TW : accident - blackout (libre)

T'es sonnée, encore shootée peut-être. T'as la tête comme dans du coton, c'est pas vraiment agréable, mais tu fais abstraction de tout ça. T'as conscience de ce vide que tu aurais pu causer autour de toi si t'avais pas pu t'en sortir, et t'es effrayée. T'es effrayée à l'idée de devenir un poids, un fardeau pour ceux qui sont autour de toi. Pour lui, pour Neela, pour Summer, pour Lukas. T'as pas envie de devenir le boulet qu'on traîne avec soi par pitié. Tu tousses un peu, t'as soif, t'as la bouche pâteuse. Tu opines doucement quand ton père te dit qu'il est soulagé de te voir en vie. Pourtant, t'as besoin de t'excuser. « J'suis désolée quand même... » que tu souffles doucement, te sentant coupable de la douleur qui tu insuffles en lui en te trouvant là, dans cet état. Tu réfléchis un temps avant de pouvoir lui répondre, t'essaies de tout remettre en place dans ton esprit. « J'roulais tranquillement, j'étais pas loin du Leo J. Martin Memorial Golf Course j'crois... Et j'ai senti un impact, j'me suis retrouvée par terre, j'ai cherché ton numéro dans mon téléphone, j'ai demandé au gars de te contacter et...plus rien. J'me suis réveillée juste avant que t'arrives. » Tu sais même pas comment va l'autre conducteur, tu sais pas ce qui s'est passé à partir du moment où t'as sombré, t'as juste entendu un truc venant des secours. « Il parait que mon coeur s'est arrêté avant l'arrivée des secours. » que tu soupires, en regardant tes jambes inertes.

Il en peut plus des hôpitaux le Mark... Comment était ce possible qu'en dix ans de voyage, il n'avait jamais mis les pieds dans une clinique et en cette dernière année à Boston, il avait eu un accident de moto, vu son meilleur ami défoncé par sa faute, fait des allez-retour de chimio avec sa compagne, faire des allez-retour de clinique de fertilité avec sa nouvelle compagne,... Il était épuisé et il avait envie de se cacher dans sa caravane avec son chien et de tout abandonné. Il est au bord du goufre, les larmes aux yeux et le coeur serré. Il en peut plus... Il pose doucement son front contre la main de sa fille qu'il tient entre les siennes et sanglote, comme un enfant. Le récit de son accident lui glace le sang. Il savait ce que c'était, il  le savait mieux que quiconque. Il aurait voulu trouver les mots doux, les mots réconfortants, ceux qu'on dit pour apaiser quelqu'un mais lui même n'arrivait pas à se ravoir. Il essaie vaguement de sourire mais il a l'impression que tout s'effondre, que tout s'écroule autour de lui. Il n'a plus rien de solide sur lequel s'appuyer, tout est trop fragile. « J-Je suis désolé ma puce... » dit-il d'une voix tremblante parce que c'est tout ce qu'il trouve à dire.