AIDIE - another freak episode

“another freak episode” & @Aidan Nesbitt
c'est similaire à une blessure pendant un match, repenses aux fois où tu as été immobilisé à cause d'une légère commotion. on t'a répété des centaines d'fois de rester calme, tu dois réguler ta respiration, ne pas t'inquiéter pour éviter la perte de connaissance. c'est impressionnant, on est pas familier avec un jet d'sang qui vient d'une zone comme celle-ci, tu peux être que surpris. mais tu t'dis que t'aurais pu l'voir venir, un personnage comme lui est paré à tout. il avait pas frappé roxane qu'avec ses mains sûrement, il doit avoir une batte de baseball dans sa caisse ou un poing américain dans son autre poche. à choisir t'sais pas c'que t'aurais préféré. tu penses aux conséquences, la cicatrice qu'il faudra justifier plus tard, mais t'es un adepte des accidents au quotidien, elle passera inaperçue. par contre t'es obnubilé, t'veux désinfecter ça et au plus vite, t'sais pas où elle a trainé la lame avant. faudrait qu'aidant il aille fouiller dans ta voiture, prendre la trousse de secours qui traine toujours dans la boîte à gant. tu peux pas t'trimballer sous les éclairages avec l'tee shirt blanc qui a l'drapeau du japon apparent. pour ça faudrait encore que tu parviennes à désamorcer l'chien d'attaque t'as sous les yeux. c'est long, il l'frappe depuis des heures et malgré tes demandes l'rythme ne diminue pas. t'as l'espoir qu'il reprenne ses esprits, vous allez bientôt partir, tu l'sens car il te regarde. rien, ça repart de plus belle. tu regardes autour d'vous, t'essuies ta main sur ton jean avant d'continuer à faire pression. ça t'fout la gerbe, t'as beau avoir les yeux rivés sur ta blessure, t'entends tout c'qui se passe et enfin l'silence. aidan adossé, mais tu vois pas bien d'là où t'es avec la lumière dans ton dos. tu t'penches sur la masse de chair, impossible d'identifier les parties du visage. tu tends l'oreille au dessus d'lui. aidan- tu restes ainsi quelques secondes de plus, t'as pas envie d'toucher cette boucherie. merde. il respire pas. tu t'relèves en manquant de trébucher. la méditation fonctionne plus, tu commences à souffler fort, les boyaux qui se tordent dans tous les sens. tu t'retiens à l'une des bennes, la tête entre les jambes et tu fermes les yeux. c'pas vrai, c'pas vrai, non- haut-le-coeur qui s'déverse à tes pieds. tu transpires, la lumière qui devient une étoile et t'appuies ton front sur la froideur du mur d'à côté, dos à la scène horrible. on est foutu. t'as envie d'appeler roxane, t'excuser, profiter du temps qu'il te reste avant que quelqu'un vous tombe dessus.
 

code by solosands

“another freak episode” & @Dawie Sears


inspirer. expirer. pense à respirer. breath. voilà ce que je dois me répéter intérieurement pour ne pas perdre pied.  pourtant j'ai toujours cette sensation d'étouffer. une corde autour de mon cou qui m'empêche de parler. ou alors peut-être que c'est le souvenir des mains de jordy qui me pétrifie. je reprends conscience petit à petit de ce qui est en train de se passer. je reprends place dans mon corps, reprends mes esprits comme on dit. mes mains pleines de sang, le corps impossible à identifié sous nos yeux et toi. tu saignes Dawie et moi au lieu de t'aider j'étais trop occupé à nous foutre dans la merde apparemment. « il fait semblant. » tout à coup c'est comme si une décharge électrique parcours tout mon corps. je saute sur mes deux pieds et je m'approche de ce qui reste de jordy. j'essaie de toucher son poignet et son cou, comme dans les films. je cherche un pouls quelque chose. rien. je penche pas tête vers sa bouche. rien. scrute méticuleusement un mouvement de poitrine. rien. heure du décès ? 20h38. c'est comme si j'entendais le bruit de l'électrocardiogramme plat dans ma tête. ça siffle. « ok respire Dawie. respire. »  parce que si toi aussi tu te mets à paniquer on est encore plus dans la merde. c'est pas le moment de te mettre à détaler en hurlant. et puis tu vomis. je retiens un haut le coeur. « non non. on est pas foutu ok ? on va trouver une solution. on va s'en sortir. » je dis ça mais j'ai pas de solution là tout de suite. perso j'ai jamais rien lu ou vu sur how to get away with murder moi. alors je connais pas la marche à suivre. je plaque contre le mur froid, face à toi. je te regarde paniquer et je me dis qu'il faut vite que je trouve une solution avant que tu fasses une crise d'angoisse, enfin plus grosse que celle que tu fais. réfléchis aidan. « on doit se débarrasser du corps. » et puis je le regarde. il est peut-être pas identifiable mais nous oui. je repense à cette série que j'ai vu sur quatre étudiants qui brulent le corps du mari de leur prof de droit qu'ils ont tués. « l'adn. Dawie y a notre adn partout sur lui » y a notre sang qui est mélangé au sien. je regarde autour de nous. je suis dans un autre monde. je suis en mode survis. je pense plus à ce qui est bien ou mal, légal ou pas. je veux pas aller en prison alors que c'est ce connard qui méritait d'y aller. je veux pas non plus que tu prennes pour toi pour ce que moi j'ai fais. je farfouille autour de nous jusqu'à trouver ce que je veux : une bouteille de vodka à moitié pleine qui traine dans le coin. un combustible. « Dawie aide moi. on va cacher le corps dans la benne à ordure.. » et ensuite, on va y foutre le feu.


 

code by solosands

“another freak episode” & @Aidan Nesbitt
il est doué, retenir sa respiration comme ça sans bouger alors qu'deux mecs sont venus lui faire la peau, il a un certain talent d'acteur et d'sang froid faut bien l'avouer. t'entends dada ? il a raison ton pote, enfin l'frère de roxane, il joue au cadavre pour que vous lui lâchiez le slip. une fois que vous aurez l'dos tourné il va détaler comme un lapin et quitter vos vies, il fera plus d'mal à personne celui-ci, vacciné d'la violence qu'il a imposé à d'autres avant ça. tu demandes à l'croire, tu peux t'en persuader, t'as quand même cru au père noël jusqu'à tes seize ans, il est où l'problème là ? fais lui confiance quand dit ça. tu perds pas une miette de sa réaction la tête entre tes jambes, et ça cogne dans ton torse comme si t'avais une balle rebondissante. on fait rentrer l'air et on l'expulse, tu fais ça depuis ta naissance, continues, ne cesse pas autrement t'es parti pour être l'second corps inerte allongé dans les flaques boueuses. tout va bien hein, ça va. tu l'dis plus pour toi, te réconforter dans l'idée, que dis-je, l'mensonge que ça s'terminer en douceur. tes doigts s'enfoncent dans tes genoux pour t'aider à t'relever, c'est l'poids entier du monde que t'as sur l'dos, ça pèse autant que ça t'handicape. on dirait qu'aidant est d'retour parmi vous, ça sera pas d'trop si vous êtes deux à pleurnicher dans un coin jusqu'à ce qu'on vous trouve. s'en débara- t'écarquilles les yeux, tu veux plus rien avoir à faire avec ça, tu prends tes cliques et tes claques et c'est ciao. tu t'prépares à protester, sauf qu'il a raison. l'sang de ton bide il en a plein la main, l'couteau aussi. t'en es pas arrivé au point d'avoir créer une marre autour d'toi, mais la sécurité doit primer sur l'reste. pourquoi ça tombe sur moi ... tu renifles en frottant ta bouche, t'es pas un gars à s'attirer de genre d'ennuis, l'pire que tu risquais c'tait une engueulade d'roxane si tu laissais tes chaussettes à côté d'la panière à linge. tes petits yeux larmoyants qui balayent la scène, t'es qu'un personnage secondaire là, t'as pas l'rôle principal à trouver la solution et terminer l'intrigue. tu grognes en attrapant les jambes de jordy, ce qu'il reste d'lui, douleur psychologique d'toucher un cadavre et ta plaie au ventre qui te rappelle qu'elle est là pendant l'effort. tu manques d'cracher tes poumons en l'lâchant dans la poubelle pleine à déborder de substances dégueulasses. attends, on devrait pas faire croire que c'est un racket qui a mal tourner ? t'hausses les épaules à moitié lucide, tu pourrais choper son porte monnaie et disperser quelques billets, jeter sa carte bleue quelque part, masquer l'crime haineux.
 

code by solosands

“another freak episode” & @Dawie Sears


c'est fou comme le cerveau peut être un organe si ... incroyable. il y a quelques minutes j'étais en dehors de mon corps, tout était au ralenti, c'était même comme si le temps s'était arrêté. maintenant ? tout va plus vite. tout est plus intense. les odeurs, les sons, les couleurs. je crois que je suis complètement en alerte. tout mes sens sont en éveils. je suis en train de réaliser ce qu'il se passe, ce qu'on risque, ce qui pourrait nous arriver alors je dois réfléchir pour deux. parce que toi, en plus de t'être pris un coup de couteau dans le vide, t'es clairement en état de choc. alors je prends les décisions pour toi. des décisions qu'on pourrait regretter. des décisions pour lesquelles t'étais sans doute pas d'accord. mais t'auras tout le reste de ta vie en liberté et pas derrière les barreau pour m'en vouloir dawie. je te le promets. « on a pas le choix d'accord ? » je commence à m'activer pour me débarrasser de ton vomito au sol et de ton sang qui jonche le béton. « parce que ça tombe toujours sur les gens qui n'ont rien demandé. comme Rox ou comme Laïa » elles avaient rien demandés et pourtant cette merde par terre et les a violés et tabassés. continue de penser à ça Dawie. commence pas à ressentir une quelconque empathie pour lui. il mérite pas que tu te fasses du mal pour lui. faut que tu tiennes le coup. on attrape le cours de jordy et on le fout dans la benne la plus au fond de la ruelle. elle est caché un petit murets, par des tas de carton et des sacs poubelles. entre l'odeur nauséabonde et l'espèce de fumé épaisse que les aérations des resto font, y a moyen que le feu passe presque inaperçu. enfin assez longtemps pour que jordy soit nettoyer de notre adn. « un racket qui à mal tourné ? mais putain regarde sa gueule dawie ! il a le crâne enfoncé, tu crois pas que le racket il a vraiment, vraiment, vraiment mal tourné là ? » je secoue la tête et j'arrose le corps de vodka dans la benne avant de craquer une allumette et de la balancer dans la benne que je referme immédiatement. j'attrape alors ton bras et je te tire en dehors de cette ruelle. dans la rue, on marche normalement pour pas attirer l'attention et une fois arriver à moi voiture je te fais signe de monter. « je vais t'emmener à l'hôpital. » je me tourne vers toi sans avoir démarré la voiture. « mec.. ce qu'on a fait. personne doit le savoir. ni tes meilleurs potes ni même ma soeur. personne t'entends ? » ça doit être notre secret, à la vie, à la mort.


 

code by solosands

“another freak episode” & @Aidan Nesbitt
on te demande jamais ton avis, dawie il a bon dos pour faire toutes les sales tâches ingrates que les autres ils refusent, et tout ça pour quoi ? pour que ton cul il finisse dans une cellule insalubre, toute ta vie qui va s'embraser sitôt que les flics vous tomberont dessus avec des papiers indiquant qu'ils peuvent faire des prélèvement où t'sais pas trop quoi. ils comprendront vite, ils feront l'rapprochement entre ta brioche percée, les poings d'aidant qui ressemblent à un smoothie à la fraise et puis l'barbecue humain qui a eu lieu dans une rue qui fait froid dans l'dos. parce que y'a pas d'autres solutions, les happy ends après avoir commis l'irréparable c'est impossible, même dans les films les gens ils s'en sortent pas. tu lèves les yeux vers lui, c'est vrai que t'as pas eu l'choix, il te l'a pas laissé. il t'a pas écouté et t'étais pas en l'état de lui faire entendre raison. tu l'blâmes pas, aidan il est habité d'une rage constante et ce soir c'est sûrement des années d'frustration qui ont refait surface pour libérer ses pulsions. tu renifles, gorge qui brûle et la douleur qui s'propage maintenant que tu as porté c'poids mort. mais j'en sais rien ! j'propose, j'tue pas des gens normalement, j'ai aucune idée d'comment faire ! tu t'essouffles, reprends ton calme quand des flashs blancs commencent à t'passer devant les yeux. l'pire que t'aies jamais fait c'était un ko technique à un mec une fois quand vous jouez au foot sans casque sur la plage, mais c'tait pas voulu et l'gars s'en était sorti avec une perte d'mémoire juste de la dernière nuit. tu t'étais senti suffisamment mal, mais là ... tu détournes la tête, aveuglé par la puissance des flammes avides de consommer la chaire que vous veniez d'leur offrir gracieusement. tu t'laisses trainer comme un soulard, tu dois être crédible alors tu pinces fermement tes lèvres pour éviter d'laisser filtrer des plaintes à chaque pas quand la peau s'étire. tu commences à préparer ton scénario, parce que va y avoir des questions quand vous allez débarquer, d'ailleurs t'as aucune idée de si c'est bien qu'aidan s'présente avec toi vu son état. comme si j'avais envie d'en parler ... tu murmures en te détournant vers la vitre, ton front qui vient s'y cogner en espérant avoir d'la fraîcheur pour faire baisser ta fièvre imaginaire. j'dirais rien. vous êtes deux, ouvrir sa bouche ça revient à condamner l'autre par la même occasion, et toi t'es pas un connard égoïste. c'est mieux comme ça de toute façon, hein ? tu veux te rassurer, te dire que l'monde s'portera à merveille sans ce chien dans les rues d'la ville.
 

code by solosands

“another freak episode” & @Dawie Sears


j'essaie de gérer la situation, ce qu'il faut c'est aller vite, mais sans omettre quoi que ce soit, parce que le moindre indice qui mène à nous et on est mort. c'est moi qui nous ait mis dans une merde pareil, c'est à moi de nous en sortir. de toute manière tu paniques et c'est parfaitement compréhensible. je viens d'ôter la vie à un mec sous tes yeux, alors je suis pas étonné de te voir vomir tes tripes, suer et surtout paniquer. je me demande même comment moi je fais pour garder un semblant de calme. tu proposes une idée qui n'est juste .. pas envisageable et en plus tu me dis que toi tu tues pas des gens normalement.  « parce que moi j'ai l'habitude peut-être ? » regard noir. tu m'aides à pousser jordy dans la benne, j'allume le feu et on referme le tout avant de se tirer. on trace jusqu'à la voiture où on s'installe. faut qu'on mette les choses à plat, on peut pas partir d'ici sans être d'accord sur ce qu'on va raconter ou sur le fait qu'on ne va rien dire du tout. « dans le doute, je préfère le péciser » je soupire fort avant de laisser ma tête partir en arrière, contre le repose tête de mon siège. « j'suis désolé » désolé de t'avoir embarqué dans cette histoire, dans cette merde. « j'te fais confiance » cette phrase elle peut autant donner un coup de pression que de montrer une réelle confiance entre deux personnes. « ouais c'est mieux comme ça. c'est mieux pour nous et pour rox » elle t'aime, mais pas sûr qu'elle aime que j'ai embarqué son mari dans une histoire pareil. et entre nous, là j'ai pas des masses envie de me battre à nouveau. je démarre la bagnole et je t'emmène à l'hôpital, histoire de soigner ta plaie au ventre.

END ?

 

code by solosands