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La bouteille posée sur la table basse explique à elle seule ma soirée. Boire. Je suis au plus bas depuis qu'il a voulu prendre ses distances. Rien ne m'aide à remonter la pente. La thèse est à l'arrêt complet, les cours m'énervent. Les professeurs sont de plus en plus sur mon dos dans le laboratoire, ne me laissant pourtant pas le choix que de continuer mes recherches mais... le cœur n'y est pas. J'avais bien avancé, pendant le spring break, en attendant que le brun n'arrive enfin sur le territoire Mexicain. Et tout s'est écroulé, en quelques messages, en quelques minutes. Plus rien. J'avais tout de suite compris, que prendre des distances voulaient dire couper les ponts. Le cœur en miette. Moi qui pourtant est rarement touchée des situations... là... me voici bouleversée par un homme. Tommy m'a sermonnée, comme les autres. J'ai pleuré sous les émotions et la quantité d'alcool ingérée. Et toi ? Qu'as tu fais depuis tous ces jours, depuis toutes ses nuits ? Tu as retrouvé une brune, une blonde, une rousse ? Combien de filles sont passées dans ton lit pour faire disparaître mon odeur en imprégnant l'oreiller de la leur ? Le haut le cœur se forme, me faisant courir dans la salle de bain, prête à vomir. Je ne suis qu'une ombre sur ton tableau, un prénom que tu vas rapidement effacer si ce n'est pas déjà fait. Et ça me rend malade. Furieuse de mon état, je me rue sur ton t shirt, gardé encore précieusement dans mon lit. Une dernière fois, me noyer dans son odeur. La folie me prend, plus que la rage, entourée d'un désespoir idiot qui me tient les tripes. Je garde le t shirt sous le bras, enfile une veste trop légère pour le temps qu'il fait. Sortir en trombe de l'appartement, sans chaussures une nouvelle fois. On n'habite pas si loin l'un de l'autre finalement. Quelques minutes en courant, voire les immeubles défiler devant mes yeux embués de larmes – à moins que cela ne soit de pluie, je m'en rends juste compte. Le cœur bat vite, et je m’essouffle rapidement. Pas sportive, pas sobre. Rien ne va. L'alcool joue avec mes perceptions, fait bouger les bâtisses, floute les habitants. J'arrive enfin devant chez lui, trempée jusqu'aux os. Les cheveux dégoulinent sous le porche, les vêtements aussi. Les pieds sont glacés, et je ne sens même pas les écorchures de ma course folle. Je frappe bruyamment. Il est deux heures du matin. Le réveiller, tant pis. Le déranger s'il est avec une autre femme. Il faut qu'il sache, ce qu'il m'a fait, la douleur que j'endure depuis son silence. J'ai cet air fort mais la carapace se brise, explose en mille morceaux. Tout est de ta faute Mikke. Subis maintenant. Vois ce que tu as fait de moi. La porte s'ouvre enfin et le voir me fait cet effet non attendu. La respiration se coupe alors que je devrais être en train d'haleter pour oxygéner mes muscles. Le cœur explose, c'est trop tard. Alors c'est le cerveau qui reprend le dessus. Enfin... ce qu'il en reste, au delà de la part des anges. Je suis à deux doigts de tomber au sol, non soutenue par mes jambes qui tremblent sous mon poids. Qu'est ce que je fais là Mikke ? Tu voulais tout arrêter, moi je n'en suis pas capable. J'ai envie de hurler mais aucun son ne va sortir de ma bouche. Un soupire bête, rien de plus. Et son prénom qui résonne. « Mikke. » Il me transforme, il m'a jeté un sort. Je ne sais plus ce que je fais là, pourquoi j'ai couru jusqu'à lui avec l'envie de lui prouver ma douleur. Quand je me redresse ma veste en jean s'ouvre sur le chemisier blanc, maintenant transparent, se collant contre la dentelle d'un bleu ciel. Je voulais lui jeter son t shirt et fuir, je voulais frapper son torse de mes poings humides. Je n'y arriverais pas. La main se tend pour attraper la sienne, vivement, et lui poser le tissu trempé. Reprends le, je n'en peux plus de ton odeur. Elle me hante, tu me hantes ! Claque moi la porte au nez maintenant... que tout soit terminé. Pour de bon, en vrai. Pas juste des messages lancés à la volée. Assume maintenant, de tout briser.w/ @Mikke Fitzgerald
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