kattis - hold my hand

@Katalia Borgia J'essaye d'avancer, petit à petit. Fini les conneries, les choix débiles et l'égoïsme. Si ça tombe, je suis en train de prendre ma chance de vivre à la légère alors que si j'y donne tous les moyens, je vais réussir à m'en sortir. La maladie, Kat. Je dois pouvoir y arriver, les deux à la fois. Laisser ma maladie faire partie d'elle et elle faire partie de ma maladie. Car après tout, ce n'est que moi, cela fait partie de ma vie. Je ne peux plus le fuir. Ce n'est pas un parasite qu'on arrache pour s'en débarrasser. Peut-être qu'elle m'aidera à la vivre plus doucement, à mieux l'accepter. J'ai eu le déclic hier soir en lui parlant avant de dormir. L'idée m'est venue soudainement en voyant le rappel sur mon téléphone. Danna m'a déjà accompagné une fois, cette fois-ci, je veux que ça soit Katalia. Même si c'est un moment pas très glorieux, qu'on doit attendre que le produit de perfusion descende dans mes veines et que c'est souvent entouré d'autres cancéreux avec leurs proches qui pleurent, je veux lui montrer cette partie du combat. L'emmener sur le champ de bataille avec moi. Je suis touché qu'elle veuille s'impliquer dans mon traitement et mon chemin vers la guérison. C'est qu'elle ne prend pas ça à la légère, que même si je lui ai fait un mauvais coup, je compte toujours pour elle. Lorsque j'arrive à l'hôpital, je la repère facilement dans le hall. Il faut toujours qu'elle vienne à l'avance. C'est une manie qu'elle a, mais vaut mieux être prévoyant dans la vie. Du coup, je n'ai pas osé la faire trop attendre. Je me montre devant elle et je lui affiche un petit sourire. « j'te préviens, tu vas te faire chier pendant deux heures. » ma façon à moi de lui dire bonjour ou de la remercier d'être là, tout simplement. Je lui fais signe de me suivre et on marche jusqu'au couloir d'oncologie, là où se font la plupart des traitements. J'indique mon nom à l'accueil, présente Katalia comme une amie et on me met un bracelet autour du poignet. On attend sagement à la salle d'attende, le temps qu'une infirmière vienne me chercher. « je n'aime pas venir ici... à chaque fois je quitte l'hôpital plus fatigué. » que je lui confie en faisant bouger mes genoux nerveusement. Et je sais que bientôt, d'autres effets vont apparaitre comme la perte de mes cheveux et la perte de vie sur mon visage. Mais je dois passer par là, je le sais.

@Ottis Heimann Ca ne fait même pas deux jours. Deux jours que cette nouvelle s'est abattue sur toi et t'as mise plus bas que terre. Pourquoi la veille au soir, t'as cru voir de nouveau la lumière, avec ses messages, ses mots, ses beaux mots que tu lui annoncé accepter de croire plutôt que de remettre sa parole en question encore et encore et encore. A défaut d'être ensemble à vous détruire, est-ce que vous pourrez être amis pour avancer ? Est-ce qu'un retour en arrière possible vers le droit chemin est possible pour deux comportements aussi nocifs l'un pour l'autre ? Aujourd'hui, t'as décidé de ne plus l'être, novice, et au contraire de redevenir cette part de lumière qu'il voyait en toi. avant. C'est compliqué de revenir dans cet hôpital que tu vas finir par connaitre par cœur. Tu entres dans le hall, t'es encore plus en avance que prévu car tu pensais que le taxi serait plus long dans les bouchons. Tu sors ton téléphone pour pianoter quelques mails, portant tes pensées ailleurs et tentant par tous les moyens d'oublier l'odeur qui remonte dans tes narines. Tu ne vois pas les minutes défiler, ni même lui arriver, jusqu'à ce que sa voix devant toi te pousse à redresser le nez. T'ouvres la bouche pour répondre mais tu bloques. Un vieux flash de l'avant veille remonte. Son corps nu au dessus du tien, ton épiderme en feu sous ses doigts, puis la descende au enfer. T'as l'impression qu'un immense poids est en train de t'appuyer sur la poitrine, surtout là à gauche. Tu secoues doucement la tête en silence, prends une grande inspiration ; fais un effort Kat, fais un effort comme lui en a fait hier soir. Arrivés dans la salle d'attente, l'infirmière vient vous chercher, tu croises son regard et frisonnes à ses mots. oh… t'es pas venu en voiture j'espère. je te raccompagnerai en partant. enfin je veux dire, mon taxi pourra te déposer. Quand t'es véritablement stressée, tes mots maladroits semblent désespérément vouloir combler le silence. Tu mords dans ta lèvre inférieure pour te taire. Tu remarques ses genoux trembler. Dans des circonstances différentes, t'aurais déposé ta main sur sa jambe pour l'empêcher de s'agiter, t'aurais glissé ton autre main dans sa paume et planté tes iris dans les siennes en lui souriant doucement en lui assurant que tout irait bien. Là tu restes juste paralysée à le regarder, ce genou, sans oser faire quoi que ce soit. tu viens ici tous les combien de temps ?

@Katalia Borgia Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir que tu sois là. Que t'acceptes cette main tendue. Tu aurais pu décliner. Je sais que toi et les hôpitaux, c'est un peu frais pour y remettre les pieds. Mais t'es quand même là, et je suis content. J'essaye de ne plus penser à la soirée précédente. Je mets mon passé derrière, difficilement, mais je le fais. J'ai coupé court avec Beck même si elle a eu un peu de mal à digérer la nouvelle, qu'elle a essayé de me faire comprendre qu'on ne faisait rien de mal à part prendre du plaisir. Je lui ai dit qu'il y avait plus important que de prendre du plaisir. Y'a l'amour, merde. Et le fait qu'on ne sait pas encore combien de temps je vais rester sur terre, avenir incertain. Je ne veux pas gaspiller mon temps à faire du mal à Katalia, je préfère justement, donner toute mon énergie pour réparer les pots cassés entre nous. Si je dois partir, je veux le souvenir d'une Kat heureuse, et non malheureuse. Je vous dis, j'ai cogité pas mal, et elle aussi. « okay, on fait comme ça. » j'ai aussi pris un taxi parce que attendre deux heures, ça douille niveau prix du parking de l'hôpital. On se retrouve dans la salle d'attente et je lui explique mon angoisse d'être fatigué. Je suis quelqu'un qui a toujours de l'énergie à revendre, une vraie boule d'hyper-activité. Mais j'ai l'impression que dès que je quitte une séance, je meurs à petit feu, alors que le produit est sensé combattre les cellules cancéreuses. Tu ne réagis pas vraiment. Enfin, qu'est-ce que j'attendais ? Un câlin ? Que tu me prennes la main ? Je suis débile. « ça dépend, une fois toutes les trois semaines, plus ou moins. j'en ai jusque février. » que je lui réponds en tournant le regard vers elle. Une infirmière m'appelle par mon nom de famille et je me lève, attends que Katalia fasse de même pour rentrer dans la pièce. Quelques questions de formalités avec l'infirmière puis elle m'installe sur un siège et commence à m'installer le cathéter pour préparer la perfusion. Je reste assez silencieux, la tête dans la lune et on installe une chaise pour la brune pour qu'elle puisse s'asseoir à mes côtés. Une fois que le produit commence à se dissiper dans mon sang, c'est le compte à rebours. C'est toujours interminable mais au moins, j'ai de la compagnie. « danna était devenue toute blanche quand on m'a mis la perf. j'ai cru qu'elle allait s'évanouir. » que je lance amusé, histoire de faire la conversation. S'il te plait, ne me regarde pas avec pitié, comme l'a fait. Sois pas triste, dis-toi juste que ce produit va m'aider à combattre la maladie.

@Ottis Heimann C'est à la fois dur et nécessaire de te retrouver ici aujourd'hui. Parce que lorsque t'as appris, lorsque Danae t'avais craché le morceau, c'est juste ici que t'avais d'abord imaginé ta place, auprès de lui. Devenir l'un de ses précieux soldats dans son combat contre la maladie. Au final, tellement de choses se sont passées et de tout tu es devenue plus rien. Comme une inconnue et complétement reléguée à l'arrière plan de sa vie. et après février ? tu demandes après avoir hoché la tête de haut en bas à sa réponse. On vient le chercher, il attend que tu te lèves et ai ramassé tes affaires pour avancer jusqu'à une pièce ou on te laisse une chaise à côté de son siège. L'infirmière vient lui placer la perfusion, tu regardes ailleurs car t'aimes pas ça. Sa réflexion t'arrache un léger sourire alors que t'es en train de regarder le sol devant tes pieds. Tu redresses le nez pour croiser son regard ça ne m'étonne pas, je déteste voir ça moi aussi. T'as bien conscience qu'il était plus en train de tenter de lancer un échange plutôt que de réellement souhaiter vouloir parler de la sensibilité de Danna. Pourtant, t'arrives pas à rebondir dessus. T'as beaucoup de mal à te comporter naturellement, comme avant, t'es plus que gênée et bordel, tu te demandes ce que tu vas bien pouvoir lui raconter pendant deux heures. Alors tu te tortures l'esprit, tu cherches et tu tentes de trouver un sujet de quoi meubler. C'est bien la première fois de ta vie que t'as à faire ça avec lui… Tu finis par attraper le sujet le plus facile qui soit j'ai terminé l'organisation du week-end prochain, il ne restait que le traiteur à réserver. Ottis s'en fiche. Tu le sais qu'il s'en fiche. Des deux, c'est toi la psychorigide de l'organisation tandis que lui se laisse totalement porter par la vie. Faut toujours que tout soit bien rangé, dans sa casse et à sa place. Encore aujourd'hui, t'appliques ce travail sur toi-même, que tout reste bien dans sa casse, que rien ne se mélange. Ni la peine, ni la colère, ni les souvenirs d'il y a deux jours. Juste que tu te concentres sur la seule raison qui t'a fait venir ici aujourd'hui, lui.

@Katalia Borgia Je soupire, ne sachant pas trop quoi répondre à sa question. Après février, on verra si ça fonctionne ou si c'est un échec. On verra si j'ai droit à un traitement plus dur ou aux mauvaises annonces. Je hausse les épaules en guise de réponse, laisse du suspens pour qu'elle puisse se faire sa propre idée. J'arrive à un stade où j'essaye tant bien que mal de penser au présent, alors ne me stresse pas à déjà penser à février Kat, s'il te plait. L'infirmière vient nous chercher et le traitement commence. C'est lent, c'est pesant, y'a un petit silence gênant et je le romps en parlant de ma meilleure amie. Katalia se plaint de la vue et j'en profite pour blaguer. « et je vais devenir de plus en plus moche. » sourire en coin, insinuant faussement qu'elle parlait de moi, la chose qu'elle n'aimait pas regarder. L'humour noir que je fais. Quoi ? C'est vrai, faut dire ce qui est. Je vais devenir qu'un légume tout blanc sans cils et sans vie. « mais bon, le seul point positif, c'est que personne n'osera m'approcher au supermarché. » je lui donne un léger coup de coude pour qu'elle réagisse, même qu'elle me dise que je suis bête, en rigolant. Je vais effrayer les gens qui feront la file, j'aurais ma caisse pour moi tout seul. Si si, j'y ai pensé à tout ça. Je sens un regard insistant sur ma personne et je tourne la tête pour regarder une femme qui semble être choquée par mes propos. Et moi, ça me donne encore plus envie de sourire. Katalia chasse mes bêtises en me parlant d'un truc pour le week-end prochain. Je suis distrait, je ne fais pas tout de suite référence à ce qu'elle veut dire. Je la fixe bêtement et je fronce les sourcils, avant que mon visage s'illumine. « ah oui. cool. » je fous clairement rien pour la pforzheimer et parfois je m'en veux un peu car elle, elle se démène comme une reine. Mais bon, elle n'est surement pas étonnée, elle s'y attendait avec un vice-président comme moi. « j'hésite encore à venir. ça dépendra de ma fatigue. » faux, archi faux. Je vais venir, obligé. Je ne sais pas encore si je vais inviter quelqu'un mais je ne veux pas louper ça. Puis je crois qu'elle me le pardonnera jamais si je la laisse après tout ce qu'elle a fait pour l'event entre pfos. J'veux juste lui faire croire que je vais peut-être ne pas venir, juste pour voir sa réaction.

@Ottis Heimann Son humour noir, avec le temps t'avais réussi à t'y faire. Et même qu'après plusieurs mois avec lui, t'arrivais à rire derrière tes mains pour que personne d'autre ne te voit le faire. Mais aujourd'hui, ça ne te fait pas rire. Si lui arrive à rire de sa maladie tant mieux, toi t'y arrive pas. Tu restes à le fixer avec des grands yeux, puis tes sourcils se haussent lorsqu'il te donne un coup de coude pour te faire réagir. Il tourne la tête vers une dame qui le fixe avec des yeux encore plus grands que les tiens et t'as juste envie de disparaitre. ouais bon, j'imagine qu'il faut savoir lister les "avantages" de toutes situations. tu tentes de retorquer mais assurément qu'à l'humour noir, il est le maitre tandis que toi tu es complétement nulle. C'est sur que passer plus vite au supermarché vaut au moins une longue vie, hm ? Tu changes vite de sujet, te lances sur un terrain que tu estimes plus sur après un long silence pesant. Voilà, tu t'en doutais, il s'en fou complétement, mais au moins ça te permet à toi d'embarquer tes pensées sur quelque chose de facile, sur quelque chose que tu maitrises. Tu croises les jambes et mêles tes mains sur ton genou, reculant ton dos jusqu'au dossier de la chaise tandis qu'il t'annonce qu'il n'est pas sur de venir. T'aimerais mieux savoir cacher ta réaction, mais, prise de cours, tu fronces aussitôt les sourcils et rétorques, la voix mal assurée hin quoi ? Tes mains remontent jusqu'à ton ventre ou tes avants bras se croisent et que tu tentes une voix plus assurée. si, tu dois venir. Y'a une petite part de toi qui attendais ce week-end avec une certaine impatience. Surtout pour lui, en fait. Histoire de voir si la communication serait de nouveau possible entre vous, dans un endroit loin de tout et loin de votre quotidien merdique, surtout. Admettre que ton esprit a déjà fait son petit film dans ta tête est trop dur. Non tu ne vas surement pas lui dire que tu te serais bien vue au coin de la cheminée seul à seul à pouvoir discuter sincèrement, sans être dans un hôpital ou dans une foutue soirée ou dans une chambre après une telle révélation… Ouais, t'as pas envie d'avouer tout ça alors à la place j'veux dire, pour les membres… pour les membres. si le vice-président ne vient pas, qui va venir ? T'es piquée et tu détends tes doigts dans tes mains pour ne pas qu'il puisse voir que tu serres les poings.

@Katalia Borgia Je regarde sa tête et ça m'amuse. Je sais que s'il n'y avait pas de malaise entre nous, elle aurait pris la chose à coeur et m'aurait contredit en disant que je resterais beau à ses yeux, tout ça, tout ça. Mais elle ne peut pas montrer ça. Elle est bien trop pudique dorénavant et se contente juste de souffler en essayant de réagir à mon humour noir. Je te connais Katalia, j'avais prédis ta réaction. Comme la suivante, quand je t'annonce que je ne suis pas encore décidé de venir au week-end thanksgiving entre pforzheimers. Je dois venir. Je lève les sourcils et rigole en voyant sa détermination. Elle me touche à croire que j'ai de l'importance aux yeux des membres de notre confrérie. « arrête, je suis pas essentiel. tu t'en sors bien toute seule. » la mettre devant, toujours la placer avant moi et la mettre en lumière. J'arrête la torture, je n'aime pas voir son petit visage contrarié. « je viendrai. » rassure-toi. De toute façon, ce ne sont que deux jours, un week-end. Ce n'est pas comme si je partais deux semaines loin de chez moi. En ce moment, je n'ai pas trop envie de m'éloigner des hôpitaux. « ce sera le bon moment pour leur annoncer. » que je suis malade. Pas besoin d'expliquer plus. Je sais que y'a des pfos qui se posent un peu des questions et j'ai envie d'être clair avec eux, qu'il y ait une transcendance et je suis sûr que leur soutien sera un petit plus qui me sera bénéfique. On continue de parler de tout et de rien, mais surtout du week-end pforzheimer qui va arrive. Et finalement, le temps passe vite et les deux heures se sont écoulées. L'infirmière vient me débarrasser de la perfusion, désinfecte ma plaie et met un pansement puis me donne un prochain rendez-vous, dans trois semaines. Je la remercie et je me lève difficilement. Coup de fatigue imminente et je me sens un peu étourdi. « wow, faut que je mange quelque chose, j'ai pas petit-déjeuné. » excuse que je lance, mais non, enfin si, j'ai pas mangé, mais après le traitement, ça me fait cet effet à chaque fois. J'ai l'impression d'être un mollusque.

@Ottis Heimann Franchement, t'aimerais pouvoir le croire. Croire que toute seule tu t'en sors bien, pourtant les derniers évènements en ont bien prouvé le contraire. Lorsque tu t'es clairement effondrée lorsqu'il t'a retiré sa main, son épaule et son amour. Tu sais bien qu'il parlait uniquement du sujet de la présidence, mais quand même… Tu ne réponds rien à cela, mais mords quand même dans ta lèvre pour retenir le sourire qui menace lorsqu'il te confirme qu'il viendra. ouais… Le bon moment pour leur dire, le bon moment pour rendre tout ceci encore plus réel que ça ne l'est déjà, à cet instant dans cet hôpital. Là maintenant, t'as une envie soudaine de tendre le bras, de glisser ta main dans la la paume de la sienne pour ne pas lâcher. Mais alors que ton bras commence à se faire lourd, quelque chose t'en empêche. T'aurais aimé trouver la force mais surtout le courage de le faire, mais c'est trop tard et cet instant vient déjà de s'envoler, il a disparu. Finalement, les deux heures passent plus vite que tu en avais peur, il te laisse parler de la pforzheimer sans broncher, visiblement bien conscient que c'est le seul sujet que t'es capable de tenir sans inviter la gêne. L'infirmière approche, lui donne son prochain rendez-vous et vous voilà à sortir de l'hôpital. T'es tellement mal à cet instant, de même pas pouvoir ne serait-ce que l'ombre d'un geste affectif à son égard, car cette matinée, ce rendez-vous, tu sais que ce n'est pas facile, encore plus pour lui que pour toi. Ca te tue littéralement de ne pas pouvoir faire ce que tu veux vraiment faire. Mais t'arrives pas à te forcer, car tu te sens encore plus que blessée, trahie, et que souvent encore tu le regardes, tu l'imagines avec d'autres filles et que ça te dégoute. Alors à la place tu prends la perche qu'il te tend, ouvres ton téléphone pour suivre l'arrivée du chauffeur et retorques on peut s'arrêter sur la route prendre quelque chose. C'est ce que tu fais, tu sors rapidement du taxi pour prendre pas mal de choses dans une boulangerie, des petits sandwichs et des gâteaux car c'est ce que tu préfères. Arrivés devant chez lui, tu lui fourres le paquet plein de nourriture dans les mains, avant de secouer la tête lorsque vos doigts se frôlent tu sais quoi, je peux t'accompagner si tu veux, ça me donnera l'occasion de récupérer mes affaires. une excuse comme une autre de ne pas faire demi-tour ici et maintenant.

@Katalia Borgia Voilà, je lui ai montré ce que j'avais droit comme traitement une fois par mois. Rien de bien méchant, mais pourtant un traitement assez lourd pour mon âge. Dans ce genre de pièce, je suis souvent le plus jeune patient. La plupart, ce sont des adultes ou des personnes âgées. Je me doute qu'il doit y avoir des enfants, surement mis dans une pièce à part avec leur famille. Bref, ce n'est pas dans ce genre d'endroit que je vais pouvoir me faire des potes. Nouveau rendez-vous fixé, je me demande automatiquement si Kat sera encore là, ou si notre relation se dégradera encore plus à ce moment-là. C'est dur de s'imaginer elle et moi dans quelques semaines. Tout peut encore basculer du jour au lendemain. Moi qui refais n'importe quoi, elle qui reprend des médocs. Je me sens un peu étourdi comme si je venais de me lever trop vite et Katalia propose de s'arrêter pour chercher à manger. Mes yeux ne louchent que sur les gâteaux qui me donnent envie et j'en porte un à ma bouche, sans faire attention aux sandwichs. Je ferme les paupières, mange ce sucre qui me fait que du bien puis affiche un petit sourire de remerciement à Kat, histoire de ne pas parler la bouche pleine. Arrivé devant chez moi, le taxi s'arrête et je récupère mes affaires. La main de la brune touche la mienne et elle propose spontanément de m'accompagner. Récupérer ses affaires. C'est vrai. Je m'étais tellement habitué à ce qu'elles fassent partie de la décoration. « okay... » que je réponds simplement. Je sors un billet pour le donner au chauffeur et le remercier par la suite. Kat a déjà payé la nourriture, je ne peux pas lui laisser tout m'offrir. Même si je suis radin, j'apprends à faire des efforts, de plus en plus. On monte jusqu'à l'appartement et dès que je l'ouvre, je retire mes chaussures et dépose mes affaires dans le canapé. « tu m'excuseras, j'ai pas rangé ma chambre depuis... trop longtemps. » j'ai presque honte de lui montrer mais je dois quand même lui donner ses affaires. Il faut se frayer un chemin entre le linge propre et le linge sale sur le sol, les nombreuses bouteilles vides, les sachets de chips et tout le reste. Même sur mon lit je suis obligé de foutre quelques trucs à terre pour avoir de la place. D'ailleurs, tellement épuisé, je viens directement retrouver mon matelas moelleux en me couchant sur le ventre. On dit souvent que les gens qui ont leur chambre en désordre ont un désordre monstre dans leur tête, leur vie. Moi qui suis d'habitude un peu maniaque sur le nettoyage, je le suis plus du tout. Tel un ours dans sa grotte. Du grand laisser-aller. « tes affaires sont dans le dernier tiroir de ma garde-robe. » j'ai pas pris soins de mes vêtements, mais j'ai pris soin des tiens. Et je t'ai fait cette petite place dans mon placard, bien précieusement.

@Ottis Heimann Retrouver le gout à la pâtisserie comme tu pourrais retrouver le gout d'être là à côté de lui. Est-ce vraiment une bonne idée de monter et de réaliser en sortant tout à l'heure que ça aurait pu être comme avant, alors que ce ne l'est plus du tout ? Tes pas retrouvent naturellement de le chemin, de cet appartement dans lequel tu as passé tant de temps. Il n'y a pas les jumelles et heureusement car tu n'aurais pas assumé te retrouver en face de l'une d'elle. Tu le suis jusqu'à sa chambre, te retrouves dans ces lieux que tu reconnais si bien et que t'avais seulement pensé été capable d'oublier. Sa chambre est en bordel, c'est la première fois que tu la vois comme ça. Lui qui était plutôt du genre à te faire une petite réflexion lorsque tu ne ramenais pas aussitôt à la cuisine une bouteille d'eau vie au pied de son lit, t'as l'impression que c'est une toute autre personne qui a pris possession de cet espace. Tu slalomes entre ses tas de vêtements tandis qu'il se laisse tomber sur le lit. Tu t'approches de la commode, te prépares à trouver tes vêtements en boule dans un coin de cette dernière mais il est tout autre. Ses vêtements à lui sont empilés à l'arrache, les tiens sont pliés au carré. Tu les récupères en silence, lui retire cette relique du passé et sors pour aller vers la salle de bain. Tu balances dans la poubelle ta brosse à dent qui était restée à sa place et te mets à chercher ton démaquillant, en vain. Ton regard glisse sur son placard, tu jettes un regard en arrière pour t'assurer qu'il ne t'a pas suivi. Tu l'ouvres, cherches son parfum, l'approches de ton visage pour le sentir les paupières fermées avant d'en lâcher quelques sprays sur ton sweat propre et plié au dessus de ton petit tas de vêtements que tu tiens sur ton avant bras. En silence, tu reposes le flacon et vas déposer les vêtements sur la table dans la pièce principale. Tu reviens vers sa chambre, ta veste toujours sur le dos, n'osant pas la retirer bien que t'ai chaud je ne trouve plus mon démaquillant mais peu importe, si tu le retrouves file-le aux filles. T'hésites à faire demi tour, à t'en aller pour de bon et pour une fois terminer une conversation sur autre chose que des cris ou des pleurs. Ca serait bien la première fois depuis… longtemps. Mais à la place, tu te forces à faire un pas dans sa direction, déposer un genou sur le coin opposé du lit sur lequel il se trouve. Il a a moitié la tête cachée dans un coussin, il ne te regarde pas et c'est tant mieux sinon surement que tu n'arriverais pas à prononcer j'suis contente, dans un sens d'être venue avec toi. enfin contente non, mais j'veux rester concernée et j'pourrais jamais m'empêcher de m'inquiéter alors autant être là pour toi, non ? question qui n'attend pas de réponse, t'avais juste besoin de lui dire. Il redresse la tête, tu croises son regard, frisonnes vivement mais te force à dire la chose qu'il faut même si tu n'as du mal à y croire peut être que le seul moyen pour arrêter de se faire du mal, c'est de tenter d'être amis et de juste veiller l'un sur l'autre, car on y tiens. T'as du mal à croire que tu vas réussir à rester à côté de lui sans avoir les pensées qui dérivent, sans avoir ton battant qui s'emballe et sans retenir tes iris de glisser sur ses lèvres ; mais pour aller de l'avant, pour aller mieux, c'est la seule chose à faire.