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La sueur perle sur mon front. Je ne suis plus un de ses parias en fond de salle. Je suis un de ces jeunes qui passent une soirée à se déhancher sur une musique qui en détruit les tympans. Mais cette musique n’est pas désagréable, comme toutes ces musiques que l’on peut entendre maintenant sur toutes les applications de musiques. Non, celle-ci est faite pour déchaîner la folie des jeunes, les libérer du poids de leurs études pour la soirée.jeunesse & liberté
w/ @Cleo Salazar
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Demain, je suis sûr de m’en mordre les doigts. L’alcool me monte légèrement à la tête. Mais ce soir, je me libère de ces chaînes qui m’entaillent la peau.
Je suis drogué par la musique ; je ressens une euphorie que je n’avais jamais connu. Je me sens plus bel homme encore : le bonheur et l’amusement rendent l’Homme beau.
Je danse avec certaines filles, car cette fois-ci, on me trouve beau, dans ma veste en cuir, et mon jean un peu rétro. Les garçons me jalousent ? C’est ce que j’espère. Je suis peut-être en train d’enflammer leurs petites-copines. C’est mal, je le sais, mais je n’ai jamais ressenti cette sensation de liberté avant ce soir.
Je n’arrive pas encore à croire que j’ai proposé cette folle sortie à la fille avec laquelle je m’entends, d’habitude, le moins, et à qui je n’ai su apporter un réel regard pu une sincère attention.
Mais je l’observe ce soir, et je sens qu’elle aussi, elle s’amuse. Elle se mêle aux hommes, aux femmes, aux gens qui l’entoure. Je le sais, elle est fêtarde, ce genre d’endroit lui ressemble, après tout.
Elle y a déjà vécu des moments importants, comme me ramener des personnes à l’appartement, qui partaient le matin sans même m’accorder un regard.
Monstre que je suis, j’ai peut-être fini par être invisible.
Mais ce soir, je suis le maître de moi-même.
Je prends sa main, et l’emmène jusqu’au bar. Je commande un verre d’alcool, mais je ne sais pas réellement ce que je commande.
Je mets mes cheveux en arrière, je sens la sueur sur mon front ; j’entends mon cœur battre dans ma poitrine et ma respiration toute saccadée.
C’est vivifiant, même assez surprenant.
Je regarde ma colocataire en souriant, et me rapproche d’elle pour savoir lui parler sans lui crier dans les oreilles.
- Alors, tu me pensais pas aussi… Beau ? Dis-je en riant, d’ailleurs, je ne sais pas pourquoi j’ai pas fais ça avant, c’est vraiment génial de se sentir aussi libre !
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