Les traits fatigués. Témoins d'une nuit sans sommeil. La peine et la tristesse ont fait le reste. T'arrives pas à croire que c'est terminé, t'y arrive juste pas, Katalia. Tu sors de la bouche de métro, ton premier passage dans le métro depuis ton arrivée à Boston, preuve qu'il n'y a vraiment rien, mais rien, qui ne va. T'as été du lieu de la soirée du bal jusqu'à ta chambre à la pforzheimer house à pied, cette nuit, mais ton appartement est bien trop loin et t'es surtout trop fatiguée pour marcher encore. T'as passé le reste de la nuit à te tourner et retourner dans ton lit, à cogiter, à paniquer et à pleurer. Au bout d'un moment, tu n'avais plus de mouchoirs alors t'es juste restée dans la salle de bain, assise sur la cuvette des toilettes fermées, le visage dans les mains, à passer de l'eau sur tes traits à intervalles réguliers pour tenter d'effacer la tristesse humide sur ton visage. Rien n'a su y faire et ce matin, t'as juste l'impression d'être vidée de tout. Sauf de la tristesse. T'as pas eu ton téléphone pour appeler un uber ou un taxi alors t'as récupérer quelques billets dans tes affaires à la pfor, enfilée un jogging noir de Swann et agrémenté le tout d'un épais sweat aussi sombre. Baskets aux pieds, capuche visée sur la tête, lunette de soleil, seule tes belles ondulations restée de la soirée de la veille dénotent dans ce look et viennent orner ton visage et ton buste. Tu vas vite rejoindre ton appartement avec autant de vivacité que tes jambes fatiguées te le permettent. Tu tiens les clés dans ta main et ouvres tout doucement la porte pour ne réveiller personne. Hors de question qu'on te voit, t'as juste l’intention de repartir aussi vite qu'arrivée, avec ton téléphone et ton ordinateur pour retourner à la pfor. Tu pousses la porte de l'appartement et entres sur la pointe des pieds en retirant la capuche du sweat de ta tête. Pause à la porte, tu entends quelqu'un respirer dans le canapé, probablement Lukas. Tu fronces les sourcils, te demandes pourquoi il s'est endormi ici. Soit, tu vas devoir faire avec et tu commences à chercher du regard sa veste à travers la veste. Elle est juste là, au pied du canapé. Tu approches à pas de loup pour venir y fourrer la main. Bingo ! voici ton téléphone. Tu te retournes furtivement pour vite sortir lorsque tu l'entends s'agiter sur le canapé. Tu te figes sur place, dos à lui et t’apprêtes finalement et reprendre le chemin vers la porte d'entrée (ou plutôt de sortie) de l'appartement lorsque tu entends un petit "Kat?" s'échapper de ses lèvres encore endolories par le sommeil. Et merde.cause I'm asleep
when I R.I.P
@Lukas O. Spritz
sam 16 mai, appart KLM
~~~~
credits img/gif: giphy
code by lumos s.
(Katalia Borgia)