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Appartement des Borgia, 8 septembre : dans la pénombre d'un soir de rentrée. La porte claque, les pas se font entendre à l'autre bout de l'appartement que j'ai laissé s'envahir de noirceur. Les lumières sont éteintes, la musique s'est coupée dans un fracas lorsque ma peur et mon angoisse décuplées ont appuyé sur le son de l'enceinte. Le silence a envahi l'antre de l'appartement, ce silence qui fait ressentir au plus profond de moi la chamade qui parcourt mon corps depuis que j'ai laissé ce test dans la salle de bain. Impossible d'y retourner, de lire le test, la peur me tétanise, les yeux larmoyants, la tête dans les mains adossée à mon lit. @Katalia Borgia vient de rentrer. Sa présence me rassure, je ne serais pas seule ce soir, mais sa présence m'inquiète tout autant. Je voudrais sombrer là tout de suite dans un sommeil pour une nuit qui se voudra rassurante, mais je sais que mes yeux ne pourront se fermer, que mon coeur ne pourra se calmer et que d'une minute à l'autre Katalia finira par tomber sur ce foutu test. Foutu test. Foutu retard de règles. Foutu vie. Je le sais, je le sens, comme un an auparavant, je le sens, et mon intuition ne m'a jamais trompée. Silencieuse, muette, interdite, j'entends les pas de Katalia qui s'approchent et la porte qui grince. Plongée dans l'obscurité, j'espère encore qu'elle va faire demi tour, qu'elle va se taire, ne rien faire, mais cela serait ne pas connaître Katalia qui bien malgré elle est toujours là lorsque ma vie s'engouffre dans un tourbillon sans fin, sans fond.
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