@Kaiden Winston | Mes veines me brûlent encore de cet échange de baiser. Un sourire béat s’affiche sur mon visage quand tu me regardes. J'ai l’air d’une cruche. Si tu n’avais pas les yeux braqués sur moi, je me donnerais une baffe pour avoir l’air si idiote. Je reprends donc la route et un peu gênée, je détourne les yeux, ne voulant pas te fixer avec insistance. Je sais à quel point j'ai aimé ce contact, mais je ne sais pas à quel point toi, tu l'as aimé. Et le verdict tombe, c'est mieux que tu ne l'avais espéré me dis-tu. Je stoppe à nouveau ma marche, attendant que tu regagnes mon niveau. Mon cœur s’accélère et mon esprit s’amuse à renvoyer le goût de tes lèvres contre les miennes. Quand nos doigts se frôlent, j'ai comme l'impression d'avoir senti de l'électricité passer. Pour la première fois depuis ces derniers mois, la solitude me semble moins pesante. Les mots que tu termines de dire m'arrachent un éclat de rire. Je ne peux pas m'en empêcher. Je t'ai imaginé super triste et le cœur brisé par ma faute. Toi, avec un paquet de mouchoirs à renifler sans cesse et pleurer mon prénom. Je rigole comme une idiote et toi, tu ne dois sans doute rien comprendre, mais pourtant, tu ris. « Loin de moi l'envie de briser un cœur aussi blanc et pur. » J'accompagne ma réponse d’un regard complice et d’un sourire encourageant. Puis soudainement, dans cette ruelle vide, je me mets à crier pour que l'endroit fasse écho à ma voix. « Kaiden, j'ai envie !... J'ai envie de toi aussi Kaiden ! J'ai envie de bien plus qu'un baiser ! J'AI ENVIE DE LAISSER MES EMPREINTES SUR TON CORPS ! » J'espère que tu as vraiment conscience dans quoi tu t'embarques avec moi ? Parce que ma folie n'a pas de limite. J'aperçois des appartements qui s'allument, signe que nous allons avoir du public. D'ailleurs, ils ne tardent pas à ouvrir les fenêtres pour voir d'où vient tout ce boucan. Je te saisis par la taille pour que tu t'appuies sur mes épaules histoire que je te guide rapidement vers ce petit couloir de mur pour nous mettre à l'abri des regards. J'ai le rire qui ne s'arrête plus tant je te vois perdu. Et je te plaque soudain contre le mur alors que mon visage vient se loger contre le tien. Front contre front, lèvres qui frôlent les tiennes. Souffle qui s'accélère et se mélange au tien, voix cassante... « Il y a un petit hôtel pas loin d'ici, t'as envie ? » Que nous y allions bien sûr ? Parce que j'ai tellement envie de toi, que je crois que j'en perds la raison.
(Julia Steiner)