kattis - things we don't say

@Katalia Borgia J'ai séché les cours aujourd'hui. Mon mal de dos ne passe pas et je me sens extrêmement fatigué. Je ne le fais pas souvent, je suis du genre à assumer les fêtes de la veille en allant au cours la première heure. Mais là, j'ai réellement une excuse. Lorsque Katalia ne m'a pas vu à la pause de midi, elle s'est inquiétée et m'a forcé à aller consulter. Je ne vais pas souvent chez le médecin, j'ai une santé de fer. Je fume, certes, je consomme de la drogue, certes, mais à part ça, je suis bien, non ? Le toubib m'a fait une prise de sang et a prétexté que mon mal de dos est causé par mes reins. Je dois boire beaucoup d'eau. A d'autres hein. Je suis allergique à l'eau. Mon carburant c'est l'alcool ou Katalia elle-même. Après avoir pris quelques anti-douleurs, j'ai accepté l'invitation de venir passer la nuit chez elle, à son appartement. Sa cousine n'est pas là. De quoi être tranquille tous les deux sans les colocataires des uns et des autres. Après le diner, je m'étale sur son lit en regardant une connerie sur son téléphone vu que le mien est déchargé - as always - pendant que la brune s'est enfermée dans la salle de bain pour prendre une douche. Je scroll l'écran, m'arrête que sur des vidéos drôles lorsque son téléphone reçoit une notification de Rosalia. Je suis pas curieux au point d'aller fouiller dans son téléphone - juste pour piquer le numéro de Lukas quand je l'ai contacté pour son anniversaire - mais ce message m'attire clairement. De quoi elle parle ? Je fronce les sourcils et clique dessus. Mes yeux défilent à une vitesse folle sur les textos. C'est... une blague ? Rosalia enceinte ? C'est donc ça le fameux truc dont Katalia ne voulait pas me parler d'elle-même. C'est pour cela aussi qu'elles sont tout le temps fourrées ensemble, les deux. Je sais pas pourquoi mais le fait d'avoir été caché de cette annonce ne m'enchante pas trop. Pourtant, je sais, ce ne sont pas mes oignons, mais Rosa est mon amie avant tout. Enfin, c'est ce que je croyais... Lorsque Kat revient dans la chambre, je ferme son téléphone et l'observe d'un drôle d'air. « t'as reçu un message de Rosalia. » que je lâche, spontané. Prêts à la confronter même si je ne sais pas si j'ai réellement la force de vouloir me disputer ou juste laisser passer.

@Ottis Heimann Evidemment qu'il n'était pas dans tes intentions de le lâcher un jour au sujet de cette histoire. Parce que tu t'inquiètes et lorsque tu t'inquiètes, t'es encore plus insistante. Enfin… plus que d'habitude. Ne pas savoir le retrouver à la pause déjeuner, ça t'a un peu fait paniquer, parce que c'est pas son genre, de te planter sans te prévenir tout simplement. Alors t'as insisté, beaucoup et fort pour qu'il aille chez le médecin car t'as bien vu qu'il avait mal depuis quelques jours. La moitié du temps il te l'avouait, l'autre moitié il se contentait de tenter de masquer ses traits plissés mais qu'il ne savait cacher à ton sens aiguisé de l'observation. Qui plus est lorsqu'il en est lui-même le principal sujet, surtout lorsqu'il est est le principal sujet. Tout l'après-midi durant, t'as forcé ton cerveau à se concentrer sur ton cours d'économie et non pas sur ton amoureux. Ca a été dur si bien que dès la fin de journée, tu t'es hâtée d'aller prendre indien à emporter pour le rejoindre chez toi, vous aviez l'appartement juste pour vous ce soir. T'avais hâte d'arriver, espérant qu'il t'annonce que c'est un coup de fatigue, que c'est musculaire, que tout ira bien après une bonne nuit de sommeil. En attendant et après manger, tu l'as abandonné quelques instants le temps d'aller prendre une bonne douche chaude et enfiler une tenue plus confortable (ou quasi inexistante) pour t'écrouler sur ton canapé et dans ses bras. Après avoir passé un temps fou à sécher tes cheveux, tu les attaches en queue de cheval, sors de la salle de bain avec le serviette enroulée autour de toi pour aller récupérer un tee-shirt et un short dans ton armoire. Au début, tu ne tiltes pas trop lorsqu'il te parle de Rosalia et d'une histoire de textos et réponds innocemment et curieuse ah bon, qu'est ce qu'elle vou-lait ? A la fin de ta phrase, ta voix perd de son assurance, car tu viens de réaliser que ce texto, il ne parle pas de la météo de demain ou dans quelle soirée elle a bien pu encore aller. Non non, la dernière chose que tu lui as écrite, y'a pas cinq minutes, c'est que t'avais croisé Asher dans l'après-midi et que t'avais rapidement parlé avec lui, pour la première fois depuis le rendez-vous à l'hôpital où elle avait mis un terme à sa grossesse. Son texto retour devait forcement être explicite à ce sujet et… merde. Tu paniques, que faire ? Continuer dans ton mensonge et trouver une parade comme tu sais si bien le faire au risque de te prendre les foudres d'Ottis ? Ou tout avouer et prendre les foudres de Rosalia, cette fois ? Tu ne te retournes pas et continues de fouiller dans ton tiroir à vêtements à la recherche du short que t'as en fait déjà repéré depuis deux minutes. Ottis reste silencieux, il attend probablement que tu craches le morceau pendant que toi, tu tentes par tout les moyens de dissimuler ta panique et remuant les mains dans tous les sens dans ce foutu tiroir.

@Katalia Borgia J'ai déjà mal au crâne avec les anti-douleurs que je prends alors une dispute, ça ne m'arrange pas du tout. J'attendais juste qu'elle sorte de la douche pour me mettre en boule dans une couverture bien chaude et regarder un truc débile à la télé. Se détendre, tout simplement. J'aurais pu passer outre. Dire, tant pis, ce message ne me regarde pas. Mais non, Rosa est mon amie et Katalia ma copine. Je déteste quand on me cache des choses. J'aurais voulu être présent pour elle moi aussi. Je suis son ami. Et Katalia n'est pas si proche d'elle à ce que je sache. Hier encore elle crachait sur son dos et aujourd'hui, elles sont inséparables comme cul et chemise. Je bouillonne un peu, je l'avoue. L'italienne cherche quelque chose dans le tiroir de son armoire et je vois bien qu'elle fuit la conversation. Arg, je déteste ça. Je quitte le lit pour me redresser en faisant abstraction de mon mal de dos et je m'approche d'elle en lui affichant les messages devant son nez. « ça. » ma main tremble légèrement, ce qui est difficile pour elle de lire sans avoir la tête qui tourne alors je lui dépose sèchement le téléphone sur son armoire. Je soupire et je m'éloigne de quelques pas, passant mes mains dans ma nuque. « je me doutais bien que c'était pas normal que tu sois tout le temps fourrée avec elle. » que je lance d'un petit rictus avant de me pincer les lèvres fortement. C'était trop beau pour être vrai. Je l'ai senti, le truc qui tournait pas rond, mais pourtant j'ai fermé les yeux. « pourquoi j'étais pas au courant ? » j'engueule Kat, je lui crie dessus alors qu'elle n'a fait que protéger sa cousine, j'imagine. Je devrais plutôt avoir ce discours avec Rosalia en personne. Merde, maintenant, je m'inquiète pour elle. J'ai presque envie de prendre mes affaires et d'aller la voir même si je ne sais pas où elle se trouve à l'heure actuelle. J'aurais voulu être là. J'ai juste l'impression que notre amitié n'a jamais comptée, que je n'ai jamais compté. Je suis déçu, énervé et ce mal de tête ne m'aide pas.

@Ottis Heimann Il ne semble pas décider à laisser passer ça et, honnêtement, comment le lui reprocher ? A sa place, t'aurais réagit pareil, blessée d'avoir été laissé de côté, qu'on ne t'ai même pas laissé être là pour quelqu'un qui compte. T'as bien essayé, fort et souvent, de faire entendre raison à Rosalia, mais elle t'a fait juré sur des choses et personnes bien trop précieuses à tes yeux pour oser provoquer le karma en révélant toute la vérité à Ottis. Déjà que t'as du parlementer pendant des jours et des nuits pour qu'elle accepte de prévenir celui qu'elle aurait pu nommer "père". Si les choses avaient été différentes, si sa décision n'aurait pas été celle ci. Bref, il s'approche et de colère n'arrive pas à garder le téléphone fixe devant tes yeux avant de le poser sur la commode. Tu ne cherches même pas à regarder le petit écran, t'as pas besoin de ça pour savoir ce qu'il a vu, ce qu'il a lu. Alors le visage fermé et penché vers le sol, honteuse et malheureusement, t'enfiles tes fringues en silence et sans un mot. Lui il recule, il s'agite comme un lion en cage et fait les cents pas, tu ne le vois pas mais tu le devines aisément. Tu te retournes alors à ses mots et plantes tes mains sur le rebord de la commode, comme pas capable de tenir toi toute seule debout et d'affronter tout ça "tout le temps fourrée avec elle" ? si c'est comme ça que tu veux dire que je ne voulais pas la laisser tomber et la soutenir, soit… tu siffles un peu piquante avant de secouer la tête, reprenant ton souffle et ramassant tes pensées. T'as pas à lui retorquer comme ça, c'est pas la faute d'Ottis. C'est la faute de personne bordel, ni la sienne, ni la tienne, ni même celle de la pauvre Rosalia qui s'est complétement laissée dépassé par les évènements. En seule réponse, t'as rien d'autre que sa colère et ses cris. Tu fronces les sourcils et mords l'intérieur de ta joue, te forces à attendre qu'il termine pour ne pas prendre le même ton. parce que c'était pas à moi de te dire ça. Peut être que ta plus fatale erreur a été de toujours te refermer comme une huitre lorsqu'il s'agissait de Rosalia et d'Ottis. Refuser d'admettre qu'ils se connaissent, qu'ils sont amis. Faire comme si de rien n'était, pour que ce soit plus facile. A cause de tout cela, de n'avoir eu aucune idée de la tristesse que ca pourrait provoqué, qu'elle ai eu ce lourd secret envers lui. comment t'aurais voulu que je lui fasse comprendre que le fait qu'elle se détourne de tout le monde n'était pas bien, si moi-même je l'avais fait… ?

@Katalia Borgia J'en fais peut-être trop. Rectification : j'en fais trop. Je prends ça comme la trahison du siècle alors que cette histoire ne m'est pas du tout concernée. C'est un mélange de pleins de choses, une accumulation et mon état de santé n'arrange rien. Même froncer les sourcils me donne mal au crâne. Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça fou qu'elle ait autant passé de temps avec elle. Qu'elle ait changée du tout au tout, du jour au lendemain. Je devrais m'en réjouir oui. Mais qui ne me dit pas que cette nouvelle relation n'est qu'éphémère et que Rosalia lui crachera dessus dès que l'occasion se présente ? C'est malsain. « dans le cas contraire, tu crois réellement qu'elle serait là pour toi ? » j'ai du mal à y croire. La plus sensible des deux c'est Kat, elle peut la piquer là où elle veut pour pouvoir l'atteindre plus facilement, et faire ce qu'elle veut d'elle. C'est ma vision de l'extérieur, je me trompe peut-être. Je lève les yeux au ciel quand elle proteste que ce n'est pas à elle de me dire ce secret. Oui, et non. Je suis d'accord que si ça regarde Rosalia, c'est son affaire. Mais nous deux, on est sensé construire quelque chose sur la confiance et si cette histoire a touché Kat, j'aurais aimé qu'elle m'en parle, être là pour elle pour digérer la nouvelle. « donc maintenant, on se cache des secrets. » ce n'est pas une question mais une affirmation. Soit, si c'est comme ça qu'elle veut évoluer dans notre relation, que grand bien lui fasse, mais je ne suis pas sûr que ça me convienne à la longue. Je soupire. Si en effet Katalia a essayé de la raisonner et qu'elle refuse, ça devient plus compliqué. Je peux connaitre le spécimen pour l'avoir assez fréquenté, et quand elle a quelque chose en tête, impossible de lui faire entendre raison. Elle est bornée. Je me laisse tomber sur le lit, m'assieds sur le bord et passe mes mains sur mes tempes pour essayer de calmer la douleur. « comment elle va ? » je peux au moins savoir comment elle est actuellement ou c'est un secret de plus ? Je suis inquiet. Je crois que ça peut se lire sur mon visage et peut-être que ça ne plait pas justement à Kat de me voir me mettre dans cet état pour sa cousine qu'elle déteste - détestait ? - tant.

@Ottis Heimann Toutes ces questions, ces zones d'ombres et de flou, tout ça te fait complétement tourner la tête. Si Rosalia aurait été là pour toi ? Honnêtement t'en sais rien mais maintenant qu'il te balance à la figure la question bah… t'en doute. T'en doute car Rosalia c'est pas seulement le drapeau blanc qu'elle a agité de temps en temps au fil des ans, @Rosalia C. Borgia c'est aussi celle qui t'a enfoncé plus bas que terre, qui te pique et t'use, qui t'a (y'a pas plus de deux mois) balancé à la figure qu'elle ne te considérait pas comme sa famille… Aurait-elle levé le petit doigt et fait la moitié des choses que tu as fait ces dernières semaines si la situation avait été inversé ? j'en sais rien, j'espère... tu réfléchis à voix haute et admets naïvement. La preuve, tu ne l'a pas quitté d'une semelle ces derniers temps pour t'assurer qu'elle ne fasse pas de bêtises et pour veiller sur elle. Mais dès que t'as commencé à lui reprocher son comportement de couper les ponts avec tout le monde, elle s'est mise toi aussi à t'ignorer, à ne pas répondre à tes textos et survoler les discussions à l'appartement. Tu souffles longuement à cette constatation, te voyant comme la pire des idiotes sur cette terre. mais ce que tu comprends pas c'est que c'était pas MON secret. elle m'a fait juré de ne rien dire à personne, franchement c'est pas quelque chose que j'aurais pu dire à sa place… Même si ça t'a crevé le cœur parce que, bien trop souvent, ça t'a démangé très fort de tout lui balancer. Lorsqu'il te reprochait d'avoir tout le temps "des trucs à faire" ou qu'il te chatouillait gentiment lorsqu'il voyait que t'avais l'air ailleurs. Il a été patient et toi, la seule réponse que t'as pu lui offrir, c'est ton silence. Si y'a bien quelque chose que t'as cru qu'il avait réussi à faire disparaitre chez toi, c'est ton art et ton gout prononcé des petits mensonges mais il faut croire que les habitudes ont la dent dure. j'ai du la forcer à accepter de prévenir le père et j'ai du moi-même aller lui parler tellement elle s'était renfermée ! tu balances la voix un peu vive et tremblante et réprimandant un bref sanglot et pinçant les lèvres. Qu'il n'aille pas penser que c'est avec gaîté de cœur que t'as du lui cacher ça. Il se laisse tomber sur le lit, s'installes au bout et passe une main sur ses tempes. Tu fronces les sourcils et ouvres la bouche mais il te prend de court avec sa question. Tu restes encore debout, devant lui et toujours solidement accrochée à cette putain de commode. ca va mieux. Elle est une Borgia, elle est comme toi, elle se relèvera. Si sur bien d'autres points, elle te surpasse, vous savez toutes les deux que t'es plus forte qu'elle, que tu sais te forcer à aller de l'avant. Elle l'est aussi bien sur, et tu veilleras à ce qu'elle le fasse, quitte à ce que t'ai à lui tendre de nouveau cette main pour la tirer dans la bonne direction. elle ira mieux. tu ajoutes dans un souffle ; si seulement elle accepte de s'ouvrir de nouveau à toi comme elle le faisait pas plus tard qu'il y a une semaine.

@Katalia Borgia Je suis à cran, plus que d'habitude. Plus que toujours en fait. Je suis le gamin qui est toujours calme et qui s'énerve que quand c'est grave. M'emporter pour des foutaises, ce n'est pas pour moi. Lancer une dispute n'est pas mon genre non plus. Je le regrette presque. J'aurais pas dû plonger mes yeux dans ce message sur son téléphone. J'aurais dû rester peinard dans son lit à l'attendre pour se câliner devant la télévision. Je fais tout de travers. Je me laisse gagner par ma colère et mes émotions et ça me gonfle. Je m'auto-gonfle. J'ai juste envie de me baffer pour me calmer et reprendre mes esprits. Je lance des piques plutôt désagréables à Katalia, prétextant que sa cousine ne ferait pas un quart de ce qu'elle fait pour elle. A vrai dire, je n'en sais rien. J'imagine que si Katalia se retrouverait dans une situation similaire, elle sera là pour elle. Pas vrai Rosa ? J'écoute l'italienne qui se justifie corps et âme, qui utilise les mots qu'il faut pour mettre un terme à ce règlement de compte. Je reste un moment muet, tordant nerveusement mes doigts, fixant un point invisible devant moi. De nouveau, ça me lance dans le bas de mon dos et je me tords intérieurement de douleur. Ce n'est pas possible, je n'ai jamais eu une douleur si forte. Je bouge ma nuque de haut en bas, essaye de détendre mes cervicales et reprends une respiration plutôt normale. Maintenant que le calme est tombé, j'ose demander comment se comporte Rosalia actuellement. Oui, on s'engueule Kat, oui, je suis fâché, tu l'es aussi, mais avant de continuer à se battre, je veux savoir comment va-t-elle. « elle compte faire quoi ? » c'est la question que je me suis automatiquement posée quand j'ai appris la nouvelle. Garder l'enfant ? S'en débarrasser ? La connaissant, j'imagine qu'elle ne va pas s'alourdir d'un tel poids de responsabilité. Elle a d'autres chats à fouetter Rosa, elle est pleine d'ambition, aura une carrière brillante, va percer comme la talentueuse femme qu'elle est. Je ne la vois pas abandonner tout du jour au lendemain pour un enfant. Elle a un coeur, un gros coeur, mais elle n'est pas prête pour cela. Mais bon, je risque peut-être d'être étonné. « t'as bien fait... d'être là pour elle. » on pourrait croire que ça me tue de dire ça. Elle au moins a été présente, a pu l'épauler. Pas moi.

@Ottis Heimann T'as été prise de court, piquée à vif par sa réaction et son ton ; la colère. Rarement tu l'as entendu le prendre, encore moins envers toi. Sauf peut être cette fois là au summer camp, lorsque tu lui avais posé un lapin. Et encore que, il avait été bien plus piquant et blessé qu'énervé, ce qui finalement avait été aussi pire. En l'occurrence, t'étais prête à tout sauf à ça car, de un il n'aurait jamais du apprendre cela comme ça (via un foutu texto), de deux ce n'est pas comme si t'avais voulu volontairement lui cacher quelque chose ou lui faire du mal. Ta seule erreur ici est peut être celle de ne pas avoir su suffisamment raisonner Rosalia. sa décision a déjà été prise… encore une fois, tu te sens mal de devoir répondre aux questions à sa place, c'est pas à toi de faire ça, mais t'as pas le choix. Ottis mérite de savoir, il ne mérite pas d'être laissé de côté par ta cousine. Ni comme Matt, ou Edgar, tous ses amis qu'elle a rayé de sa vie pour ne pas assumer la vérité auprès d'eux. Est-ce que seulement elle te l'aurait dit et t'aurait laissé être là si tu n'étais pas tombé sur ce test de grossesse dans la poubelle ? La décision de Rosalia, n'importe qui la connaissant bien, l'a déjà. T'arrives pas à le dire alors tu soupires tu sais laquelle. Parce que bien que tu lui ai dit que tu serais là peu importe sa décision, ça fait quand même mal qu'elle ai prise celle là. Tu forces tes phalanges et se détendre un peu, desserrer leur prise de la commode et agiter doucement tes doigts pour y faire affluer de nouveau le sang. il fallait bien que quelqu'un le soit… tu marques une pause, le regard dans le vide derrière lui, avant de continuer étrangement, on dirait qu'elle a choisi que ce soit moi. Les Borgia et leur relation plus que particulière, tellement que lorsqu'il y a des hauts et des bas, personne ne semble comprendre mais surtout, tout le monde s'attend au pire. Même toi, tu serais incapable d'expliquer pourquoi à ce moment là ça va mieux et à un autre, pourquoi ça ne va pas. C'est juste comme ça, inexplicable. Cette "paix" passagère, t'espères qu'elle va durer le plus longtemps possible, car t'as pas la force de te livrer à une nouvelle bataille. T'arrives enfin à porter ton regard sur lui, voir les traits de son visage se froisser dès qu'il fait un mouvement et pas savoir cacher sa main qui va inconsciemment sur le bas de son dos. Tu fronces les sourcils et t'approches enfin de lui, faisant lentement disparaitre les cinq mètres de distance qui vous séparent depuis tout à l'heure. t'as toujours aussi mal ? les médicaments ne font rien ? Tu t'assois au bout du lit à côté de lui, le buste dans le sens opposé du sien quand est-ce que tu retournes voir ton médecin pour les résultats des analyses ? Tu provoques le risque de te faire envoyer bouler en déposant doucement un baiser sur le haut de son épaule, là où les douleurs commencent à le lancer. L'inquiétude et sentiments ayant balayé d'un seul coup de vent l'amertume et la rancœur de vos envolées de voix d'il y a un instant.

@Katalia Borgia Elle confirme mes pensées. Rosalia ne gardera donc pas l'enfant. J'imagine que c'est une bonne chose pour elle. Je n'ose pas imaginer le nombre de femmes qui tombent enceintes et qui doivent prendre cette décision difficile. Je n'ai pas posé de question sur le père et je m'en fiche de savoir qui c'est. On dirait qu'il n'a pas trop l'air de se préoccuper de Rosalia. Ou je me trompe peut-être. J'essaye d'imaginer un instant si cette situation pourrait toucher Katalia, que ferait-elle ? Je pense qu'elle ferait comme sa cousine, et je la laisserais faire. Je suis qui pour être contre elle et la forcer à garder notre potentiel enfant ? Je me sens presque débile d'avoir eu cette conversation avec elle l'autre jour, si plus tard, elle voudrait des enfants. On en a presque ri, alors qu'elle savait dans un coin de sa tête que ça la faisait directement penser à sa cousine. Je hoche la tête doucement et soupire ces mots : « si jamais ça devait t'arriver, je serais là, quoi que tu choisisses. » j'évoque cette possibilité pour qu'elle puisse imaginer ma réaction si cette catastrophe nous tombe dessus. On est grand, on se protège et on fait le nécessaire pour ne pas déraper. Je ne sais pas si Rosalia n'a pas eu de bol ou si elle a été totalement inconsciente lors de ce fameux rapport qui a été de trop. Katalia se détend et vient à rompre les quelques mètres qui nous sépare. Elle s'assied en tailleur à côté de moi et je pivote la tête pour la regarder. « elle a bien fait. » je deviens contradictoire dans mes mots mais c'est la colère qui s'en va, petit à petit. Elle a bien fait car t'es une personne de confiance, tu sais écouter les gens et faire ressortir le meilleur d'eux-mêmes. Je me tends légèrement lorsqu'elle s'inquiète sur mon état de santé. Comment lui expliquer que je suis du genre à prendre des drogues dures et qu'un simple anti-inflammatoire ne fait pas effet longtemps dans mon organisme ? J'ai presque envie de contacter mon dealer pour prendre de la coke ou quelque chose de plus fort, de quoi au moins me permettre de passer une bonne nuit. « ça va, ça se réveille c'est tout. » il me faut juste du repos et pourquoi pas un bon verre de whisky. Je manque de sommeil, je le sens dans tout mon corps mais il ne veut pourtant pas me laisser dormir. Son baiser douceur sur ma peau m'apporte un peu de chaleur. « mercredi. » au matin. Je vais encore sécher les premières heures de cours. Je demanderai à des potes d'amphithéâtre de me ramener leurs notes. Mes yeux qui piquent, il me vient une suggestion mais... un peu délicate à demander à Katalia. « par hasard... il ne te resterait pas des somnifères ? » je me mords la joue et surveille sa réaction. Je sais qu'elle en a pas mal abusé lorsque je l'ai rencontrée. Elle était pratiquement accro à cette substance magique pour dormir. J'en prends jamais. Mais je sens que ce soir j'en ai réellement besoin. Elle sait que je suis un gros dormeur qui peut m'endormir n'importe où, n'importe quand. Ottis ne trouve plus le sommeil, c'est une réelle sonnette d'alarme.

@Ottis Heimann Parler de tout ça te met mal à l'aise, car c'est juste pas facile. Pourtant lorsqu'il reprend la parole, tu te surprends à cacher un spasme et retenir une larme qui tente de t'échapper de ton œil. Tout ça du à sa façon de réagir, toujours, tout le temps. Il est parfait et pour toujours tu joueras la comédie aux yeux du destin pour que jamais il ne te le retire. je sais. Pourtant cette vérité que tu avais déjà devinée, lorsqu'il la dit à voix haute, ça te rassure. Bien que t'as peine à imaginer qu'une situation pareille puisse vous arriver car vous faite toujours très attention, soit l'un, soit l'autre, soit les deux. Au fond, on ne peux jamais savoir ce que nous réserve l'avenir. La preuve, ta cousine devait être à cent mille lieux de penser que ça pourrait lui arriver et pourtant… La distance, autant celle physique que celle de vos mots, s'efface peu à peu ; laisse la place à la douleur, la sienne et celle de la deviner. Ses mots s'essaient rassurants, mais il ne le sont pas. Parce tu l'entends même dans sa voix, que lui-même n'y croit pas. Son rendez-vous est seulement le lendemain, et tu peux presque sentir cette boule de stress gonfler dans ton ventre à chaque secondes qui passent. Soupir alors que t'aimerais, mais que t'es pas capable de dire quoi que ce soit. T'ouvres la bouche, t'apprêtes à lui demander s'il veut que t'aille avec lui, mais sa question te prend te court, te figes même alors que tu restes quelques secondes interdites. Il te fixe toujours pourtant tu ne sais pas retenir tes dents qui viennent mordre dans ta lèvre inférieure. Ouais, il te reste des somnifères mais t'es perturbée de l'admettre même s'il y a déjà quelques semaines, t'as avoué à Ottis que t'arrivais enfin à t'en passer. En soit, c'est la vérité, mais comment est-ce qu'il va bien pouvoir continuer à te croire si tu lui avoues que t'as encore un flacon complet au fond de ton placard à jeans ? je… ouais, il m'en restait un peu que j'ai plus eu besoin d'utiliser. C'est dur de l'admettre car t'es dans ta plus grande vulnérabilité, celle de la Katalia dépendante ; celle la même qui se bat nuits et jours pour être au contraire indépendante. S'étant sevrée du précieux cachet avant de fermer les yeux le soir, mais pourtant encore tombée éperdument dépendante d'un être, lui. Tu te lèves en silence et retournes vers cette fichue commode, t'accroupir et fouiller au fond du tiroir. Tu attrapes l'objet de convoitises et te redresses en te tournant vers lui, cachant le flacon dans les paumes de tes mains fermées. Tu restes figée sur place, ne reprends pas ta place sur le lit, comme si t'avais (bien au fond de toi) cette peur qu'il te l'arrache des mains, te retire le seul truc qui a permis à ton corps de trouver un sommeil réparateur après mars dernier. Le truc dont t'as plus besoin mais dont t'arrives pas à te séparer, visiblement. t'es sur ? j'veux dire, c'est sur ordonnance… Question un peu débile, tu le sais. Avant que les choses ne deviennent sérieuses entre vous, t'avais déjà entendu sa réputation à la pfo. Bien que depuis des mois, depuis que vous êtes toujours collés en fait, tu ne l'as jamais vu toucher à quoi que ce soit d'autres que des joints de temps à autre. Est-ce qu'il a vraiment laissé tout ça derrière lui ? Ou est-ce qu'il entretient le secret car il sait que tu n'approuveras pas ? Là d'un coup t'es complétement flippée et ça te fait poser des questions qui n'ont même pas lieu d'être.