La vie peut être merveilleuse comme elle peut être horrible. La mienne je n'ai jamais su dire comment je la trouvais... en fait je crois qu'elle se trouve entre le merveilleux et la catastrophe. Pourtant tout avait si bien commencé. Je suis né d'une mère merveilleuse et d'un père formidable, j'étais le petit dernier de la famille, j'étais leur troisième enfant après Jamie mon grand et Camille ma grande soeur. Nous avions tous les trois, trois ans d'écart et pourtant ce n'était pas toujours la joie, il y avait souvent des disputes entre les deux plus grands et moi j'étais souvent au milieu. Mes parents avaient du mal à gérer les disputes même si au début elles étaient moins fréquentes et violentes quand ils avaient huit ans mais arrivé à 15 ans, elles devenaient répétitives et violentes, je voyais bien que ma mère détestait ça, elle était triste de les voir se haïr comme ça et d'ailleurs personne n'a jamais compris pourquoi ils se détestaient, il faut croire que certaines personnes ne sont pas faites pour s'entendre même s'ils viennent de la même famille. Toutes ces disputes ont pris fin le jour ou ma mère a rendu son dernier souffle... Elle est morte d'un accident de voiture, elle était seule, arrêtée derrière un feu tricolore alors qu'un camion est arrivé face à elle. Mon père était effondré et il ne s'en est jamais remis, les disputes ont cessé entre mon frère et ma soeur, d'ailleurs je crois qu'ils ont perdu leur voix aussi puisque dans la maison s'était devenu le calme plat... plus aucun rire, aucun cri, aucun mot, plus rien. J'avais la sensation que tout le monde se faisait la gueule, tout le monde se rapprochait la mort de ma mère et mon père est devenu invivable. Quand Jamie a eu 19 ans il est parti en Angleterre pour ces études et il ne donnait pratiquement jamais de nouvelle. Quant à Camille, elle a fêté ces 20 ans avec son petit ami et elle en a profité pour partir vivre avec lui, elle ne supportait plus mon père et elle était assez grande pour prendre sa vie. Il ne restait donc plus que moi et mon père... les journées étaient de plus en plus ennuyantes et mon père de plus en plus silencieux, les seules fois où il ouvrait la bouche c'était pour me demander de lui rendre un service, j'avais vraiment l'impression d'être la bonniche de service, moi aussi j'en avais marre de cette vie et je ne voulais qu'une chose, être majeur et partir loin de lui ! Encore un an d'attente et j'ai finis par fêter mes dix-huit ans moi aussi ! Je me suis senti comme libre ce jour-là, j'avais l'impression de pouvoir partir dès que je voulais. D'ailleurs je mettais inscrit à une université du nom d'Harvard et j'ai été pris, je voulais être étudiant en langue parce que j'ai toujours été fort dans ces matières et je ne sais pas pourquoi ça m'a toujours plus. Je commençais à faire mes valises pour quitter la ville alors que je commençais à me dire que j'étais en train d'abandonner mon père, si je partais il allait être définitivement seul, il n'y avait plus ma mère, ni mon frère, ni ma soeur... J'ai essayé à plusieurs reprises d'avoir un dialogue avec lui mais ça n'a rien donné, il restait muet comme une tombe, au temps parler à un mur. J'ai décidé de ne pas lui faire de cadeau et de partir, je pensais qu'il allait enfin ouvrir les yeux et me demander de rester mais non... il n'a rien dit.
J'ai trouvé très vite un appartement, mes parents ont toujours fait des économies et je me suis rendu que leurs économies ils les ont dispersés dans mon compte, dans celui de mon frère et de ma soeur. Grâce à cet argent j'ai donc pu me payer un appartement non loin de l'université ce qui était très avantageux pour moi. Je comptais me faire une nouvelle et en plus de ça j'avais repris contact avec ma grande soeur mais je restais sans nouvelles de mon grand frère, ça me faisait mal mais bon... c'est la vie et pour c'était lui le fautif ! Au bout d'un an à vivre dans cette ville, j'ai rencontré une femme. Une femme très charmante et vraiment magnifique, au début ce n'était qu'un jeu, je lui courais après, elle me courait après et puis c'est vite devenu une sorte de drogue. Je ne pouvais pas passer une soirée sans que je la voie et c'était pareil à son côté, elle me faisait rire et elle me faisait oublier mon père pour qui, dans le fond, je m'inquiétais. Un jour on a arrêté de jouer et on s'est dit les choses en face, j'avais des sentiments pour elle et elle aussi. Je suis tombé amoureux et elle aussi, elle a très vite emménagé dans mon appartement parce qu'elle n'en pouvait plus de vivre avec ses parents et son petit frère qui nous dérangeait quand on avait un peu d'intimité dans sa chambre. Au moins chez moi, personne ne risquait de nous déranger. Je suis restés deux ans avec elle, c'était génial, je n'étais jamais tombé amoureux d'une femme, je ne savais pas ce que c'était que d'aimer et à ce moment-là je me disais qu'il n'y avait rien de plus beau jusqu'au jour où... eh oui toutes les bonnes choses ont une fin ! Je me souviens encore de ce jour où elle m'a dit : « Bébé ? » J'étais dans le salon en train d'étudier et quand j'entends sa voix résonner dans notre chambre, je me lève du canapé pour rejoindre celle-ci et lui dire : « Tu m'as appelé, Chérie ? » Je l'observe allonger sur le dos dans notre lit en train de fixer le plafond une de mes chemises sur le dos et ces beaux cheveux blonds lisser. Elle relève la tête en hochant la tête de haut en bas pour me répondre : « Oui, vient t’asseoir quelques minutes... il faut que je te parle de quelque chose. » Je ne peux m'empêcher de froncer un sourcil et je la rejoins sur le lit en me mettant pratiquement au-dessus d'elle, je caresse ces longs cheveux en lui disant : « Qu'est-ce qu'il y a ? » Elle se pince la lèvre, elle semblait hésitante comme-ci elle n'osait pas me dire ce qu'il y avait... « On à jamais parlé des enfants... » Je prends une tête surprise, je ne comprenais pas pourquoi elle me disait ça maintenant : « Parce que l'on n'a pas a parlé de ça pour l'instant.. »
Elle passe sa main sur son ventre en dessous de ma chemise et elle relève le regard pour plonger ces yeux dans les miens : « Maintenant si... » Je la regarde se caresser le ventre, je ne comprenais absolument rien, je me redresse alors en lui disant : « Quoi ? » Elle soupire en se redressant à son tour, elle devait me prendre pour un idiot sûrement, un idiot qui ne comprenait absolument rien ! « Gia' je suis enceinte ! » Là je crois que c'était la pire des annonces que l'on pouvait me faire... J'étais à deux doigts de tomber du lit là. Je reste figé avec ma bouche grande ouverte et immédiatement je me lève de mon lit en lui disant d'une voix froide et plutôt en colère : « Mais qu'est-ce que tu racontes ?! » Une grosse dispute à éclater entre elle et moi, elle m'avait caché qu'elle ne prenait plus la pilule depuis quelques mois pour justement tomber enceinte de moi, je n'arrivais pas à croire qu'elle m'avait fait ça ! Je n'étais pas prêt à avoir des enfants et elle semblait plus prête ! Je lui en voulais à mort, c'est pour cela que je lui ai demandé d'avorter, le problème c'est qu'elle a refusé... je me suis retrouvé dans l'obligation de lui demander de partir de mon appartement.Depuis ce jour, je ne l'ai jamais revu. Je ne sais pas où elle est et ses parents non plus, je ne sais même pas si elle va bien, j'ai pourtant essayé de l'appeler sur son portable à plusieurs reprises, je les recherchais là où je pensais qu'elle pouvait être mais rien... je crois qu'elle a quitté le pays et je suis presque sûr qu'elle n'a pas avorté. Elle m'a laissé seul ici alors que je ne lui aie jamais vraiment dit que c'était fini entre nous, si je lui ai dit de partir de l'appartement c'est uniquement parce que j'étais énervé même si c'est vrai que ce n'est pas tellement une excuse...Ça fait un an que je ne suis plus avec elle et ça fait un an que je n'ai pas eu de relation sérieuse tout simplement parce que maintenant je préfère profiter de la vie et ne plus me prendre la tête avec une relation amoureuse même si parfois je pense à elle et qui me prend de regarder des photos ou même de dormir avec les quelques t-shirts qu'elle a oublié chez moi.Ça fait trois ans que je suis étudiant en langue et je m'en sors plutôt bien. J'espère devenir traducteur quand j'aurais terminé mes cinq ans d'études. Aujourd'hui je vis au jour le jour sans me prendre la tête...