Looking for something new • Libre

Le week end avait sonné, il faisait si bon en ce Samedi après midi, on pouvait oublié qu'on était en automne. Le ciel était tellement bleu, il faisait relativement bon si on ne se trouvait pas au milieu du vent. Je marchais alors dans les rues pour aller en direction du travail dans ma petite boutique de vinyl, je regardais les vitrines. Je ne suis pas celle qui fait le plus de shopping, je n'aime pas vraiment cela, j'avais des habits bien sur, mais je préfère le faire sur internet. Car regarder la tête des nana de la caisse en voyant les étiquettes et la taille, et ma taille, c'était pas toujours bien. Elles ne comprennent pas pourquoi je prend du XXL ou du XXXL alors que clairement je pourrais mettre du M si on fait attention à ma silhouette mais le M, je ne suis pas à l'aise... Je ne le serais jamais. Enfin bon d'un coup je m'arrête devant un local. Mais il était pas vide il y a pas si longtemps que cela? Enfin j'avais plus fait attention je savais qu'il y avait eu des travaux mais bon. Je m'approche, une boutique d'instrument. ENFIN. En plus non loin de la boutique de disque. J'aime. Ca tombait bien j'avais besoin d'acheter un nouvel instrument ainsi que des cordes pour mon ukulélé. J'entre dans celle-ci, je regarde autour de moi. C'était vraiment un endroit cosy. J'aime beaucoup. Je commence à faire ma visite. Je ne voyais personne derrière le comptoir. Je m'avance, il y avait des salles de cours? Mais.. C'est génial. D'un coup je vois ce piano, je regarde autour de moi et je m'y installe. Je soulève le capot, puis les touches apparaissent comme une évidence. Je commence à jouer une de mes chansons composer récemment sur un clavier MIDI avec mon ordinateur, j'avais besoin de l'entendre avec un vrai instrument. Ca sonnait parfaitement. Je commence à chanter doucement en fermant les yeux. L'acoustique de la pièce était parfaite. J'étais tellement dans mon monde que je n'entendais pas que derrière moi la porte venait de s'ouvrir..

#RPLibre

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HRP:

J'avais besoin d'un papier. Un seul foutu papier qui venait me les briser gracieusement. J'étais du genre à tout classer, tout organiser bien comme il faut pour pas me retrouver dans la merde au moment voulu, mais là, fallait croire que le seul document donc j'avais besoin été passé à la trappe de mon minutieux tri. J'étais censé avoir laissé la boutique seule pendant 2-3min, et ça faisait déjà plus de 10 que je passais à tout retourner chez moi. J'avais ouvert tous mes dossiers, tout étalé par terre par types de documents, et je fixais le tout, debout, une main sur le menton.

J'étais juste en train d'espérer que je l'avais pas fait valser par erreur, ce truc. Pour avoir un double ça allait être une galère incommensurable. Je vais pas commencer à vous faire un schéma sur l'enfer administratif que peut représenter un commerce. Je pense que vous vous en doutez, et là fallait que je fasse certaines déclarations vis-à-vis des impôts, de l'Etat, blabla... tout un merdier. Pourvu qu'on soit pas en train de me dévaliser les Fender à l'étage en-dessous, j'étais incapable de décrocher de mes recherches. J'suis du genre buté quand il s'agit de ce genre de scénarios. Je lâche pas tant que j'ai pas fini. Sauf... sauf que je me mets à entendre des notes de piano.

Et là, t'as redressé la tête d'un coup pour regarder la porte d'entrée de ton studio. Ca venait d'en bas. Tu savais pertinemment que tes voisins du dessus avaient pas de piano. Ca voulait donc dire que quelqu'un dans ta boutique était en train de se faire un kiff comme si tout était normal. Tu balançais un juron en japonais, avant de fermer les yeux, de soupirer et d'abandonner ton atelier tri pour sortir de chez toi. Tu faisais les quelques mètres dans le couloir qui te séparaient de l'escalier qui menait à ta salle de cours. T'aimais bien cet immeuble, tes autres voisins avaient une entrée séparée, et tu trouvais ça merveilleux. C'était comme si c'était ton univers et ta bulle sans personne autour.

Tu descendais les marches rapidement, en chaussettes, comme à ton habitude et tu constatais que t'avais pas rêvé. Y avait bien quelqu'un en train de se faire un petit plaisir sur ton piano, l'air de rien. Bon, fallait avouer qu'elle avait du talent. Alors tu te permets de rester debout sur la dernière marche de l'escalier pour l'observer. Une fois que t'avais estimé que ça avait assez duré, tu avais lancé un : "Anata dare..." plus sec que ce que t'avais voulu. Ouaip, à croire que t'avais pas vraiment apprécié qu'on débarque de cette manière sans préavis, aussi talentueuse soit-elle.

Au moins, ça avait eu le mérite de me signaler que quelqu'un était là et attendait que je débarque... enfin, c'est ce que j'espère. Ca se trouve elle s'était juste cru chez mémé à pouvoir faire sa vie comme si de rien n'était : "Je peux t'aider ?" Non pas que ça soit strictement interdit pour les gens de toucher aux instruments, mais je savais jamais si j'allais tomber sur un bourrin qui y connait rien, ou un musicien né. C'était même pas une cliente connue, c'était pas une élève non plus... juste un foutu alien qui est apparu d'un coup dans ma vie sans toquer ni demander la permission.

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ft. @Aisling S. Moore

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C'était dingue comme l'arrivée de cette boutique tombait bien, surtout lorsqu'on avait besoin comme moi de pas mal de nouveauté pour répondre à ses désirs musicaux. JE n'avais pas assez de place dans ma chambre à la coloc pour pourvoir mettre ce sue je voulais comme instrument. Donc hélas, je composais beaucoup sur mon ordinateur, merci les logiciels sans cela, je ne pourrais pas sortir de musique comme je les ai dans ma tête. Bien sur, les jouer sur un vrai instrument ne donne pas la même impression. C'était pourquoi j'avais profité de ce moment ici pour m'asseoir à ce magnifique piano. Puis juste l'atmosphère et l'ambiance du lieu était beau. Il y avait eu beaucoup de travail ici pour crée un univers cosy. Bon et jouer me permettait aussi d'aller mieux intérieurement et mentalement. Je me libère dès que mon doigt se mette à effleurer un instrument et surtout le piano. Le premier instrument qui m'a libérée plus jeune. J'étais alors entrain de chanter doucement, limite en chuchotant histoire de ne pas réveiller je ne sais qui, qui pourrait être dans la réserve ou alors ailleurs dans les autres pièces. Alors que j'étais à fond dans ma musique, j'entend une voix, je sursaute faisant rapidement une fausse note. Et diable.. Je déteste cela. Je me retourne tout en me levant, refermant le capot du piano. Un jeune homme était là debout sur les marches qui menait je ne sais où... Et merde.. "Ohh bonjour.. Euh.. Je suis désolé." Mince, je pense que je suis tombé sur le propriétaire du lieu. "Je. Euh..Je suis venu pour découvrir la nouvelle boutique de la rue, je bosse non loin chez le disquaire.. Et il me fallait justement des cordes pour ukulélé, je ne sais pas si vous en avez, et je voulais voir pour d'autres instruments mais ma pièce était petite, je peux pas mettre ce que je peux.." Je souris en regardant le jeune homme en face de moi. J'avais débiter à une vitesse impressionnante, c'était le stress. J'avais l'impression de l'avoir déranger mais je ne voulais pas.. Je passe ma main dans mes cheveux en baissant la tête. "J'ai vu personne et j'ai commencé à m'aventurer dans la boutique et j'ai vu ce piano il m'a appeler en quelques sortes. Promis j'ai fais attention, je voulais juste.. Essayer une musique que j'ai composée il y a quelques semaines dessus voir ce qu'elle donnait en "vrai" et non avec un logiciel." Oui la composition en midi n'avait strictement rien à voir avec la présence d'un instrument dans une pièce. Mais en effet j'avais été trop loin.

HJ : je note libre - Looking for something new • Libre 3997999705

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La vache, elle débitait à une vitesse hallucinante. Et toi, bah l'anglais c'était pas ta langue maternelle. Du coup tu plissais les yeux en l'écoutant, ouvrant de temps en temps la bouche comme pour t'apprêter à dire quelque chose, à demander de ralentir ou quoi. Finalement, t'avais saisi l'essentiel de ce qu'elle te disait. Tu savais ce que ça faisait de pas forcément pouvoir disposer des instruments qu'on aime ou dont on a besoin à volonté. Ca t'était arrivé au Japon, quand tes parents étaient parfois réticents à te laisser vivre ta passion à fond. Du coup, tu la fixais, lui faisait un petit signe de la main et lançais un "Hai, chotto matte kudasai". Oubliant qu'elle comprenait certainement pas ta langue natale. Mais ça t'arrivait souvent, dans le feu de l'action, de shifter de langue sans t'en rendre compte.

Ni une ni deux, je remonte l'escalier et je regarde sur les étagères dans l'espace qui me sert de pallier et d'espace de stockage. J'avais commandé, il y a peu, des cordes de ukulele pour satisfaire une demande qui devenait grandissante de certains guitaristes plutôt polyvalents. Je redescends avec, faisant gaffe à pas glisser sur une marche et je finis par lui tendre son dû avec un léger sourire : "Voilà pour toi." Je marque une pause, un peu pensif : "Tu pourrais éventuellement venir jouer ici si t'as besoin." J'hausse les épaules et colle mes mains dans les poches de mon jeans : "Faudrait juste me prévenir à l'avance. Je donne des cours et mon emploi du temps commence à se remplir, mine de rien."

Ton travail acharné pour pouvoir faire tourner la boutique commençait lentement à payer. La première année était la plus difficile quand on ouvrait son propre business. Fallait de la ténacité, sinon c'était généralement foutu d'avance. Ca tombait bien, t'étais juste un type plutôt buté dans ton genre. La fille en face de toi, elle avait pas l'air mauvaise, plutôt passionnée. Tu fais quelques pas pour te poser sur un tabouret qui te sert à jouer de la guitare par moments. Tu la fixes d'une moue circonspecte et plisse un peu les yeux : "T'as du talent. Tu as appris la musique comment ?" C'était toujours intéressant pour moi de connaître un peu le parcours de vie des gens, voir ce qui les avait construit.

Elle avait pas forcément la tronche du cliché classique de la gosse de riche qui a tout pour elle. Et Dieu sait que j'en ai vu un paquet depuis que je suis arrivé ici. Non, elle semblait plutôt être quelqu'un qui tente de se construire seul. Avoir un logement trop petit pour pouvoir y mettre tout ce qu'on veut... ça prouvait bien qu'elle ne comptait pas vraiment sur une aide extérieure pour se débattre avec la vie. J'aime bien ce genre d'indépendance. Ca montre un certain cran, et c'est typiquement ce que j'aime encourager. Je vois pas pourquoi je deviendrais un frein pour quelqu'un alors qu'on l'a tant fait pour moi. Si je peux encourager plutôt qu'entraver, alors ça n'en serait que 1000 fois plus édifiant.

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ft. @Aisling S. Moore

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Quand je stresse, et qu'on me prend sur le fait accompli j'avais tendance à oublier que j'avais un accent plutôt important et surtout que je parlais très vite. Mince, car je voyais bien le regard du jeune homme commençait à essayer de comprendre. Oui on avait tous la même tête en fronçant nos sourcils et le regard pour se concentrer à nouveau sur les lèvres. Oui non je connais, car je fais la même quand des anglais parle vite. Leur accent était un supplice pour moi. Je comprenais mieux les irlandais du sud limite que les anglais alors que mon accent se rapproche quand même un peu plus du leur. Mais bon c'était qu'un détail, et j'allais pas débattre sur cela. Mais bon, le jeune homme fini par me répondre, et bien sur, dans une autre langue. Je fronce le regard à mon tour. Ok j'ai rien compris.. Je regarde autour de moi quand il part d'un coup en montant les escaliers assez rapidement. Je lève les yeux pour voir où il va.. Et je fais quoi? Je reste là? Je pars? Je suis perdue. Je ne comprend pas tout ce qu'il se passe.. Je suis tombé dans la boutique d'un tueur en série, je le savais qu'il fallait pas que je m'aventure trop loin mais ce piano... IL était si beau, il m'a appeler. Bon dites à mes parents que je les aimais.. Mais alors que j'avais tout un scénario de fin atroce dans ma tête, le jeune homme réapparu. Et me tend les cordes de Ukulélé que j'avais demandé. Je souris en le regardant. "Merci." Je pourrais enfin de finir de composer cette chanson que j'avais en tête depuis ma rechute précédente. Et ça m'évite de commander sur internet et d'attendre 40 ans. Parfait. Je rêve où il me dit que je pourrais venir jouer ici quand j'en ai besoin? Je le regarde. "Vraiment? C'est gentil mais je veux pas t'ennuyer, je veux dire, ça reste une boutique, il y aura des gens. Je veux pas déranger non." Je passe ma main dans mes cheveux pour les remettre en place, puis je le regarde à nouveau. Il avait l'air vraiment sur de lui, et oui il voulait bien que je vienne ici. Il m'explique que je dois juste le prévenir à l'avance parce qu'il donne des cours. Oh je vois.. "Oh oui j'ai vu les petites salles.. C'est génial que tu files des cours. Tu.. Joues de quoi?" J'étais contente pour lui de savoir que malgré que le petit commerce était ouvert depuis récemment, il pouvait compter sur les clients de la première heure. Enfin alors que j'allais sortir la monnaie pour payer, je le vois s'installer sur un tabouret. Le jeune homme me demande alors comme j'avais appris la musique en me disant que j'avais du talent. "Déjà merci. Et euh.. Ba j'ai appris à 13 ans environ quand j'ai eu besoin de sortir la tête de l'eau par rapport à ce qu'il se passait dans ma vie.. J'ai été victime de harcèlement scolaire... J'ai appris seule, puis les profs de musique du collège m'ont aider, j'avais pas assez l'argent pour le conservatoire. Mes parents ne pouvaient pas se le permettre.. " Je le regard, mon rêve, mon destin il était là, je le savais, je l'espérais. Je me bat depuis des années pour chanter dans les bars, dans des petites soirées pour mettre l'ambiance. Mais voila, vivre de son art n'était pas toujours facile, et il avait des embuches partout sur le chemin pour nous faire tomber. Mais il fallait aussi se relever. "Dis moi j'ai une question qui me tourne en tête depuis toute à l'heure. C'était quoi la langue que tu as parlé toute à l'heure? Clairement j'avais rien compris.. Puis t'as accent. T'es de quel origine?" C'est ça que j'aime sur Boston et même aux USA en générale. Ils avaient des tas d'origines différentes et je trouve ça beau. En Irlande? On avait pas tant de diversité que cela, si on enlève les touristes de passages bien sur. Puis j'adore connaitre un peu plus les personnes. Mais je ne sais pas si il souhaiterai s'ouvrir à moi. Après tout, je suis l'inconnue qui est venue troubler le calme de sa boutique en squattant le piano.

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Heureusement que je lis pas dans les pensées. Je lui en aurais collé du "tueur en série" sinon. La vache, c'est pas parce que j'ai un accent chelou et une dégaine à faire pleurer un môme que je suis forcément un monstre. Ouais, enfin me connaissant, j'en aurais plutôt joué pour bien la faire flipper comme il faut. Et perdre une potentielle cliente par la même occasion. La vie, c'est pas toujours fun, que voulez-vous. J'avais envie d'envoyer valser toutes les limites et pourtant, elles me rappelaient souvent qu'elles sont là, tapies dans l'ombre à attendre de me sauter au cou pour me remettre à ma place. "Dômo." avais-je lancé d'un sourire à son remerciement. Grosso merdo, ça veut dire "je vous en prie" en japonais.

Là. Fallait quand même dire qu'elle m'intriguait. Elle était capable de débouler sans prévenir pour squatter un instrument en scred, mais dès que tu lui proposais de faire ça officiellement, y avait plus personne. C'était plus que de la peur de gêner, là. Je pigeais pas vraiment pourquoi elle flippait comme ça de potentiellement se retrouver à jouer devant des gens. D'autant que personne serait là pour la juger. Ou si un con se le permettait, je serais plutôt du genre à le foutre dehors à grand renfort de coup de pied au cul. "Globalement personne va te juger, hein, si tu viens jouer ici. Le premier qui moufte il est dehors. Je suis pas spécialement du genre à tolérer la connerie." Oups, j'avais été vulgaire devant une cliente. Amis de la poésie bonsoir...

Je tousse brièvement et je ferme un peu les yeux. Je passe outre ma bêtise et je réponds à sa question suivante d'un sourire en coin : "Batterie, piano, chant... mais ma spécialité c'est quand même la guitare." J'ai juste pas su me contenter d'un seul instrument. J'avais eu envie et besoin de plus. Étant coincé au Japon, ça m'avait permis de satisfaire ma soif de découverte et d'exploration. Cul posé sur mon tabouret, je l'écoute et finis par soupirer. Harcèlement scolaire. C'est mondial comme phénomène apparemment. Ma grande gueule et mon caractère de merde avaient permis que j'y échappe, mais j'en avais vu des gamins se faire bully autour de moi. Avec personne à par mes gros sabots pour se la ramener et remettre les pendules à l'heure.

"Kekko janai..." Traduction : "c'est moche" ou "pas cool". Tu captais qu'elle était pas aux anges avec sa vie. On a pas tous la chance d'être pétés de tunes et de pouvoir faire ce qu'on veut quand on veut sans se soucier des conséquences. T'avais eu ce privilège quand t'avais été au Japon. Et encore... tes parents n'autorisaient pas tout non plus, il y avait un nombre incalculable de trucs insensés à respecter. Aujourd'hui... tu galérais un peu plus et tu captais aussi mieux ce que ça pouvait vouloir dire de pas pouvoir compter sur ladite tune pour réaliser ses rêves. "Si t'as vraiment envie de vivre de la musique, je pense pas que ce soit impossible." Tu hausses les épaules : "J'vais pas te mentir, devenir célèbre c'est une bonne grosse dose de chance surtout quand on a aucun contact dans le milieu. Par contre, y a des moyens détournés..."

En général, les gens se font pas chier à vouloir absolument passer par le conservatoire si c'est pas pour vouer leur vie à la musique. C'est des études suffisamment difficiles et lourdes. J'avais donc simplement déduit qu'elle avait voulu plus, vivre sa passion tous les jours en non-stop et en vivre. Je creuse, je suis comme ça. Je m'arrête pas aux mots des gens et je cherche ce qu'il y a derrière. Ca peut déranger, ça peut perturber, mais ça sert à quoi de s'arrêter à la surface quand une phrase ou une attitude peut vouloir dire quelque chose de bien plus important ?

Je lui lance un sourire avec une petite idée derrière la tête. Je suis pas forcément un génie qui peut changer sa vie de façon magique en claquant des doigts. Mais je peux peut-être l'aider à se booster. Après tout... j'en ai pas chié avec des études de marketing pour rien, non ? Moi ça m'intéresse pas vraiment d'être célèbre. Je veux vivre de ma musique autrement. J'dis pas, faire une carrière dans la musique au sens show-biz du terme, juste une fois, puis tout arrêter... ce serait un kiff. Savoir ce que ça fait, puis passer à autre chose. Mais disons que si ça n'arrivait pas, ce serait le cadet de mes soucis. Je souris et je ris un peu à sa question, me rendant compte que j'ai utilisé ma langue maternelle à plusieurs reprise sans vraiment y faire attention. "Aaaah... Sumimasen... Désolé... Je suis Japonais, je viens de Tokyo. T'es de Boston, toi ?"

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ft. @Aisling S. Moore

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Mon regard détail ce jeune homme qui venait d'arrivé et que j'avais dérangé. Je ne sais pas si il m'en voulait ou si après tout il était en mode "ba c'est bon 'est fais c'est fait." Ouais je suis pas doué pour lire dans les pensées, et franchement si je le savais, je serais médium et même riche. Je le regarde quand il ramène tout ce que j'avais demander, je le remercie, enfin j'allais pouvoir continuer de joeur au calme dans ma chambre en pleine nuit pour continuer à faire chier ma coloc quand elle essaye de dormir. Je comprend que ce qu'il m'avait dit voulait dire une sorte de "derien" enfin je pense, vu le regard, le sourire. Ouais je pense ouais déduire des choses. Enfin je crois. "Oui mais je pourrais pas venir gratuitement, enfin tu as mis surement tes économies pour crée tout cela, cette boutique et son aménagement et moi je vais pas débarquer comme un cheveu sur la soupe tu vois." Je souris, c'était vrai. Il avait construit un temple, et c'était magnifique. Je passe ma main dans mes cheveux timidement, je n'ai pas d'argent à lui offrir, j'ai déjà assez tout juste pour mon loyer, mes études que je rembourse car même si la bourse prend une bonne partie. Ca ne prend pas tout hélas. Je l'écoute alors qu'il me dévoile tous les instruments avec lesquelles il a des infinités. Oh... Un artiste. On aime. On apprécie. "Ohhh un véritable artiste devant mes yeux. Tu as des musiques quelques pars que je puisse t'écouter?" Oui j'aime bien découvrir de nouveaux artistes puis si il avait des CD ou vinyles, je peux même les proposer à mon patron pour les vendre à la boutique non loin. C'était un détail mais quitte à s'aider. Je peux essayer. Quoi que je connais pas vraiment grand chose sur cet homme mystérieux. Enfin après lui avoir dévoilé un peu de ma vie, un peu trop, je crois... Je ne devrais pas me dévoiler autant à des inconnus, je prend la confiance bien trop vite et un jour ça me retombera dessus... IL dit un mot que je ne comprend pas. Mais j'hausse les épaules, si c'était de la pitié, j'en veux pas, j'en ai jamais voulu. Je suis détruire à vie c'est comme ça. Je vis avec et je fais avec. Et cela crée ma force, mon pouvoir, sur scène je fais un fuck clairement à tout ces gamins qui m'ont rabaissé plus bas que terre. Je répond machinalement et automatiquement à sa phrase, perdue dans mes pensées les plus houleuses. "Oui c'est ça la chance... T'as raison, sans pistons.. Clairement c'est mort. J'en suis consciente.. Comment ça? Tu m'intéresses..." Je fronce le regard, oui sa dernière phrase m'intéresse réellement. Des moyens détournés? Poser sa musique sur youtube? C'est fait.. Faire un clip? C'est en cours... Mettre sa musique sur les plateformes? Ouais c'est fait aussi.. De toute façon c'est du bouche à oreilles.. On verra bien. Je continue à me produire sur scène dans les bars. J'aime ça. Bref, il me dit qu'il venait de Tokyo au Japon. J'ouvre de grands yeux. WOW. "Vraiment trop cool! T'es ici depuis longtemps? " Oui j'étais clairement curieuse, enfin je veux dire quitte à être ici à discuter, je veux apprendre à connaitre cet homme que j'avais en face de moi. Au premier abord il m'avait fait un peur peur on va dire, mais après j'avais un peu débarqué chez lui, dans sa boutique tout en jouant du piano en autorisation donc ça peut se comprendre. On va dire que j'ai aucune gênes... Des fois je ne réfléchis pas. "Non je suis originaire de Belfast, en Irlande du Nord. Mais j'étais 3 ans sur New York pour mes études que je fini ici sur Boston." Je souris. Et oui beaucoup de chemin pour une petite fille comme moi. Et encore je pense être sur Boston par un coup de chance. Sinon je serais encore sur New York. "Franchement de toi à moi, si je pouvais parler aussi bien japonais que tu parles anglais ça serait génial. Je te respecte." Je souris, non mais je ne sais pas depuis quand il était aux US mais ouais, les personnes ayant deux langues je les respecte vraiment. Après tout moi je parle que anglais, 2 mots de français et c'est tout.

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"So what ? J'y ai mis ma tune, c'est un fait. Mais ça me donne justement le droit de choisir de laisser la porte ouverte à quelqu'un si je veux." T'avais peut-être été un brin plus sec que ce que tu pensais en ouvrant ta bouche. Alors tu venais ponctuer ta phrase d'un petit sourire en coin histoire d'adoucir tout ça. T'avais la délicatesse d'une enclume par moments, et tu le savais. Fallait juste pas qu'elle se sente gênée. Tu faisais pas la charité, t'ouvrais juste une porte. Simplement parce qu'à sa place, t'aurais bien voulu qu'on fasse la même chose pour toi, qu'on te donne une chance. Gâcher un talent pour des questions d'argent, ça faisait pas vraiment partie de tes principes.

Je me mets à rire quand elle me sort que je suis un vrai artiste. J'sais pas trop si on peut m'appeler comme ça. Je touche un peu à tout surtout parce que j'aime être indépendant. En ce moment j'apprends un peu la basse pour pouvoir m'enregistrer de façon plus complète quand je loue un studio. J'aime faire chaque partie de mes morceaux moi-même pour les monter ensemble ensuite. Souvent j'ai une idée bien précise en tête et pour que ça colle... bah j'suis jamais mieux servi que par moi-même. Mais je sais bien que la réalité pour progresser, et faire des projets véritablement aboutis... c'est les contacts. "Véritable artiste... ça j'sais pas. Mais ouais, j'ai quelques enregistrements sous la main. Pour l'instant j'ai tout en digitalisé. Je fais ça pour le plaisir."

Bien qu'il faut avouer que ça te plairait de pouvoir faire un jour carrière là-dedans, juste de façon éphémère, le temps de profiter des bons côtés sans avoir les mauvais. Une espèce d'apparition éclair en haut de l'affiche avant de revenir à une vie normale. Tu tenais trop à ta vie privée pour vraiment avoir envie de voir ta tronche collée partout à te faire harceler par des paparazzis. Tu dégaines ton smartphone, et tu lances un morceau de guitare de ta composition, un truc bien énergique en slapping. C'est rythmé, ça te ressemble en bonne pile électrique que tu es. T'en avais bien d'autre beaucoup plus arrangées, où tu chantes un brin... mais t'étais pas encore assez sûr de ton coup pour les partager. Alors ça résonne sur ton enceinte bluetooth posée sur la petite table à côté de ton fauteuil bleu, pour finalement se calmer brutalement.

"Généralement je m'enregistre sur des impros de ce style. Je travaille sur d'autres projets à côté depuis un moment... mais en bon perfectionniste j'attends que ce soit assez abouti à mon goût pour les partager." On en revient à son sujet de carrière dans la musique. Je lui lance un sourire et je hausse les épaules : "Faut te les créer les contacts. Faut parler de tes projets. Je vais te faire écouter d'autres trucs pour que tu puisses comprendre." Je cherche un peu dans la liste de mes fichiers avant de lancer un nouveau morceau. J'attends sagement que ça se termine pour ouvrir de nouveau ma bouche. "Tout seul, j'aurais été incapable de sortir un truc pareil. J'avais envie de tester un concept différent. J'ai cherché des personnes qui bossent dans la musique qui seraient partants... chanteurs, musiciens, DJ... et on a composé ensemble. Je me suis occupé du rythme, du piano et de la guitare, participé aux choeurs... les autres ont fait le reste."

Je marque une pause histoire d'être sûr de bien m'exprimer. "Ce que je veux dire... c'est que c'est super important que tu cherches à bosser avec d'autres gens qui veulent percer ou qui commencent à percer. Non seulement ça va te faire apprendre de nouvelles choses, mais en plus tu auras plus de chance de te faire remarquer... ou de te faire appeler pour des projets plus conséquents sur le long terme." Je souris un peu : "Pendant qu'on a créé ce morceau, j'ai appris à mixer par exemple, et je me suis initié à la guitare basse. En plus avec les moyens d'aujourd'hui, tu peux facilement travailler à distance. Profiter de la notoriété des uns et des autres... pas juste bosser dans ton coin et avec des gens du coin." Faut voir plus grand et oser dans le monde de la musique. J'ai pas la garantie que mon expérience soit la solution miracle au problème de la demoiselle... mais ça peut être un début. "Je peux te mettre en relation avec d'autres artistes si tu veux. Je dis pas que ça va être miraculeux, mais ça peut te donner des projets motivants à développer. Des personnes avec une voix comme la tienne, c'est recherché."

Ca semble lui mettre des paillettes dans les yeux que tu viennes du Japon. Ca te fait lâcher un petit rire. Tu sais pas trop pourquoi les gens ont tendance à idéaliser ton pays d'origine. C'est sûrement l'exotisme... alors ça te fait plaisir, mais tu dois te retenir de lui dire tout ce que toi tu as détesté à propos de cet endroit que t'as quitté dès que t'as pu. "Je suis là depuis le mois de Mai. Depuis je travaille pour faire démarrer la boutique comme il faut. La première année est la plus importante." T'es sur les rotules, mais tu tiens bon. Par contre, Belfast... tu connais pas du tout... t'essayes de réfléchir et tu murmures : "Berufasto..." avec ton accent japonais... Nope. "Je connais pas l'Irlande. New-York pas vraiment non plus. Ca vaut le coup de visiter ?" Ouais, les japonais voyagent pas des masses comme ils bossent tout le temps. Et tu échappes pas à la règle. Ni à la gêne du compliment qu'elle vient de te faire sur ton anglais : "Aaaaah... j'ai beaucoup bossé j'avoue. Pendant des années j'ai payé des profs et on m'a aidé pour en arriver là. Toute la grammaire est inversée ou presque par rapport au japonais alors c'était pas une mince affaire. Après... apprendre le japonais c'est bien si on est passionné ou si on veut travailler, vivre au Japon. Sinon j'suis pas certain que ce soit vraiment nécessaire de se taper deux syllabaires et des milliers de kanjis à apprendre."

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ft. @Aisling S. Moore

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Je ne sais pas mais parler avec lui me crée une sensation sd'apaisement. Il était vraiment poser, il était comme un sage. Je ne sais pas, je ne pourrais pas décrire. Mais contrairement à moi qui des fois vis un peu trop vite, ou alors trop dans mes pensées, il semblait lui vraiment sur terre. Mais c'était peut-être qu'une impression. Je ne ne le connais pas plus que cela. Je pouvais me faire des idées surement. Je l'écoute, c'était après tout sa boutique, il faisait ce qu'il voulait et il pouvait crée les règles qu'il voulait. C'était pas à moi de juger. "Merci ! Vraiment." Je sais que je pourrais passer ici si je le souhaite, çe me plait, car en effet, j'aimerais voir avec lui si je pouvais venir enregistrer quelques musique au piano, ça sera mieux qu'un piano via Logic sur logiciel. Ca manquait le côté humain, c'était pas pareil... Je compose beaucoup en midi, mais voila il faut un peu des vrais instrument pour que tout aille bien. Il était lui même dedans, je l'écoute me parler, il aime ça et fait ça par passion. Ca commence toujours comme ça, dès qu'on tombe dedans on ne s'arrête plus. Je sais ce que c'est. On se met à éocuter ce qu'il fait. Je souris, attendez.. C'est une guitare on est d'accord? WOW... JE m'attendais pas à ça! C'est pas si facile en plus.. Ensuite il lance un autre morceau. Ouais pareil je suis surprise. Bon on est bien loin du style que je peux donner c'est sur. Moi j'étais douce à côté. Mais j'aime beaucoup c'est énergétique.. Ca donne envie de bouger, de marcher. J'en avais aussi des comme ça. Car je les faisais sous la passion et sous la colère des fois. "J'aime beaucoup ce que tu fais. Vraiment, je suis sincère. du coup t'as un groupe c'est ça je présume? Tu bosses souvent avec eux? On est tous un peu perfectionniste tu sais. On veut que ça soit parfait. C'est pour cela que j'ai aussi du mal à sortir mes propres sons." Il m'explique alors avec qui il avait collaborer pour travailler sur cette musique qu'il m'avait fait écouter. "J4avoue que je bosse seulement avec moi même, et mon frère a distance, là j'ai bossé sur un duo... Mais je profine encore avec le mec qui est dans ma session. Ca va être lourd je pense. Et puis je suis entrain de faire un clip aussi. Il sera posté à la fin de l'année je pense. c'est loin mais pas loin. Je veux qu'il soit parfait. " C'était celui que j'allais utlisé, celui qui allait montrer ma vulnérabilité et même temps ma voix. Il avait raison, je ne pouvais pas rester seule, j'avais besoin de bien m'entourer et j'étais un peu entrain de regarder tout cela, c'est aussi pour cela que j'ai décidé de faire cette 4ème année, pour avoir des contacts pour voir les aspects production aussi. C'était pas pour rien. Je veux absolument vivre de cette passion. Et j'y arriverais, du moins j'espère. J'ai 22 ans soir je suis trop vieille, soit trop jeune. Je ne sais pas, je veux pas être la nouvelle Taylor Swift, mais bon au moins la prochaine grande artiste ça sera surement moi. Je ne vise pas les Grammys mais les awards de ma petite ville? Ca suffit non? Je sors de mes pensées quand il me dit qu'il était la puis Mai et qu'il bosse sur cette boutique. Et oui la première année c'est toujours la plus importante. C'est ce que me répétait mon patron à New York, qui gère aussi la boutique ici sur Boston et d'autres dans le pays. Dès qu'il en ouvre une, il attend les 1 an pour voir si il doit rester où fermer. "De toute façon apprendre une nouvelle langue c'est pas toujours facile... Il y a des différences dans tout. Nous on apprenait le Français aussi et l'allemand ou l'espagnol. Mais bon, clairement... Le français on va dire ça va un peu près mais l'allemand.. Je me souviens de plus rien. C'est pas tout d'apprendre une langue, le tout c'est surtout de la parler, et d'aller dans le pays en mode "aller yolo j'y vais seule" car c'est comme ça qu'on apprend le mieux. Enfin de mon point de vue. " Je souris, vraiment je respect énormement le fait qu'il ai appris aussi vite. Mais il voulait s'en donner les moyens puis je pense que le pauvre il doit avoir tellement de remarques déplacés des personnes autour de lui qui doivent encore le prendre pour un immigré pour un touriste, etc que bon il doit montrer qu'li parle tout aussi bien anglais qu'eux pour les envoyer balader. Enfin moi c'est ce que je ferais. Quand j'arrive dans un pays, les premières choses que je sais dire c'est généralement les phrases d'insultes même si les insultes sortent plus rapidement dans ma langue natale. Une amie tchèque à mes parents c'était ça.. La première fois qu'elle s'est engueulé avec son mari en anglais, mes parents lui ont dit "voila c'est bon t'es devenu irlandaise enfin!" car elle avait abandonné sa langue et les premiers mots qui sont arrivé c'était l'anglais. "Sinon pour en revenir à Belfast, c'est une ville quand même assez froide, il ne fait pas vraiment beau, il pleut, il doit faire beau 15min par jour... Bon j'exagère mais pas vraiment.. Sinon dès que tu sors de la ville, tout est vert, les falaises sont magnifiques. Rien à voir avec ici... C'est très nature.. Puis New York... Le seul mot pour qualifier cette ville c'est.. La grandeur des batiments. Après j'habitais dans le Queens, pas très fameux, appartement de 10m2, miteux... Mais quand j'allais dans Manhattan là, tu te croyais dans les films.. LEs gens vont à 1000 à l'heure. Pour une filel comme moi qui débarquait de sa campagne irlandaise c'était un changement.. Pourtant à Belfast on en a des touristes. Après tout Games Of Throne c'est chez nous et la création du titanic aussi." Je rigole, mon pays me manque, il me manquera toujours. C'était chez moi. Je n'ai pas remis les pieds là bas depuis des années, est-ce que je vais y remettre les pieds un jour? J4espère rapidement, pour les fêtes? Je ne sais pas vraiment mais oui j'y pense. Car je veux faire une surprise à mes parents et mon frère.

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A vrai dire... ouais c'est plus une impression qu'autre chose. Ici je suis en mode sensei, dans ma boutique, je joue rarement aux idiots casse-cou comme ce que je peux faire en dehors du travail. Puis, j'sais pas... c'est un peu mon truc de conseiller, passer du savoir, aider les autres. Chaque fois qu'on m'en donne l'occasion je le fais. Non pas pour mon égo, mais juste parce que ça m'enthousiasme de pouvoir partager. J'ai pas d'intérêt particulier à lui dire tout ce que je lui dis là, à faire tout ce que je fais là. C'est juste que je suis comme ça. Je sais ce que c'est d'avoir des rêves pleins la tête. Je suis du genre à m'y perdre assez souvent. Mais je suis aussi du genre à tout faire pour pouvoir les concrétiser. C'est peut-être ça qui me donne mon côté terre à terre.

Tu lui adresses juste un petit sourire bienveillant quand elle te remercie, puis vous vous mettez à discuter sérieusement sur le plan artistique. T'avais un peu craint de t'être trop emballé à lui montrer et lui dire tout ça, mais finalement... elle semblait plutôt intéressée. "Non je fais pas partie d'un groupe en fait. C'est juste des partenariats ponctuels que j'établis pour des projets précis. Soit on me contacte, soit c'est moi qui cherche quand j'ai une idée derrière la tête et que j'ai besoin de compétences précises pour le réaliser. L'avantage du domaine de la musique... c'est que ça regroupe pas mal de passionnés qui sont prêts à faire des trucs gratuitement juste parce que c'est le plaisir et l'expérimentation qui prime. J'avoue que je fais partie de ceux-là... ceux qui font de la musique pour s'éclater plutôt que pour le pognon."

Aujourd'hui, j'avais la chance de vivre de ma passion grâce à ma boutique... mais clairement, c'était parce que je me voyais pas faire autre chose. Sinon j'aurais pu faire un autre métier et m'éclater avec la musique à côté juste parce que j'en ai besoin pour vibrer et exister. Je lui lance un nouveau sourire : "C'est déjà bien si t'as des projets de ce genre. Si tu veux viser plus gros, ma proposition tient toujours... que t'aies besoin de moi ou d'autres personnes... je peux te mettre en relation. Ce seront pas forcément des personnes très connues, mais qui ont déjà une communauté bien ancrée sur les réseaux." J'hausse un sourcil avant de lancer : "En tout cas je suis curieux de voir ce que ça va donner. Tu pourras me montrer quand ce sera fini ?"

Tu riais un peu face au débit de tout ce qu'elle te sortait ensuite sur les langues qu'elle avait apprises. Elle était marrante. On dirait toi, inarrêtable sur un sujet une fois qu'elle est lancée. Mais ouais, c'est clair qu'on te prenait encore souvent pour un touriste de base. T'avais gommé ton accent le plus possible, mais il restait toujours un petit quelque chose. Fallait avouer que des fois, quand on te parlait comme à un débile, tu faisais exprès de faire semblant de rien comprendre et de parler en japonais jusqu'à ce que la personne pète un câble et abandonne en pensant que t'es un cas désespéré. Bah ouais, faut bien s'amuser un peu non ? Ca arrivait rarement, mais ça t'éclatait bien quand c'était le cas. "Ah bah ça... c'est clair que j'ai fait beaucoup de progrès depuis que je suis arrivé ici. Je suis d'accord avec toi. C'est quoi la langue que tu rêves d'apprendre ?"

Et c'est reparti pour un tour. Je l'écoute en souriant, amusé. J'aime trop cette espèce de candeur qui se dégage quand elle parle, on a l'impression qu'elle est passionnée par chaque mot qu'elle dit. J'attends qu'elle termine, et je peux pas m'empêcher de pouffer un peu de rire : "La vache, tu t'arrêtes plus une fois que t'es lancée toi. J'ai trouvé pire que moi je suis rassuré." Je la taquine un peu j'avoue, je gratifie tout ça d'un petit sourire malicieux avant d'enchaîner : "La description que tu me fais de New-York, ça me fait penser à Tokyo. C'est une vraie fourmilière... Je suis né dans un cadre très citadin alors j'avoue que Boston me déstabilise pas trop. Par contre Belfast... même si ça a l'air un peu gris dans ce que tu dis... je suis quand même curieux d'aller voir ça un jour." Quand... quand je pourrais me le payer quoi. Parce que là... c'est pas gagné encore.

∙∙ looking for something new

ft. @Aisling S. Moore

BABAO ‒

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