(veïalia) i had to fall to lose it all

tw dans tout le sujet : grossesse

service gynécologie, vendredi 18 septembre

Ce temps qui file ne calme en rien tes pensées qui défilent. Non, il les amplifie, les éveille de mille questions et d’inquiétudes. Pour elle, pour ce qu'elle va faire, de la force que tu vas devoir replacer en ta cousine pour qu'elle puisse surmonter tout ça. Le menton tenu dans la paume de ta main, ton coude déposé sur ton genoux croisé, ton visage disparaît légèrement sous les mèches foncées l'encadrant et ton regard se fait même un peu fuyant. T'as tenu à l’emmener à son rendez-vous. Enfin l’accompagner serait plus juste, car toi Katalia, t'as pas encore ton permis pour emmener qui que ce soit où que ce soit. Tu ne sais pas trop pourquoi au vu de votre passif, mais tu tiens à être là pour elle. Et peut être, un jour peut être ouais, qu'elle sera là en retour pour toi. L'air et les pensées toujours complètement ailleurs, tu ne remarques pas l'agitation devant toi, les allers et venues alors que les médecins du service appellent un à un leurs patients. Ta main passe sur ton front et tu lâches un long soupir en redressant le buste. Une silhouette que tu reconnaîtrais parmi cent accroche ton attention, un visage des plus familiers et cher à ton cœur. @Veïa Alvisio qui marche dans ta direction et qui prend l'expression de la surprise lorsqu'elle réalise que ton regard à toi est planté sur elle. Est-ce qu'elle arrive, est-ce qu'elle repart ? Est-ce qu'elle acceptera même de s’arrêter pour toi ?

Un bébé aussitôt apparu et aussitôt disparu, la nouvelle s'encaisse difficilement. Un support inconditionnel venant de Kai et celui rempli de surprises venant d'Archie. Les hôpitaux me donnent un haut de coeur, un tournis qui me rappelle combien j'ai fait des allers-retours trop souvent. La nouvelle s'encaisse difficilement et facilement à la fois, car la vie aura pris la décision pour moi, celle dont j'étais incapable de faire. Mais il reste que ce rendez-vous de suivit, un lundi matin est la dernière chose que je souhaite, surtout à peine sorti de l'hôpital. Et sur le chemin du retour, il y a une silhouette que j’aurais préféré ne pas croiser. Du moins, pas tout de suite. Notre relation encore sur la corde raide, je n'ai pas envie que tu prennes cette nouvelle en plein visage. Tes messages ignorés, pour la première fois c'est moi qui t’ai laissé tomber. Pour mon bien, sentant que tu n'étais plus là. Je pivote sur mes talons pendant un moment en soupirant, puis le courage me revient et je continue ma course dans ta direction. Dans un silence profond et tendu, je m'assoie à côté de toi, en fixant devant moi, les mains qui se resserrent sur mon sac. Puis, je dépose ma tête sur ton épaule, le coeur gros alors que je t'en veux encore. Mais j,en ai besoin à ce moment précis, toi, qui ignore encore mes maux.

@Veïa Alvisio La fulgurance à laquelle ton cœur se resserre devant cette vision te fait mal. C'est comme t'arracher une partie de toi-même, de par celle même qui prend cette place dans ton battant à l'habitude. Tu rames et tu ne peux pas la perdre, les jours t'ont fait réaliser à quel point tu as été une amie pitoyable. Absorbée dans ta propre petite bulle, le regard encadré de visières. La réalité brusque s'impose à toi lorsque tu la vois se retourner, se détourner. Tu veux te lever, courir, la rattraper, ne pas lui laisser le choix. Serait-ce alors la meilleure idée ? Depuis des jours, pas de réponses à tes messages, tu acceptes même si c'est dur. Aujourd'hui, passé le choc de la voir ici, dans ce couloir et dans ce service en particulier de l'hôpital, vient la peine. T'as l'impression que t'es en train de la perdre, encore, mais elle se retourne et vient dans ta direction. A-t-elle oublié quelque chose auprès de son médecin ? Doit-elle parler à quelqu'un ? Elle s'assoit en silence sur le siège à coté de toi, muette et recroquevillée autour de ce sac auquel elle s'accroche comme à une bouée de sauvetage. Et elle dépose sa tête toujours en silence, sur ton épaule qui ne comprend pas mais qu'est là. Oui, tu seras là, aussi longtemps qu'elle le voudra. Ton bras passe derrière son dos et glisse doucement sur son épaule opposée lorsque tu comprends que quelque chose ne va pas. T'as le cœur au bord des lèvres, t'entends plus rien, ni les discussions autour ni le passage ou les mouvements agités. Rien sinon ton cœur qui tambourine partout jusque dans tes tempes. je suis désolé... Pour tout. Pour cet été, pour après. qu'est ce qu'il se passe V ? tu lâches finalement dans un murmure. Ta main se lève, hésite, retombe, puis finalement ose approcher son avant-bras sur lequel elle se dépose avec timidité.

Un seul rendez-vous, une heure plus au moins, avant de partir pour Londres. C'est ce besoin de souffler, c'est cette haine envers la vie qui semble ne pas aimer, comme moi je puisse l'aimer. J'aimerais comprendre ses songes, j'aimerais qu'elle émerveille mes rêves. Mais elle en décide autrement depuis des mois, même quand je me combats. Je veux sortir de cette tempête, je veux être plus forte qu'elle. La poupée de porcelaine peut survivre aux vents, sans éclat cette fois, laissez-moi espérer stupidement, c'est la force qu'il me reste. Ma tête qui se pose dans ce silence sur son épaule, il y a ce bras qui vient m'encadrer et ce réconfort qu'elle me renvoie qui pourrait traverser toutes les distances possibles, comme les murs de pierre. Des excuses qui se balancent, qui bousculent la colère que je puisse avoir envers toi, comme la déception que je ne pensais pas connaitre. Mes paupières qui se voilent, incapable de comprendre si je les accepte, mais qui me fond tout de même un baume au coeur, bien plus que je ne l'espérais. Mon océan ne se relève pas vers elle, trop intimidée par l'état de la confidence que je m'apprête à lui faire et encore sous le choc de tout ce qui vient de se passer. «J'ai...» Les perles salées qui finissent par commencer sur mes joues, celles que je retiens depuis l'incident, aux yeux de tous. «J'ai perdu un bébé, mon bébé...» Toi , qui ignorais encore que je portais la vie, c'est une bombe que je te lance en plein visage. T'en doutes-tu vu l'aile qu'on occupe dans un hôpital trop blanc ? Dans tous les cas, mon visage se retourne contre ton épaule, me dissimulant complètement, étouffant mes sanglots devenus trop gros.

@Veïa Alvisio Frêle et fragile, comme jamais auparavant ; comme tu voudrais qu'elle ne le soit plus, jamais. L'incompréhension et l'inquiétude pourrait aisément se lire dans tes traits, si seulement elle relevait la tête vers toi. Mais elle ne le fait pas, elle s'enferme dans son silence et dans sa position qu'elle voute tout comme son dos, visiblement à chercher n'importe quel moyen pour disparaitre. Sa voix qui s'élève doucement entre vous, se brise et retombe auprès du silence. Tu pinces les lèvres lorsque tu sens que ses épaules qui s'agitent sont en fait des sanglots. Tu veux qu'elle trouve la force, tu veux lui donner la force, parce qu'elle ne peut rester comme ça, à pleurer dans tes bras. Elle se redresse légèrement, commence à se tourner pour cacher son visage dans le creux de ton épaule. Ses mots résonnent en toi, te laissent si interdite que tu doutes une seconde qu'elle ai employé une langue dont t'es familière. Un bébé… perdu… et la vie en quelques mots peut basculer. Tes yeux grands écarquillés fixés sur le mur blanc de l'autre coté du couloir, ils n'arrivent pas à garder l'émotion qui roule en silence sur tes propres joues. Cette étreinte que tu resserres de tes doigts tremblants, elle n'est pas suffisante. Rien ne le sera jamais assez. Ta bouche s'ouvre, ta voix ne sort pas, tu forces et souffles par dessus le frémissement de cette dernière viens, sortons d'ici. Lui laissant le temps de se redresser, à son loisir de prendre la décision de votre sortie parmi les visages qui se tournent vers vous, vers elle. Ton regard est bien trop triste pour être acerbe envers tous ceux là. La sortie de l'hôpital rejointe, tu la tires et la soutiens contre toi jusqu'à rejoindre un petit banc à l'abri d'un arbre en contrebas de la place devant le bâtiment. Ta main ne lâche pas la sienne quand tu souffles doucement qu'est ce qu'il s'est passé ? Est-ce qu'elle vient seulement de l'apprendre à l'instant ? Tu regrettes déjà ta question, tu veux tous sauf enfoncer le couteau dans la plaie.

Vous savez quand vous arrivez tout au bout et que vous sentez que vous ne pouvez pas avoir plus mal ? C'est cette douleur cuisante qui court sur ma carcasse et dont j'aimerais avoir le pouvoir d'avoir un levier pour l'éteindre et m'offrir de doux rayons chauds qui m'emportaient loin. À travers les déceptions, les peines et un coeur brisé, je n'avais pas envie d'inclure la mort, la perte d'un être vivant, plus cher que je n'aurais cru. Si j'avais relevé le visage vers toi, j'aurais pu voir que l'émotion t'accablait tout autant, ton visage qui baignait dans la tristesse dans un silence, bien plus calme que mes sanglots étouffés au creux de ton épaule. Et avant même de pouvoir protester un instant, tu m'emportais au loin. Loin de cet endroit malheur que j'aimais visiter trop souvent depuis le début de l'année. Vite, avant qu'on m’accorde une chambre à temps plein, dissimule-moi si loin pour qu'ils ne puissent plus me retrouver. Sous un banc on se retrouve, en milieu de confidences et loin des regards que je ne remarque même plus, car il ignore la douleur d'une mère qui perd. Même quand son statut est encore sur la corde raide. Ta question est trop difficile à répondre, parce que je ne sais pas par où commencer. Difficile d'apposer des mots sur tout ça, car tout s'est fait si vite. Une vraie montagne-russe dont on n’avait même pas eu le temps de m'attacher avant de la mettre en marche. «Je sais pas ce qui s’est passé justement...» Mes mains blanches qui se rabattent sur mes joues de la même teinte pour essuyer les larmes qui rougissent un peu ma peau. «Je l'ai appris il y a deux semaines...» Sur un bâton en compagnie de l'homme que j’aimais encore et dont j'ai décidé de faire une croix sur lui, il y a deux jours.

@Veïa Alvisio Cette poupée de lumière se brise en mille morceaux sous tes yeux, et t'as l'abominable sensation que tu n'aurais jamais assez de quoi réparer les éclats devant toi. Ses mains qui tentent d'effacer les perles de sel sur ses traits, sans y arriver cependant. T'as tellement mal de la voir comme ça et tu peux ressentir la douleur de l'annonce émaner d'elle et prendre une saveur cruelle dans les airs. Ta bête question amène à une réponse qui te prend aux tripes. N'insistant pas, tu veux ouvrir la bouche pour chercher en vain des paroles un peu réconfortante, mais elle prend l'initiative de briser le silence en t'annonçant que cela fait deux semaines qu'elle était au courant. je sais que tu ne voulais plus me parler mais j'aurais été là pour toi tu sais… et qu'est-ce que t'aurais pu faire Katalia ? Tu n'es pas médecin, tu n'es pas maitresse du destin, la finalité aurait été la même. Peut être que tu aurais pu passer ta main dans la paume de la sienne, de celle là qui avait été seule ce matin et qui le serait à cette minute si le hasard ne vous avait pas réussi. Peut être que ça n'aurait rien changé, peut être que ça aurait tout changé. Et que tu réalises que tu ne donne peut être pas assez de crédit à ton épaule. Une main incertaine vient glisser sur son épaule, doucement et en silence dans un geste qui se veut réconfortant mais surtout présent. Tu ne lui poses pas encore la question de si elle voulait devenir maman maintenant, car avec des si on refait le monde et dans ce cas là, il serait beaucoup trop blessant, déchirant, et inutile.

Comment te dire que tu étais absente. Perdue dans l'amour, tu as oublié certaines choses, pendant un moment, au point de me terrer dans le silence et t'emporter dans les secrets, sans même que tu le saches. Sans doute que c'est la première fois que je t'emmène dans cette alternative. Les secrets n'existent pas entre nous, tu le sais. Il n'y a pas de part d'ombres. D'une voix brisée au point de faire mal à toutes les larmes, dans un souffle presque muet je relâche, t'accablant plus que tu ne l'es déjà. «Non, tu n'étais pas là.» Mon regard est presque trop assassin et si épuisé à la fois. Perdu dans ses méandres et dans la mort maintenant. J'ai besoin de prendre la fuite à présent, croyant que c'est la seule chose qui peut guérir mon âme à présent. La recoudre, là où elle a des trous béats qui m'empêche de me sentir complète. Ta main qui passe sur mon épaule, je ne la repousse pas pour autant, malgré mes accusations. «Je t'en veux encore Kat...» En contradiction complète avec moi-même, pendant que je suis assise à tes côtés. J'aurais pu partir, mais il faut croire que j'avais besoin de cette confrontation. Peut-être que j'avais encore besoin de savoir si tu étais prête à tout pour récupérer cette amitié esseulée.

@Veïa Alvisio Pour la première fois de ta vie tu ressens la déception et le silence de celle que tu pensais tienne. Ton amie, ton pilier, ton épaule la plus solide. Qui a toujours été là pour toi et dont t'as toujours été là pour elle. Sauf là, sauf cet été, ce moment où elle aurait eu besoin de toi plus que jamais auparavant et n'a rien trouvé d'autre que ton absence. T'as mal au cœur, tu t'en veux terriblement, tu veux pleurer mais tu pleures déjà pour elle, et pour sa perte. La vérité qui s'impose de nouveau, qui se fait encore plus violente car elle est prononcée à voix haute. Fatalité en lumière de vos connaissances respectives, finalement propulsée entre vous deux avec son regard dur trop épuisé pour t'enfoncer encore plus contre le bitume. Ta main elle ne la repousse pas pourtant tu peux presque la sentir frissonner et se braquer sous ton passage. Le couperet tombe, celui de la vérité provoquée par le mal que ton silence a pu lui provoquer. T'as le cœur qui se resserre, ta main retombe mollement sur le haut de ta cuisse, tes doigts se plantent à plusieurs reprises dans ta chair à travers le jean épais et tu ouvres finalement la bouche pour babiller je sais, je- ta voix tremble et tu t'arrêtes pour racler discrètement ta gorge je suis désolé, laisse moi être là maintenant… s'il te plait. Presque plaintive tu continues avant d'oser lever le menton et tenter de venir croiser son regard qui s'agite partout autour et sauf sur toi.

C'est sans doute la déception qui est revenu sur le tapis trop souvent cette année qui m'empêche de voir clairement. De voir que ta présence et de sentir totalement ta main sur mon épaule. De voir tes yeux embrouillés par ma propre peine et l'empathie que tu dévoiles envers mon mal. Je ne peux plus supporter l'abandon, c'est la plus grande souffrance qu'on puisse m'affliger. Tes mots t'échappent et ta voix en tremble même, car tu le sais trop bien, il n'y a pas d'excuses miracle pour remplacer cet été miracle. Devrais-je t'en vouloir d'avoir profité du soleil pendant que je n'avais que des rencontres dans les AA, une chambre silencieuse et un bureau de psychologue qui revient à la charge toutes les semaines. Ma gorge se resserre comme étau, la douleur d'un sanglot étouffé, comme celle de mon coeur qui remonte tel des éclats de verre qui font saigner mon œsophage. «Et dans deux semaines, est-ce que tu seras encore là ?» Quand enfin j'arrêtera de t'incendier sous mes regards rancuniers et que tu auras l'impression de me récupérer à tes côtés. «J'ai pas besoin d'une personne de plus qui m'abandonne, Kat.» Mon regard s'attarde un peu sur le paysage en avant de nous, pour me donner le courage de parler sans pleurer à chaque mot qui tombe dans l'atmosphère. «Je suis épuisée...essoufflée. Tout me tombe dessus depuis janvier. Je demande pas grand-chose, juste un peu de soutient des gens que j'aime et un peu de bonheur.» Et qu'on me lâche enfin pour me laisser reconstruire la poupée qui s'est brisée. La fille rêveuse qui a toujours existé, celle qui croit naïvement en la magie et celle qui a dû mal à supporter la moindre poussière sur ses comptoirs. «Dis-moi que je mérite pas tout ça...» Ma voix se casse de nouveau, reprenant mes sanglots avant de me cacher dans tes bras, en contradiction avec mes mots, mais incapable d'en faire autrement. Rattrape-moi au vol et durant la chute.