Elle voulait boire un verre de jus. Bizarre, enfin, elle ne devait pas boire d’alcool. Ma collègue me demandait de choisir à sa place. Qu’est-ce que je pouvais bien lui choisir. « Du jus de pomme t’irais ? » On avait commencé à ce tutoyé et j’apprenais son prénom par la même occasion. Caytlin c’était plutôt jolie. La phrase qui suivit me mettait plutôt mal à l’aise. Je tâchais de ne pas le montrer. J’avais en quelque sorte cédé avec la jeune femme qu’elle avait vu et maintenant que cela commençait à se voir, je n’avais qu’une envie : retourner en arrière. Il fallait que je dise quelque chose pour détendre l’atmosphère et passer à autre chose. « On a tous eu un petit béguin innocent pour un professeur parce que c’est interdit. ;) » Voilà, simplement innocent. « Tu viens accompagner les élèves en Thaïlande ? » ça serait plutôt cool, je n’avais pas envie de me retrouver seul pendant le Spring Break. La plupart des professeurs se disaient trop vieux, mais ils étaient surtout trop grincheux !

Sa seconde phrase m’alertait. Avait-elle eu une relation avec un étudiant ou c’était un flirt tout comme il m’arrivait d’en avoir. Ses yeux s’arrêtèrent un instant sur son ventre. Etrange. « Être professeur ça nous fait prendre un sacré coup de vieux ! » Même si certains avaient mon âge, je me sentais vraiment vieux par moment. Savoir qu’elle venait au Spring Break me rassurait. Je n’allais pas être avec des vieux bougres. « J’y vais aussi. On pourra se voir alors. Je n’avais pas envie de me coltiné les vieux rabat-joie. » Je buvais une seconde gorgée et me tournait un instant vers la salle. Elle se vidait peut à petit. Finalement, notre présence était inutile, on n’avait pas besoin de les surveiller.

Je n’avais même pas réfléchi à son âge, elle faisait plutôt jeune. « Si je peux te rassurer, on ne dirait pas que tu as la trentaine. Tu fais plus jeune. » Je pouvais la voir rire sans doute allait-elle croire que je disais ça simplement pour être polie. « Je ne déconne pas, je suis sérieux. » Je laissais échapper un faible rire. Caitlyn me donnait l’impression d’être une personne avec qui on peut rire de tout sans se préoccuper de ce que l’on va dire. « Ah oui pourquoi ça ? Tu ne vas pas me laisser tout seul quand même. » C’est ce que je disais, ça faisait à peine dix minutes que je parlais avec elle et c’était comme si je la connaissais depuis une éternité. Puis, à ma grande surprise elle prenait ma main et la posait sur son ventre. Le ventre d’une femme enceinte, puis la phrase qu’elle disait ensuite me laissait perplexe. D’un côté, elle me faisait prendre conscience de certain risque auquel je n’avais pas vraiment réfléchis étant si sûr de moi. Elle restait tout de même joyeuse et je lui répondais par un sourire. « Maintenant, je comprend pourquoi tu fais une cure de jus de fruit ! » Je marquais une pause tout en repensant à ce qu’elle m’avait dit quelques secondes plus tôt. « C’est dur de résister parfois. » C’était la première fois que je me lâchais là dessus. « Le père est au courant ? » Je faisais référence à l’homme qui l’avait mit enceinte.

Elle ne croyait pas un mot de ce que je lui disais. « Je suis vraiment sérieux, mais passons vu que tu ne veux pas de mon compliment qui est 100% vrai ! (a) » Oui, c’était le Spring Break et j’allais surement m’éclater, mais d’un autre côté je voulais me tenir à carreau. Ce que je voulais dire, c’est que je ne voulais pas déraper avec une étudiante. Peut être que de la savoir présente me raisonnerait ? « Ils ont choisis une destination de rêve, puis il faut s’amuser et je compte bien t’entrainer avec moi ! » Oui, pendant 9 mois elle ne pouvait pas faire grand-chose et je remerciais le ciel de ne pas avoir fait subir ça aux hommes, mais d’un autre côté donné la vie était merveilleux enfin d’après ma mère. « C’est sûr, mais comme ma mère aimait le répéter, donner la vie était l’un des plus beau miracle, non ? » Puis, elle me disait que le père assumait totalement l’enfant et je trouvais ça bien. Une chance pour elle. Il y avait pas mal de femmes qui se faisaient avoir par des connards qui ne voulaient pas reconnaitre leur responsabilité. « Au moins il assume, c’est déjà ça. Ça ne sert à rien de se traiter de stupide. Ce qui est fait est fait. » Je marquais une pause tout en lâchant une plaisanterie. « Les couguars sont expérimentées ! » Je déconnais bien sur. « Puis, tu ne fais pas couguar. Je t’ai déjà dis que tu ne faisais pas ton âge. »

« Suspens ^^ » Une femme enceinte sera toujours mieux que des vieix rabat-joie. De toute façon je venais là bas pour m’amuser, mais aussi pour garder un œil sur les étudiants si jamais ils avaient des problèmes. Sa seconde phrase me faisait sourire. Oui, porter un être vivant pendant 9 mois était plutôt étrange. Le fait de constamment faire attention, d’avoir un corps étranger en soit. « Je veux bien te croire ! » En quelque sort son vœu avait été exaucé, mais valait mieux avoir un enfant jeune comme ça lorsque l’on vieillit, il n’y a pas trop d’écart et on peut mieux communiquer. Personnellement, ma mère m’avait eu à 25 ans, ce qui me permettait d’avoir un large choix de conversation, puis elle me comprenait. Suite à ce que j’avais dis sur les couguars elle me demandait comment je savais ça. « Haha t’es curieuse ! Non, mais c’est ce qu’on dit souvent. Pour a ma part être couguars c’est quand ta genre 45-50 ans, non ? Je n’ai jamais testé ! » J’accueillais son baiser sur ma joue. Il commençait à ce faire tard. Heureusement, que j’avais ma matinée de libre le lendemain. Que voulez-vous, un vrai papi !