have a little faith, and if it does not work, a lot of mimosas (snow&ella) (tw)

@A. Snow Burns ; 23 septembre 2020.

Je ne peux pas dire que je ne m'y attendais pas parce que c'est complètement faux. Bien entendu que je savais que ça allait arriver et je déteste le fait que ça soit arriver. Je me déteste plus que je le déteste. Je me déteste parce que je me rends bien compte que mon comportement est inapproprié et que je me comporte comme une tentatrice, comme si tout ce que je veux, c'est qu'il craque. Alors que ce n'est absolument pas le cas. Loin de là. J'aimerais que tout soit plus facile pour lui, pour nous, pour tout ce qu'il se passe dans ma tête. Oh Snow. Je suis tellement désolée. Désolée du mal que je fais, des allusions que je laisse transparaitre alors que je n'ai pas la tête à cela. Je m'en veux comme jamais et cela se voit sur mon visage que je cache rapidement. Je ne veux pas lui faire de mal mais je sais que ce dernier est déjà fait. Maintenant, mon but est de minimiser les dégâts qui vont découler de cette déclaration. J'essaye de me dire que ça ne changera rien entre nous mais je sais bien que ce n'est pas le cas. Alors je fais ce que je sais le mieux faire : fuir. C'est mon meilleur moyen de défense ces derniers temps et je le déteste mais c'est la seule manière que j'ai pour gérer tout ce que je ressens. Mon sac à main sous le bras, je file vers la toilettes et me plante devant un lavabo. Je soupire fortement et regarde mon reflet dans le miroir. Il n'y a rien qui me plait, absolument. Cette vie ne me convient plus. Me faire arracher le coeur ne faisait vraiment pas partie de mes plans. Et j'en veux tellement à celui qui l'a fait. Celui qui m'a anéanti et me laisse périr sur le bas côté. Mais il faut que j'avance. Que je me ressaisisse et que j'avance. Et je veux le faire avec Snow à mes côtés. Il fait parti de ceux qui ont toujours été là. J'aurais tellement aimé qu'il ne dise rien, qu'il ne nous mette pas dans cette drôle de position. Je reste de longues minutes dans les toilettes, mes mains qui se referment autour du lavabo blanc et ce n'est que lorsque je vois mes doigts tourner au blanc que j'ai un mouvement de recul. Je les passe sous l'eau froide et essuie mes mains avant de sortir. Au loin, je vois Snow seul et rapidement approché par une jeune femme. J'accélère le pas et me plante à côté d'elle alors que la voix de Snow se fait entendre. Tu l'as entendu ? Et c'est ma place ici alors bouge, merci. Que je souffle avec un large sourire sur le visage. Non mais oh. Et puis quoi encore ? Bouge de là connasse. Je m'assois rapidement à côté de mon meilleur ami et attrape sa main. Je suis désolée de ne pas être celle qu'il te faut. Mais tu comptes énormément pour moi Snow, tu le sais ça, non ? Que t'es mon américain préféré, celui pour qui je déplacerais des montagnes et botterais le cul de toutes les demoiselles qui te regardent avec leur regard lubrique. Est-ce qu'on peut oublier tout cela ? Que tu as ouvert ton coeur - en quelque sorte - et que moi, je me suis barrée en courant. J'ai appris la gestion de crises à l'université mais il semblerait que j'ai loupé les cours pour éviter de tout foutre en l'air dans sa vie privée. Que je dis avec un léger sourire. J'ai toujours sa main entre les miennes et je n'ose pas bouger. Tu me manques. Ne disparais pas. Que je le supplie presque. Je ne veux pas que l'on devienne des inconnus à cause de tout cela.

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Elle est blonde, élancée, elle est le parfait cliché d'une fille que je pourrais vouloir baiser. Et je le sens, qu'elle veut tenter sa chance encore, qu'elle s'apprête à insister. Dans d'autres circonstances c'est dans les toilettes que je me serais fait plaisir de la faire crier. « Tu l'as entendu ? Et c'est ma place ici alors bouge, merci. » Ce coup-ci, je n'ai pas de doute sur la personne qui vient de faire son apparition. La blonde la regarde, une seconde de trop certainement, et pour cette raison, la brune s'assoit à côté de moi.

Alors celle qui n'est pas à sa place se tire, tandis que ma meilleure amie m'attrape la main et commence à me dire ; « Je suis désolée de ne pas être celle qu'il te faut. Mais tu comptes énormément pour moi Snow, tu le sais ça, non ? » Le contact de ses doigts sur les miens m'insupporte, et je crois qu'elle ne réalise pas que je ne suis pas un mec des plus dociles. Et je n’aime pas ces foutus mots qu'elle utilise pour gentiment me bâcher. À croire que je lui inspire de la pitié. « Est-ce qu'on peut oublier tout cela ? » Et je vais faire semblant, oui, je vais me taire et jouer aux cons, parce que c'est ce que je fais de mieux, parce que merde, Snow, on ne peut pas le prendre au sérieux.

« J'ai appris la gestion de crises à l'université mais il semblerait que j'ai loupé les cours pour éviter de tout foutre en l'air dans sa vie privée. » C'est censé me faire rire ? M'amadouer ? Me passer une pommade pour que j'accepte à nouveau de faire partie de ta collection de petits jouets ? « Tu me manques. Ne disparais pas. » C'est emmerdant, putain, combien je tiens à toi, et combien ça me casse littéralement les couilles de voir que je ne suis pas un de tes choix. J'en serais jamais un. Un amusement, un passe-temps il y a quelque années quand moi j'aurai pu retourner le monde pour être à tes côtés. Elle a un putain de goût amer cette soirée. Mon égo, elle vient de l'écrabouiller.

Et sa main toujours accrochée à la mienne, je prends la décision de m'en dépêtrer. Parce que ce qu'elle fait, ce n'est pas correct et malgré que ce soit dans sa nature, j'estime qu'elle le sait. De ce fait ma paume libérée de la sienne, je vais reprendre un verre, le rempli de champagne, et en bois une gorgée. Acte après lequel, je passe ma langue sur mes dents afin de gagner un brin de temps. « Laisse tomber Ella. » ça ne sert à rien de disserter à ce sujet-là. Ça ne mènera à rien. Mes paroles étaient stupides, hein ? Ouais, c'est ce qu'on va se dire, et puis ça aurait pu être bien pire. « Va te défouler. » Danser, oublier, parce que c'est ce que t'es venue chercher cette nuit. Un moyen de te sortir de ton propre esprit et non une possibilité de finir dans mon lit. « Je garde un œil sur toi. » Des fois qu'un autre que moi voudrait te proposer de faire un tour dans ses draps.

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@A. Snow Burns ; 23 septembre 2020.

C’est difficile. Plus pour lui que pour moi, mais quand je freine Snow sur ses intentions, j’ai le coeur qui se serre. Et il se serre parce que je sais que quelque chose va changer entre nous. Que je le veuille ou non, nous venons tous les deux de briser quelque chose dans notre amitié. Et j’ai envie de crier, d’hurler, de tout saccager. Parce que c’est tout ce que j’ai toujours voulu éviter, que ce qu’il se passe autour de notre relation amicale se mette au milieu. Mais je n’ai pas pu empêcher tout cela et maintenant, nous allons devoir apprendre à vivre avec, à avancer avec. Bien que j’ai envie de tout oublier, comme je lui dis. Pourquoi j’ai envie de tout oublier ? Parce que je déteste cela, lui faire du mal. Je vois bien que la lueur a disparu dans ses yeux, que quelque chose s’est éteint là bas et que tout sera toujours différent, que je le veuille ou non. Un léger soupire se glisse entre mes lèvres. Le plus déprimant dans cette histoire c’est que Wesley me disait que ça allait arriver et je n’y croyais pas. Putain de merde. Je déteste cela. Qu’il ait eu raison sur quelque chose qui concerne Snow et moi même. Et puisque je ne sais pas comment gérer, quoi dire, comment le sortir de son mutisme, j’enchaîne avec des idioties. De quoi lui arracher un sourire, une réflexion, quelque chose. Mais rien. Je le regarde, le regard bien moins doux et rieur qu’il y a quelques dizaines de minutes. Sa main quitte la mienne et c’est une nouvelle gifle que je me prends. La gifle de l’égoïsme et de la réalité. Dieu que ça fait mal. Je déglutis difficilement et pince les lèvres, mes yeux passants de son visage à la foule. Je ne vois rien, que des formes sans intérêts. Pas des corps, juste des poupées de chiffons. Laisse tomber. Oh oui. Bien sûr. C’est mal me connaître de penser que je vais tomber. Mais c’est la colère qui me titille de l’intérieur et je sais que ce n’est pas juste et que ce n’est pas à elle de gagner. Il y a des milliers de bataille qu’elle gagnerait mais celle-ci, c’est à moi de la gagner. Non. Que je lance à sa première proposition. Me défouler ? De quoi ? Avoir blesser l’une des personnes les plus chères à mes yeux ? Bah bien sûr. J’attrape la bouteille de champagne et bois au goulot de cette dernière. Ce n’est pas du verre dont j’ai besoin mais plutôt du magnum pour m’assommer. J’ai pas besoin d’un gardien Snow. J’ai besoin d’un meilleur ami, de quelqu’un avec qui m’amuser, pas de quelqu’un qui va passer la soirée à me surveiller. Je pose la bouteille sur la table et tourne le visage vers lui. On rentre ? Je lui laisse le choix. Mais de toute façon, l’ambiance est en Enfer, alors autant filer de là. Pour lui comme pour moi, c’est mieux comme ça. Et peut-être que demain sera plus facile à gérer. Qui sait.

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Je le sais bien, que j'aurai dû fermer ma grande gueule, mais non, Snow Burns ne peut pas s'empêcher de l'ouvrir, de toujours vouloir plus et que le « peu » n'arrive plus à me suffire. Je veux tout, et plus encore, et ça c'est clair que je n'en démords. Mais je la veux elle, dans ma vie, alors je ne sais pas comment je vais réussir à me sortir de cette situation de merde dans laquelle je nous ai foutu, ici. Et même si elle est à nouveau à côté de moi, j'avoue que pour le moment, je crois bien que j'ai eu ma dose d'Ella. Alors je lui propose d'aller danser, de prendre du bon temps comme c'était prévu au tout début de cette soirée, comme ça aurait dû l'être tout le long, si je n'avais pas vrillé, pété les plombs. Pauvre con. Va danser Ella, éloignes-toi de moi. « Non. » Toujours à faire sa chieuse, putain. Et je ne peux pas me retenir de lui lancer un regard un brin assassin, encore plus quand elle attrape la bouteille de sa main. Ça ne vaut pas le coup de se noyer pour ça, Ella... « J’ai pas besoin d’un gardien Snow. » Qu'elle me dit après avoir bu une longue gorgée, et que je la regarde, cette fois un peu dépitée. Elle n'a pas besoin de moi tout court, en fait. Et c'est bien cette vérité qui fout le bordel dans ma tête. Je ne sais même plus ce que j'espérais. Prouver que j'étais meilleur que Wesley ? Que parce qu’ensemble on a déjà baisé alors forcément maintenant qu'elle est célibataire, cœur brisé, on peut recommencer ? J'suis débile de ne pas avoir pris conscience avant, que Ella et Snow ont fait leur temps. " On rentre ? " Le pire c'est que j'ai non seulement foutue en l'air notre amitié, une partie, du moins, mais aussi, et surtout, notre soirée. « Comme tu veux. » A l'évidence, c'est toujours toi qui détiens les règles de notre jeu.

Alors en un bon je me lève, et je me cherche une contenance quand je lui tends mon bras. Je remets mon masque de clown de service, pour ne pas accroitre notre supplice. « Ma dame ? » Allez viens, j'ai déjà assez gâcher de choses, donc autant que ça ne s'étale pas sur notre chemin de retour à la maison. « Ella, prends mon bras. » je souffle, même pas certain qu'elle entende réellement ce que je viens de lui demander. On est arrivés dans cette boite comme deux enfants rois, on en ressortira de la même manière, il n'y a pas d'autres choix. Elle le fait, et ça me soulage, un tantinet. Elle à mes côtés, je sors donc de cette boîte en me pavanant fièrement, même si à l'intérieur, j'ai – pour une fois – bien d'autres tourments. A l'extérieur, j'imagine qu'on va attendre son chauffeur, alors je fais une chose dont j'essaie de me dépêtrer, m'éloignant d'elle, je sors de ma poche cigarette et briquet. L'allumant et la mettant à la bouche, je tire longuement dessus avant de lui balancer. « Ton chauffeur me ramènera chez moi ? » Ou faut que j'appelle un taxi ? Car je doute un peu du fait qu'elle veuille la passer avec moi, la fin de sa nuit.

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@A. Snow Burns ; 23 septembre 2020.

Chaque action a ses conséquences et je sais bien que lorsque j'ai repoussé Snow, il allait se fermer, me repousser et ça ne manque pas. Sauf que je ne veux pas de ça et je n'en fais qu'à ma tête. Je pousse. Je me pose et m'impose. Je ne laisserais pas tout cela partir en cacahuète. Il est hors de questions que mes choix de vie m'imputent de l'un de mes membre. Parce que c'est ce qu'est Snow. Il est vital pour moi, vital à ma vie, à mon équilibre. Sans lui, je penche d'un côté et peut-être bien du mauvais côté. Et je sais bien qu'il ne le sait pas, qu'il ne le voit pas. Son regard assassin, sa mine, sa nonchalance, il n'y a rien de concluant qui sortira de cette soirée écourtée. Comme je veux. D'accord. Je pince les lèvres, griffe l'intérieur de mon pouce avec mon index et tente de me calmer aussi bien que possible quand Snow se retrouve face à moi et me tend son bras. Je ne sais pas si je dois rire, pleurer ou crier. Je le regarde et ne bouge pas. Je ne sais pas ce que ça va donner et je sais que je n'ai pas le droit d'être en colère, c'est moi qui l'ai remis à sa place, en quelque sorte. Pourtant, c'est le coeur pincé, presque troué, que j'attrape son bras et arbore mon plus beau sourire. Ma robe noire qui remonte légèrement sur mes cuisses, je laisse faire, n'ayant que faire des regards lubriques qui se retournent sur mon passage. Je n'ai qu'à faire que l'on me juge, que l'on me regarde de la sorte. Si cela leur fait plaisir, soit. J'ai l'impression que ma vie n'est déjà plus à moi alors ils peuvent aussi avoir mon corps. Dehors, le froid mordant, je place mes mains autour de mes bras quand il s'écarte. J'appelle rapidement Karl, l'intimant de revenir rapidement et je piétine. Je regarde Snow, quand il demande si Karl le ramènera chez lui et j'éclate de rire. Le stress surement. Et l'absurdité de la situation. Bah non, tu rentres à pieds. Que je lâche sérieusement avant de prendre mon sac à main et de le frapper avec. Je jure que je lui éclate sur le bras d'un coup sec. J'arrive pas à y croire bordel. Bien sur, espèce de con. Que je soupire fortement en levant les yeux au ciel. Je ne peux détacher mon regard de lui, comme s'il allait s'envoler si je tourne le visage ou quoi que ce soit. Que cette soirée ne change rien entre nous. C'est presque un ordre, une menace, quelque chose que j'exige - une chose de plus - mais je ne pourrais pas guérir, avancer et survivre si ça se passe autrement. J'ai besoin de toi dans ma vie Burns. Et il sait que les étalages de sentiments, ce n'est pas trop mon genre mais là, c'est nécessaire. Lui remettre les idées en place puisque le froid mordant de la nuit ne semble pas suffire. Karl arrive et je monte rapidement, avant Snow, et me pose. De toute façon, le Royale ce n'est plus ce que c'était. Que je lâche ne haussant les épaules, esquissant un petit sourire qui se veut plus à détendre l'atmosphère qu'autre chose. Il n'y a que mes strings qui devraient être aussi tendus, putain.

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Au moins, la cigarette a le don de me calmer, de faire le vide dans le foutoir de mes pensées. Et dans le fond, peut-être bien que je devrais rentrer à pied, au moins, je remplirais mon cerveau d'air frais. « Bah non, tu rentres à pieds. » Okay... Bon j'imagine que je l'ai bien mérité, ça m'apprendra à vouloir la toucher alors qu'elle vient juste de se séparer de Wesley. Porte que je croyais ouverte et dans laquelle j'aurai bien voulu me faufiler. Mais je me prends un retour à la réalité quand je reçois un coup de sac qui m'en fait tomber ma clope. Elle aussi, ma parole, elle débloque. « Bien sur, espèce de con. » Ça va, ça va, il n'y a pas de quoi s'énerver ! Non mais. Et pour une fois je trouve que le « espèce de con » n'est absolument pas justifié. « Que cette soirée ne change rien entre nous. » C’est-à-dire que moi, en politique de l'autruche je suis bon comme je suis mauvais. Je peux faire table rase en un claquement de doigts et je peux aussi être méga rancunier. Et là, tu vois, Ella, c'est mon égo qui est touché, et t'es bien placée pour savoir combien il est démesuré. « J'ai besoin de toi dans ma vie Burns. » Et moi je crois que j'ai besoin de souffler. Je suis foutrement épuisé de notre façon de danser. D'être à tes pieds. Des « on s'en moque car c'est Snow, et que Snow de toutes les façons... ce n'est qu'une espèce de con. » Mais je me tais, je ne veux pas montrer que mon orgueil s'est fait éclater.

Et mes yeux qui observe la cigarette perdue, je loupe presque le moment où sa voiture s'arrête à notre niveau. La brune monte à l'intérieur, et j'en fais de même, non sans balancer une main en l'air, dépité, comme un au revoir à cette clope dont je n'ai pas pu profiter. « De toute façon, le Royale ce n'est plus ce que c'était. » Pour ce que j'en sais. Je ne suis pas un habitué. Je n'en fais pas réellement parti de son monde doré. Alors en tournant mon regard vers la fenêtre, je regarde l'entrée de la boite, du bar, ou qu'importe ce que c'est afin de prononcer. « Ouais, on vaut mieux que ça. » Elle vaut mieux que moi. Et je ne serais absolument jamais son premier choix, pour quoi que ce soit, j'imagine que c'est plus simple en fait, qu'on se contente de ça. Faut de mieux, accepter le bien, le peu, n'est-ce pas ? Léger sourire, légère pression sur la main d'Ella, pour lui montrer que malgré tout, ça va. Je ne vais pas mourir de ne pas l'avoir et je ne compte – normalement – aller nulle-part. Enfin si. « Cambridge, s'il vous plaît chauffeur ! » que je balance avec un air faussement rieur. Baratineur. Je vais l'avaler la pilule, t'en fais pas, mais j'ai juste un peu de mal pour le moment, tu vois.

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@A. Snow Burns ; 23 septembre 2020.

Je ne veux pas le perdre. Point barre, retour à la ligne. Tout est dit. Et je sais que de l'avoir repoussé risque de briser quelque chose entre nous mais je le refuse. Snow est l'une de mes premières rencontres ici, si ce n'est la première. On en a fait des choses ensemble, on en a eu des fou rires et de bons moments et je refuse que ce moment au Royale ternisse quoi que ce soit. On dirait que c'était la minute recadrage. Ce n'est pas parce que je me suis allée dans les bras de Wesley que je vais recommencer, loin de là même, pour être complètement honnête. Les erreurs, chez moi, on ne les fait qu'une fois. Alors, je suis désolée qu'il n'ait pas été le chanceux de la bande mais je me suis allée une fois et vu l'état de mon coeur, de mon moral et de mon cerveau, c'est ici qu'on s'arrêtera. Il parait que lorsqu'on tombe de vélo, il faut y remonter au plus vite mais moi, je vais surtout changer de moyen de locomotion, c'est bien mieux comme ça. Les phrases sortent de ma bouche, je le taquine, essaye de le faire réagir mais c'est face à un mur que je me trouve, ce qui ne me plait guère. Mais je ne peux rien faire de plus. M'excuser, je l'ai fais et il n'a pas l'air de l'accepter. Mes mains autour de mes bras, je frictionne légèrement ma peau fraîche pour tenter de retrouver une certaine constance. La chaire de poule, non merci. Karl arrive rapidement et je monte en premier. Je m'attache rapidement et tire sur la veste que j'avais laissé là un peu plus tôt dans la soirée. Mon regard croise celui de Karl dans le rétroviseur et il comprend, par mon mutisme, qu'une fois que mon meilleur ami aura quitté l'habitacle, il va avoir droit au récit de mes mésaventures. Je sens la pression de Snow sur ma main et je tourne le visage avec un léger sourire. Il n'y a rien de vrai là dedans. Il est blessé mais j'essaye de ne pas y faire attention. Pas par égoïsme mais parce que le champagne bu sur un estomac vide fait tourner ma tête. Je tourne ma main et, paume contre paume, je souffle doucement. Fais gaffe à tes sourcils, tu vas avoir des rides. Je lui fais un clin d'oeil avant de serrer sa main dans la mienne pendant quelques secondes. Le trajet est rapide et silencieuse. J'écrase mes lèvres sur sa joue lorsqu'on arrive à destination et dis Bonne nuit Snow. Et je le pense vraiment. Retour au Copley, au point de départ, mes maux lâchés sur les épaules de Karl qui en a bien trop l'habitude. Entre lui et ma psy, je suis bien soutenue, on ne va pas se voiler la face. Et aujourd'hui, sans le savoir, ma relation avec le grand brun a changé et changera encore plus dans les jours à venir. Triste réalité qu'est la notre.

RP TERMINÉ.