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En un rien de temps, le jeu reprend. Tu me tends la perche, je la saisis. C'est comme ça qu'on fonctionne depuis le début. Parfois, ça va dans le sens inverse, histoire de ne pas s'ennuyer. Bien qu'entre nous, on est incapable de s'ennuyer. On a de la ressource. Parfois, les jeux sont moins fair-play que d'autres. Comme maintenant, quand mon corps fait reculer le tien et ma moue te susurre de te laisser aller, juste pour te chauffer un peu. Ton regard qui ne décroche pas, tu te laisses faire docile et je n'en perds pas une miette. Jusqu'à ce que j'me marre sous ton nez. J'me pavane, je danse, j'explose. « Ok ok, j’retiens ce qu’il vient de se passer. » Bien sûr, il n'en était rien. Juste un mirage, un écran de fumée que j'ai foutu sous ton nez pour t'éblouir. Ma main est déjà en train d’aplatir les cheveux, mes talons se tournent en direction de ton salon. J'suis déjà passée à autre chose pendant que toi, tu réfléchis encore à ce qui vient de se passer. C'est mon impulsivité ça, j'saute du coq à l'âne sans laisser de respiration. « Tu sais ce que t’es ? » Un démolisseuse de canapé. Me frotte les mains, fais semblant de m'étirer alors que t'arrive derrière moi. J'vais sauter, faire un plat aussi beau que les tiens quand t'es ivre. Les pieds cèderont en première. Ou peut-être les ressorts. Ça sera la surprise. « T’es une allumeuse Alaska ! » J't'écoute plus, j'calcule mes plans. « Alaska mon cul oui, chaudaska plutôt ! » Poings sur les hanches, je me tourne dans ta direction, moue boudeuse sur les lèvres. "Arrête de faire parler la déception, tes blagues sont moins bonnes" Puis, tu me gènes là. Vais m'asseoir sur la canapé et rebondis légèrement. Il a forcement des failles. Tes deux mains qui se posent, ton corps qui m'enveloppe sans me toucher. La proximité. Ma tête se redresse, se penche légèrement en arrière. Les pupilles qui scrutent le visage ; des yeux jusqu'aux lèvres. Le palpitant s'excite d'un coup. « J’étais pas intéressé, de toute façon. » Malheureux, tu viens de réveiller la bête. Le sourire s'élargit. La lionne a envie de jouer maintenant. Te regarde, te lâche pas un instant. Mais tu laisses t'échapper en riant. Je t'attendrais au tournant, comme souvent. C'est mon truc de faire ça. « Vas-y, maintenant détruit mon canapé, je t’en prie. » J'en étais où ? Ah oui... Recommence à rebondir quand d'un coup l'attaque se fait ressentir. Un cri sort à cause de la surprise, puis le rire. T'es lourd putain. « Non en fait, t'y touches pas, ce canapé est innocent dans cette guerre. » Se penche pour mordre l'index - ça t'apprendra - avant de me jeter littéralement sur toi, sans une once de délicatesse. Me redresse enfin jusqu'à réussir à me mettre debout, entre le dossier et toi, pour sauter à pied joint. "LE SANG DE L'INNOCENT VA COULER" que je hurle dramatiquement. J'espère au moins que tes voisins sont pas du genre à s'inquiéter, parce que je ne compte pas m'arrêter.
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