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❝ it's always 'i love you' but never 'to meet a beautiful man is one thing but to meet your best friend in the most beautiful of men is something entirely apart'
w/ @Jeremiah H.-Williams
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Je n’aime pas être prise au dépourvu pour tout ce qui concerne le travail. Il faut dire que mon job consiste essentiellement à réparer les conneries de mes frères et de ma soeur. Ils sont bien plus calmes depuis quelques temps mais avec le Spring Break qui arrive à grand pas, je n’ose pas imaginer ce que ça va donner avec Eliott. Je l’aime, ce petit con, mais c’est celui qui me donne le plus de fil à retordre. Dimitri, à côté, c’est un oisillon. Il faut dire qu’à l’époque des frasques de ce dernier, ce n’était pas mon job et Dieu merci. Enfin, si je passe chargée du pôle, la balance des dossiers familles / hôtels changera drastiquement et même si je suis prête, j’ai peur de perdre un peu au change. Honnêtement ? J’ai hâte qu’elle décampe comme je n’ai pas envie qu’elle le fasse. Des tas de sentiments contradictoires, c’est tout moi ces derniers temps. Et rapidement, j’ajoute Pour le moment, on va dire que je suis surtout sur les articles, je m’occupe surtout de limiter les dégâts fait par mes frangins. Là, ce sera mon deuxième topic, plus le premier alors forcément… Confier ma famille à un ou une inconnu, ça ne me donne pas franchement envie. Parce que moi, j’essaye toujours de les défendre et que je les démonte personnellement avant de sauver leurs petites miches. Là, ça sera différent. Et je ne serai peut-être plus au courant de tout. J’en sais rien. Qui vivra verra, je suppose. S’il y a bien quelque chose que j’ai compris ces dernières semaines c’est que je peux me faire le schéma le plus parfait de transition en tête, s’il y a un grain de sable dans la machine, ça va tout foutre en l’air. La preuve en est de ma relation avec Jeremiah. J’ai l’impression d’être à Pompeï des années après les coulées de lave. Il faut avancer doucement pour ne rien abîmer mais en même temps, les ruines sont douloureuses et il faudrait reconstruire. Comment ? Je n’en sais rien. Peut-être qu’on va réussir à trouver aujourd’hui. Je l’espère. Qu’on trouve la meilleure manière de reconstruire cette relation qui compte autant pour l’un que pour l’autre. On peut redevenir les deux architectes de nos vies. Oui, on le peut. Et ses mots, c’est directement dans mon cœur qu’ils se plantent. Je le regarde et, les mains cachés, je joue avec le tissu de ma tenue, prête à arracher les coutures du bout des doigts pour concentrer la force et la peine qui coule dans mes veines. D’accord... Que je souffle, la voix légèrement tremblante, incapable de la contrôler comme je le souhaiterai. Je suis plutôt forte pour cela en temps normal mais là, face à l’émotion, face à toute cette sincérité et pureté, j’ai du mal. Je laisse mes mains sous la table et glisse mes doigts sur la cicatrice qui se forme sur mon avant bras gauche, cachée par les manches longues de ma veste de tailleur. Et sa prochaine question me prend un peu de court. Je pince les lèvres, ouvre la bouche et attrape mon verre pour boire une gorgée. Je connais la réponse mais il y a des nuances qui risquent d’être mal comprises ou pire, incomprises. Me battre pour lui ? Non, clairement pas. Je pense que j’en ai assez fait au début de nos retrouvailles et de notre semblant de relation il y a bientôt un an de cela. La seule personne avec laquelle je me bats depuis quelque temps, c’est moi même. Pas au sujet de Wesley cependant. Par contre, si ta question est aussi : est-ce que j’aurais voulu qu’il se batte pour moi, pour me rattraper, me retrouver, la réponse est oui. Mais ça, il ne faut pas avoir fait Saint Cyr pour le savoir. Je lui ai claqué un ultimatum en pleine gueule pour le faire ouvrir les yeux, pour le faire réfléchir et le faire se battre pour moi. Et moi, de mon côté, j’ai attendu qu’il revienne. Alors oui, ça veut aussi dire que j’ai espéré qu’il revienne. Que je souffle à voix basse, fermant les yeux quelques secondes, inspirant une large bouffée d’oxygène comme pour régénérer ma matière grise. Mais je crois que la tempête, si elle m’a fait comprendre que je l’aimais toujours, elle m’a aussi fait comprendre que lui et moi, ça n’arriverait plus jamais non plus. Il y a ce SMS que j’ai envoyé et supprimé à peine écrit parce qu’il ne me semblait pas réel et que je ne le voulais pas vraiment, plus vraiment. Je voulais plus lui faire réaliser ce qu’il perdait à nouveau plutôt que de le faire se battre pour moi. S’il avait voulu le faire, il l’aurait fait depuis longtemps. Ce n’est pas que de l’eau a passé sous les ponts mais que je ne pourrais jamais aller contre ce que je ressens au plus profond de mes tripes. Si je dois être avec un homme, je veux que mon corps tout entier soit en accord avec tout ce qu’il se passe dans sa vie. Je ne peux plus laisser mon coeur me faire faire n’importe quoi. Mais je n’en ai plus envie. Lui et moi, on a Eden en commun et ça s’arrête là. Notre relation amoureuse est du passé. Et tout ça, je le dis pour lui mais aussi pour moi. C’est la première fois que j’y crois réellement, que je le pense vraiment. À voir s’il a envie de me croire maintenant.
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