stay lost ★ jeu 21 mai ─ w/ @Ottis Abatucci
Jamais t'as passé autant de temps à la pforzheimer house, jamais. Meluzine et Lukas ne s'en inquiètent pas cependant (du moins tu essaies) car tu t'appliques à leur envoyer à longueur de journée des messages. Officiellement, tu passes tes journées à réviser tes partiels avec des copines de promos. Officieusement, tu t'appliques surtout à te changer les idées. Certes avec les révisions, mais aussi avec beaucoup de temps avec Thialda, à parler, à regarder des conneries drôle sur internet. Y'a aussi ce souhait que tu réprimandes mais qui t’anime : celui de croiser Ottis au détour d'un couloir. Ce n'est pas arrivé cependant. Mais depuis l'avant veille où tu t'es endormie dans son lit et duquel tu as fuis au beau milieu de la nuit... T'as eu peur qu'il ne t'en tienne rigueur, mais il ne t'en a pas reparlé. Peut être qu'il n'a juste pas remarqué ? La veille, t'as été récupérer ton pull et ton soutien gorge sur le bout de son lit. T'as piqué un far juste à l'idée qu'il ai pu prendre le temps de soigneusement les replier à ton attention. Sa chambre était vide à ce moment là, c'était très probablement un mal pour un bien. Une attention du destin qui n'a pas voulu te propulser dans une situation gênante. Tranquillement allongée dans ton lit, tu te perds dans les pages de ton roman, bien trop longtemps que l'air qui entre par ta fenêtre est littéralement glacial. Tu fermes le livre, te lèves pour aller la fermer, vas éteindre la lumière et vas te cacher sous la couette pour trouver le sommeil. T'es seule ce soir. Thia est partie dormir ailleurs et toi, tu t'es dis qu'une dernière nuit tranquille avant ton retour à l'appartement ne pourrait pas te faire de mal. Le sommeil cependant, tu ne le trouve pas. Sur conseil de ton médecin en début de semaine, t'as enfin arrêté les somnifères mais désormais fermer les paupières est devenu un cauchemar. Car, si ce ne sont pas les souvenirs de la cabane qui reviennent, c'est tes pensées agitées qui t’empêchent d'aller vers Morphée. Tu restes bien une heure, ou deux, t'en perd le compte, à te tourner et te retourner dans ce lit. Impossible. T'es énervée, et résolument encore moins prête à trouver ce putain de sommeil. De rage, tu balances ta couette au bout de ton lit et te lèves pour aller dans ta salle de bain. Tu farfouilles dans tes affaires à la recherche d'un cachet que t'as obtenu avec ta précédente ordonnance. En vain. Tu balances ta trousse de toilettes par terre et le fracas ne fait rien d'autre que d'éveiller encore plus tes sens. Deux ou trois larmes de rage s’échappent de tes pupilles alors que tu retournes dans la chambre, allumes la lumière et ouvre ton ordinateur pour relire tes notes de cours. Foutue pour foutue, tu n'as plus que ça à faire. Seulement, tu n'y arrives pas. Tu n'arrives à rien. Tes pensées vont plus loin. Pas très loin en fait, juste au bout du couloir. Pourquoi il ne t'a pas sorti un seul mot sur le fait qu'il se soit réveillé seul dans son lit le lendemain matin ? Parce qu'il s'en fou finalement royalement de toi ? Parce qu'il a tellement bu qu'il n'a pas de souvenirs de votre fin de soirée dans sa chambre ? Et d'ailleurs, pourquoi tu te poses autant de questions à ce sujet, merde ? T'arrives pas à lire ces foutues notes alors tu refermes vigoureusement l'écran de ton ordinateur et te lèves d'un bond, sans réfléchir une seule seconde. Tes pas vont dans la direction de la fameuse chambre et tu frappes une fois tout doucement avant d'entendre un "oui" à travers la porte. Que tu pousses doucement pour passer seulement la tête « heu.. salut.. le livre que je t'ai prêté l'autre jour, est-ce que je peux le récupé.... » ok c'est bon il est tout seul. Pas besoin de jouer la comédie plus longtemps. Ton petit corps gêné entre et reste à se tenir dans l'embrasure de la porte « j'arrive pas à dormir, ça te dis de regarder un film ? » Il est posé dans son lit, téléphone à la main, il ne dormait pas mais il est déjà minuit passé et... « sauf si tu veux dormir, pas de soucis, je comprends, je te laisse tranquille... »code by lumos s.
(Katalia Borgia)