Pour le moment, j’acceptais de garder ce bijou qui rejoignait mon poignet. Ce bijou qui était censé m’aider et qui, au final, risquait de me faire souffrir un peu plus chaque jour parce qu’il représentait une partie d’un être que je ne pouvais pas avoir. Un être que je ne pourrais plus avoir. Un être à qui j’aurai tant aimé offrir une bague. Cette bague que ma mère m’avait donné lorsque je n’étais encore qu’un enfant en me faisant promettre de la donner à la personne que j’aimerai. Cette bague qui se trouvait déjà dans le sac contenant le cadeau pour la grand-mère de Nixon que je comptais voir en Mars. Si je ne pouvais pas offrir cette bague au sexy tatoué, je ne voulais plus l’avoir sous le nez et je préférais la laisser dans la famille de ce garçon que j’aimais tant. Je préférais la laisser à cette grand-mère qui m’avait fait me sentir si bien et qui saurait la garder et garder mes secrets. Me mettant soudainement accroupi pour me rapprocher de Nixon, je n’osais pourtant pas le toucher comme si j’avais peur de me brûler au moindre mouvement. Comme si j’avais peur d’être déchiqueté un peu plus. Je restais là à poser cette question qui cognait en moi. Mes prunelles se perdaient sur les lèvres du sexy tatoué que je rêvais de retrouver. Et finalement, il ouvrait la bouche trop rapidement pour faire entendre la réponse. La déplaisante réponse. Le choix s’imposait une nouvelle fois. Ouais, encore un choix. Je pouvais embrasser Nixon. Mais, si je l’embrassais, je ne le reverrais plus avant un moment. Mes yeux se fermaient tandis que j’encaissais le coup de ce nouvel ultimatum. Encore une fois, c’était à moi de faire un choix et de décider des blessures à nous infliger. Des blessures à m’infliger. Je détestais ça. Mes dents venaient écorcher ma lèvre. Les larmes montaient de nouveau dans mes prunelles. Mon cœur faisait si mal. Ma respiration s’emballait. Les tremblements s’emparaient de mon être. Et, là, soudainement, je me laissais retomber en arrière sur les fesses. Je reculais jusqu’à ce que mon dos rencontre le mur. Je reculais jusqu’à donner vie de nouveau à cette distance entre Nixon et moi. Ramenant mes genoux contre mon torse, je croisais mes bras dessus avant de murmurer « T’ferai mieux d’y aller… » Posant mon front contre mes bras, je m’effaçais de son regard. Mes yeux se fermaient une nouvelle fois et je mordais vivement ma lèvre pour me contenir. J’attendais d’entendre Nixon s’effacer pour éclater en sanglot.
@Nixon Sherwood
(Neal T. Hood-Spritz)