explanations (Zeim ♥)

Ta soirée du bal de fin d'année était un peu particulière cette année et tu en avais parfaitement conscience. Au cours d'une seule et même soirée, tu avais eu l'impression d'en avoir vécu vingt-cinq différentes tellement qu'il y avait eu des rebondissements tout au long de cette dernière. Tout avait commencé à ta table, faute de ta très chère sœur Théia, qui vous avait ramené un des mecs les moins fréquentables du campus. Rapidement tu avais décidé de prendre Rim et de sortir dehors, puis dehors tu avais revu ton ex Rosa, non non ce n'était pas une blague, tu avais été déçu par ta sœur et puis une vingtaine de minutes après tu étais tombé nez à nez avec ton ex fiancé. De retour à ta table, ton plus grand rival Reda était venu chercher Rim pour leur fameuse danse, cela t'avait tellement agacé de voir ta cavalière danser dans les bras d'un autre. Tu étais pris d'énervement mais également de détermination, tu étais parti récupérer celle qui t'appartenait pour la soirée de ce soir; Rim. Jaloux qu'elle ait dansé avec Reda, tu voulais lui offrir une danse et pendant ce moment rien qu'à vous deux, tu l'avais embrassé. Elle avait été choquée, elle ne s'y attendait peut-être pas, mais toi tu en avais marre de ne pas lui dire ce que tu pouvais ressentir à son égard. Ce baiser voulait dire énormément de choses pour toi que tu décidas de l'emmener dans le fameux chemin du paradis. Cette animation tombait au bon moment pour toi, c'était sept minutes isolées à la vu de personne qui t'étaient offertes. Peut-être le grand moment pour déclarer ta flamme à Rim, ici personne ne pourrait vous voir, uniquement elle et toi. « Je ne peux plus faire semblant Rim» annonçais-tu à ta cavalière, tu la dévorais des yeux c'était plus fort que toi, tu avais encore envie de l'embrasser, allais-tu le faire durant ces sept minutes ? Tu n'en savais encore trop rien, ce que tu savais ce soir, c'est que tu avais fait un grand pas, ce grand pas qui était attendu par beaucoup de personne de ton entourage depuis bien longtemps.

Partagée entre la surprise et l’incompréhension, tu ne sais pas comment réagir au geste de Zeus. Tu viens tout juste de terminer ta danse avec Reda et ton cavalier t’a récupérée comme il te l’avait indiqué, sans te laisser la chance d’en avoir une seconde avec ex petit-ami. Tout juste le temps d’entamer une danse à votre tour que ses lèvres se sont plaquées sur les tiennes sans même que tu puisses réagir. C’est à ce moment précis que tu as perdu tes moyens ; toi, celle qui gère toujours si parfaitement les choses, tu ne sais plus comment le faire. Pas un seul mot n’a réussi à sortir d’entre tes pulpeuses malgré cela et tu te trouves même incapable de résister lorsqu’il te tire hors de la piste pour rejoindre ce coin prévu à l’abri des regards. Tes pensées fusent pourtant à cent à l’heure pour tenter de dénouer les dernières actions de cette soirée qui n’a plus aucun sens logique à tes yeux. D’abord l’arrivée de Tiago, puis celle de Rosalia et à présent le geste de Zeus. Alors, les autres avaient raison lorsqu’ils disaient que ce n’était pas que de l’amitié ? « Je... quoi ? » que tu réussis finalement à prononcer alors que ton regard est braqué sur lui sans un geste de ta part.

Tu te doutais bien que Rim devait être partagé entre un sentiment de surprise mais également d'incompréhension. Même toi, tu avais été surpris de ton geste, mais l'envie avait prit le dessus. Tu l'avais vu choqué, une Rim qui ne savait pas comment réagir. Habituellement c'était elle qui était maître des situations mais ce soir Zeus c'était toi. Tu ne pouvais plus rester sur cette piste de danse aux regards de tout le monde, ce fameux endroit était selon toi l'endroit idéal pour y donner tes précieuses explications. Perdu, tu avais peur de la réaction de ta cavalière, mais tu avais enfin touché ses lèvres, un court instant, mais désormais il n'y avait plus de secret. « Tous les jours je pense à toi, à chaque fois que je rencontre un de mes proches tu es toujours un des principaux sujets » tu commençais doucement, petite introduction avant de déballer ce que tu avais sur le cœur. « Te voir en compagnie de Reda me met hors de moi » tu étais jaloux, possessif ; tu ne voulais plus la partager. « Tu n'es pas que ma meilleure amie Rim... » depuis des années tu connaissais Rim, elle avait toujours été ta meilleure amie, mais depuis quelques temps une ambigüité c'était installé, ambiguïté qui pendant des semaines tu n'assumais pas, mais ce soir ton cœur avait parlé. 

Deux mots réussissent finalement à franchir la barrière de tes lèvres. Deux mots qui traduisent parfaitement ton incompréhension. Toute ton assurance mise à terre, les épaules relâchées, tes yeux qui se perdent sur les traits de son visage à la recherche de réponses. Réponses qu’il te donne finalement lorsqu’il reprend la parole pour t’avouer qu’il pense à toi tous les jours ; mais toi aussi, c’est le cas. Parce que c’est Zeus, parce qu’il est à tes côtés depuis près de six ans et que tu ne saurais plus te passer de lui. Alors pourquoi te voir en compagnie de Reda te met hors de toi ? Loin d’être sentimentale, tu ne comprends pas. Pourtant, tu es de nature plutôt perspicace habituellement… jusqu’à ce qu’on te parle de ça. De sentiments. De ce que tu fuis malgré toi. « Q-qu’est-ce que tu veux dire Zeus ? » La gorge asséchée, les sourcils légèrement froncés et tes traits durcis par toutes les questions qui fusent dans ta tête. Tu n’es pas à l’aise et ça se verrait à des kilomètres à la ronde.

Tu avais face à toi une Rim que tu ne connaissais pas, une Rim qui n'était pas maître du jeu et qui avait peut-être été prise dans son propre piège. Depuis des semaines votre relation avait prit une tournure toute particulière, tu avais pris conscicence qu'elle été devenue bien plus qu'une amie et qu'au final vos proches avaient raison. Rim te fuis du regard, tu l'as trouve gênée, peu sure d'elle ; méconnaissable. De toute évidence tu avais enfin réalisé le geste que tu aurais dû réaliser depuis quelques semaines déjà. A l'heure actuelle, tu ne regrettais rien, mais tu avais juste peur de la réaction de Rim, peur qu'elle n'ait pas le même ressenti que toi et que tu te fasse envoyé balader. « Cela veut dire que je t'aime beaucoup Rim » Rim est désormais mal à l'aise en face de toi, première fois depuis six ans qu'elle se comporte ainsi envers toi. « Et crois moi, c'est bien plus que de l'amitié » tu essayais de capter son attention, tu essayais qu'elle te regarde à nouveau dans les yeux, car tu aimais quand vos regards étaient plongés l'un dans l'autre. Tu avais fais un grand pas, tu avais avoué ce que tu avais sur ton cœur malgré le fait qu'elle t'ai toujours intimidé. Vos deux caractères complétement opposés se mariaient ensemble, tu en étais convaincu. Elle pourrait te dire ce qu'elle voulait ce soir, tu savais que par moment elle avait un comportement ambiguë avec toi. Allait-elle l'assumer ou pas ? Elle ne cessait sans arrêt de te faire des remarques sur tes dates tinder et sur ce fameux "harem", bien terminé depuis longtemps, depuis que tu savais que c'était elle et elle seule, que tu voulais.

T’entendre bégayer est certainement la dernière chose à laquelle quiconque te connaissant aurait pensé assister ; Zeus le premier, selon toi. Pourtant, tu as la gorge nouée par ce qui sonne à ton oreille comme une déclaration. Mais tu n’as pas envie d’y croire parce qu’il est pour toi ce meilleur ami que tu as à tes côtés depuis des années sans un seul doute sur la nature de votre relation… Sans un seul doute jusqu’à il y a peu. Il est vrai que tu t’es posée certaines questions, ressentant cette jalousie et cette possessivité au fond de toi. Mais tu sais également que les relations ne sont pas faites pour toi à l’heure actuelle, préférant te consacrer pleinement aux deux dernières années d’études qui t’attendent pour décrocher un doctorat. Je t’aime beaucoup. Ces mots qui résonnent dans ta tête et qui t’amènent à la secouer légèrement comme si tu tentais de les chasser. Et si ça changeait tout, à présent ? Et si tout ça mettait un terme à votre amitié pour ne laisser qu’une absence à la place ? Bien plus que de l’amitié. Tu déglutis à cet instant et ça s’entend. T’es mal à l’aise, plus que tu ne l’as jamais été. « Mais qu’est-ce que tu racontes... » que tu murmures, la gorge resserrée par la peur. Certainement la dernière chose que tu espérais avoir ce soir.

Tu étais surpris de voir Rim bégayer, de voir qu'elle avait perdu le contrôle et qu'elle ne savait plus ni quoi dire, ni quoi faire. Ce soir, tu étais plus déterminé que jamais, tu savais pertinemment ce que tu étais en train de faire, tu te sentais même soulagé. C'était une déclaration, ce soir c'était le grand jour pour partager à Rim tes sentiments envers elle. Tu t'étais juré de ne plus jamais ouvrir ton cœur, mais cette fille te faisait faire le contraire. Tu ne savais pas ce qu'elle pouvait bien penser à ton égard, tu savais très bien qu'elle ne laissait jamais rien paraitre; encore moins ses sentiments. En ce moment précis, tu te rendais compte que ta meilleure amie était complétement déstabilisé mais ce qui t'importait le plus, c'était de savoir la nature de ses sentiments envers toi, sentiments qu'elle n'avouerait peut-être jamais. « Rim, arrête de ne pas vouloir comprendre »  tu cherchais Rim du regard, mais elle te fuyait en te murmurant qu'elle ne comprenait pas ce que tu pouvais bien raconter. Pourtant, pour toi, tout était clair et la seule chose que tu espérais à nouveau n'était rien d'autre que de recoller tes lèvres sur les siennes. C'était un court instant, mais assez pour savoir que lorsque tu l'avais embrassé, tu avais ressenti un truc, ce truc que tu ne ressentais vraiment pas quand tu embrassais d'autres femmes. Tu t'approchais à nouveau d'elle, prenant une de ses mains dans la tienne « Chaque fois que je te regarde, j'ai envie de t'embrasser, ce soir tu es encore plus belle que jamais et je n'ai pas pu résister  »

Être mal à l’aise est habituellement à cent lieux de tes caractéristiques ; et pourtant, Zeus a réussi à réveiller ça en toi. Tu bégayes et murmures quelques mots, comme si tu ne comprenais pas où il voulait en venir. Pourtant, c’est loin d’être le cas ; tu l’as compris, au moins en partie, mais t’efforces d’ignorer cette éventualité. Évidemment, tu tiens énormément à lui ; pour autant, tu ne crois pas être prête et tu ne sais même pas si ce serait réellement une bonne idée. La peur que ça gâche quelque chose ou que, si ça venait à ne pas fonctionner, que tu le perdes. Il t’avoue avoir sans cesse envie de t’embrasser et ton regard finit par se relever pour se poser dans le sien, hésitante. « Je... depuis combien de temps ? » Parce qu’elle est là, la vraie question : depuis combien de temps est-ce qu’il reste sagement à tes côtés en espérant bien plus de toi ?

La jeune saoudienne face à toi était terriblement mal à l'aise et toi tu étais anxieux, stressé de sa réaction à tes paroles. Tu lui as tout déballer, tu lui à tout avoué, tu avais longuement hésité durant les dernières semaines, mais aujourd'hui c'était selon toi le bon jour. Tu révèles alors tes attentes envers elle, que chaque fois que tu l'as regarde tu as une folle envie de l'embrasser qui te démange et à chaque fois tu es obligé de te contrôler. Tu ne savais absolument pas où cette affaire vous amènerez, mais ce que tu sais, c'est que tu attends plus qu'une simple amitié. Ses yeux cherchent les tiens, toujours hésitante et toujours habité par la peur elle répond à tes aveux, te demandant depuis combien de temps tu ressens quelque chose pour elle. « Je dirais quelques semaines... » tes yeux en direction du sol, tu remontas ton regard pour retrouver celui de ta cavalière. Des semaines, peut-être même voir des mois, même toi tu ne le savais même plus. La réaction de Rim te faisait de plus en plus peur, au fond de toi tu étais intimidé, mais tu ne laissais rien paraître.

L’envie d’avoir plus de détails, de savoir depuis combien de temps est-ce qu’il éprouve ça, depuis combien de temps est-ce qu’il en attend plus de toi. Tu l’ignores et ça amène tes pensées à se bousculer sans même te laisser ne serait-ce qu’une seconde de répit. Est-ce que toutes ces fois où tu voyais Reda, il attendait ? Est-ce qu’au moment de ce week-end en Arabie Saoudite, il avait réellement été blessé ? « Moins d’un mois ? » que tu rétorques lorsqu’il t’avoue que ça fait quelques semaines. Un mois, ça répondrait à tant de questions. Parce qu’il y a un mois, tu passais cette soirée chez lui, quelques heures avant de quitter les Etats-Unis pour ta patrie, accompagnée de ton amant. Parce qu’il y a un mois, tu lui promettais de l’accompagner en France pour vos vacances. « Pourquoi ce soir, Zeus ? Pourquoi maintenant ? » Tu tentes de reprendre le dessus sur tes incertitudes, sur tes craintes et tes tourments. Tu te redresses quelque peu, inspirant puis expirant longuement comme si ça te permettait de retirer un peu de ce poids que tu sens sur tes épaules.