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the fault in our stars
Lorsque je ferme les paupières, je le vois encore. Et malgré ce que j'en dis, ça me dévore. Des flashs, incessants. C'est une chose qui hante, forcément, même si tout le monde te dit que c'est normal et que ça passe avec le temps. C'est comme un vice, qui pour certains se transforme en supplice. Et devoir faire cela aujourd'hui, je me dois d'avouer que ça a le don de remuer le couteau dans la plaie. Plus béante que ce que j'ai pu, jusque là, assurer.
« Taylor, arrêtes. » Mais c'était comme si mon cerveau s'était mis sur pause. Comme si je n'entendais plus rien. Et je l'aurais juré que ce massage cardiaque n'aurait pas de fin. « DOCTEUR FOSTER. » Au milieu du néant, je l'ai tout de même entendu cette fausseté. Ce mensonge si laid. Je n'étais pas docteur, et je croyais l'avoir tué. « Taylor, il est mort. » Le premier. On oublie jamais son premier. C'est comme ça, avec les premières fois, elles sont marquantes, comme le fer rouge, comme une encre indélébile, tout sauf écrites à la craie.
La sentence, elle n'a pas mis longtemps à tomber. Faut dire que cette soirée là, j'avais un peu débloquée, moi-même, j'ai cru que j'allais sombrer. Et que toutes ses années à nier ma ressemblance avec ma mère n'avaient finalement servies à rien. Allez voir quelqu'un. C'est la formule consacrée, c'est pour enjoliver, pour ne pas dévoiler tout de suite que … la personne ne maîtrise plus sa vie et qu'elle dégringole vers la folie. Je me souviens, assise sur le sol, la tête dans les mains, je lui avais balancé, en vain. « Je n'en ai pas besoin. » tout sauf ça, parce que je n'y étais même pas allée quand j'ai perdu papa.
Dans un réflexe, alors que je traîne des pieds dans le couloir, j'entortille mes cheveux en un chignon à l'aide d'un éternel crayon. Peu sûre de moi, comme en de rares fois, c'est arrivée il y a seulement deux semaines, alors c'est normal, d'être encore touchée, de ne pas être de pierre et d'en être perturbée. Je ne vois pas pourquoi je devrais aller m'épancher chez une inconnue qui est loin de savoir dans quel bois j'ai été façonnée. Je crois bien que je ne suis encore jamais venue dans cette partie de l'hôpital, et pour être tout à fait sincère, ce n'est pas pour me déplaire, Et passant la main sur mon visage, j'ouvre la porte de son bureau, à la volée. Peut-être que j'aurais dû frapper ? M'annoncer ? Mais avant de relever le visage face à la personne trônant derrière le bureau, je commence en tentant de me trouver une contenance.
« Écoutez, je ne sais pas ce que je fais ici. » Alors que j'avais prévu tout un discours afin d'avorter cette rencontre au plus vite, je m'étonne, déplaçant mon regard du sol jusqu'à la silhouette, parce que devant moi se trouve... un homme. J'étais pourtant certaine que le chef du service m'avait envoyé consulter une femme. Peut-être suis-je plus bouleverser par ce qui est arrivé, et transforme les choses selon mes propres volontés. Persuadée d'être moins mal à l'aise face à une confrère. Comptant sur la solidarité féminine afin de pouvoir sortir d'ici indemne et apte à travailler.
Une seconde j'hésite à nouveau, avant de reprendre mon laïus, autant l'achever et ne pas lui laisser le loisir de parler. « Je n'ai pas besoin de vous. Ca arrive à tout le monde, de péter les plombs. » On peut faire mieux, Taylor, comme argumentation. « C'est ce que j'ai fait. Je pensais l'avoir tué. Mais c'était pas le cas. » Enfin, je crois. C'est ce que tout le monde m'a dit en tous cas. « Alors... » dans ma tête c'était beaucoup plus long comme discours. Sauf que c'est tout aussi bien de couper court. « J'ai pas besoin d'un psy. » Rien que d'y penser, ça me donne envie de gerber. « Donc autant qu'on ne perde pas de temps, tous les deux. Je vais bien. » On ne peut mieux. Inutile donc de rester plus longtemps en tête à tête tous les deux. L'interrogation dans mon regard, attendant de recevoir son approbation pour pouvoir tourner les talons.
« Taylor, arrêtes. » Mais c'était comme si mon cerveau s'était mis sur pause. Comme si je n'entendais plus rien. Et je l'aurais juré que ce massage cardiaque n'aurait pas de fin. « DOCTEUR FOSTER. » Au milieu du néant, je l'ai tout de même entendu cette fausseté. Ce mensonge si laid. Je n'étais pas docteur, et je croyais l'avoir tué. « Taylor, il est mort. » Le premier. On oublie jamais son premier. C'est comme ça, avec les premières fois, elles sont marquantes, comme le fer rouge, comme une encre indélébile, tout sauf écrites à la craie.
La sentence, elle n'a pas mis longtemps à tomber. Faut dire que cette soirée là, j'avais un peu débloquée, moi-même, j'ai cru que j'allais sombrer. Et que toutes ses années à nier ma ressemblance avec ma mère n'avaient finalement servies à rien. Allez voir quelqu'un. C'est la formule consacrée, c'est pour enjoliver, pour ne pas dévoiler tout de suite que … la personne ne maîtrise plus sa vie et qu'elle dégringole vers la folie. Je me souviens, assise sur le sol, la tête dans les mains, je lui avais balancé, en vain. « Je n'en ai pas besoin. » tout sauf ça, parce que je n'y étais même pas allée quand j'ai perdu papa.
Dans un réflexe, alors que je traîne des pieds dans le couloir, j'entortille mes cheveux en un chignon à l'aide d'un éternel crayon. Peu sûre de moi, comme en de rares fois, c'est arrivée il y a seulement deux semaines, alors c'est normal, d'être encore touchée, de ne pas être de pierre et d'en être perturbée. Je ne vois pas pourquoi je devrais aller m'épancher chez une inconnue qui est loin de savoir dans quel bois j'ai été façonnée. Je crois bien que je ne suis encore jamais venue dans cette partie de l'hôpital, et pour être tout à fait sincère, ce n'est pas pour me déplaire, Et passant la main sur mon visage, j'ouvre la porte de son bureau, à la volée. Peut-être que j'aurais dû frapper ? M'annoncer ? Mais avant de relever le visage face à la personne trônant derrière le bureau, je commence en tentant de me trouver une contenance.
« Écoutez, je ne sais pas ce que je fais ici. » Alors que j'avais prévu tout un discours afin d'avorter cette rencontre au plus vite, je m'étonne, déplaçant mon regard du sol jusqu'à la silhouette, parce que devant moi se trouve... un homme. J'étais pourtant certaine que le chef du service m'avait envoyé consulter une femme. Peut-être suis-je plus bouleverser par ce qui est arrivé, et transforme les choses selon mes propres volontés. Persuadée d'être moins mal à l'aise face à une confrère. Comptant sur la solidarité féminine afin de pouvoir sortir d'ici indemne et apte à travailler.
Une seconde j'hésite à nouveau, avant de reprendre mon laïus, autant l'achever et ne pas lui laisser le loisir de parler. « Je n'ai pas besoin de vous. Ca arrive à tout le monde, de péter les plombs. » On peut faire mieux, Taylor, comme argumentation. « C'est ce que j'ai fait. Je pensais l'avoir tué. Mais c'était pas le cas. » Enfin, je crois. C'est ce que tout le monde m'a dit en tous cas. « Alors... » dans ma tête c'était beaucoup plus long comme discours. Sauf que c'est tout aussi bien de couper court. « J'ai pas besoin d'un psy. » Rien que d'y penser, ça me donne envie de gerber. « Donc autant qu'on ne perde pas de temps, tous les deux. Je vais bien. » On ne peut mieux. Inutile donc de rester plus longtemps en tête à tête tous les deux. L'interrogation dans mon regard, attendant de recevoir son approbation pour pouvoir tourner les talons.
(C) CANTARELLA.
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