Je m'agace en la voyant appuyer de nouveau sur le bouton. Comme si on allait lui répondre parce que c'était elle qui appuyait. Mais en même, elle a l'air complètement paniquée alors j'essaie de me raisonner en me disant que c'est normal qu'elle essaie de faire quelque chose. Elle n'a pas l'air de supporter mieux que moi le fait d'être coincé ici même si je ne suis pas sûr que nos raisons soient exactement les mêmes. Mince, elle est claustro ou quoi ? " Non, je peux pas rester coincé ici ! c'est pas possible ! " J'ai failli lui répondre "faut croire que si" mais heureusement -je ne pense pas qu'elle l'aurait bien pris, je l'ai juste pensé très fort.Je la dévisage lentement. Je crois qu'elle est vraiment en train de péter un plomb. Elle fouille son sac, en sort son téléphone et soupire. J'imagine qu'il n'y a pas de réseau, je soupire à mon tour en me frottant la nuque. D'un côté, j'ai vraiment envie de dire quelque chose, pour tenter de la rassurer, ou de la calmer un peu, je n'aime pas la voir dans cet état là. Mais d'un autre, je me fais énormément violence, ce n'est pas censé me faire quelque chose, c'est pas ma copine, ce n'est pas non plus une amie. A vrai dire, pour l'instant, son statut est... indéterminé.
Bon, il faut se rendre à l'évidence, on est pas prêt de sortir de là. Je me laisse glisser contre la paroi de l'ascenseur pour me retrouver assis par terre. J'ai du mal à ne pas observer Aby étant donné que partout ou je regarde, je la vois -ou je vois une partie d'elle, et je cherche finalement quelque chose à lui dire. Oui je cherche.. je cherche encore. A vrai dire, j'ai du mal à trouver quelque chose qui soit à la fois approprié, poli et sincère. Tout ce qui me vient à l'esprit, ce sont des remarques puériles et largement empreintes de jalousie qu'il vaut mieux que je garde pour moi -dans notre intérêt à tous les deux. " T'es sûre que ça va aller ? " Bon, c'est plutôt poli et approprié ça non ?
FICHE BY LAVENDER J. TREVENA