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Pourquoi lui dire en musique ? Parce que j'en suis incapable autrement. Ni à l'oral, ni par écrit. C'est difficile de se livrer, de poser mes envies dans sa main au risque qu'il n'écrase tout en quelques secondes. Ou qu'il ne veuille pas m'écouter, qu'il me coupe, qu'il ne me laisse pas terminer. Il a déjà mis un point de suspension à notre « relation », qui sonnait comme un point final. Et pourtant, je n'arrive pas à me dire que tout est terminé. Laisse moi te faire écouter, mon état d'esprit du moment. Je me sens idiote, alors cette chanson arrive directement dans mon esprit. Je veux être spéciale pour toi, je ne veux pas que tu t'enfuis. Laisse moi une chance Mikke, laisse nous une chance. Je ne te demande pas d'aller rapidement, on prendra notre temps, on ira à notre rythme. Tu en es capable, j'ai déjà remarqué les efforts que tu pouvais faire pour moi. Ne pas coucher ensemble, c'est peut-être bête, c'est peut-être un peu idéaliste mais je pense toujours que nous pourrions passer un moment magique en ayant attendu. Maintenant, je crois que ce serait puissant, mais toi, tu as décidé que cela ne se produira jamais. Je ne sais pas si nous allons tomber amoureux, je ne sais pas ce qui va se passer dans un mois, une semaine ou même dans une seconde mais... je n'arrive pas à me faire à l'idée que tu puisses couper les ponts... entièrement. Je n'arriverai pas à ne plus te voir non plus. Regarde moi, un peu plus d'une semaine sans toi et je fais n'importe quoi. L'alcool, venir te voir en pleine nuit sous la pluie, te gifler... La chanson me paraît extrêmement longue, et ce qu'il entend de celle d'après aussi. C'est violent comme mon cœur bat de plus en plus fort. J'ai mal. Et les pulsations augmentent sur la machine qui me contrôle. Je ne peux même pas mentir la dessus. Appuyée sur le brancard, je finis par enlever le brassard et le saturomètre pour éviter qu'il ne puisse me percer à jour en voyant les chiffres sur l'écran. Je suis surprise qu'il me redonne le téléphone rapidement, penche la tête, le regard interrogateur. Il ne me regarde même plus dans les yeux. Ai-je fait une erreur ? Encore ? Il s'excuse, mais je ne comprends pas de quoi. Du dernier message ? De ses mots chez lui quelques heures plus tôt ? Je ne me rends même pas compte qu'il avait fait un pas de plus vers moi. Sa main se pose sur ma joue, avec cette douceur que je suis heureuse de retrouver chez lui. Mikke... Je soupire à ses mots. Je ne veux pas que tu me laisses seule, je ne veux pas que tu partes. Mais toi, que veux tu vraiment ? Je ne sais pas si tu décides de me fuir ou non ? De rayer mon prénom une bonne fois pour toute. Si tu pars, fais le rapidement s'il te plaît, que je n'ai pas besoin de retenir mes larmes trop longtemps. Je ferme les yeux, appuie ma joue contre ses doigts chauds. Le réconfort suprême. Je reprends une dose de son odeur, comme la droguée que je suis, au cas où il partirait. Mes bras aimeraient s'ouvrir pour enlacer le jeune homme. Je me retrouve là, hypnotisée, paralysée par tout ce qu'il représente sans pouvoir faire le moindre mouvement. Mikke. J'aimerai que tu comprennes que jamais je ne choisirai la facilité en acceptant que tu partes. Je me battrai, je chercherai à décrypter tes émotions sans que tu ne t'en rendes compte. J'ai envie que tu restes avec moi, jusqu'à ce que le médecin m'autorise enfin à partir d'ici. Et même à ce moment là, j'aimerai que l'on reste ensemble. Je fais enfin non de la tête, pour bien poser une réponse à ses questionnements, à plusieurs en fait. Et me laisse aller en le prenant dans mes bras. Si tu savais tout ce qui se bouscule dans ma tête à ce moment précis. Je replonge, complètement. Cette semaine loin de toi ne m'a servi à rien. Aucun moyen de me débarrasser de toi. L'alcool n'aide pas, elle me remet sous les paupières nos souvenirs ensemble. Alors oui, peut-être que je brise tes efforts en faisant ça. Et si tu savais à quel point j'ai envie de t'embrasser maintenant, là, au moment où je suis le moins à mon avantage, au moment où j'ai le moins confiance en moi. Parce que tu me ramènes à mon adolescence dès que tu es là, tu me pousses dans mes retranchements. Je te serre un peu plus, laisse la blouse s'ouvrir un peu dans mon dos en claquant une pression sans faire exprès. Si tu savais le bien que ça me fait, si tu savais la plaie qui se déchire sur mon cœur pendant que mon cerveau me hurle de ne pas me coller à toi. J'ai peur Mikke, moi aussi. Beaucoup, peut-être moins que toi, peut-être plus. Les mains remontent dans son dos, et je reste là, contre lui, la joue contre son torse. Reprendre un peu mon souffle, et essayer quelque chose qui n'est plus inné chez moi. Chanter. Pour que tu comprennes. Doucement, les premiers mots sont timides, presque murmurés. Ça donnait mieux dans ma tête. Mais je m'enhardis un peu, ce n'est pas si mal après tout, ce n'est pas faux, ça ne déraille pas.w/ @Mikke Fitzgerald
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"Crawling back to you
Ever thought of calling when you've had a few?
Cause I always do
Maybe I'm too busy being yours to fall for somebody new
Now I've thought it through
Crawling back to you."
Je suis une piètre danseuse Mikke, mais je chante assez bien. J'en suis épuisée, de ces quelques notes. Mais elles représentent tellement ce que je suis en ce moment. S'il te plaît, ne me laisse plus.
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