(( sunji )) → 'cause you were romeo, I was a scarlet letter

elle est fatigante, se fatigue elle même. gamine insupportable, intenable. yeji la roue libre qui s’éparpille toujours trop, écarquille grand les yeux à tes mots. elle est typiquement le genre de fille que tu n’aimes pas. celle qui est incapable de le dire à haute voix. tu comprends pas toi, c’est compliqué ces choses là. elle peut pas jeter de but en blanc ce qu’elle ressent pour toi avec une confiance hors norme. déjà parce qu’elle ne l’a possède pas et ensuite parce qu’elle aura l’air encore plus ridicule quand tu lui riras au nez. quoi que non, tu riras pas. tu lui diras probablement que c’est mignon mais qu’elle est trop jeune pour ça, trop jeune pour toi. le gars flatté de faire fléchir la gosse mais qui lui donnera jamais la moitié de ce qu’elle aimerait. et elle voudrait rétorquer, t’envoyer au visage que t’es dur, que ne pas oser c’est pas faire des manières, que tout le monde possède pas le côté tête brûlée qui permet de balancer à tout va les ressentis sans avoir peur de prendre le stop de l’année. puis c’est sûrement pire quand elle bégaye, les mots qui sortent en avalanche et la diversion qui lui vient au dernier moment, contenu pailleté dont tu te fous probablement mais qui ressemble pour le moment à son unique sortie de secours. dans un monde utopique, tu regarderais ce qu’elle te montre puis lancerait la discussion sur la température étouffante de la salle. t’aurais pas compris ou ferait semblant de ne pas saisir ses paroles juste pour ne pas l’embarrasser davantage. mais ce serait connu si le monde était utopique, pas vrai ? blêmit largement à ta question, les opales qui restent fixent sur son verre ((magnifique ceci dit)) juste dans l’espoir d’hériter soudainement d’un super pouvoir pour disparaître de la salle -ou de la surface de la terre. respire lentement, les lippes qu’elle pince, tout le courage qu’elle puisse pour relever ses yeux vers toi. arrête de me traiter d'enfant tout le temps premièrement parce qu'elle n'en était pas une et ensuite parce que ça n'avait aucun rapport. elle était embarrassée, mal à l'aise, prise au dépourvue d'où son manque de consistance. aucun rapport avec un comportement enfantin. et puis quoi ? ça ferait quoi ? tu dis ça comme si ça serait le pire truc au monde, c'est pas cool. fronce les sourcils, une main qu'elle pose sur ses hanches. mais c'est clair que de toute façon, c'est pas du tout réciproque. elle était pas bête à ce point là.

et puisqu’elle avait comprit d’avance, c’était pas la peine de continuer dans cette direction. de tenter d’avoir un argumentaire sur quelque chose qui ferait plus de mal qu’autre chose. elle regrette presque instantanément yeji. d’avoir eu les mots qui dérivent trop rapidement, de ne pas avoir su garder son calme laissant le naturel revenir au galop. et elle souffle, tire sur sa robe, tente de porter son attention ailleurs alors que les mots assassins résonnent déjà. c’est dur, douloureux, les coups silencieux qu’elle se reçoit, le verre qu’elle repose sur le bar, les poings qui se serrent un peu. et c’est le pire qui vient, le ton qui la fait sembler ridicule puis l’aveu qui tombe, arrache le coeur une bonne fois pour toute. elle a presque du mal à respirer, le monde qui tournoie soudainement trop vite. c’est ça les peines de coeur ? parce que c’était sûrement le pire truc à ressentir, l’impression de suffoquer totalement alors qu’elle tire sur ses mèches brunes. mh c’est tout ce qu’elle trouve à dire. convaincue qu’ouvrir réellement la bouche ne déboucherait sur rien d’autre qu’une avalanche de larme. tu vois, elle se fait violence pour ne pas être une gosse, pour ne pas fondre en larme devant le dénouement. l'incapacité à relever ses opales sur toi, les mains qui tremblent un peu. inspire, expire. les mots qu'elle se répète en boucle pour ne rien montrer quand en réalité, il était facile de lire sur son visage la douleur ressentie. je.. je reviens s'éclaircit la gorge alors qu'elle tourne les talons, les quelques pas pour l'éloigner, le besoin d'aller à l'extérieur ne serait-ce que pour avoir de l'air frais. l'bal chaotique, la pire soirée de sa vie. et surtout les faux mots balancés parce qu'une fois dehors, elle ne reviendra pas.