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Succomber aux péchés w/dorian li

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★ ─ succomber aux péchés
w/ @Dorian Li


Encore un soir où je travaille dans ce bar que je garde secret. Encore un soir où j’enfile une nouvelle tenue, attirante pour les clients, idéale pour les charmer et leur offrir des boissons tout au long de la soirée. Je suis différente. Je porte un crop-top qui s’arrête légèrement au-dessus des seins. On peut apercevoir légèrement la naissance rondelette de ma poitrine. Mon jean me colle aux jambes, et ma queue de cheval est haute. Ni plus, ni moins, je n’ai besoin d’aucun autre artifice pour parfaire mon charme. Après tout, c’est ce qui attire le plus d’homme : une fille naturelle qui sait mettre son charme en valeur, sans artifice, sans superficialité.
Alors, ce soir, j’aspire de nouveau à être Maze. Cette barmaid sachant jouer d’une attitude sûre d’elle et aguicheuse afin de servir cocktails, verres de vin, et bières à ces hommes venus découvrir la beauté d’une femme qui danse sur le rythme sensuel de la musique.

Derrière ce bar, je me dandine. Je rencontre des hommes qui jouent de leurs charmes avec les serveuses, avec moi. Nous avons nos habitués, qui jouent toujours la même carte. Séduction : ils glissent généralement un beau pourboire pour nos serveuses, pour nos danseuses. Le patron du Nirvana est toujours si fier des recettes que nous faisons chaque soirs. Entre étudiants et hommes d’affaires, celui-ci est servi de merveilleuses recettes. Nous sommes la caverne d’Ali Baba, et les hommes les quarante voleurs. L’homme qui nous emploie n’est d’autre qu’Aladdin, bien qu’il n’est rien à charmer, pas une seule princesse en vue.
J’essuie mon verre en observant ma collègue flirter au comptoir. Voilà un petit moment qu’un homme ne flirte pas avec moi. J’ai toujours l’habitude que Maze, cette partie séductrice de moi, flirte et sois ambiguë avec un homme. Toucher, embrasser, embraser un garçon… Ces sensations me démangent très souvent.

Je souris à cette collègue, qui vient de s’offrir un ticket vers le septième ciel à en juger son regard pétillant et à sa façon de se mordre la lèvre inférieure.
J’observe le spectacle sur scène. Les danseuses sont encore formidables, ce soir. Bientôt, je suis certaine de pouvoir monter sur scène et d’y faire éclater ma voix. Attirer l’attention rien qu’avec le timbre de celle-ci est un rêve que je n’arrive pas encore à atteindre.

En détournant mon regard, je porte mon attention sur un homme que j’ai déjà rencontré. J’ai un léger sourire sur les lèvres. Je sais qui il est, tout du moins, je reconnais son visage. Plusieurs fois, plusieurs nuits, il est aussi. On se rencontre fréquemment, pourtant, je suis surprise de le voir ici, seul à m’observer.
Je lui apporte sa boisson habituelle, en me penchant vers lui. Je prends une cerise entre mes dents, et l’observe.

- Je vois que tu es revenu, qu’est-ce que je peux pour toi, bel homme de la nuit ?



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Un étendoir à linge sans linge ne sert vraiment à rien.

Il s’était perdu dans une ruelle lointaine, où les étendoirs à linge se multipliaient, pendus aux fenêtres. Lorsque du linge y siégeait, ils prenaient tous des postures menaçantes, prêtes à envahir les voyeurs – un coup de vent, puis le silence et une impression de saleté sur le corps. Mais, nus, ils ressemblaient à des vers et n’avaient pas la beauté d’un être au réveil.

L’inutilité de cette méditation prouvait à Dorian qu’il passait une excellente journée. Il avait l’habitude de les considérer comme ennuyeuses – il se perd, se perd, se pend, s’éprend –, mais ces quartiers plus familiaux, en hauteur, lui rappelaient les villes de Sicile visitées lors de sa jeunesse. Elles étaient noyées sous la chaleur, sous un silence admirable, une tranquillité parfois morbide, mais parfois follement désirable.

Lancé par cette persuasion,  Dorian alla dans une librairie d’occasion qu’il aperçut au coin de la ruelle. Perdue dans les linges et les stands de crêpes,  ses murs semblaient épouser la moisissure et sa porte le manque de succès ; si ce corps était à désirer, Dorian la désira follement. Dans cette librairie, finalement, il acheta des tas de classiques français (qu’il ne lirait jamais, sauf les nouvelles, car il vit leur intensité) avant de rentrer chez lui.

Durant cette heure, il eut apprécié l’odeur humide émanant de ces murs, car ils se liaient à l’imaginaire que créaient des livres usagés : une mort certaine qu’il allait sauver.

Seulement, il la haïrait chez lui.

--------

Il eut l’humeur d’un brise-glace en été.

Il n’avait rien, ni personne à briser, et sa rage ne fit que s’accroitre.

Le bâtiment était immergé d’eau. Une histoire de canalisation, de noyade, de murs qui ne sont pas des éponges et de tuyaux qui jouaient au javelot – il n’avait rien écouté, Dorian, ni les explications, ni les excuses, mais il hurla aux oreilles de tous les voisins et réparateurs. Ses livres n’avaient pas à apprendre à nager, ses précieux livres étaient fichus, allaient mourir, et des dizaines d’ouvrages ne méritaient pas de se coller dans un sac poubelle ! Si certaines personnes n’avaient plus de foyer pour une durée assez indéterminée (dont lui), il ne s'en importait pas.

Il avait de l’argent, mais ses livres n’étaient riches que dans leur intériorité.

-------

Avec sa petite valise, il alla dans le lieu qui fut, certes, le moins confortable de la ville, mais sa vue serait assez captivée pour ne plus penser aux ouvrages de cosmologie du XXe qui l’ont quitté.

Le Nirvana. Il fallait dire qu’il y allait une fois par semaine, en moyenne, avec des amis professeurs. Il préférait y aller avec les plus puritains, car c’étaient eux qui appréciaient le plus les danseuses, et ils révélaient toujours la fausseté de leurs convictions dès qu’une dame « osait » confronter leurs regards. Alors, il discutait avec les serveuses et il riait de la bêtise de ses amis, comme s’il était nécessairement supérieur, en raison de l’absence même de sa moralité.

En somme, tel un trentenaire vieillissant et désabusé, il avait son bar de contemplation des corps énamourés pour les sorties entre amis, et son bar de méditation, à l’autre bout de la ville, où il se posait pour méditer.

Il devait s’être trompé, ce soir-là, mais il était seul.

Il demanda qu’on laisse sa valise quelque part, à l’entrée, ce qu’on fit plutôt gentiment (ils savaient fidéliser la clientèle, c’est dire) et il se dirigea vers sa place fétiche, l’air encore tendu de l’attentat dont il fut témoin – tuer des livres, c’est horrible, c’est malsain – avant de la remarquer.

Elle devait être étudiante. Ou jeune, mais il fait toujours le rapprochement, qu’il soit fondé ou non. Elle était vêtue de regards. Beaucoup de regards. S’il avait toujours apprécié les corps mis en valeur, il se plaisait toujours à contempler les êtres qui vivaient avec l’assurance, comme si elle n’était qu’un organe comme un autre. Il avait discuté avec elle quelques fois, alors il se permit d’être moins joueur qu’à l’habitude, sans omettre sa politesse.

Elle lui avait décroché un sourire amusé, même si l’humeur n’y était pas.

- Le bel homme que voici aimerait quelque chose de fort. Très fort. Et qui se boit efficacement. S’il-te-plait.

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Que penses-tu de toi et moi ce soir, bel homme ? Rien de déplacé, juste une nouvelle discussion rien que tous les deux. Au diable les clients qui tentent de m’attraper dans leur filet avec ces regards insistants, je préfère être la sirène qui apprécie l’être humain pour sa manière de manier les mots, pour sa manière de ne pas me regarder comme un vulgaire objet de tentation.
Je hoche la tête : eh bien, eh bien… Il est rare qu’un homme me demande un de nos alcools des plus fort. Essaie-t-il de guérir un quelconque chagrin ? Déception amoureuse ? Malheur au travail ? De sa mâchoire tendue, de son regard perdu dans une colère que je sais déchiffrer dans le regard d’un homme, je devine que ce n’est pas quelque chose sans importance. Ce doit être quelque chose qui le touche plus que ce que je n’aurai imaginé.
Je lance un « bien monsieur bel homme » avant de me tourner pour chercher un fameux alcool en particulier. Je glisse mes doigts sur les bouteilles qui décorent l’arrière de mon bar. Je souris, je trouve ce délicieux élixir qui brûle la gorge, puis qui réchauffe les peines.

Je fais glisser un verre devant le bel homme qui se trouve en face de moi avant de lui servir l’alcool que les hommes, en peine de cœur, d’argent, de bonheur, prennent avant d’observer nos jolies danseuses. Ils ne restent jamais bien longtemps avec la barmaid, mais très souvent avec les serveuses. Ce n’est que lorsque l’on me prend un verre de vin, rouge, que l’on reste avec moi. Que je suis l’objet du désir.
Je tend le verre à l’homme devant moi, il doit savoir apprécier ce met que je trouve immonde en bouche.

- Comme monsieur le désire, je n’ai pas plus… Fort. Je suis certaine que ça va plaire.

Je vois bien qu’il n’est plus joueur avec moi, peut-être a-t-il découvert qu’il était plus juste avec une jeune femme comme moi de ne pas être aussi aguicheur que je le suis. C’est un rôle que j’enfile certains soirs, certains clients aiment le suivre, aiment le jouer avec moi, mais ça n’a jamais été vraiment le cas. Il n’est pas rare qu’il discute avec moi, et que ses amis me reluquent, d’ailleurs. Mais ce soir, il est seul.
Je lui sers un autre verre, je suppose qu’il en a besoin. Je lui fais un clin d’œil, comme pour lui dire que celui-ci est offert par la maison, avant de devoir m’occuper d’un autre client. L’on me demande pourquoi je ne danse pas avec un si joli corps, et pourquoi je ne chante pas là-bas, sur scène. Il est vrai que j’ai l’habitude de chanter derrière le bar, lorsque je sers les clients, lorsque j’essuie les verres, lorsque je range les alcools.

Cependant, mon attention revient si rapidement à l’homme seul. Je fais le tour de mon bar, j’ai bien le droit à une pause, étant là depuis l’ouverture. Je m’assois sur cette table en hauteur, juste à côté de lui. En croisant mes jambes, je l’observe attentivement. C’est bien la première fois que je m’approche autant d’un client, mais il n’est pas comme les autres, et c’est ça qui me plaît.

- Alors, un des alcools les plus fort, alors que vous auriez pu draguer une des serveuses comme vos amis le font, bien qu’ils se croient innocents. Vous préférez la barmaid, ce qui me plaît, je vous assure. Mais pourquoi ?



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Ses mèches le dérangeaient affreusement.

Elles lui semblaient mal coiffées. Mal assorties. Ses lunettes lui semblaient tordues, aujourd’hui.

Le monde semblait mouvant, terrifiant, et même les corps lui donnaient le tournis.

Être en deuil donnait peut-être le tournis, encore plus que l’alcool ne le pouvait. C’est curieux, comme sensation. Aucune personne de son entourage, à sa connaissance, n’était mort avant ces livres. Alors, son regard penchait à droite, à gauche, il ne contemplait pas tant les formes de la demoiselles (-plutôt sablier, triangle isocèle, il ne sait pas, mais le temps ne passait plus-), alors il ne cessait de la fixer alors qu’elle lui donnait un premier verre.

-J’en suis tout aussi certain.

C’était réellement un effet de tournis.
Même sa table était ronde. Toute comme le second verre qu’elle offrit. Son corps, très machinalement, quémandait la substance magique, alors le breuvage lui apportait un effet de droiture (nuque qui se lève tortueusement), puis son poignet lui joue des tours et, finalement, le verre est vide (vertèbres vers le sol). Il remercia chaleureusement la demoiselle, car un verre de plus le soulagerait surement.
Il semblait souffrir d’un deuil de livres. Il en souffrit davantage que de la perte de sa dernière petite amie, par ailleurs.

Elle était plus circulaire que droite. Cela devait être le problème.

Alors que l’alcool ne semblait pas faire son effet (il manque toujours le premier train, cet abruti) – il vit des jeunes et des craquelés qui jouaient à un deux trois soleil avec les danseuses (ébahis - bouche ouverte - applaudissement - chasse à la basse-cour) et il se perdait dans ses pensées, en remarquant finalement que la barmaid avait une cambrure assez prononcée. Comme si son corps était incrusté d’une courbe précieusement dessinée, qui allait particulièrement bien avec l’ambiance du bar.

Trop de courbes.
Il en perdit la vue, puis fixait les danseuses, sans envie, sans contemplation.
Tout avait mauvais gout.

La jeune barmaid semblait prendre sa pause et se dirigeait vers lui. Il l’accueillait d’un sourire amical, puis joueur au fil de ses remarques.

-pourquoi ? C’est une excellente question. Je me demande pourquoi, moi aussi.

C’est vrai. Etait-ce le tournis, la cambrure qui lui faisait oublier la droiture de ses livres ? Il se perdait –

- vous savez, on ne drague pas en période de deuil… C’est curieux, non ?

Un silence semblait se marquer. Léger, presque insaisissable, il avait l’allure d’un tropisme qui écrasait des poitrines – mais son propre humour noir le fit rire légèrement.

-des livres sont morts. Que des livres. Mais peut-être qu’un réel deuil me fera moins mal. Ne sait-on jamais. La mort est mise sur un piédestal, de nos jours, mais il y a quelques siècles c’était plus commun qu’un livre mort.


Il se surprit lui-même de parler comme un penseur dans un bar aussi désenchanté. Il était plus trivial (à son échelle, certes, mais il ne méditait pas réellement dans ces endroits), et il ne répondait pas à la question posée.

- quant à votre question, on peut y répondre en reprenant vos mots. Un homme innocent aime le mouvement. Il est un oisillon qui saute du nid et vole partout, sans choisir un pied à terre, puis il s’écrase quelque part par manque de contrôle. Alors, une danseuse ou une serveuse peut être une très belle piste d’atterrissage.


Il termina son second verre, et le gout de l’alcool l’étonna. Il devait savourer sa métaphore  –

-moi, je suis sauté du nid depuis longtemps. Alors, je vois ce qui est vraiment plaisant. Vous avez l’air d’avoir un esprit critique. Et c’est toujours plaisant.


Oh, un papillon de nuit –

-et vous ? Pourquoi faire votre pause avec un vieux qui savoure des shots en solitaire ? Votre collègue est plus joyeux, on dirait, et il a la musculature très typé antique.

C’est-à-dire, extraordinairement bien foutu, mais il ne pouvait pas enlever sa pédanterie.
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Comme il est curieux de discuter avec un homme qui se délecte d’un alcool bien trop pâteux en bouche, avec un goût immonde qui brûle la gorge jusqu’à atteindre un cœur qui cri sa douleur en pleurant sur la ville de l’âme. Comme c’est curieux d’observer le regard d’un homme perdu entre les courbes d’une femme, la tristesse et le goût perdu sur l’alcool offert. J’observe un homme dont j’aime la prestance, et dont j’aime la discussion. Plus vieux que moi, certes, je le sais depuis le début d’une relation courte, sans sexualité, sans jeu d’attirance et de sensualité, seulement quelques paroles échangés lors de soirées animées par ses amis. Il est curieux qu’un professeur comme lui entre dans un bar pour discuter avec une jeune femme, potentiellement étudiante. Bouche cousue, il ne doit rien savoir. Garder l’image de la très belle Maze, c’est ce qui fait le plus de bien.

L’idée d’un deuil m’était, évidement, venue à l’esprit. Je ne suis pourtant pas au bout de ma surprise : un deuil de livre. Je ne suis pas indifférente à la douleur des mots, à la douceur de glisser le bout de ses doigts sur une page, de profiter d’un bon roman, d’une pièce de théâtre absurde, ou de pleurer la romance, grâce à un livre. Pauvre amour blessé, je l’observe avec un regard qu’il ne peut pas comprendre. Je lève les jambes et repasse de l’autre côté du bar. Mes doigts glissent de nouveau sur les bouteilles, en posant mon regard dans le sien. J’écoute ce qu’il me dit, avec attention, alors que je lui sers machinalement un nouvel alcool.

- Un livre qui meurt est le souffle d’un cœur qui s’éteint.

Ne pas faire la cours à une femme lors d’un deuil est honorable. Le deuil et sa mélancolie n’apportent pas bon ménage avec une femme. Cependant, une femme peut consoler le plus douloureux des chagrins, et nul besoin d’utiliser son charme. Je ne pense pas être capable de guérir un chagrin, je n’utiliserai jamais mon corps pour une telle chose, mais je n’ai qu’une seule voix : parler est un pansement. Coucher, aguicher, allumer, c’est tout autre chose.

- Un cœur qui s’éteint doit toujours être ravivé. La flamme d’un cœur le fait vivre, vaut mieux vivre que mourir de mélancolie.

Alors mon beau Monsieur part sur l’explication des hommes innocents ? Suffit-il d’un effet papillon pour qu’un homme tombe dans la poitrine d’une femme et découvre qu’elle est l’œuvre la plus véritable jamais créée en ce monde ? Je me mord la lèvre inférieure en le regardant dans les yeux. Soit, la femme en elle-même, quelle qu’elle soit, est une piste sur laquelle l’homme ne peut que s’agenouiller. La femme est une œuvre d’art, une muse précieuse. Nous avons, toutes, un corps qui suscite tous les fantasmes, mais nous ne sommes pas des objets de désir, nous sommes le désir que l’on veut offrir. Nous commandons ce que nous voulons créer chez autrui, homme, ou femme elle-même.

- La femme est une œuvre d’art que les hommes ne savent pas apprécier, dis-je en répondant à l’envol des hommes.

Mon collègue n’est d’autre qu’un de ces hommes dont certaines femmes aiment la carrure un peu trop exagérée à mon goût. Il est l’un des seuls hommes dans ce bar de tous les fantasmes. Il est un homme qui ne sait pas réfléchir, qui ne pense qu’à parfaire son allure, qu’à devenir le rêve incertain de certaines femmes, le fantasme caché. Qui voudrait d’un homme ne sachant pas utiliser ses pensées ?

- Vous êtes plaisant, vous savez réfléchir. Qui voudrait d’un homme ne sachant pas qu’il possède la moindre pensée intellectuelle ?

Je ne flirte pas avec un homme comme lui, bien que Maze a une tendance à aimer les bels hommes. Cependant, un homme comme vous, devant moi, est plus plaisant. Il me regarde, je sais qu’il ne voit pas qu’un plaisir d’un soir.

- Vous me voyez comme bien plus qu’un petit fantasme, dis-je me penchant vers lui, voilà pourquoi je me plais à discuter avec vous.



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L'expression.

Il adorait l’expression des corps. Ils étaient plus francs que leurs possesseurs, ils étaient forcés de se pavaner, de correctement se vêtir, d’apprendre les formules de politesse, et enfin de contrôler leurs excès de violence.

Mais la violence des corps persiste. Cet insecte rend toutes les réactions corporelles merveilleuses. Le langage d’un corps est le seul allié de Dorian. Ils sont toujours assiégés de tics, de doigts qui se grattent les tempes, de sourcils qui se lèvent, de poings qui se serrent et de mains qui tremblent. En ce sens, tout être qui ment a un corps qui crie, étouffé, et qui s’agace qu’on ne lui laisse de moments de gloire qu’à la nuit tombée.

Mais cette jeune femme était expressive. Très expressive, visible. Dans certains détails, il le perçoit. Son esprit analytique confirme néanmoins le fait qu’elle ne se ment pas. Elle laisse son vouloir-vivre surgir, s’enrouler autour de ses réactions, et elle l’étonne dans certaines de ses réponses. Ses désirs semblent être fusionnés avec ses convictions propres, ce qui est plutôt rare chez un individu.
Surtout jeune. Les jeunes mentent à leurs corps et les forcent à coopérer avec leurs morales sans cesse.

Il appréciait le fait qu’elle ne paraisse pas se forcer à répondre convenablement, mais par l’unique prisme subjectif de son propre avis. Ainsi, il ne pouvait saisir la profondeur de son regard ; il semblait plein de compassion et reflétait l’amour de la jolie demoiselle envers ses propres livres. Cet amour paraissait moins pragmatique que le sien, mais plus sensible, presque passionnel.

Elle devait être une passionnée, et possédait plus de souffrances que lui en imaginant la mort d’un livre. Il peinait à élaborer plus de théories que celle-ci. Le langage de son corps, si transparent soit-il, l’empêchait de comprendre toute vérité qui en surgissait.
Mystérieux, comme sensation.

- Je ne pense pas que mon cœur soit éteint à cause de cela, mais ma mémoire, si. Symboliquement. C’est plus douleureux encore. Car un cœur se ravive très facilement, mais une mémoire évanouie disparait pendant très longtemps.


Cette discussion, aussi poétique soit-elle, n’empêchait pas l’alcool de faire irruption dans son organisme. Il se sentit apaisé, réchauffé –un sourire ironique apparut sur ses lèvres- et il tenta de défroisser sa chemise en lin d’un coup de main, sans succès.

Il prit rapidement le nouveau verre à la manière d’un shot, en lançant un râle de soulagement. Son explication antérieure, bien que lui apparaissant fort pédante, semblait soulever un débat interne chez la barmaid. Il fut attiré par les mouvements inconscients de son visage – elle avait un certain charisme, il fallait se l’avouer. Les personnes lyriques avaient toujours ces airs singuliers ; ils dégagent une sensualité atypique, sans la pousser à l’aggresivité ou à la fausseté.

La femme est une œuvre d’art que les hommes ne savent pas apprécier – Il ne put s’empêcher de rire chaleureusement, tel un père ayant écouté le dicton d’un artiste dans un show télévisé. Cette phrase n’avait pas réellement de sens pour lui.
Certes, il admirait les corps féminins, et certains semblent être dessinés au crayon à papier. D’autres sont si uniques qu’ils restent marqués à jamais dans les mémoires d’un homme. Mais l’œuvre d’art est avant tout un artefact, une technique, une chose construite, un être conceptualisé et prévisible dans l’esprit de l’artiste. La femme est belle dans toutes ses laideurs, comme l’œuvre d’art. En cela, l’homme ne sait apprécier la laideur à sa juste valeur, car il s’y reconnait.
Malgré cela, cette phrase reste profondément antithétique.

- Ah ? Vous croyez ? Combien d’œuvres d’art furent oubliées depuis l’existence de l’art lui-même ? L’homme conçoit d’abord une femme comme être éternellement magnifique, puis il l’oublie. Comme une œuvre d’art. L’œuvre d’art sert à l’intensité du moment. Alors, les hommes les apprécient bien. Trop bien d’ailleurs, je l’avoue.

L’air taquin, il attendait la réaction de la demoiselle. Il la considérait sur un pied d’égalité. Elle avait de l’esprit.

- vous provoque gentiment, n’y portez pas trop d’attention.

Il essuya machinalement ses lunettes et commanda poliment un autre verre. Il ne devait pas trop boire.
Ce serait complexe, d’oublier sa valise dans ce lieu.

- me voyez très joliment. Il sirotait son verre, cette fois-ci, en admirant rapidement une danseuse qui avait une grâce inhabituelle pour ce genre de lieu. Il revint rapidement à la discussion et observait son interlocutrice, avec une tendresse presque empathique. Sans qu’il ne puisse en établir les causes – les jolies barmaids sont des « petits fantasmes », de nos jours ? C’est une curieuse idée.

Il fit un clin d’œil et se recula de quelques centimètres alors qu’elle s’était approchée. Il ne répondit au dernier compliment qu’elle fit que par cette taquinerie, qui miroitait l’éveil de sa jovialité.

Le deuxième mouvement fut inconscient et discrèt – comme si le corps n’était pas avide de contact, ou laissait tranquille son esprit solitaire et lucide pour cette soirée-là.
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Triste mémoire blessée par le décès soudain d’une pile de livres. Triste mémoire accablée d’un vif sentiment de douleur. Triste mémoire, n’est-ce pas ? Pénible, de ressentir sa mémoire s’éteindre, comme un souvenir qui s’essouffle, qui désire s’éteindre. Pas plus d’acharnement, elle s’apitoie sur son sort. Je penche légèrement la tête sur le côté, ma queue de cheval suivant le rythme en tombant sur mon épaule, alors que ma main attrape le verre de mon client. Sa mémoire sera bien entachée s’il boit une goutte de plus de ce nectar qui rend fou la plupart des hommes. S’il continue à boire ainsi, sa mémoire risque parfaitement de s’évanouir.
Dos face à lui, je m’abaisse pour attraper une bouteille d’alcool qui lui sera, ma foi, fort plus agréable en bouche. Un goût fort, et pourtant, sa mémoire m’en remerciera d’avoir été épargnée d’un nouvel assassinat.

- Votre mémoire tombera sous le charme de nouveaux livres, je peux vous assurer que n’importe quelle partie du corps peut se remettre de toutes les peines, même s'il faut du temps. Votre mémoire évanouira le souvenir douloureux de vos livres décédés dans de nouveaux bouquins.

Poésie, poésie… Dans un lieu pour le moins inhabituel. Elle se donne à cœur joie entre nous deux, voilà bien un homme avec lequel flirter se fait avec sa compagnie délicate. Pensées philosophiques et paroles lyriques, voilà une conversation bien curieuse avec un homme venu plonger sa mémoire bafouée dans quelques verres.
Une nouvelle musique se joue dans la salle ; une musique que je chante pendant qu’il se distrait avec le nouvel abreuvage que je lui sers. Ma voix devrait être sur cette scène, accompagnant les danseuses qui vouent leurs corps pour la musique. La musique serait ma voix, ma voix serait le chef d’orchestre. Je rêve de cette scène, je rêve de faire vibrer ma voix sur cette scène. Je rêve d’être la comédienne des mouvements de bassin de nos danseuses.

Haussant un sourcil, je repose mon regard sur ce bel homme. Curieux, réellement curieux. L’homme serait donc incapable d’apprécier la femme comme autre chose qu’une œuvre d’art ? Ou au contraire, sait-il quelle merveille se trouve devant ses yeux brillants d’excitation et d’envie ? Un léger sourire se dessine sur mes lèvres, un sourire quelque peu cynique. Une fois de plus, mes dents viennent enfermer ma lèvre inférieure dans une étreinte un peu lente.

- Même dans notre laideur, vous vous lassez bien trop vite. Comme il est plaisant de voir une femme, les hommes sont conscients qu’une belle femme leur fera de l’effet. Nous sommes mieux qu’une œuvre, chéri, nous sommes des femmes, dis-je, en laissant mon client se faire une idée.

Je lui retire son verre, inquiète que ce ne soit plus sa mémoire qui soit touchée. L’alcool du Nirvana est connu pour faire tourner les esprits en bourrique, et les corps de nos danseuses pour captiver le regard. Les hommes de ce bar deviennent alors une foule de gentlemans ivres, aux regards captivés et au corps envoûtés.
Le spectacle du Nirvana est un vrai don, que dis-je, une bénédiction pour ces hommes.

- La barmaid offre le droit d’observer son corps, elle flirte avec les clients, elle a un regard qui envoûte, dis-je en servant un autre client, alors que je m’adresse toujours au bel homme, ne voyez-vous pas ces autres hommes autour du bar ?

Un whisky, un délicieux whisky. Voilà un alcool qui devrait plaire à mon interlocuteur. Le nectar des dieux, celui que l’on déguste. Sec, mais pourtant si délicieux. Je pose mes mains sur mon bar, en observant les danseuses.

- Je vois vos malheurs, je pense que vos livres ne sont pas décédés par votre propre volonté. Je vous aime bien, vous êtes charmant, alors je vous propose mon aide. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, Maze est là pour vous servir, dis-je en lui adressant un léger sourire et un clin d’œil.




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Il n’avait aucun goût en musique.
La musique classique ne lui apportait rien. Aucun frisson, aucune merveille, aucune réalisation, aucune beauté terrible qui le retournerait en douze morceaux – cette insensibilité n’allait pas avec son éducation originelle. Sa mère eut tenté de lui apprendre le piano. Même s’il en maitrisait les codes, il rendait l’instrument fade, démuni d’émotion, qui ne faisait que cracher la lassitude qu’il éprouvait en la vie à cette époque-là.

Il apprécie les musiques tranquilles et amoureuses, qui ne cherchent pas à se donner de l’éternité. Il aime les mélodies dans les cafés, ou les musiques sensuelles des bars comme celui-ci. Il aime s’évanouir dans une douceur trompeuse, très représentative des hommes, une douceur qui n’est causée que par un besoin de vivre ses désirs, sans culpabilité et sans grandeur.

Il n’aime pas la musique noble. Il n’y croit pas. Il a l’impression de voir un conte, un monde hors de sa temporalité, hors de son réel, où les instruments remplacent un registre merveilleux et des structures enfermées.

- Vous avez raison. Mais ce qui était merveilleux avec ces livres, c’est que je gribouillais dessus, j’annotais, je soulignais, surlignais, je les détruisais à ma manière – ils devenaient miens, et leurs essences s’inscrivaient à jamais en moi. Il ajouta, après une courte pause, comme si ses pensées peinaient à savoir s’il avait un raisonnement logique ou non ; c’était majoritairement des livres de recherches. De collection. Ils seront introuvables dans ces formats.

La poétesse lance ses odes et son corps s’agite à l’œuvre. Sa voix était classique mais très envoutante – un autre alcool fait maison, en somme – et il l’observait avec attention, en posant ses lunettes sur la table. Lorsque l’alcool montait, elles lui donnaient toujours un mal de tête infect. Il la voyait plus flou quant elle s’éloignait, alors il la confondit avec une peinture impressionniste observée en France.

Une peinture plutôt jolie.


Elle semble jouer au jeu de la provocation intellectuelle. C’est rare de converser sans énervement, de nos jours, alors il tendit l’oreille et s’amusait de son lyrisme. Elle portait le sujet de la contemplation féminine à cœur, visiblement, en ayant conscience de son propre pouvoir séducteur.

- Je ne me lasse jamais de la laideur. La vie m’a montré la laideur. Je l’adore.

Bien évidemment, il parlait de la laideur morale, qui connectait deux psychés avec une vitesse surhumaine ; la laideur physique n’était pas son fort, il fallait l’avouer, mais il était assuré que c’était une évidence. Son rictus, empreint de nostalgie (la laideur de son ex était la plus émouvante), le trahissait.

« Chéri » ; cette ironie le fit sourire. Il fut piqué par une tentation soudaine et habituelle qui lui parcourait le corps. Un air carnassier emplissait son visage, alors qu’il avançait son buste sur la table, en s’accoudant et en posant son visage dans le creux de sa main.

- Pourquoi êtes-vous si originale ? Pourquoi êtes-vous mieux qu’une œuvre. Je suis curieux.

Il remarquait l’attention qu’elle portait à sa consommation d’alcool. Son professionnalisme était d’or, et il l’en remercierait dans le futur. Ses goûts correspondaient aux siens. Il apprécie le whisky en milieu de soirée, bien frais, et d’une qualité pas trop médiocre. Mais il n’aime pas quand il est trop parfait, car il ne fait que fondre dans la bouche, et il ne le sent pas.

C’est moins drôle, s’il ne sent pas avec difficulté l’amertume de l’alcool lui brûler le palais.

- Je vois bien ces hommes, oui. Je regarde tout le monde. C’était assez faux dans l’instant. Il restait captivé par la conversation, mais il se plaisait à contempler le monde comme s’ils étaient inférieurs, inconscients de leurs désirs et encore fort innocents. La barmaid serait plus inaccessible, c’est ça ? Ca peut être tentant, je comprends.

Les danseuses furent pendant quelques secondes l’objet d’un désir commun ; comme si cette musique, d’une qualité questionnable,  les rendaient plus animales, plus courbées et plus nues. Les hommes tournaient la tête mécaniquement, et leurs carcasses entières tremblaient d’un plaisir qu’ils ne cachaient plus. Dorian devait ressentir des choses similaires, mais il était plus discret, et seul son regard trahissait son attirance pour les corps dessinés.

- Non, pas de ma volonté. Il fit un soupir, en terminant son whisky. Je n’ai plus d’appartement pour un certain temps .

Il n’ajouta rien à ce sujet, car son attention était de nouveau centrée vers son interlocutrice, qui avait le visage d’une poupée russe. Il afficha un air satisfait lorsqu’elle le complimentait, sachant pertinemment qu’il manifestait aussi son propre charme.

- Charmant ? On me le dit rarement, merci. Il ne mentait qu’à moitié ; il n’avait jamais reçu autant de compliments en une soirée. Votre présence est déjà assez agréable. Maze fait très bien son travail. Il concluait sa réponse en allusion à son « professionnalisme », puis imita son clin d’œil avec un grand malice.
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★ ─ succomber aux péchés
w/ @Dorian Li


L’alcool se joue de lui, l’observe dans ses tourments. Mon regard observe cet homme presque qu’inconscient de son propre raisonnement. Voilà donc à quoi ressemble cet aspect délicat de l’alcool : cet effet secondaire sous lequel notre mémoire n’est plus qu’un amas de tracas, un amas d’angoisse envers soi-même. On s’observe dans le reflet de ce liquide amer, ne comprenant plus qui nous sommes. C’est délectable, et à la fois perturbant. Pourtant je l’observe, il titube, il est funambule sur le fil de sa mémoire éteinte, puis il tombe confortablement dans une logique qui lui échappe.

La musique envoûte les hommes qui observent attentivement les corps de nos danseuses, qui elles, brillent de mille feux sous la lumière de la dépravation. Un petit cabaret qui se joue des hommes, hommes qui perdent leur conscience ici, qui réalisent des fantasmes noirs, trop discrets pour être révélés.
Cependant, j’observe cet homme charmant. Sa mémoire s’épuise, comme c’est déroutant. Étonnant, surprenant… Que-dire face à vous ? Voilà que les livres deviennent la source de l’étude, le cœur d’une recherche qui dure de longues, et de longues nuits.

- L’essence ne partira jamais d’en vous, ayez pitié de la garder en vous. Vous êtes victime de vos propres recherches, je crains que la folie ne vous guette si cette essence s’éteint, en fidèle amour avec votre mémoire, dis-je en nettoyant un verre avant de le faire glisser vers mon collègue.

Laideur, laideur, qu’es-tu ? Voilà bien de définition pour elle. Qu’est-ce que la laideur ? Qui peut donc juger la laideur ? Ce qu’en est de la laideur ? J’ignore, je ne peux en dire plus. Ma relation avec la laideur ? Invisible. Maze serait-elle une version de la laideur ? Ce secret que je garde depuis tant d’années serait-il une manière de montrer la laideur en moi qui s’amuse du désir des hommes et qui aime, en un soir, devenir leur plus beau fantasme ?
Le décès de ma mère était-elle la plus laide ? Je me met à réfléchir, maman, dis-moi que tu dors paisiblement, mon ange. Mon enfance s’est envolée, voilà donc ce que la vie offre ? Une laideur dans un arrière-goût de mélancolie ?

- La vie est laide lorsqu’elle le désire, le désir est laid lorsqu’on le provoque brusquement, le plaisir est laid lorsque celui-ci devient bestial.

En faisant un nouveau cocktail pour ces messieurs débarqués en plein milieu de ma conversation avec le bel homme, un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Un homme qui se penche vers moi, qui me flatte ainsi, comme ne pas résister ? Je sers ces messieurs, qui se dirigent immédiatement vers une table libre. Les danseuses sauront faire de ces hommes les fidèles charmés de leurs corps qui se mouvent.
Je pose deux doigts sur le menton de l’homme face à moi, jaugeant son taux d’alcool à la manière dont se visage se dessine, dont son regard m’observe.

- Chéri, tu peux observer une femme avec du caractère, une femme qui assume qui elle est, et d’ailleurs, l’alcool doit me donner un air plus charmant qu’à son habitude.

Je me penche vers lui, ma poitrine se montre très légèrement dessinée sous ce tee-shirt qui la laisse très peu se dévoiler face aux hommes. Ma queue de cheval tombe sur mon épaule, cette perruque rousse que j’arbore le soir. Je prend une cerise entre mes lèvres en posant mes iris dans celles de mon compagnon du soir. Je hausse légèrement un sourcil : comme son regard est envoûtant, comme il est curieux d’être aussi attentive aux sentiments qu’il dévoile rien qu’en un regard.

- Une fille a posté une annonce pour un appartement, vous devriez y jeter un œil. La solitude est assassine, elle se sent réellement seule. Vous devriez prendre son numéro, l’annonce est devant, à l’entrée.

Il s’agit de mon appartement. Mais les lumières, les lentilles de couleur sur mes yeux, les cheveux roux, tout me porte à croire qu’il oubliera mon visage si charmeur et aguicheur et observera mon regard doux, mon visage fin et attendrissant. Espérons donc que la jeune étudiante l’emporte sur cette Maze qui me donne cette envie de lui offrir bien plus qu’une chambre dans mon appartement.
Je pose ma main sur ma poitrine lorsqu’il ose me faire ce clin d’œil, réponse du mien. Je joue la comédie tandis qu’un homme me réclame une petite attention.
Je sers donc ce monsieur un peu trop… Lourd.

- Veuillez me pardonner, mais je ne suis pas l’objet de vos désirs sexuels ce soir, allez donc voir mon collègue. Tant que j’y suis, votre comportement est déplacé, n’hésitez pas à aller voir nos agents de sécurité, ils seront heureux de vous faire découvrir la sortie, merveilleuse soit dit en passant.

Consciente du charme qu’opère Maze, je ne suis pas pour la femme sous-traitée. Cet homme ne doit pas me parler comme-ci j’étais une simple petite servante aux ordres des désirs masculins qui lui prendraient comme une fulgurante fièvre. Quelle plaie, ces hommes sans manières.  




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L’animalité.

Tous la fuient et l’admirent. L’animalité se révèle à chaque seconde, à chaque tic du corps, à chaque soupir et à chaque désir que l’on freine habilement. Car ce n’est pas le moment. Le désir est fortement encadré. Il doit arriver à telle heure, sous tel jour, avec telle personne, et ceux qui se défoulent nuit et jour, en public ou dans un coin de ruelle, avec des inconnus ou des trop connus, sont des sauvages, des animaux, des ordures ; des humains.

A ce titre, Dorian affiche une certaine hypocrisie envers ces principes. Jamais il s’oserait afficher ses désirs et ses convictions immorales – amorales, disons amorales – lors d’un repas de famille, car ce n’est pas le moment. Mais dès que les ainés ne font plus partie de son jeu, il adore se révéler, et révéler l’animalité des autres. Il s’accorde à dire que la sienne est naturellement élégante. Son désir ultime, c’est la libération pure. Sans agresser l’autre, il dit allégrement ce qu’il veut, et ne s’empêche pas de s’exprimer.

De fait, l’animalité des impolis et des agresseurs n’est qu’une animalité pas assez exprimée, ou pas assez comprise. Tous les hommes qui se comportent comme des chiens, selon lui, sont les plus grands frustrés et enfermés de ce monde. Leur lâcheté agace Dorian. Voir les manifestations déréglées du désir ne le dérange pas. Mais il n’aime pas ceux qui tentent de dévorer la liberté de quelqu’un, et il hait ceux qui écrasent par lâcheté.

Alors, il adore détruire toutes leurs convictions. Jeune, il passait des soirées entières à provoquer des inconnus dans des manières plus loufoques les unes que les autres. Avec son ancienne compagne, ils s’y livraient à cœur joie, et l’éclat de leurs rires résonnaient comme les chants d’un unique démon égorgé.
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La poétesse du soir ne dégageait rien qui devait nécessairement être libéré. Comme lui, comme elle, comme d’autres rares spécimens, elle semblait avoir éveillé toute la brutalité de ses envies, sans offenser personne. Si c’était un masque, c’était brillamment réussi, et Dorian aurait tiré son chapeau avec respect.

- Est-ce qu’en perdant mes recherches, je deviendrai fou ? C’est drôle comme réflexion, mais je ne pense pas. Qu’il répondait alors, visiblement de plus en plus étourdi.

Sa propre poésie semblait se dissiper pour des réponses plus directes. Il n’était pas naturellement lyrique, Dorian, mais naturellement cru. Ce n’était pas sans beauté, pour ceux qui appréciaient la sincérité.

-Le vrai désir est laid. Toujours. Il énonce cela comme une tautologie, avec un rictus qui affichait une toute puissance, une passion qui l’étreignais. Mais le plaisir n’est jamais laid. Ou alors, sa laideur est magnifique.

Il en a connu une, de femme dévorée par le plaisir – elle était merveilleuse et était l’humanité en personne.

((pensées tordues, nostalgie éveillée))

- Tu n’as toujours pas répondu à ma question, ma chère. Ajouta-t-il à son tour, usant d’une familiarité polie lorsqu’elle revint de son service. En quoi une femme est mieux qu’une œuvre d’art ? Une œuvre d’art a du caractère, peut frapper durement, et s’assume tout le temps.

Il semblait comprendre le message subliminal des gestes de la demoiselle. Docilement, il la laissait agir à son aise, conscient que son esprit s’embrumait. Leurs quatre orbes, elles, s’envoutaient et jouaient au tarot. Quel avenir ? Quelle découverte ? Quels nouveaux monstres ? Dame tentation fit son œuvre, il admirait calmement ce qu’elle acceptait de lui montrer – autant ses aouts physiques que l’artificialité de son déguisement physique.

- Une colocation ?! Il éclata de rire, chaleureusement, en mêlant euphorie alcoolique et amusement à l’idée. La pauvre, vous voulez lui ruiner la vie ? Si vous la connaissez et qu’elle est mignonne, polie, toute gentille, je déclinerai. Je ne vis pas avec ceux que je ne connais pas. Qui ne me connaissent pas, surtout. Je ne suis pas facile à vivre.

Mystère dans l’aveu – il sait qu’il peut être destructeur envers ceux qui se sentent seuls, ou qui ont un souhait de divination des êtres.

Puis, les sensuelles couleurs de la soirée tournèrent au rouge. Il observa avec passivité l’entrée d’un nouveau personnage, dont l’animalité résonnait d’une manière atrocement banale.

Telle une machine qui changeait automatiquement de mode, le sourire du professeur se figea et son regard fut le révélateur d’un sadisme atypique. L’inconnu fut l’objet d’un nouveau désir, qu’il ne reconnait que trop bien, qui le passionne follement. Son agacement envers ces êtres ne se remarquait plus. Mécaniquement, son envie de destruction transformait sa propre aura, sa gestuelle et ses propres rictus. L’alcool, ici, était un amplificateur et un justificateur pour ceux qui ne conceptualisaient pas les personnes comme lui.

L’homme, pas immonde mais aux traits facilement oubliables, s’affirmait comme un mâle alpha en haussant le ton, en se rapprochant du duo, et en lançant des insultes assez vulgaire. T’es pas l’objet d’un désir sexuel, mais tu chauffes le mec depuis dix minutes. Tu veux juste te taper ce qui bouge, tu as vu comment t’es habillée , et ses bras se lèvent avec lourdeur, il gesticule et tape du poing sur la table. Il commence à inquiéter des collègues, qui firent des signes aux agents.

Mais le sourire de Dorian, intemporel, s’élargissait, comme s’il voyait une nouvelle viande à sacrifier.

- tu sais pourquoi elle est plus gentille avec moi ?

Il tutoie, se lève, quitte le regard de Maze pour trouver celui de son nouvel ami. Personne ne penserait qu’il cherche une bagarre à main nues, car Dorian sourit avec supériorité, dans un calme olympien, et avec un air bien trop carnassier pour être agressif.

Il savait que ce l’homme voulait montrer. Sa masculinité, sa force, sa fierté – quel homme n’a pas essayé de le montrer, d’une manière ou d’une autre ? – ; et Dorian souhaitait briser cela, en quelques secondes.

Non sans théâtralité –

- Il faut toujours être vrai pour attirer, mec.

La bête riait, persuadée (dans un taux d’alcoolémie fortement élevé) que Dorian était de son côté et qu’il traitait Maze de femme facile et classique.

Mais, contre toute attente, Dorian l’embrassa de force.
Silences ébahis.
Sans surprise, il fut dégagé avec force, et allait se prendre un coup dans la mâchoire – dans un bar comme celui-ci, tout transpirait l’hétérosexualité, c’est prévisible.

- En vrai, t’es frustré que je la regarde elle et pas toi, hein ?

Démonisé –
Il se fit agripper et insulter avec force, mais son rire se soulevait, et il pleurait de rire ; le mâle alpha se sentait agressé et humilié. Il n’avait plus d’assise. On ne le regardait pas avec crainte. Il n’était qu’un mec embrassé de force par un autre. Dorian remarquait que cette victime se sentait fixé par tout le monde, et que son désir de puissance n’existait plus.
Alors que dans les faits, l'ambiance était si plaisante qu'ils étaient tous retournés à leurs petites affaires.

Il l’avait libéré de ce masque social. Il était hilare – se prit effectivement un poing, avant que les autorités ne vinrent sortir le furieux – et il allait s’assoir de nouveau sur son siège (il manqua de le rater, il ne voyait pas clair), en essuyant ses larmes.

Petit bonheur de la journée – toute cette scène s’était passée en deux minutes, et même s’il n’était pas rassasié, il fit de nouveau un clin d’œil à Maze. Ses actions respiraient l’alcool bien trop monté au cerveau.

Ca, c’est un désir laid , semblait-il crier, derrière son regard énamouré !
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