vers la fenêtre en lui montrant le ciel. « il y a du soleil. on a fini ? » plus arrogant que ça, tu meurs. Layla cherche le moyen de me concentrer. Plus pour lui foutre la paix que pour faire ce que je lui demande. Et je lui réponds que j'ai une idée, qu'il y a bien quelque chose mais on ne peut pas le faire dans l'enceinte de l'école. Lorsqu'elle se lève et qu'elle prend ses affaires, j'hallucine et secoue la tête. « je crois pas que t'es du genre à kiffer ça. » je ne la connais pas, mais du peu qu'elle montre, je l'imagine mal se droguer. Je lève mes mains innocemment puis je ramasse mes affaires pour le mettre dans mon sac. Celui-ci sur l'épaule, je m'approche de la blonde. « et si tu me laissais juste partir ? » sous prétexte que je suis malade et qu'elle n'a pas envie de choper ce que j'ai. Genre, gastro, tout ce que tu veux. Moi ça me va tant que je me casse de cette classe qui empeste la mauvaise humeur.

Lui faire ravaler son sourire. T’en mourrais d’envie. Chaque seconde que tu passais à ses côtés. T’arrivais clairement pas à le cerner. Les traits indéchiffrables. Longtemps que t’aurais pu laisser tomber. Abandonner. Mais t’avais aucunement l’envie de lui accorder le dernier mot. Et encore moins le laisser gagner. Les sourcils froncés, les yeux levés au ciel face à sa réponse. Incarnation même de l’arrogance. Le visage impertinent, Loyd ne te prenait pas au sérieux, et tu fulminais intérieurement. Sourire figé, façade que tu maintenais. Ne voulant pas lui faire cet honneur. « Qu’est-ce que t’en sais ? Tu ne me connais pas non ? » Tu rétorques, la voix qui trahissait ton agacement tandis que tu rangeais tes affaires pour venir te placer devant la porte. Attendant qu’il en fasse de même. Dernière question de sa part qui te pousse dans tes derniers retranchements. Ayant cette envie démordante de le remettre à sa place. Qu’importe son passé. Qu’importe ce qu’il avait vécu. De simples rumeurs de couloirs qui t’étaient parvenues. Passé qui ne te concernait en rien. Et tu t’en contrefichais royalement. « Bon écoute Higgins, je crois que tu m’as mal compris » tu soupires, corps dépité et bouillonnant qui se rapproche du sien, face à lui. Les bras croisés, les prunelles assombries plantées dans les siennes. « Que tu le veuilles ou non, t’es censé être avec moi pendant encore une heure et demie. Alors t’as deux options. C’est soit on passe ce temps à bosser ici. Et crois moi que maintenant je compte bien te faire travailler jusqu’à l’épuisement. Ou alors on met à profit ce temps pour essayer de passer un bon moment et ne pas se prendre la tête. Tu décides quoi ? » Dernière chance que tu lui accordais pour faire le bon choix. Allez ravale ta fierté mal assumée et sois un minimum intelligent tu te mets à penser, ton regard amusé qui accroche le sien. Persuadée qu'il se défilerait, encore une fois.

@Loyd Higgins

@Layla Rothschild Impossible de se débarrasser d'elle. Elle vous colle comme une sangsue, déterminée à respecter les heures de tutorat. Fille bien trop rangée. Plus âgée que moi, plus adulte, moins drôle. C'est vrai quoi, on a quoi ? Six ans de différence ? On est clairement pas dans le même monde. J'essaye de me débarrasser d'elle pour le énième fois mais elle se montre mécontente. Je n'apprécie pas tellement qu'on me crie dessus. T'es juste une élève comme moi, t'es pas un professeur. Ton autorité à deux balles, tu te la gardes pour toi. Je me retiens très fort de ne pas lui dire tout ça. Même si ça me démange. Faux sourire qui traverse mon visage, j'ouvre la porte pour quitter la classe. Je maintiens la porte pour que Layla me suive. « je t'aurais prévenu, que ça ne te plairait pas. » que je lance par dessus mon épaule dans le couloir. Au lieu de quitter le campus, on prend des escaliers pour monter jusqu'au toit d'Harvard, endroit secret que seul je connais la combi. Y'en a d'autres qui trainent ici, mais je ne les croise jamais. Parfois, ils laissent quelques bières dans un endroit d'ombre où tout le monde peut se servir. « t'en veux une ? » que je demande à la pforzheimer en rapportant des bières sauvées. Assis sur le bord du toit, je sors tout mon matériel, de quoi se rouler un joint.

atmosphère qui s'était subitement refroidie. devenue presque glaciale. faut dire qu'il était tout aussi borné que tu pouvais l'être. échange de sourires factices tandis que tu le talonnais. les opales agacées face à sa remarque. "on verra bien...." te faisant regretter ton choix à mesure que les secondes s'écoulaient en sa compagnie. exaspération qui prend possession de tes traits tandis que vous finissiez par vous retrouver sur le toit d'Harvard. vent qui se soulève subitement pour venir balayer ta chevelure dorée. les mains qui tentent de retrouver maladroitement un semblant de vue, dégageant quelques mèches déplaisantes. première fois que tu venais ici. et t'étais loin d'être déçue du paysage. visage qui reprend un air plus serein, la gamine en toi qui frétille sur place. allant à la rencontre de l'interdit. les règles oubliées. sensations grisantes. "avec plaisir" tu réponds à la hâte lorsqu'il te propose une bière. incapable de refuser une boisson alcoolisée. franchissant cette distance qui vous séparait. pour venir t'asseoir à côté de lui. une jambe dans le vide. l'autre ancrée sur terre. tournée vers lui. malaise qui s'empare de toi, te rappelant à quel point t'avais en horreur d'être en hauteur. le vertige qui reprenait ses droits. la lèvre mordillée, essayant de concentrer tes iris sur ton étudiant. "tu viens souvent ici je présume ? c'est vraiment sympa comme endroit" la bière portée à tes lippes. le regard qui descend vers le joint qu'il était en train de fabriquer. "tu m'en fileras un ? et me lance pas ce regard, je suis pas aussi droite et sérieuse que t'as pu le penser. bien au contraire..." t'ajoutes, lui adressant un sourire taquin. espérant enterrer la hache de guerre. restaurer une meilleure ambiance. et maintenir ce visage serein et amical. alors qu'au fond de toi, t'étais paniquée. désormais incapable de bouger. le vertige t'empêchant de faire le moindre mouvement. fierté mal placée qui finira par te perdre.



@Loyd Higgins

@Layla Rothschild Moment inattendu. J'ai réussi à négocier pour sécher ce tutorat inutile, le remplaçant par une petite partie de détente au-dessus d'Harvard. Cette partie encore méconnue du monde. Seules quelques personnes viennent squatter ici. D'ailleurs, je m'étonne d'être le seul aujourd'hui. D'habitude, il y a déjà quelqu'un à cette heure. Mais les cours sont finis, y'a juste nous, les deux imbéciles qui restent plus tard pour le rattrapage. On peut quand même croiser des fourmis qui se baladent, à nos pieds, dans le vide. Bière offerte à Layla, j'en dépose une à côté de moi avant de m'occuper de rouler un joint. « j'y suis pratiquement dès que je franchis les portes du campus. » je peux pas tenir toute la journée assis sur un banc, je me lasse vite, je décroche totalement. Je feints un malaise au professeur pour soit-disant m'enfermer dans les toilettes alors que je me retrouve quelques étages plus haut. Tête qui se tourne vers la blonde, regard surpris, et premier sourire de la journée. « voyez-vous ça... un joint à toi toute seule ? je partage le mien en général. » et je mets la dose qu'il faut pour s'envoler après quelques taffes seulement. Je bois une gorgée de ma bière puis je prends un briquet pour allumer mon chef d'oeuvre. Premières bouffées, fumée aromatisée qui s'échappe de mes lèvres et je m'appuie sur les coudes. Me mets à l'aise. Puis je tends le joint à ma voisine. « quoi ? tu crois que j'ai la peste ? » je suis pourri de l'intérieur mais promis, mes lèvres, elles n'ont pas un goût si désagréable que ça.